Jeune (Harde Catholique.
Le discours de M. Struye.
La Loi flamande au Sénat.
Encore le Vicinal
Y pres-Neuve-Église.
pas que le cas se présentera
M. Paternoster. - II se présentera certaine-
M le baron Surmont de Volsbcrgbe. Cm
voitdeschoses si étranges se produire en matiè
d'emploi des langues que:no J'è®
bien voir a,"SaVmande ce qui arrivera alors
je signale. Je demande ce qui,cemines
difficult és Se jurisprudence et de procédure qui
ne seront pas fadles a résoudre. Une affaire
Doussée en cassation nëcessitera un renvoi h
une autre cour ou a un autre tribunal.Comment
répondre h cette interrogation
1?n matière d'enseignement, on a applique
les l" is et les Iemands se sont déclarés sa is-
f 'non nrÊs Müis ic ne sais si, «in point dt,
vuedela formation des élèves et des resultals
obtenus, il y a lieu de tant s'en féliciter.
On remarque aisément, en effet en parcou-
rant les palmares et les catalogues aesdrsmbu-
tions de prix, que, depuis que le flamand est
devenu langue véhiculaire pour uii plus grand
nombre de matieres qu auparavant, ms elev
n'obtiennent plus dans les matieres de langue
franpaise les points qu'ils obten^nt. a" ^"urs
nnur ma nart, 1 ai constate ce fait a plusieuis
reprises et j'en ai demandé l'explication aux
directeurs des établissements d enseignement
Voici leur réponse La chose est toute natu
relle il n'est pas possible d'enseigner d une
manière convenable deux f1®"
ment et il est advenu que le fiamandayant une
place trés grande dans 1 enseignement, et.
éléau détriment de la langue franpaise
Y a-t-il utilité a ce que le Flamand ne con-
naisse pas la langue franpai:se J
tout ti l'heure ce que cette situation peut pio
ClUOuand 11 y aura deux iextes offieiels, les ad-
ministrationsauront-elles la prétention d ecrne
en flamand a des administrations walonnes
Cela pourrait cependant arriver. U ne faudiait
pas s'en étonner. Ne voyons-nous pas au
lourd'hui déja des sociétés flamandes affectei
de répondre en flamand a des invitations faites
en franpais par des sociétés wallonnes
Procédera-t-on de cette manière en admi
nistration Ce sera trés curieux
Voila quelques-uns des inconvénienls que va
faire naitre la nouvelle loi.
Soyons calmes, messieurs, et surtout sovons
raisonnables
Exigeons en faveur du flamand ce qui est
réellement bon et utile, mals ne nous avisons
pas de lui demander des_ choses qui ne sont pas
nécessaires, qui sont même dangeieuses.
II v ad'autres conséquencesfhcheuses encore,
messieurs it faudra une traduction des textes
de Loi présentés en franpais. Je me permets de
demander dans quelle langue on les traduiia
Celte demande pourra paraltre un peu éton-
nante, mais vous allez comprendresa portee.
Traduira-t-on dans la langue flamande offi-
cielle, celle que Ton qualifie de néerlandaise,
ou bien le fera-t-on dans la vraie langue tia-
mande, celle de la West-Flandre, qui ?st lom
d'etre d'accord avec la langue néerlandaise
M. Van Vreckem, rapporteur. Nous avons
notre Académie 1 7
M. le baron Surmont dc Volsberghe. Je le
«ais1 Voulez-vous que je vous cite un iait qui
monlrera combien le recours de 1 Academie
pourra être efficace
Un jour on lui a demandé de traduire en
flamand -.'«Gendarmerie Nationale etellea
traduit... Nationale Gendarmerie (Hilanle
h gauche.)
M Dupont. On devrait toujours traduire
ainsi. Tout le monde comprendrait et la question
serait résolue. (Nouvelle hilarité a gauche.)
M. le baron Surmont de Volsberghe. Je
pose done la question a nouveau Dans quelle i
langue traduira-t-on! Sera-ce en flamand ou
sera-ce en néerlandais
Ces deux langues ne sont pas absolument les
mêmes; le néerlandais se rapproche beaucoup, j
est pres que du bollandais. Mais sijeprends ic
dictionnaire de Kramers, lemeilleui diclioii-
naire hollandais, je conslate que, pourpresque
chaque mot,surtout chaque substanlif et eliaque
verbe le mol francais est hollandisé si je
puis employer un n'éologisme on y ajouto une
terminaison néerlandaise.
Est-ce lil la langue flamande Je n'en sais
rien...
M Van Vreckem, rapporteur. La menie
remarque peut sc faire en ce qui concerne lo
franpais, qui emprunte quantité de mots aux
langues étrangères et nolamment a l'anglais.
(Exclamations a gauclie.)
M. le baron Surmont de Volsberghe.— Quand
une cliose est inventée dans un pays, c'est cc
pays qui la dénomme el presque toujours le
terme passé dansles idiomes desautres nations.
11 ne faut pas nccessairement une terminologie
spéciale dans ce cas. Pourriez-vous traduire
certains mots qu'on est obligé d'employer dans
la redaction d'actes offieiels, par exemple le
mot «diciei»? Je le demande a l'honorable
rapporteur,qui m'a interrompu tout a l'heure..
^RL Tournay. II faudrait le demander a
1'Académie flamande
M LeClef. Ou peut le traduire de diffe
rences manières... (Exclamations a gauche.)
Toute la question est de savoir quel est le terme
propre a employer.
M. le baron Surmont de Volsberghe. II
faut done, d'après vous, qu'on indique ie terme
qui doit être employé. Dans ce cas, si vo.us avez
une traduction légale, n'aurez-vous pas ('équi
valent du texte ofliciel
M. Le Clef. Ce n'est pas du tout la question
11 faudra considérer l'emploi qu'il faut en faire...
(Interruptions.)
M. le baron Surmont de Volsberghe. Vous
n'allez pas, je suppose, faire une loi pour mdi-
quer dans quel sens on traduira chaque mot
Avez-vous une terminologie en flamand?
Pour moi, j'en doutc trés fort et cela poürplu-
sieurs motifs. Acluellement encore, ontrouvo
unc quantité de flarninganls quis occupent den
inventer, comme si la terminologie pouvaitse
créer en chambre. La terminologie découlede
l'usage.
M. Léger. Cela dépend
M. le baron Surmont de Volsberghe. Si
vous voulez me répondre, mon cher collèguc,
je serai trés heureux de vous entendre. Mais si
vous vouliez me laisser continuer, je serais
encore plus heureux.
Savez-vous, messieurs, comment d'après celle
nouvelle terminologie on traduit le. mot ministro,
c'est-a-dire un des membres assis sur le banc
dedouleur? (Rires.) Cela s'appelle un «land
schepen», e'est-a dire un échevin du pays Je
pense que l'inventeur ne connait pas bien la
valeur de l'ancien mol scabinus Et savez-
vous comment on traduit Sénat?Heerenkamer,
Heerenraad c'est a -direChambre des mes
sieurs en opposition avec Volksraad
Chambre du peuple, trés bien denommce du
resie Et gouverneur? Gouwgraaf c'est-a-
dire comtc d'une region (Hilarité).
Voilh les terminologies qui sont en voie de
formation. Peut-étre vaudrait-il mieux prendre
simplement le terme francais, comme on l'a
toujours fait. II y en a bien d'autres...
Mais, messieurs, qui prendra la respónsabili-
té de celte traduction
A gauche Voila la question
M. Cogels. Le pouvoir législalif.
M. le baron Surmont de Volsberghe. Ah
Parfaitement Seulement le pouvoir législalif
qui, pour parlie, ne comprend pas le flamand,
n'endossera pas la responsabilité de celte tra
duction. Quant a ceux qui comprennent la
langue, je ne sais p>as s'ils voudront l'assumer.
Pour ma partje fais toutesmes réserves.
Je me suis permis, en effet, de m'enquérir
auprès degens qui connaissent le flamand et
je vais vous signaler deux avis.
La première personne que j'ai consultée est
un Flamand très-instruitil est docteür en
droit, avocat plaidant, et tout le monde recon-
nait qu'il esl maitre de sa langue.
Jelui ai demandé
(i Dans les conditions oü vous vous trouvez,
oseriez-vous prendre la responsabilité duffe
traduction d'un texte ofliciel de loi
11 m'a ré pon du
Vous avez rédigé votre loi, vous avez élu-
dié de nombreux documents, vous avez longue-
ment réfléchi avant d'arrêter un texte adéquat h
i'idéo que vous voulez exprimer vous avez, en
un mot, a votre disposition tous les éléments
nécessaires. Mais, moi, je ne mc trouve pas
dans unc pareille situation ét je vous avoue qüe
je n'oserais pas prendre la responsabilité d'une
traduction, et encore bien moins quand il s'agit
d'un amendement qui voit le jour au cours
d'une discussion.
El cependant, eet homrnc connaissait trés
bien sa langue.
La seconde personne consultée la connait
aussi, elle possède même, indépendamment du
francais et du flamand, sixautres langues. Eilc
m'a tenu le mème langage
Pour rien au monde, je ne prendrais la
responsabilité de la traduction
Dans ces conditions, je me demande qui l'as-
sumera Sera-ce le pouvoir législalif Et si les
deux textes ne concordent pas d'une manière
compléte, qu'en résullera-t-il
M. Braconier. Voilé la question
M. le baron Surmont de Volsberghe. NY.-t-
ce rien cola et cela ne promet-il pas quantité
de difficullcs Cela ne justilie-t-il pas ['amen
dement que l'honorable M. Magis a présenté
hier avec scs collégucs iiégeois, amendement
qui dit que en cas de contestation et dc doute,
lc texte francais seul fait loi
Voila done, messieurs, le cöié grave de la
question, sur lequel je me permets d'insisler.
i L'effort est certainement trés louable, mais je
i crois que le moment n'est pas venu de prendre
desdécisions de cette importance. II n'exisfe
pas dans la laiigueflamandeune fixilé suffisante,
unc terminologie assez compléte pour l'ern-
ploycr dans les texles offieiels des lois.
M. Keesen. C'est une erreur complèle
nous savons parfailement exprimer nos pensees
dans notre langue et les exprimer tiès claire-
mentJe ne puis laisser dire sans protester que
nous manquons d'une terminologie fixe ct
compléte
M. ie président. N'interrompez pas
M. le baron Surmont de Volsberghe. M.
le président vous engage ne pas iulerrompre
et il m'engagera, par conséquent, ii ne pas vous
répondre.
Je continue.
Je disais tantöt Veut-on un texte légal,
veut-on une traduction qui paraisse sous la
J ènlendais (lire tout a fteuw f
vote entier et, si la traduction nest pas exacte,
St paf hdéquate, ie législateur porie la
responsabilité de son vote.
Messieurs, j'ai examiné cette loi sous d fit
rents aspects. II m'en resterait encoreautie
a passer en revue, mais jc ne veux pas auuscr
de l'attention du Sénat.
Jcncdésire plus Qrt'üjouter qae|ques „mots
pour faire observer que te mou\e neut bi.ma
ne se montre pas actuellemcnt sous son veri
Quand nous lisons les petitions et les P^ces
qui nous sonlenvoyées.nous devons ree:onniaitre
que les dirigeauts du mouvement ne soiit pas
trés nombreux. lis font bcaiicouj:i de tapa0e 1
nous trailentici avec unc poHcssc 3t u e dou
ceur étonuantes. Mais quand je ,'3 eu s ]our
naux cl quand je vois ce qui a cle dans es
meetings, je suis profoiidement étonne, cai
alors nous ne sommes plus traites comme des
eens fibres, comme des legislaleuis qui
conscience de leur mandat: noussommes
traités absolument comme des gens qfoivent
obéissanceA ce point devue.jtpourrais ie-
torquer unjugement qui a éte pa J an
journal flamand relativement a certaiiis articles
trés modérés que le journal le Bien ilulil
avait publiés.
La tendance des journaux flarninganls actuel-
lement est excessivement dangereuse. L autre
iouV - et ce n'est pas la première iois j en
lisais un. Dans t'espace de deux colonnes, il
répélait trois fois cette mème idee Dehors
l'élranger 1 11 ne s'exprimait pas textuellement
ainsi, mais je traduis son idéé Dehors l'élran
ger'. G'était comme le cri des Italiens lorsqu fis
voulaiPiit chasser les Auirichiens de laLonibai-
die En Fiandre ni Fransquillons ni Wallons
Et cette tendance est trés générale. Je la
signale ici pour qu'elle soit connue davantage,
puur montrer ce que quelques-uns, qui heu-
reusement 11e sont pas nombreux, veulent faiie.
Cette tendance doit être répudiée par tous les
Elamands, paree que les Flamands sont, avant
tout, patriotes. (Trés bien gauche.)
Je réprouve toutes les violences, je n'accepte
pas le mandat impératif qu'on veut nous don-
lier, nous, Elamands.
II y a un instant encore, je recevais un télé
gramme par lequel on m'enjoinl de défendre
et de voter la loi telle qu'elle nous est proposée.
(Bruit a droite.— Exclamations a gauche.)
Cette tendance t st mauvaise, d'après moi, et
voici pourquoi je la considère comma telle.
Certains Elamands semblent avoir pour prin
cipe de vouloir se renfermer en eux-mèmes,
de se parquer dans le petit espace du monde oil
ils résident, sans avoir de relations avec per
sonne. Eh! messieurs, nous sommes dans le
siècle des chemins de fer, des Biegraphes, du
telephone, de la vapeur Ce n'est pas ainsi que
nous devons agir clans notre pays. 11 faut son-
ger au développrment que nous pouvons encore
thinner k nos affaires. 11 s'agit de songer que
noire petit marché intérieur ne suffit pas pour
écouler les produits que nous avons en si
grande quantité,il s'agit d'étendre nos relations
avec l'étranger, et pour cela il faut étudier les
langues étrangères. Mais, messieurs, nous re-
fouler sur nous-mêmes ce serait arriver ii ce
résultat qu'on nous laissera,permettez-moi Ex
pression, cuire dans notre jus
Arrière ce syslèmeje le réprouve de toutes
mes forces (Vive approbation h gauche.^
caractère el a '!l conviction de M.
Sti'uyc.
Son discours -a produit unc grande
impression et n'a pas pen contrihuéa
faire échouer le projet, bien que l'lio-
norable sénateur ne soit pas l'auteur
de la proposition adoptée.
Nous repi'oduirons dans notre pro-
chain numéro, le discours de M.Struye.
Dl^lAlNGOE 14
LUNDI 15 FÉVRIER,
a 7 heurcs du soir,
a société dramatique
donncra
On peut se procurer des places réservées
jusqu'ru jour de la fête h midi, moyennant
50 centimes par place, chez M Caelewaeht-
De Meulenaere, rue au lleurre, 36, ou fori
trouvera lo plan de la salie.
Je ne votcrai pas le projet de loi pour les
motifs que j'ai indiqués, et je ne voterai pas
con Ire par ce que je ne veux pas empêeher cer
tains de nos com patriotes de se donner une
distraction agrcabie. (Hilarité.)
Tout ce qu'on pent rcprocher aux
paroles de M. le Baron Surmont de
Volsberghe c'est qu'il a allégué un fail
inexact. Mais il faut ajouter que dès
Mardi dernier il a recti tie le détail
ïtion prétcn-
ie flamande,
gendarmerie nationale en
nationale gendarmerie. Nous eussiöns
mieux aimc que noire sénateur pro-
voquat uu peu moins l'hilarité de scs
collègues. Mais a part ce detail, disons
tout haut, qu'il a traité la question
avec toute la chaleur, tout le talent ct
toute la loyauté qu'il sait metlre a
défendre ses convictions.
Notre honorable sénateur provincial,
M. Struye, s'est prononcé contre le
projet Devriendt-Coremans.
II l a fait avec une moderation et
une dignité telles qn'cn l'éccutant tout
le monde a dü rendre hommage au
Comme nous le disons en têtedu Journal,
le Sénat a vote ramendement Lejeune, e'est-
h dire que le ttxte llamand ne sera qu'une
traduction, et que Ie texte francais restera le
seul ofliciel
Cette disposition a adoptée par 50
voix contre 47.
L'ensetnble du projet de loi a éié voté,
avec les modifications nécessitées par 1'adop-
tion de l'amendement Lejeune, par 51 voix
contre 23 et 23 abstentions.
La loi donnera satisfaction au grand
nombre de flamands qui demandaient, h
justo litre, que la population flamande put
connaitre et apprendre les lois dans sa
langue.
S'ils n'obtiennent pas divantrge, c'est
évideroment la tame de c ruins flamingants
qui, par leurs cxcès de langage et I'outre-
cuidance de leurs prétentions, gatent leur
cause.
Ce qu'il y a de plus grave, h notre avi's,
dans le rejet de la loi Devriendt-Coremans,
e'est qu'il erée un con flit entre Ie sénat et
la Chambre, celle ci ayant adopté le projet
ii la presque unanimité de ses membres.
Nous avons reproduit l'article do
La Lutle et la lo11re dc MVermeulen
au sujet de lexploitalion du cherain
de fer vicinal Ypres-Neuve-Eglise,par
Ics communes intéressées.
Nous avons dit que la retractation
faite par La Lutte de son premier ar
ticle est unc réponse au Progrès, qui
avait fait sien l'article de sa consceur.
Mais la rétractation dc La Lutte
n'ayant paru que quelqucs hcures
avant !e numéro de Dimanche du
Progrès j celni-ci a écrit un second
article en réponse au notre du mcrcre-
di précédent.
C'est all'aire maintenant entre La'
Lutte et le Progrès. Pourrions-nous-
prior celni-ci de répondre dorénavant
a La Lutle elle-même?
En attendant la réponse,nous publi-
ons le charabia du Progrès. Inutile dc
commenter les idees de notre confrère.
Le Journal d'Ypres ne comprend rien.
d'après son propre avcua la rivalité que nou»
prévcyons et qui existera entre les deux so*
ciétés; il y perd son latin.
D'après lui, il ri'y a lien h crairidre, tout
ira au mieux les communes teront une af
faire d'or et si par hasard une société deve-
ment n„