t.
Mercredi 17 Février 1897.
10 centimes Ie N\
82a Année. N° 3222.
QftGc A A/^
GRANDE FANFARE.
Vivar.
ERRATUM.
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Yprcs, et a tous les bureaux de poste du roraurae.
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 e. par an pour tout
le pays; pour l'étranger, le port en sus.
Los abonnement8 sont d'un an et se régularisent fln Décenibre.
Les articles et communications doivent être adrossas franc do port a l'adresse ci-dessus.
Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal content
30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Lasnuméros supplé-
mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser a YAgence
Havas Brnxelles, rue de Ia Madeleine n° 33 et i Paris, 8, Place de la Bourse.
Saroedi proehain, ii 8 1/2 heures du soir,
soirée tabagie en la Salie Iweins.
Monsieur Nossent, chanteur de genre,
lauréat du concours de Bruxelles et divers
musiciens-amateurs de la ville y prêteront
leurs concours.
Nous faisons nötres les réflexious
que suggère a la Vraie France l'as-
sassinat du journaliste M. Vivar, tor
ture et assassiiié parcequ'il était un
journaliste catholique.
Gagcons que le Progrès et La Lotte
s'empressei'ont de reproduire la belle
page que nous extrayons des colonnes
du journal francais.
Beaucoup de gens ont déj5 oublié ce nom
et beaucoup d'aulres ne l'ont pasconnu. On
pouvaitle lire,il y a quelques semaines, dans
les journaux cbrétiens, car les autres n'ont
point parlé de Vivar ils n'ont pas couluroe
de glorifier les martyrs ils reservent leur
admiration pour les faux grands hommes
dont les loges imposent le culie. Quant au
journaliste qui a eu l'bonneur de mourir, 15-
bas, pour la défense de sa foi et desa liberté,
pourquoi voulez-vous que l'on s'occupe de
lui N'était il pas l'ennemi des franc rations,
n'a-t-il pas été leur victime et que devien-
drait la fraternilé maponnique si l'on ne ren-
dait pas au F.-. Alfaro, président de la
République de i'Equaieur, le facile service
d'organiser en sa favtur la conspiration du
silence
Et malhe-ureusemenl les calholiques eux-
mêmes n'ont pas fait un grand effort pour
empêcher cette conspiration ils n'ont pas
poussé lecri de juste fureur que le monde
aurait dü entendre. Quelques corresponden
ces publiées dans les journaux. quelques
lignes éloquentes ont suffi, semble t il, pour
soulager notre indignation on a laissé en-
suite le souvenir de Vivar se perdre au mi
lieu des complications de la politique au
jour le jcur, on ne l'a pas relevé, pour ainsi
dire, et fixé énergiquement dans la mémoiie
des hommes.
Pourtant c'est un fait admirable que cette
mortVivar, journaliste chrétien, a été tor-
turé.puis asssssiné pour avoir librement écrit
sa pensée avant de le tuer.on lui a arraché
les cinq doigls de la main droile paree que
celte main avait tenu la plume au dernier
moment, on lui a refusé la permission de se
conlesser, il n'a pas eu ce suptême baiser
du prètie que rc-Qoivenl au pied de l'éehafaud
les plus viIs criminels. Voil5 ce que font ceux
qui s'appellent eux-mêmes les libres-pen-
seurs lorsqu'ils sont vainqueurs et peuvent
avoir toute audace voil5 comment ils res-
1
pectent la liberté les cinq doigts de Vivar
arrachés par le bourreau triomphe de la
liberté de la presse l'assistance d'un pi être
refusée au cnrélien qui va mourir triomphe
de la liberté de conscience
Et que l'on ne dise pas que ces gens 15
appartiennent 5 une race de violents et qu'on
ne peut les comparer 5 nos révolutionaires
nos institutions sont sai.s doute, moins fra-
giles, les garanties de l'ordre matérie! sont
plus solidement établies chez nous et nous
n'avons pas ce goüt d'aventure, celte passion
du pronunciamento qui rend si faciles, si
soudaines les révolutions et les contre-révo-
lutions dans les républiques de l'Amérique
I méridionale cependant, quand nos révolu-
tionnaires ont été victorieux, ils ont su user
de leur victoire et verser assez de sang pour
rou^ir, les carmagnoles de toute une popu-
i lace souvenez-vous de 93, souvenez-vous
de 71, et avouez que la France a eu sa bonne
part d'assasins politiques, quelle pourrait
l'avoir encore si l'occasion se présentait.
II ne faudrait pas s'imaginer d'ailleurs, que
le général Alfaro, ce bourreau qui se prétend
un libérateur, ne soit suivi, obéi et soutenu
que par des aventuriers de profession il y
a pour lui la bourgeoisie comraertjaiite el li
bérale de Guayaquil et sa victoire est celle
de la ville nouvelle ouverte aux idéés mo
demes sur ia vieille cité de Quito oü se con-
servent les solides traditions de la foi espa-
gnole.la pureté de la race. oü l'on vit siraple-
ment dans l'air fortifiant des hautes monta-
gnes, oü tout homme ce sent, en quelque
sorte, attaché au sol de la patrie par le lien
des longs souvenirs et des intéréts perma
nents.
La ville moderne méprise la vieille eité
elle apprendra 5 ces montagnards, 5 ces
ruraux, ce qu'est la liberté, ce que valent
l'égalitéetla fraternilé; elle leur révelera
toute la beauté, toute ia noblesse du libéra
lisme cosmopolite et, pour première leyon,
les libéraux de Guyaquil font couper les
doigts de Vivar avant de le fusilier: est-il
possible maintenant que les calholiques de
Quito ne soient pas tous sineèreraent con
verts au libéralisme, qu'ils ne se sentent pas
libres, qu'ils ne soient pas heureux de
goüter la douceur de cette fraternité?
Vivar a eu l'honneur de dénoncer et de
démontrer par sa mort le grand mensonge
de la Bévolution, son atroce imposture. II
est nécessaire que de telles démonstrations
soient faites afin que la vérité vive parmi
les hom mes et Ja République de l'Equateur
paraii d>stinée 5 nous donner ce suprème
enseignementau milieux des troubles
civils el des violences soldatesques, elle
a des citoyens que Dieu choisit pour
être se3 témoins, pour répandre sur
le monde la grüce universe-lie de leur
martyre leurs paroles n'ont retenti que
dans un pays lointain elles n'ont été enten-
dues que par quelques mi Uiers d'hommes,
mais leur sang, selon l'expression de l'Ecri-
ture, crie vengeance au Ciel et l'humanité
entière entendant ce cri du sang est bien
forcée de s'avouer, qu'un homme est mort
pour la vérité et la justice.
En 1873, Garcia Moreno, Ie plus haut,
le plus Boble représentant du pouvoir chré
tien durant ce siècle, tombar.t sous le cou-
teau des assassins, disait ce mot d'héroïque
et simpled'éloquence« Dieu ne meurt pas
Vingt-et-un ans après, quand une généra-
tion a grandi,quand les enlants sont devenus
des hommes, Vivar renouvelle eet acte de
foi il meurt afin que le monde se souvienne
que Dieu ne meurt pas.
Le commerce de l'Angleterre et la
concurrence étrangère.
Le Board of Trade vient de publier Ie
Memorandum préparé par sir Courteney
Boyle sur le commerce de l'Angleterre et la
concurrence étrangère.
Ce Mémorandum, traitant tout particu-
lièrement de la Grande Bretagne et de It
France, de l'AUemagne et des Etats-Unis,
cébute par un apeiiju sur l'augmentation de
la population de ces quatre pays dans les
vingt-cinq dernières années.
Dans cette période, l'augmentation a été,
dans le Royaume Uni, de 8 millions en
France, de 2 millions en Allemagne, de
11 millions aux Etats Unis, de 31 millions.
Pailout, mêroe auxEiats Unis, la population
urbaine sera plus considérable que celle du
Royaume Uni.
II résulte de ces fails que les conditions
de la suprématie manufaclurière et indus-
tiielle du Royaume Uni et cette supiéraatie
elle-même deviennent différentes de ce
qu'elles étaient alors que la population
urbaine de tous les pays du monde était
moindre qu'en Angleterre.
Quand aux slatistiques commerciales des
quatre pays dans les seize dernières années,
les exportations y ont atteint les chiffres
suivauts 1880 Royaume-Uni, 223 millions
de livres sterling France, 139 millions
Allemagne, 14b millions; Etats Unis, 172
millions. En 1895, les résultats ont été
ceux-ciRoyaume-Uni, 226millions; France
135 millions Allemagne, 166 millions
Etats Unis, 165 millions.
Ges chiffres démontrent que les exporta-
tions demeurent stationnaires ou 5 ptu prés,
et le Mémorandum attribue ce fait 5 la baisse
des piix.
Une lettre assez intéressante est celle qui
denne le relevé des importations dans ie
Boyaume Uni des produils francais et les
exportations en France des produits anglais
de 1889 5 1895.
Lés importations des produits francais ont
augmenté, dans cette période, de 42 millions
de livres sterling 5 47 millions 1/2, tandis
que les exportations anglo-irlandaises en
France sont descendues de 15 millions 1/2
en 1880 5 14 millions en 1895.
En ce qui concerne le commerce anglo-
allemand, les importations d'Allemagne en
Angleterre ont passé de 24 millions 1/2 5
27 millions et les exportations d'Anglelerre
en Allemagne de 17 millions 5 20 millions 1/2.
Les Etats-Unis, qui, en 1880, ont importé
en Angleterre pour 107 millions de mar-
chandises, n'en ont expotté que 86 mil
lions 1/2 en 189b; et les exportations
d'Anglelerre en Amérique sorit tombées de
31 millions en 1880 5 28 millions en 1895.
Le Mémorandum, en commentant les
chiffres qui occupent 50 pages environ, dit
que, si ies manulaclures des pays étrangers
sont en progrès, on ne peut en conelure que
l'industrie angiaise déeline. Au contraire,
comme pays manutactuiier exportateur, la
Grande-Bretagne tient ericore la première
place.
Les conclusions du rapport sont que
l'accroissement de la population de l'AUe
magne et des Etats-Unis a donné un vigou-
reux essor au développemerit de l'industrie
de ces pays et que, si la paix continue 5
régner, l'AUemagne, les Etats Unis et même
la France auront un développement iridustriel
qui ira de plus en plus rapidement.
Le commerce de ces pays dans les mar-
chés neutres deviendra done plus sérieux
encore avec le temps et il importe que Ie
Royaume-Uni développe son industrie d'ex-
portalion. II fa ut que les Anglais reconnais-
sent le changement qui s'est produit dans le
monde et soient convaincus qu'ils ne pourront
mainteBir leur ancienrie suprematie comroer-
ciale qu'au prix de vigoureux efforts et d'une
sérieuse amélioration de leurs méthodes
commerciales.
C'est au zèle, 5 l'énergie des industries
qu'il faut s'en rapporter pour mettre l'Angle
terre 5 même de lutter avec succès contre
ses rivaux étrangers, et l'Etat ne peut que
les encourager el les aider. 11 ne peut prendre
d'initialive.
Dans le discours de M. Struye, que nous
avons publié Mercredi 10 février, on nous
signale les erreurs typographiques suivarttes
qui sont de nature 5 rendre difficile l'inlelli-
gence du lexte
II faut lire terminologie juridique au
lieu de jurifique et lang age juridique au
lieu de jurifique.
11 faut lire Que d'exasperation opportée
a nos divisions originelles au lieu origi
nates.
II faut lire a La dualilé du lexte officiel
des lois me parait appeler comme complé
ment indispensable l'obligation pour tous les
magistrals de connaitre les deux langues
au lieu de la qualité du textc....
II faut lue Ceux qui réclament la
dualité du lexte au lieu de la qualïlé du
texte...