Grande Fanfare.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
d'une noce ouvrière. G'est pour cela qu'k
J'article 2 le mot donné été remplacé par le
mot organise. Tel était du reste l'esprit du
projet.
II s'agissait ensuite de la taxe de 25 francs
qui paraissait exagérée et qui a été réduite
k 10 francs.
Enfin, l'article 4 du projet interdisait,
comme le faisait dans des cas déterminés
l'ancien règlement, de laisser entendre des
musiciens ambulants, en dehors des fêtes
communales et du carnaval. Le règlement
permet la chose, et même autorise des con
certs dans les cabarêts, en tout temps,
moyennant une autorisation du Bourgraestre
et saus paiement de taxe.
Nousreproduisons ci dessousle règlement
et la discussion intéressante qui k surgi k
l'occasion de la presentation de ce règlement.
Nous croyons que le nouveau règlement
est tel qu'il donnera satisfaction aux cabare
tiers qui ri'ont pas l'habitude de faire jouer
des orgues ou de laisser danser dans leurs
cabarets et mème k ceux qui n'en usaient que
paree què leurs concurrents en faisaient
usage. Dans tous les cas, il est de nature k
faire droit aux réclamations des habitants
qui sont partisans du bon ordre et de la
moralité.
AM. 1. 11 est défendu aux cabaretiers et
tous autres débitants de boissons, ainsi qu'k
leurs préposés, de jouer ou de laisser jouer de
l'orgue ou de tout autre instrument de mu-
sique, en dehors des jours et des heures ci-
après déterminés.
Art. 2. Aucun bal, aucune partie de danse
ne peutêtre organisé, dansles auberges, cafés,
cab.iretsou autres lieux publics ou Ton sert k
boire, en dehors des mêmes jours et heures.
Art. 3. Les jours de fêtes communales et
de carnaval, les défenses prévues par les arti
cles 1 et 2 seront levées, a partir de deux heures
de relevée jusqu'k minuit, en faveur des auber-
gistes, cafetiers, cabaretiers et débitants de
boissons qui en feront la demande au com-
missaire de police et moyennant de justifier
du payemant préalable d'une taxe de dix francs
par jour, entre les mains du receveur com
munal.
Néanmoins le Bourgmestre pourra, dans des
cas exceptioneels, interdire tout jeu d'orgues
ou d'instruments de musique et tous bals et
parlies de danse, dans les lieux spéciliés k l'ar
ticle 2, indépendamment du droit de la police,
de faire cesser les jeux d'orgues et les bals
publics en cas de désordre.
Art. 4. Par exception aux articles 1 et 2
les cabaretiers et autres débitants de boissons
peuvent être autorisés k faire entendre, dans
les mêmes lieux, des musiciens ou des chan
teurs ambulants, ou a donner des concerts.
Art. 5. - Ne pourront bénéfleier de la dis
position de l'article 3 1 et de l'article 4,
1° Ceux qui out été condamnés, dans les deux
années précédentes, pour avoir contrevenuau
présent règlement;
2" Les tenanciers d'une maison dedébauche, et
ceux qui, dans les cinq années précédentes,
ont tenu une maison de prostitution;
3° Ceux qui, dans le même délai, ont été con
damnés pour avoir tenu un établissement de
prostitution clandestine, el ceux qui ont été
condamnés a raison d'une infraction prévue
par les articles 6 et 8 de la loi du 46 Aoüt
1887 sur l'ivresse publique ou qui se trouvent
dans un des cas tombant sous l'application
de l'article 14 de la même loi.
Art. 6. Les contrevenants aux dispositions
du présent règlement seront punis d'une amende
de cinq k quiuze francs et d'un emprisonne-
ment d'un a sept jours, ou d'une de ces peines
seulemenl; sans piéjudice au paiement de la
taxe de dix francs, prévue par l'article 3.
Art. 7. Sont abrogés, l'article 4 du règle
ment du 19 Aoüt 1876 sur les cabarets cl bals
publics et le règlement du 17 Mai 1890 sur Ie
jeu d'orgues et autres instruments de musique
dans les cabarets.
Samedi 2 J r nvier la Grande Fanfare donne
sa deuxième soirée-tabagie.
Plusieurs artistes et amateurs prêteront
leur concours k cette fête.
Un des numéros du programme sera in
téressant. Ge sera l'exécution de deux par
ties d'un trio pour violon, alto viola et piano
composé par M. J. Maurau Gette oeuvre a
concouru en 1894 pour le prix de 1000 fr.
de l'Academie Royale de Belgique oü sur 7
concurrents, deux professeurs du Conserva
toire do Liège ont obtenu les deux premiers
prix.
Nous disons que ce sera intéressant pour
le motif qu'en ce moment notre concitoyen a
envoyé une nouvelle oeuvre une messe
k grand orchestre au grand concours in
ternational ouverl par le cercle artistique
philarmonique de Barcelone. Le public aura
done une idéé du caractère des compositions
de notre concitoyen.
Un élément de succès pour cette soirée
sera également le concours de M. Camilie
Wenes, un des fils du Directeur de la Fan
fare qui, dit on, est un chanteur baryton
de talent.
Samedi, 2 Janvier, les bureaux de l'Hótel
de ville seront fermés, k l'exception du bu
reau de l'Etat-civil qui sera ouvert de 9 k
41 heures du matin, pour les déclarations de
naissances et de décès.
COM PTE RENDU
de la séance du 28 Oclobre 1896.
La séance s'ouvre k 6 h. 20 min.
Un nombreux public se presse dans les cor
ridors et sur l'escalier de l'hótel de ville, bien
avant l'ouverture de la séance, commentant
avec animation les points principaux de l'ordre
du jour, spécialement les questions de la pêche
et des orgues.
On est généralement d'accord que les déci-
sions qu'on s'attend k voir prendre par le con-
seil auront l'adhésion de la grande majorité des
habitants.
MM. Struye et Fraeijs sont absents, le pre
mier par suite d'absence de la ville et le second
n'étant pas encore remis de son indisposition.
Après que le procés-verbal de la séance du
7 Novembre est approuvé et que celui de la
séance du 19 Décembre esl soumis k l'inspection
des membres, M. le Bourgmestre, Président,
communique k l'assemblée la balance des re
cettes et dépenses pour 1897 d'oü il résulte que
les recettes sont évaluées pour l'ordinaire k
297 928 fr. 05 et pour l'extraordinaire k
344.708 fr. 56 les dépenses a l'ordinaire
297.489 fr. 34 el a l'extraordinaire 320.148fr. 74,
soit done un boni s'élevant k 24.998 fr. 63, en
chiffres ronds '15.000 fr.
Le directeur de l'abattoir annonce qu'on ne
lui a fait aucune observation au sujet de la
fermeture de l'abattoir le Dimanche k partir de
8 heures du matin.
L'administration des Hospices demande l'au-
torisation de continuer la régie de la maison
d'aliénés, en attendant qu'il soit statué sur
ses propositions. Accordé.
Le terrain de ia porte de Menin qui n'était
pas loué publiquement, est affermé de la main
k la main k Pierre Bartier au prix de 134 fr. par
an, outre les contributions. Son co-locataire ou
garant est M. Jules Poot-Philippe.
Le terrain a bklir de 12 mèlres de largeur,
Boulevard Malou a été vendu k M. Arthur
Bezittere, employé communal au prix de
4016 fr. 30.
Une bande de terrain derrière la fabrique de
M. Valcke a fait l'objet d'un échange entre la
ville et lui, moyennant une soulte de 75 fr.
Une autre partie de terre située le long dn
ruisseau de l'étang de Zillebeke est vendue a
M. Andries Vandamme de Lille pour 1048 fr.
Ge terrain était inoccupé.
Un léger changement est fait k Part. 50 du
règlement sur l'expertise de la viande de bou-
cherie.
Les administrateurs des Hospices sont auto
risés a vendre une pièce de terre et un bois a
Zillebeke pour 12,003 fr. 65.
Le Bureau de Bienfaisance re^oit l'autorisa-
tion de baisser de 200 fr. un fermage k St Jean
qui étant de 1700 fr. jusqu'ici tombe k 1500 fr.
Le budget de la fabrique d'Eglise de St
Jacques pour 1897 est approuvé.
Droit de pêche au Majoorgracht.
M. l'Echevin Colaert. (en flamand.) 11 y a
longtemps déjk que des plaintes ont été faites
par les pêcheurs k la lignecontre les nombreux
abusexistant en cctle matière, abus commis
par les adjudicataires de la pêche dans les eaux
de la ville et leurs sous-locataires.
Des quantités de canards nageaient continu-
ellement dans ces eaux et détruisaient le frai
on pêchait avec ces grands filets nommés
Iraineset autres, aussi bien lanuit que lejour,
surtout pendant les clairs de lune il en résul-
lait que le poisson diminuait de jour en jour,
tellement qu'on pouvait prévoir que bientöt
nos fossés seraient complètement dépeuplés.
Nous aurions volontiers et depuis longtemps
mis fin a cette déplorable situation, mais nous
n'en avions pas l'occasion.
11 en est autrement aujourd'hui A partir du
1 Janvier prochain le bail expirera pour le
Majoorgracht, e'est k dire Ie fossé situé entre
la porte de Lille et 1'ancienne porte du Temple.
Sur ma proposition, le Collége Echevinalest
d'avis de ne plus remettre en adjucation cette
cau, mais de donner k chacun l'autorisation
de pêcher k la ligne, comme il l'entend, sans
la moindre retribution.
Nous espérons que les pêcheurs a la ligne,
comprenant en cela leurs intéréts,feront la poli
ce de la pêche eux mèmes et auront soin d'em-
pêcher les abus qui pourraient être commis.
Nous ne ferons pour cette année aucun règle
ment, et verrons comment les choses se passe-
ront. Si, comme nous en sommes assurés tout
marche bien, nous eontinuerons le système
proposé et au fur et k mesure que les autres
aux expireront les fossés loués actuellement
seront également misk la disposition des ama
teurs de la pêchea la ligne.
Mais, encore une fois, nous le répétons, il
est entendu que les pêcheurs s'efforceront d'en-
rayer (ous les abus qui pourraient être fails et
qu'ils veilleront a ce qu'on ne pêche avec d'au-
tres engins que ceux que nous permettons,
e'est a dire avec les diverses lignes employées
comme tellesligne a la main, lignes a l'an-
guille dont le nombre n'est pas limité,même les
lignes au cordeau etc. Les seules lignes non
permises sont celles dont le llotteur est fait en
osier et qu'on nomme en tlamand —Doppers.—
Les aulres systèmes de pêcher, non seulement
par filets, mais aussi par nasses en osier ou en
mailles en flama nd, eelten en puikels, ou
n'importe quel engin de ce genre seront rigou-
reusement interdits.
II sera interdit de même de naviguer en ba
teau et il ne sera permis de pêcher que du cöté
des boulevards extérieurs.
Ceux qui se permeltraient de pêcher avec
d'aulres engins que ceux que ('administration
communale tolère, seraient eonsidérés et punis
comme voleurs de poisons.
Les pêcheurs k la ligne, dit M. Golaert, sont
des gens pacdiques et je ne m'en cache pas, j'ai
beaucoupde sympathie nour eux.
L orateur rappelle a leur sujet eten souriant,
un mot spirituel et charmant de M. Malou, l'an
cien ministre de 1884.
Voyez-vous, disait l'illustre enfant d'Ypres,
mon opinion est que parmi tousles manifestants
du 7 Septembre, ne figurait aucun pêcheur k la
ligne
II est done certain que pour eux un règlement
fort sévère n'est nullement nécessaire.
M. Iweins d'Eeckhoutte. II vaudrait mieux
cependant, d'après moi, que le public soit
éclairé surce qui lui est permis et défendu.
M. le President. Le collége se chargera de
cette question.
M. D lluvettere. II me semble qu'un règle
ment serait de rigueur, sans cela comment con-
statera-t-on les délits?
M. Colaert. H n'est pas nécessaire de pro-
mulguer un règlement, puisqu'il est bien enten
du que seule la pêche a la ligne est permise. La
ville est propriélaire de ses fossés aussi bie,
qu'un particulier l'est des siens.
Gelui qui pêcherait dans les propriétés de la
ville, d'une autre fa?on que celles qui lui SOm
permises, serait aussi bien condamné comme
voleur de poisson, que s'il pêchait dans une
eau appartenant a un particulier.
M. Vanderghote. Je partage entièrement la
manière de voir de l'honorable Echevin M
Golaert.
Je voudrais cependant lui demander encore
de faire en sorte que les abords des endroits oil
la pêche sera permise soient un peu dégagés
des roseaux, nénuphars et autres végétations
aquatiques et dutrop plein des vases et détritus
de toute espèce qui tendent a combler bientö.
les fossés de la ville; e'est la un travail qui, fait
un peu a la fois, aurait même d'excellents résul-
tats au point de vue de l'hygiène.
Je demanderais de plus qu'on ne permette
plus aux fermiers des étangs de Zillebeke et
Dickebusch de s'accaparer de tout le poisson
qui suit le courant des eaux quand on ouvre les
écluses de ces étangs pour verser leur trop plein
dans les eaux de nos remparts. Ensuite qu'on
cherche un moven de retenir le poisson dans
uos fossés quand on déverse l'eau dans le canal.
M. Colaert. Je suis d'accord avec M. Van
derghote sur le premier et le dernier point de
sa demande.
Quand au second point, il ne nous est pas
permis de l'exiger, vu que le droit de pêche est
affermé dans ces étangs et qu'en conséquence
I adjudicataire a le droit de retenir le poisson.
Je préférerais demander qu'on achète du
poisson k l'effet de repeupler nos fossés.
De cette manière, les amateurs de la pêche
au ront évidemment le moyen de faire doréna vant
des pêches plus fructueuses que par le passé,
d'autant plus qu'il leur sera permis de pêcher
avec toute sespès de lignes en employant n'im-
porte quel appat, y compris les poissonsarti-
ficielles et autres.
M. Ie Président. La trop grande dispari-
tion des verdures aquatiques serait désaslreuse
pour la reproduction du poisson, mais nous
pourrions faire enlever les roseaux qui croissent
aux bords des fossés.
La preposition de ne plus mettre le Majoor
gracht en adjudication estvotéea l'unaniraité.
Bals publics et orgues de Barbarie.
M. le Président donne lecture de la proposi
tion règlementant le jeu des orgues et les salles
de danse.
(Nous donnons ce règlement plus haut.)
M. D'Huvettere. Malgré les modifications
introduites au projet je ne puis adhérer aux
propositions du collége. On a fait antérieure-
ment des promesses et jusqu'ici elles n'ont pas
été retirées.
D'un autre cóté par suite de ce règlement
vous supprimez en quelque sorte une partie des
cabarêts de la banlieue.
Déjk on leur avait supprimé les petits subsi
des accordés pour les fêtes de quartier.
La permission d'organiser des balsou autres
fêtes dansanles pour la Thuyndag, Kaltefeest
et Carnaval leur est inutile, car k cette époque
ces cabaretiers n'ont pas de clients. C'est plfi-
totk l'occasion de la Kermesse d'un village
voisin qu'ils ont quelque chose k faire.
Cespersonnes paient cependant également
des contributions.
G'est vrai, il existe des abus, mais nous
devons les comballre d'une autre manière.
Je proposerais de permettre la danse tous
les dimanches et jours fériés depuis 4jusque
10 heures du soir et puis encore sans taxe les
jours de carnaval et des fêtes communales.
M. le Président. Avez vous fait cette pro
position par écrit
M. D'Huvettere. Non, j'avais l'intention
de faire mes observations dans les réunions de
section,mais nousn'en avonspaseu et noussom-
mes convoqués k l'improviste k l'effet de discu-
ter et de voter des mesures aussi importantes.
M. Ie Président. Je vous demande pardon;
L'exposé des motifs el le projet de règlement
vous ont été envoyés dès jeudi passénous
nous sommes réunis aujourd'hui k 5 heures en
séance secrête pour examiner la question, et
ce n'est pas ma faute si vous n'y êtes pas venu.
M. D'Huvettere. C'est vrai, mais c'est aussi
un jour extraordinaire.
M. Colaert. Ainsi que le dit l'exposé des
motifs, il était grandement temps de mettre fin
aux nombreux désordres, abus et scandaiesqui
provenaient de ces jeux d'orgues et fêtes dan-
santes.
Projet tie règlement sur le Jeu
tl'orgj-ues et autres insl ruincul s
tie musïque tlans les cabai éts,
et sur les buis publics.