l»i
Samedi 23 Janvier 1807.
I 0 centimes le N°.
32e Année. N° 3215.
iff if
ara
imi m
life# V r\k
La criminalité et l'école,
A la chambre francaise.
La slomatite aphtcuse.
lariages des militaires
en activilé de service.
A la chambre beige.
:tsggs«
^ws&Adm>
1Ü1
ilM'is
On s'aborme rue <au Beurre, 38, a Ypres, et a to us les bureaux de ooste du rovaurnc.
Le JOÏÏ31ML B'YFRSS paralt ie Mercretlx ot le Samedi.
Le prix do l'abonnement, payable par anticipation est da 6 fr. 50 c. par aa oour tout
le pays; pour l'ótranger, le port en sus.
Los abonnemants sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Les articles ot communications doivent êtro adrossea franc de port a i'adresge ci-dessus.
La Revue des deux mondes public un
article intéressant au sujet de la ques
tion toujours grave et actuelle de 1 en-
seignemeni.
Get article est du a la plume de M.
Fouillée, un libre-penseur, dont l'opi-
nion ne pourra être taxée de clérici-
lisme.
Nous empruntons, a l'étude de M.
Fouillée, deux passages que nous
offrons a nos journaux libéraux, si
grands partisans de lecole neutre.
Voici ce que le publiciste francais
pense de l'enseignement laïcisé
Maintenarif instruisez les enfanls déshéri-
tés ou dégénérés; aures-vous trouvé par li
le remède k tous les maux? Taniót vous
obtiendrez d'heureux résultats, si la nature
da l'enfant et le milieu oü il vit s'y prêtent;
tantót vous ne ferez que fournir des armes
nouvelles k des penchanis plus forts que les
coiiseils du maitre. Si, de plus, l'enfant déjk
ma! disposé par i'hérédité ou par ie milieu
familial, découvre une sorte d'bostilité gour
de eiitre ie représentant de la morale
laique et celui de la morale reliaieuse,
il pourra conclure k l'incertitude de
loute morale, aussi bien laïque que reli-
gieuse; et ce n'est ni la grammaire etl'ortho-
graph'e, ni l'ariihmètique et le calcul, ni
l'histoire, ni la fameuse géographie qui
pourront i'empêcher de mai faire. li aura
beau apprendre la i ègle de trois, les caps de
la Hollande et les lacs de TAmérique, l'his
toire du vase de Soissons, l'assasinat de Jean
sans Peur ou celui du due de Guisc, ses
penchants n'en seront pas modifiés.
Si l'irrstructiondisait déjk Socrate, ne
donne pas un esprit juste ot sain, elle ne fait
que rendre les hommes plus mauvais, en
leur lournissant plus de moyens pour faire le
mal. Science sans conscience, disait
Rabelais, n'est que ruine de l'ame. Et
Montaigne ajoutait Ljiffiiiernent dts es-
prils n'est pas leur assagissement. La
civilisation, remsrque k sou tour Maudslty,
peut faire des brutes plus brutes et suriout
plus dangereuses qu'k l'état de nature.
Plus profondément Goethe disait Est per-
nicieux tout ce qui libéialise nos esprits sans
nous denner la mai rise sur notre caractère.»
Quant a Faction des idees religieuses
sur ia moralité-, M. Fouiiiée constate
ceci:
Un fait important, qui a frappé tous les
statisliciens, e'est que la criminalité de la
femme, qui vsrie entre le dixième et le tieis
de celle des hou mes, voit cel le ci rtdescen-
dre k son propre niveau dans les départements
Los annonces content 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent
30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligna Las numéros supplé-
mentaires coütent HO francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France-et de Belgique exceptó less Flandres) s'adresser k VAaence
Havas Bruxelles, rue do la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, p[aoe do la Bourse
bretons, oü i'homme est presque aussi reli-
gieux que la femme et oü la criminalité mas
culine est tiès faible. Eu revanche, la crimi
nalité féminine s'élève au même niveau que
1 autre dans les villes, dansles régions trés
civilisées, oü précisérneut Ia femme devient
presque aussi irréfigkuse que I'homme.
De quoi se compose sujaüid'liiïï ie
parti qui s'intituie anticlérical Un plnlo-
sophe non suspect lut-méme de cléricalisme.
M. Rcnouvier, tépond D'esprits étroiis et
borrés, chez qui la libre pensée n'est faito
que de négations Et ce n'est pas avec des
iiégatiotis que i'on moralise un peuple
Fa lutte anticléricale a pu avoir
ses motifs dans l'état d'esprit de notre ciergé
k une certaine épeque les li bres penseurs
a'une part, et les protestants de l'auire, ont
cru alers qu ils gagneraient tout cequeper-
drait le catboiicisme du Syllabus mais ui la
ptdlosophie ni le protestantisme n'ont profité
des destructions de croyancesLe scepticisme
moras a été) dwz ies enfanls et jeunes getis
l ordinaire résultat du scepticisme reiigieux».
Paris, 21 janvier.
M. Rouanuet depose une proposition ten-
dant a abroger la loi relative a i'égbse du
SacïCoour, de MoiUmartie. li lil l'exposé
des motifs, au mileu des applaudissements.
de la gauche et des protestations de !a
droite. M. Rouannet eslime que la mani
festation de d;manche est un outrage au
patriotisms et au suffrage universel.
M. Baudiy dAsson. Vous feriez mieux
de demander la dissolution des loges mspon-
niques, ce serait plus honorable. (Rires
M. Rouanuet léclaaie i'urgence.
M. Darlan comoat i'urgence. La loi de
18/3 est un anachronisme législatif; aucun
menibie du cabinet sctuel ne i'eüt votée,
mais depuis l'adoption de cette loi, la ques
tion s'est compliquée de considérations
d oidre juridique et linancier le ministre
rappelie i'opposition iaite par M. Goblet, en
1882, k la proposition d'abrogation. (Appl.)
M. Viviani soutieiit que iacte de souve-
rainelé de la Chambre volant Tabrogation
lie doit pas être suivi d'indemnité suivant
lui i'autorisatioii conseutie par la loi de'1873
peut êlre retiree par une loi.
L'anbé Lemire combat I'urgence et dit que j
1 abrogation soulève une question de pro- i
priéié iacte de iassembled nationale est
valabie et lie les parlements qui iui succè- f
dein Si on txpioprie, on don une indemnité.- i
C> is a i extréme guudie A qui?
Latihé Leriiiie. A l'arctievëque de Pa
ns. (Appl. k l'txifême-gauehe.) Vous ne
pou\e2 désafïeclei 1 égiise du Sucié Coeur,
car elle n'appartient pas k l'Etai. L'ubbé
Lemue continue au milieu des clamours des
socialisms.
M. Gobiet déclare qu'il ne peut pas plus
aujourd'hui qu'en 1882 s'assccier k une pro
position d'abrogation. La ioi de 1873 est
contraire au droit juridique cependant il
est impossible de l'abroger sans tenir compte
des conséquences légales i't.xpropriation
coüterait aujourd'hui 30 millions la Cham
bre ne conseulira pas k un pared sacrifice
pour enlever une église au ciergé. (Applau
dissements.)
M.Goblet blame le gouvernement qui a au-
torisé k Montmartre une manifestation plus
politique que religieuss.
M. Meline regrette que la Chambre gaspille
sou temps k discuter une question qui n'est
pas en jeu il s'agit de savoir si la Chambre
est favorable k i'urgence je ne répondrai
pas k la question de M. Goblet qui a un
caractère d'interpellation.
L'urgence est repoussée par 332/196 voix.
Paris, 22 janvier.
li n'a pas suffi hier d'uae seule question
cléricale, que la Chambre des üépuiés
avail k résoudi e, en s'oecupant de la basilique
du Sacré Goeur, M. Dejeaute a tetiu k y
ajouter uae seconde. A la fin de la séance,
il a demandé la mise en lête de l'oidre du
jour da demaia de sa proposition tendant k
la démoluion de la chapelle expiatoire. 11
invite la Chambre k faire cette manifestation
républicaine.
M. Méline, se levant au banc minislériel,
a demandé qu'on maimienne l'ordre du jour
actuel.
Par 336 voix contre 107 la demande de
M. Dejeante a été repoussée.
M. Dejeante li y a 107 républicains
La Ctironique constate que depuis la fer-
meture ue nos honnèresau bétail nollandais
pour cause de stoiiiatite aphteuse, et malgré
l'établisseineni d'un cordon de surveillance
trés serré, des fraudes nombreuses se com-
meltent encore, mettant en danger de conta
mination tout le bétail de la légion Loiitière.
Les ïeuseiguemtiiis publiés par fa Chro-
utgue sent exacts, Mais sii eu est amsi, le
devoir ou gouvernement est de prendre des
mesures plus énergiques encore et puisque
nous avoirs une armee, ne pourran-on re-
courir k elle pour empêcher efficacement
lamvée, en fraude, du bétail hollandais. Ge
serait une campagi e a lan e en présence du
teiribie Ueau qui va attemdre teut notre
chcptel national.
Neus appieiions qut* la chambre sera
bienièt saisie a nouveau tie ia question tie la
stomauie aphteuse. A i'heuro actuelle il
exists, dans loutes nos provinces, un grand
nombre de foyeis d'infection. Il est bon,
sans doute, de prendre des mesures radicaies
chez nous, mais la meiileure mesure était
sans con tred it la mesure préventive de Ia
fennetuie de ia frontière du nord, que le
guovernement a prise, hélastrop taid.
Dapiès i arijcie 88 de la loi sur la miüce,
les miliciens et les remplagants qui ont
achevé leur quatrième année dc service ou
qui sont envoyés en congé illimilé, peuvent
contractor mariage.
L on a signalé au gouvernement que dos
officiers de iétat civil marient parfois des
volontaires avec prime, en congé limité,
sans s'êire fait produire, au préahblo, i'au-
torisation spéciale qui est exigée.
Ue département de la guerre a rappellé
aux échevias de létat civd les rè^les qu
doivent les guider, dans ces circonsïances.
A défaut de les observer, ces magistrals
pourront être condamnés correctionellement
k une amende de 300 k 800 francs.
-
1 riste séance cjue celle <ie Mercredi!
Nous en reproduisons un compfe-
rendu sommaire.
Présidence de M. Snoy.
M. da Pavereau déposa un projet approu-
vant ia convention de la Belgique avec ia
Tunisie.
M. de Broqueville déveioppe k Ia tribune
un projet allouant une pension de 3000 fr. k
la veuve de M. Goomaus, l'aucien dépulé de
Turnhout.
M. üeiuisseaux s'y rallie au nom des so-
cialistes. Ge projet est reavoyé k une com
mission spéciale.
La Chambre aborde ensuite Ia discussion
de la
LOI SÜU LES ÉTUANCERS
que MM, Defuisseauxet Lorand combattent
loQguement.
M. Begerem justifie le projet. L'exislence
d une société n'est possible que si elle peut
exoiure des pui turbateuis de l'ordre.
Nous avons Ttxemple des cooperatives
socialises oü Ton exclut ceux qui demandent
des comptes, au grand ennui de eeux qui
tont leur beurre avec de ia margarine,
(Rires k drone. Protestations k gauehe.)
Heureusement, la justice est la.
M. Auseele demande la parole au milieu
du vacarine.
M. hurnémont demande la parole pour un
rappel k i'oidre du ministre de ia justice,
qui a dicié k la magistrature uue décision
en exprimant sou avus du haut de la tribune
nationale. (Rires a droite. Approbation k
gauche. Tumulte.)