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Mercredi 27 Janvier 1807.
10 centimes Je N°.
N° 3216.
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IsMfllSg
FRANCE.
L'Ëglise du Sacré-Coeur.
Toujours la
storaatite aphteuse.
La loi scolaire
au Sénat francais.
HIM»®
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o.
res,
et A tous les bureaus ue poste du royaume.
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Dans notre dernier numéro, nous
avons reproduit le eompte-rendu de
la discussion qui a surgi, a la Cham-
bre fraiijiaise, au sujet de la proposi
tion de désalïécter l'église du Sacré-
Gceur.
Le compte-rendu 11e mentionnait
pas 1'intervention, de M. le comte de
Mun dans le débat. Nos lecteurs nous
sauront gré de voir combler cettc
lacune par la reproduction des prin-
cipaux passages du discours prononcé
par 1 éminent orateur cathoiique.
M. le Comte Albert de Mun. Ii m est im
possible d'admettre que 1'on présente k la
tribune,devant la Chambre et devant ie pays,
les aetes de foi que les catholiques vont
accoroplir ii Montmartre comme des aetes
outra^eants pour la patrie frarigaise.(Applau-
dissements k droiie.)
Je ne puis pes 1'adrnt-llre, paree qu'une
telle accusation est uoe t-ffersse pour la dig-
rtilé de ceux qui vont dans la sincérité de
Lur conscience, dans ia terveur de leur foi,
dans la termeté d'un patriotisme qui ne le
cede k aucun autre, remplirk l'église du
Sacré-Coeur, leur devoir de catholiques.
(Applaudissements sur les mêmes bancs.)
M. René Goblet, lis u'onl pas le droit de
parler au oom de la France.
M. le Comte Albert de Mun. Pardon
Touies les fois que ies représentant» des
divers partis prenneut ici la parole,j'entends
chacua deux s'arroger le droit da parler au
nom du pays, et tous, pour le faire, n'ont pas
derrière eux l'autorité de buit millions de
souscripteurs, qui se sont associés k la con
structions de l'église de Montmartre, non
ssulement par leur vceu formeilement ex-
primé, mais en l'appuyant dune ofïrande
volontaire qui lui donne une sanction dont
les autres partis ne peuvent pas montrer
l'équivalent, (Appl, k droiie
L'église du Sacré-Coeur a une histoire qui
sa raUache k de douloureux souvenirs Quand
au milieu des angoisses da la patrie meurtrie,
foulée aux pieds, abandonnée par ceux qui
se disaient ses amis, des hommes se sont
tournés, dans l'ardeur de leur foi, vers Ie
Dieu auquel its croyaieot pour invoquer sa
miséncorde envers die, lis out fait ce jour-
Ik.... (Interruption k gauche. Applaudis-
se nents k droite.)
Ah si vous croyez et si vous voulez diie
que voire patrie n'a jamais besoin de la
protection de Dieu (Non non k l'extrême
gauche), nous ne pouvons pas nous enten
dre. (Nouveaux applaudissements k droite.)
Oui, des hommes se sont tournés, dans
cette angoisse, vers le Dieu des cbrétiens,
pour lui demander d'avoir pitié de ce pays
ensanglanté, déchiré par l'invasion ils ont
fait appel k sou cceur.ils ont voué an temple
spécial a cette aidenle supplication. Et,'
depuis ce jour déjk lointain, mals toujours
présent, la rnême pensée de patriotisme et
de foi pousse, ik-haut, sans discominuer, la
foule toujours croissante de ceux qui vont
s'y retremper dans la prière et y chercher
la consolationla force et l'espérarice de
ceux qui vont demander k Dieu de continuer
sa protection k cette patrie bien aimëe k
lsquelle ils ont consacré leur vie tout entière.
Ou a tout k l'neure rappelé les votes de
1873. Je u appartenats pas alora k i'Assem-
blée nationale je u'é ais pas. dans la vie
politique j étais dans ia vie militaire et,
du fond de mor< coeur de soldat, je me suis
associé k 1 acre de foi accompli par ies repré-
sentantsde la France. (Tiès bieu! trés bien!
k droite.) Je m'y suis associé et personae
na le droit de dire que ce jour-ik. j'ai man-
qué h la foi patriotique qui, avec la foi chré-
tienne, a dominé toute ma vie. (Trés bien
trés bien sur les meines bancs
La Chatnore dira maintenant s'il est vrai-
ment urgent de jter Témovnn, une émotion
violente, dans la conscience da buit millions
de catholiqui s qui oat vou'u el assure par
leu is souscriptions la construe'ion de cette
église elle dira s'd n'y a rien pour elle de
plus urgent a faire et si le grand pér il qui
menace aujourd hut la société, la patrie fran-
piise, vient des hommes qui s'en vont Ik-
baui prier pour la France
Quant h moi, je voterai coutre Turgence
avec la ferme conviction non seulsment que
j'accomplis un devoir patriotique en conser-
vant ce lieu de prière k rnoa pavs, mais aussi
que j'accompiis un acte do justice.
La Chambre n'entend pas qu'après ces
qualques paroles je rentre dans la discussion
juridique a laquello elle s'est livrée. Elle
(Smalt aussi bien que moi la question de
droit elle a été exposée il y a qumze ans
par M. Goblet. Seuleinent, au lieu des quinze
millions dont il reconnaissait alors ia néces-
sité pour effectuer impropriation, c'esl
aujourd'hui treotre millions qu'il faudra
trouver, si vous voulez accomplir suivanl, les
lois de léqu'ué lactequ'on vous propose et
ne pas lui appüquer les procédés d'expro-
priatioo sans indeinnité et sans rembourse-
ment qui constituent le fond du programme
collectivism. (T'è s bien! trés bien! k droite.)
J ai firn, messieurs, et il ne me reste plus
qua recommander k M. Rouanet, député du
18e arrondissement de Paris, et k mes oollè-
gues socialisies une derniere observation.
Pendant les vmgtdrois années qui vien-
neut de s'écouler depuis ia loi de 1875, deux
millions de journées d'ouvriers ont été em-
ployées k la construction de la basilique de
Montmartre, tant sur les chan,tiers mêmes de
la colline, que daas les carrières de Chateau-
Landon, d'oü i'ont exlrait la pierrc néces
saire.Ces milliers de travailieurs ont trouvé,
Ik, un saiairé toujours assuré.
Et aujourd'hui que les travaux, plus avan
ces, ne nécessitent plus un aussi grand
riombre d'ouvriers, k l'heure mêtne oüje
parle, oü la saison relentit nécessairement
Taclivilé des chambers, il y a pouriant lk des
ouvriers toujours employés qui, en été,
seront quaire ou cinq cents et pour lesquels
il n'y a pas de chómage car pour ne pas les
renvoyer, on les emploie, quand i! n'y a rien
qui presse, k des travaux secondaires et sans
urgence pour lesquels, aussi, il n'y a pas
d'insécurité, car loisqu'ils sont malades on
les traite gratuitement k i'tiöpitalSainl-Joseph.
M. Emile Villiers Cela prouve que nous
sommes aussi démocrates que les socialisies!
M.le Comte Albert de Mun.Je recommande
ces observations k mes collègues socialisies,
si soucieux des intérê s populaires.La Cham
bre dira aussi s'il y a urgence k meitre sur
le pavé ies ouvriers qui travaiilent k Mont-
martre. (Vifs applaudissements k droite.)
On lit dans la Patrie La stom&tite con
tinue dans presque toute.s ies provinces du
pays, principaloment dans le Brabant, ia
Flandre orientals et le Hainaut.
En dépit des arrêtés de M. le ministro de
i'agriculture, en date des 11, 24 et 28
Décembre relatifs k l'introduction du bétail,
c'esl toujours, comme le constate encore le
dernier Bulletin du service de la police sani
taire des animaux domesliques, aux bêtes
hollandaises qu'ii faut attribuer les nouveaux
foyers de maladie.
Ii est k remarquer qua l'introduction du
bétail aphleux se fait surtout par le bureau-
fronlière de la station d'Essohen.
L'honorable ministro de I'agriculture
ayantpris des mesures, un peu tardivement,
ii est vrai, c'est k l'honorable ministre des
finances, qui a le service des douanes dans
ses attributions, qu'il apprrtient de faire
surveilier plus sévèremcnt qu'il ne Ta fait
jusqu'k présent le bui eau par oü la fraude
s'opère ayec tant de faciiué.
Nous comprenons que les Hollandais qui
ont pu si longtcmps inlioduire chez nous
leur bétail aphleux et tuberculeux sans être
iuquiétés, se tont difficilement k l'idée que
leurs spécuiations ne sont plus permises et
ce d'auiant plus que leur ministre a déclaré
k ia seconde Cüamure quo ies bons Beiges
ies laisseraient faire k leur aise pour obtenir
la convention du canal deTernsuzen.
Mais il ne taut pas que cc manége se per-
pétue.Si quelques importateurs malöonuêtcs
recevaient une bonne lepon, ils ne tarde-
raierit pas k se détromper.
La Jutte scolaire sévit toujours en
France, malgré l'opposition qu'elle
rencontre chez les catholiques et les
libéraux raodérés^ qui attribuent a
1'enseignement neutre la eriminalité
tou jours grandissante de l'enfance.
Nous voulons, une fois do plus,
mettre en garde les parents qui ont a
choisir, pour leducation de leurs
enfants, entre les écoles catholiques
et les écoles soi-disant neutres, en
leur faisant connaitre 1'opinion d'horn-
mes éminents, appartenant a 1'opinion
libérale de France, tels que ML. de
Mareère et Bérenger, qui compreanent
tout le danger de Finstruction neutre
ou atbée.
Nos lecteurs verront que la folie des
dépenses scolaires sévit en France
comme elle règnait en Belgique, sous
le dernier ministère liberal.
Un débat politique assez important s'est
engagé Vendredi sur l'initiative d'un membre
de la Droiie, qui deoaandait usie modification
de la loi scolaire.
On a abordé la discussion sur la prise en
considération da la propositionde M. Fres-
neau, tendant k laisser aux communes la
facuité de choisir comme école publique
entre une école Lïque et une école privée,
selon lts circonsiances et les nécessités
locales
Le sénat-.-:ur monarchiste du Morbihan
combat ies conclusions de la commission
d'initiative qui s'est prononcée contre la pri
se en considération, «t il défend longuement
sa proposition. 11 nie que cette dernière ait,
comme on le préteod, pour portée d'abroger
la loi scolaire du 30 Octobre '1888. Elle n'a
d'autre but que de mettre un terrne k des
abus criants
II citc la commune de Salillieu (Ardèche)
oü Ton a coastruil uneéoole pour SÖOgargons
et une école pour 200 filles. Qr, en réalité,
il n'y a que 4 garpons et 3 filles qui fréquen-
tent chacune de ces écoles, tandis que les
écoles privées dos deux sexes coinptent 300
éièves.
M. Thézard, rapporteur, soutient que la
proposition tend a suppriuaerla laïcité et la
gratuilé, ce quo le Parlement ni ie pays ne
sauraient accepter.
La gratuité est la cotiséquence de l'obiiga-
tion inscrite dans ia loi, et peur psrsonne
elle n'a ie caractèred'une aumöne.
La lui de '188ö a crée dans chaque com
mune non una école atbée comme on Ta dit,
taais une école neutre, en laissant aux pa-
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