VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
Noël.
Une date mémorable.
Chronique Yproise.
Samedi 26 Décembre 1896.
10 centimes Ie N°.
31 Année. N° 8208.
Séance du 28 Décemhre 1896,
d 6 heures du soir.
4. Propriéiés communales procés ver
bal de location.
2. Idem, procés-verbal de vente dun
terrain.
3. Idem, écbange de terrain avec M.
Valcke.
4. Idem, vente d'un terrain !e long du
iuisseau de Dickebuscb.
8. Règlement-tarif des droits d'abaitage
et d'expei tise.
6. Droit de pêche au Majoorgracht fin
de bail.
7. Hospices civils vente d'immeubles k
Zillebeke.
8. Bureau de bienfaisance reduction de
fermage.
9. Fabrique d'église S. Jacques budget
pour 1897.
10. Reglement sur le jeu des orgues et sur
les bals publics.
Glona in excelsis Deo, et in terra pax ho-
minibus bonoe volontatis
11 y a prés de 19 siècles passés, le monde
connu subissait la domination d un seul
peuple, Ie peuple Romain, ei tie tormait
plus qu'un immense emnire.
Apiès une longue suite de sanglantes
guerres, de revolutions et de crimes, un ca 1 -
me relatif regnait sur Rome, fiére de sa ci
vilisation paienne, de sa puissance et de sa
gloire, mais gangreiaée d'un cólé par ses
vices et de l'autre par deux grands fléaux
Le dispotisme sans bornes des grands et la
servitude sans remède des petits.
Le plus grand et le plus sage des empe-
ïeurs de la Rome païenne, Auguste, qui reg
nait alors ordonna un recensement genéral
de.? habitants de l'Empue. Pour obéir a eet
ordre, des millieis d'éirangers affluaienl par
une troiéle journée de Décemhre, vets Jéru-
salem, capitale de la judée, qui, k celte épo
que, subissaii- avcc impatience le jougdts
Romaics.
Un bumble couple, un homme déjk sur le
déclin de l'age etune jr une femme,lippaient
en vam k toutes lespoites des böiellerits,
pour y trouver un asile peur la nuit. I ai leut
rebutés, k cause de leur jauvreté, ils duient
se contenter.pour passer la nuit, d une bum
ble étable piés de Betbféem.
C'est dans ce beu modeste, dans ce mise
rable asile, que devait saccompin le pms
grand événement des siècles passés,presents
et futurs
Gloire a Dieu au plus haut des cieux et
paix sur la terre aux homme de bonne volonté!
La riuit est sombre, le ciel constellé, le
vent apre et glacial d'hiver siffie entre les
branches des arbres dénudés. Un blanc man-
leau de neige couvre la terre. Dans eet hum
ble réd uit nsltra bientót, entre un boeuf et
ur ame, celui qui, voulant venir au jour
dénué de tout, changera la face de la terre,
abattra dans la poussière les faux dieux pleins
d'orgueil, qui oppriment en ce moment le
monde entier
Tout k coup une échappée céleste frappe
de stupeur et remplit d'allégresse les p&tres
qui gardent leuis troupeaux dans ia vallée
avoisinante.
Un choeur céleste éblouissant de lumière
ra vit leur s yeux et eet admirabe cantique
d'rmour, cette sublime pastorale, qui com
mence le gloria in excelsis, frappe pour la
première fois les oreilles des hommes.
Le Dieu tout puissant qui viertt de naitre
dans une humble cièche, a voulu faire con-
naitresa venue ri'abord k ces déshérités de
l'orgueilleuse terre, k ces esclaves des puis-
sants du jour, et leur annoneer leur future
délivrance.
Et cependant, si le Roi des Rois veut
donnet' cette grande legen d'humilité aux
superbes, Lui qui devait dire plus lard
Rendez a César ce qui appartienl d César,
sous la misérable forme même qu'il s'est
ctioisie pour paraitre sur la terre, veut
pu uver aussi le droit quïil a aux hommages
des grands, et montrer que sa grandeur sub-
siste en dépit de la pauvreté des apparences.
Une étoile brillante s'est montrée depuis
des mois aux rois mages du fond de l'orient,
et ces sages conducteurs dts peuples del'asie,
conduits paree messager miiacuieux, sont
vtnus k leur tour, déposer auxpieds de l'En-
fant céleste, les piécieux présents et les
ïtspectueux hommages des Puissants de ce
monde.
Pour eux également, comme pour les
puuvies bergers, comme pour tous leurs
successeurs dans ies siècles k venir, le Dieu
lait homme vient offrir cette paix du coeur
et de l'kme, cette paix avec Dien et la terre,
qui sera leur éternelle récompense dans une
vie meilleure, s'ils sont de bonne volonté,
et la sauvegarde de leur libei té, ici bas.
Gloria in excelsis Deo, et in terra pax
hominibus bonw volonlalisl
INous lisons dans le Journal de
Roubaix
Le jour de Noël 1896 marquera dans
i'tiisloire religie use de ce siècle une date qui
no doii pas passer mapei pue.
Ou salt qu'il j a quatorze cents ans a
paieil jour (28 Décembie 496), Giovis, pre-
uner roi des Francs, el un grand nombre
de ses guerriers repurent le baptême dans
la cathédrale de Reims,des mains de l'évêque
saint Remi.
Ge grand événement donna k la nation
frauque une impulsion qui détermioa une
nouvelle orientation dans le monde. Au
milieu des diverses vicissitudes de son
histoire, la France, la premiere nation bap-
tisée, garda toujours au front le signe du
baptême.
Vendredi dernier, jour de Noël, selon
les prescriptions du Pape Léon XIII, il y
a eu dans toutes les églises de France une
solennelle rénovation des promesses du bap
tême. La France a été se retremper aux
sources sacrées qui ont enfanté son génie
chrétien et civilisateur.
Tousceux qui ont la fierté des vieilles
gloires franpaises, tous ceuxqui ont k cceur
l'avenir de la Patrie, sa grandeur, son röle
dans le monde tel que l'a tracé la main de
Dieu, se sont rendus en grand nombre dans
nos églises, le jour de Noël, k l'heure indi-
quée dans chaque paroisse, k la solennelle
rénovation des voeux du baptême.
Puisse ce grand acte de foi, accompli le
même jour dans toutes les églises de France,
accroitre, dans les descendants des vieux
Francs, la force et le courage donl ils ont
besoiïi pour continuer le cours de leurs
glorieuses destinées.
Nous devons a la bienveillance d'un
de nos couseillers comtaunaux depou-
voii' publier, dans nos colonnes, le
projet de règlement sur les orgues et
les bals publics, et le rapport du col
lége échevinal.
Rapport.
Le Collége Échevinal a été saisi récem-
ment d'uae pélilion d'habitants d'un quartier
de la ville, qui se plaignent amèrement du
bruit que tont les orgues dans des cabarets
de leur voisinage.
Cette plainte nest pas isolée. D'autres
citoyens se sontadressés au collége, le priant
de prendre des mtsures contre un abus qui
rie fait que séiendre.
J1 faut bien le reconnaltre, les orgues
dont le jeu seprolonge quelquefois pendant
une grande partie de la nuit troublent le
repos des habitants paisibles et occasionnem
souvent du désordre dans les cabarets et dis
rixes dans les rues de la ville.
Trop souvent aussi hélas 1 les orgues el
les bals entrainent, dans les cabarets, des
ouvriet'S qu'ils enlèvent k leur travail oil k
leur foyer. Et ce qui est plus regrettable
encore ils donnenl lieu k la débauche
d'enfants mineurs que leurs parents tie sur-
veilient pas assez ou qui s'échappent k la
surveillance de leurs families.
Le bon ordre et la moralité exigent que
des mesures sclent prises; et, comme l'abus
ne fait que s'étendre, il y a urgence k les
prendre.
En Février 4889, il y avait en ville 23 ca
barets ayant des orgues, et quelques uns
faisani entendre des pianos ou des accor-
déons. Aujourd'hui il y en a en tout trente
six
Cette progression est düe, sans doute, au
règlement de 4890, qui permet de jouer ou
de laisser jouer de l'orgue ou d'autres instru
ments de musique, tous les jours, même les
jours de semaine les jours non fériés de
quatre heures k dix heures du soir; et les
Dimanches et jours de fête ordinaires, de
deux heures k onze heures du soir.
C'est presque 1-tliberté la plus absolue!
Le règlement de 1890 ne permettait même
pas au Bourgmestre d'inlerdire le jeu d'orgues
dans des cas exceptionnels, tels que la ma-
ladie d'un voisin ou un concert public.
En 4894, le Collége a proposé et le Con-
seil a voté une disposition autorisant le
Bourgmestre, dans des cas exceptionnels, k
empêcher lout jeu d'orgues dans les cabarets
et lieux publics. Mais eette disposition qui
n'est applicable qu'k des cas isolés et. excep
tionnels, n'a pas empêché et ne pouvait em
pêcher les abus de se propager.
Le Collége propose au Conseil de défendie
le jeu d'orgues et les bals, publics sauf les
jours de fête communale et de carnaval,
moyennant certaines conditions prévuts par
le projet de règlement.
Mais, si nous proposons de rendre le nou
veau règlement beaucoup plus sévère, nous
ri'entendons pas nous dópai tir de i'esprit de
celui de 1890, qui a voulu couper court k
l'arbitraire laissé au Bourgmestre par le
règlement de 4879.
II importe que les dispositions du règle
ment soient applicables k tout le monde et k
tous les cas qui peuvent se présenter. En
dehors des cas spéciaux, qui ont molivé la
modification introduite en 4891 au règitment
de 4890, le collége n'entend réserver aucun
pouvoir discréliorinaire au Bourgmestre ni
au Coinmissaire de police.
Én temps ordinaire le jeu d'orgues serail,
comme les bals publics, inteidit k tout le
monde. En temps de fête communale et de
carnaval, tout cabaretier, qui ne se trouve
pas dans un des cas prévus par l'art. 8,
pourrait jouer et faire danser, aux jours
et heures indiqués dans l'ait. 3, moyennant
de verser une somme de 28 francs k iacaisse
communale et de se munir d'une automation
du Commissaire de police, qui devra déhvrer
un permis sur la présentation de la quittance
de la taxe. Mais cette permission et cette
taxe ne sontvalabies que pour le jour indiqué.
Cette dernière disposition paraiira peut-
être rigoureuse. Elle a pour but de réduire,
autant que possible,legrand nombre d'orgues
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