La stomatite aphteuse. Le réveillon au Cercle Catholique d'Ypres. GRANDE FANFARE. tre les lèvres k la coupe du socialisme. Les flamands ne s'y risqueront pas, paree qu'en général ils ont le flair du poison. A noire avis done le parti socialiste fla- mand s'étendra au détriment du parti libé- ral. Mais quand il atteindra son apogée, il sera loin encore du succès obtenu par le parti socialiste Wallon, aux élections légis- latives de 1894. Et s'il était vrai qu'un jour, bien éloigné encore, les théories socialistes devaient l'em- porter dans les Flandres, il en serait chez nous, comme en pays Wallon ce serait un triomphe éphémère. Les Wallons désabusés se retournent déjk contre les soi disant amis de l'ouvrier, et le temps nest pas éloigné oü deselections du dégout chasscront les socia listes du parlement. Nous avons dit qu'une seconde condition de succès aux élections législatives de 4900, dans l'arrondisse nent d'Ypres, consiste dans 1'union et l'entente du parti catholique lui- même. Gette union a été troublée aux élections de 1896. Un candidat dissident s'est levé au dernier moment, après avoir promis de marcher avec nous comme un seul homme. 11 n'avait aucun grief sérieux contre nos candi dal®; mais il avail prêté l'oreille aux sugges tions d'adversaires qui, impuissants k former eux-mêmes une liste, cherchaient k semer dans nos rangs la discorde qui avail envahi les leurs. La tentative a avorté. II ne reste aujourd'hui de la candidature de M. Lefevre que le sou venir dun incident dans nos luttes, incident dont nous avons it tirer noire profit. Com ment Si, en général, nous pouvons marquer un progrès important dans le chiffre de notre production et de nos exportations comme l'a dit M. Beernaert dans son discours au Roi, le jour de l'an si, en d'autres termes, l'industrie beige a pris un nouvel essor; il est certain qu'il rt'en est pas de mêrae de la principale de nos industries, l'agriculture nationale. Eile soufFre toujours, malgré tout ce que font les pouvoirs publics pour la sauver. Ses produits sont peut être plus abondants et meilleurs, mais ses exportations sont entravées par le protectionisme étran- ger et les importations lui font une concur rence néfaste. II est vrai que, grkce en grande partie aux efforts d'un de nos représentants, la frontière hollandaise est fermée au bétail néerlandais qui ne pourra plus neus arriver qu'en quan- tités beaucoup moindres. Ce n'est point assez. Nos députés ont pour premier devoir d'ouvrir constamment les yeux du cöté de l'agriculture, de veiller sur ses intéréts. En le faisant, ils acquerront des litres nouveaux h la reconnaissance des cultivaieurs, qui forment l'élément le plus nombreuxdu corps électoral. II est un autre point qui mérite toute notre attention, et celui-lii regarde tous les calholiques II faut ir.struire i'électeur, faire son éducation politique. Cost le devoir de nos chefs; e'est aussi le devoir de tous ceux qui s'intéressent k la chose publique et qui ont keeeur de maintenirla situation briljante que, grace it de longs efforts, nous avons conquise dans notre arrondissement. II faut enfin l'union dans le parti. C'est ce que M. le Baron Surmont de Volsberghe, président de l'Associatlon catholique de l'ar rondissemei.t, a bien fait ressortir dans la magnifis[ue allocution qu'il a adressée aux membres du cercle calhelïque, au réveillon du jour de l'an. L'union prêchée par Léon XIII et par l'épis- copat beige. L'union en vue de laquelle nous devons tous, tant que nous sommes, faire des sacrifices personnels. L'union qui sera faci- litée par l'entente entre patrons et ouvriers, par le rapprochement des grands et des petits, des riches et des pauvres. L'union et l'entente qui font oublier les inégalités qui existent et existeront toujours. L'union qui est la garantie du succès et du triomphe Le Bien Public recoit, sur ce sujet très-actuel, une lettre d'un de ses amis de Ia campagne. Nous publions volontiers cette lettre a la suite de notre confrère gantois. Monsieur le Directeur du Bien Public. Lesplaintes fort vivos des agriculteurs, qui ont abouti k la fermeture momentanée de la frontière hollandaise, en vue d'empêcher l'entrée de bétail atteint de stomatite aphteu se, ont le don de susciter les récriminations de plusieurs organes de la presse gantoise. En ma qualité de cultivateur, je vous de- niande la permission d'exposer dans voire estimable journal les motifs qui nous obligent k exiger la fermeture compléte de la fronti ère du Nord, et de démontrer l'urgence de cette mesure. II serait puéril de vouloir nier que l'agri- culteur beige soit favorable it une protection modérée.et qu'il soit décidé k maintenir cette prétenlion, tant que la réciprocité lui sera refusée par les peupies voisins; mais il est absurde de soutenir qu'k l'heure présente, il soit guidé par cette préoccupation, forsqu'il solicite l'interdiction du bétail hollandais. L'agriculteur beige n'est nullement, comme on parait le croire, (même, hélasdans cer tains milieux amis) un brouillon qui veut ob- tenir indirectement ou administrativeraenl la fermeture permanente de la frontière hol landaise: nous savons que des traités nous lient et nous nous eontenlons des mesures protectrices fort minces votées en sa faveur. Ce que nous demandons pour le moment, c'est qu'on cesse d'aggraver, par des com plaisances diplomatiques, la pénible situation ou nous nous trouvons, en menagant d'une ruine compléte le cheptel beige. On ne se rend pas, en elïet, un compte exact dans le public, et dans les hautes sphé- res oflicielles, oü l'agriculture est repré- sentée par des hommes bien intentionnés, nous le voulons croire, mais parfois dépour- vus de pratique agricole, on ne se rend pas un compte exact, dis je, des conséquen- ces fatales que doit entrainer la stomatite. Ces conséquences sont redoutables, k cause des pertes directes ou indirectes qu'elles oc- casionnenl k 1'éleveur, et kraison des dangers que la maladie présente au point de vue de l'hygiène de la population. L'invasion de la stomatite dans une étable est une cause de ruine. Les cas de mortalité résultant de la mala die sont rares, mais le troupera atteint de- vient pour longtemps improductif. Les animaux languissent, bientöt l'amaigrisse- mentsurvient, le lait des vaches tarit, des accidents nombreux de velage se produisent enfin, les veaux contractent par le lait le germe de la maladie, meurerit ou dépérissent. Jusqu'k l'heure présente, aucun remède n'existe qui soit propre k combattre l'exten- sion du mal. Celui-ci disparait de lui méme k la longue, m*is bon nombre d'animaux en conservent les traces et perdent toute valeur. Le caractère contagiecx de la stomatite est indicible. La maladie atteignant le plus sou vent lepied, la simple circulation de lïnimal sur une route, sur un pré, sur marché, oü ont circulé des animaux contaminés suffit k propager l'épidémie. Les autorités hollan- daises sont k ce point persuadéc-s de ces dangers, qu olies font cernerparun cordon de soldats les districts infectés. La terreur des cultivateurs dont le capital bétail est aujourd'hui la seule source de bénéfice, s'ex- plique done aisément. Telles sont les suites directes de la sto matite qui sévit nouveau dans le pays, par suite de la fermeture tardive de la frontière hollandaise. Les conséquences indirectes de l'invasion du mal sont non moins graves. L'étranger témoin de la tolérance dont notre pays fait preuve, s'en prévaut pour fermer depuis plusieurs années systématiquement ses frontières k i'importalion des boeufs et pores provenant de Belgique, et notre agri culture se trouve ainsi dans cette situation, de voir, d'une part, ses marchés inondés de bétail hollandais qui ne peut s'exporter dans aucun autre pays, et de ne pouvoir, d'autre part, exporter ses propres produits. 11 en résuite, que les bceuls et les pores sont k vil prix. Situation bien plus étrange encore, si l'on considère que le Beige ne peut, k cause des lois de police, transporter au marché ses animaux propres k la vente, du moment que la localité qu'il habite est infectée de la ma ladie. Tandis que ie Hollandais peut libre- ment(en vertu de l'arrêté ministériel du 14 décembre) importer vers nos grands abat toirs les animaux provenant des districts Hollandais oü la maladie sévit. La protec tion refusée aux Beiges est établie admini- straiiuement au profit de la Hollande. Telle est la situation vraie. Le prétexte du refus de fermeture Des nécessités diplomatiques, disent d'au curis la nécessité de fournir au peuple la viande k bon marché, disent les autres Si ce dernier motif a réelieuient dé.erminé le refus de la fermeture des frontières, il en faut conclure qu'en haut lieu on est bien mal renseigné sur les conséquences hygiéniques que peuvent entrainer la généralisation de la stomatite et la consommation du lait, du beurre et desviandes provenant d'animaux contaminés. On se plait k dire que la maladie n'est pas contagieuse pour l'üomme nous croyons quelle ne provoque pas chez l'homme adulte les mêmes phénomènes extérieurs qu'elle provoque chez les animaux; mais est-on bien certain que le lait d'une béte contaminée.qui empoisonne infailliblement les veaux, les pores et les moutons et leur transmet la ma ladie, soit un produit sain pour l'enfant, et méme pour les adultes Le beurre contient les germes du mal, la viande cn est infectée et ces germes ne sont déti uits que par de trés hautes températures. On cherche souvent la cause des épidémies qui frappent l'enfance.et de bien des troubles et maladies soudaines, qui éclatent chez l'a- dulte. Les viandes provenant d'animaux dont le sang est k ce point vicié,qu'il leur faut de longs mois pour arriver it la guérison radi cale, s'ils l'obtiennent, ne pourraient-elles pas êire,parfois,la cause de ces accidents?... Ctii lo sa Voilk pourquoi, au nom de l'agriculture et de sa situation économique, au nom de l'hygiène, et nullement au nom d'un protec- lionnisme tracassier et de mauvais aloi, nous sommes fondés k réclamer la fermeture des frontières. Agréez, je vous prie, M. le Rédacteur, l'expression de mes sentiments distingués. Un cultivateur des Flandres. Le traditioneel réveillon a atnené cette année au cercle catholique le plus grand nombre de ses membres. Au soa de minuit, M. le président Iweirs d'Eeckhoutte a bu, en termes chaleureux, aux membres du cercle etk la prospéritéde la société. II a proposé ensuite de boire it la santé du collége échevinal en la personne de M. le Bourgmestre. M. Surmont de Volsberghe a répondu surtout comme président de l'Association catholique de l'arrondissement, et a bu, it son tour k la prospérité du cercle et it l'union dans le parti. Son allocution a fait la meilleure impres sion. A l'occasion du renouvellement de l'année, nous sommes beureux de constater que dix nouveaux membres se sont fait iascrire com me membres du cercle. Soirèe-Tabagie du 2 Janvier. Ce ri'était pas une Soirée Tabagie, mais un concertyoilit ce que les auditeurs de cette brillante fête disaient Samedi soir, en quittant la salie Iweins. Le fait est que pour la variété et la distinc tion du programme, et l'execellencede l'exé- cu'ion de ses divers numéros, nous n'avons guère entendu mieux ni Ypres ni ailleurs, comme fête d8 l'espèce C'était parfait La Fanfare n'a exécuté qu'un numéro et accompagné un autre. L'ouverture des Croisés de Deneufbourg, le directeur d'une des grandes phalanges musicales du Hainaut, est fort belle, riche en mélodie et en harmonie. Elle a été ren- due par la Fanfare comme elle sait le faire ce qui veut dire presque k la perfection. MM. Camille D'haene et Era. Wenes, bugle et piston solo, ont joué pour l'entrée de la 2° partie, les deux commères, polka avec accompagnement de Fanfare, Le talent de M. VVenes est suffisamment connu, mais M D'haene était un débutant. II n'est pas resté inférieur k son partenaire ce qui fait suffisamment son éloge. Cette polka est jolie et a fait beaucoup de plaisir. La société des mandolinistes prétait éga- lement son concours. Sa réputation artisti- quegagnek chaque exécution. Nous avons parlé de ses éminentes quali'.és musicales, dans notre dernier numéro. M. Alb. Van Eegroo s'est vraiment sur- passé dans la Fantaisie appassionata de Vieuxtemps et surtout dans la Folia, une oeuvre hérisséede toute espèce de difficultés, de vrais casse-cou et composée par Corelli. 111 st hors de doute que M. Van Eegroo est en passé de devenir un vrai et même un grand artiste violoniste. On peut lui prédire un brillant avenir, s'il persévère dans la voie qu'il s'est tracée. Deux chanteurs se sont fait entendre MM. Remi Bouquet et Camille Wenes. M. Bouquet a ehanté avec beaucoup d'en- train, de justesse etdesonorité un air de Gounod Jerusalem. II est vraiment dom- mage que M. Bouquet ss prodigue si peu avec de la pratique et de l'étude, grkce k sa belle voix de ténor, il serait toujours un des éléments de succès d'une fête musicale. Quant k M. Camille Wenes, il ctiasse de race celui-lk et marehe brillamment sur les traces de son père, le directeur de la Grande Fanfare, qui est lui même un des meilleurs chanteurs de notre vilie. Le choix des morceaux, que M. Wenes a chantés avec sa délicieuse voix de Baryton léger, était fait avec élégance et distinction L'air de Lakmé de Leo Delibes la chan son des gas d'Irlande de M"'a Augusta Hol- mès, et surtout cette admirable et poétique mélodie de Massenet Pensee d'automne. Pradant l'exécution de ce dernier morceau 1'audiLoire était électrisé et la dernière note fut couverte par des bis unanimes. II n'y pas k dire, pour la plupart l'audition de M. Camille Wenes était la révélation inattendue d'un beau talent. Une autre révélation a été l'exécution des

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2