Samedi 20 Février 1897. 10 centimes Ie 82e Année. N° 3228. Les évènements de Crète. Le roulage. Académie flamande. Pour les pêcheurs. Vandervelde censuré. On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous ies bureaux de poste du royaurae. l.e JOURNAL D'YFRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de rabonnementpayable par anticipation est de 5 f'r. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc de port a l'adresso ei-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réolames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc ia ligue Les numéros supplé- meiitaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les i Flandres) s'adresser a YAgence Iffavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8. Place de la Bourse. Auronsmous la guerre? II se passé en Crète et au sujet des af faires de Crète des choses d'un caractère fort étrange. Pendant que toutes les grandes Puissances font dire par tous leurs officieux qu'elles vont mettre h la raison ce petit royaume de Grèce qui se permet de contre- carrer leurs plans au risque de mettre en péril la paix européenne du moins on l'assure le colonel Vassos, commandant des troupes grecques en Crète. réorganise au nom du roi Georges l'administration de l'ile. II fait procéder aux éiections munici- pales et instalie les maires dans les villes et les villages de Crète, sauf dans les quatre villes oeeupées par les troupes mixtes des Puissances. Nous ri'irons pas jusqu'h insinuer que les Puissances sont d'accord avec la Grèce pour ne pas l'empêcher de créer un état de choses telquel'on n'aurait plus qu'h invoquer le fait accompli. II n'y aurait cependant rien de fort étonnant a ce que la situation se dénouêt ainsi, du consentement pius ou moins forcé de la Porte. Les Puissances et peut être la Porte elle-mêmene répugneraient peut- ètre pas beaucoup k un pareil dénouement de l'imbroglio crétois, si elles étaient assu- rées que la Serbie et la Bulgarie encoura- gées par le succès éventuel des Grecs, ne demanderont pas leur part. En attendant, il nous vient d'Athènes une nouvelle montrant que le gouvernementglee et le roi Georges ne songent pas en ce mo ment k reculer. Le prince Nicolas, troisième fils du roi, dont on avait annoncé le départ pour la frontière de Thessaiie, part au contraire pour la Crète. On mande de Londres k la Correspondance lolitiquede Vienne, que les ambassadeurs ont réussi par leurs efforts k empêcher la Porte d'envoyer. comme elle en avait l'inten- tion, ses passeports au ministre de Grèce, Constantinople, mais que si la Grèce se livre k un acte d'hostilité k la frontière de Macédoine, la rupture des relations entre les deux pays ne pourra être évitée. Rien ne donne k penser que le gouverne ment grec songe a attaquer la frontière de ffacédoine.mais il se propose, le cas éobéant, dedéfendresa frontière de Thessaiie contre une attaque éventuelle de Turcs. Ge qui est k relever, e'est que malgré l'ex- pédition grecque en Crète, le ministre de Grèce est resté en fonctions a Constantinople, passés, étaient connues dans toutes les families et que l'on chantait k chaque fête, k la campagne comme dans les villes. L'orateur (M. le curé J. Bols) a fait appel k tous pour sauver de l'oubli ce qui reste encore du riche trésor de nos vieilles chan sons, en les annotant, paroles et musique, et les répandant parmi les populations de nos provinces flamandes. La belle notice de M. Bols, trés écoutée et vivement applaudie par ses coliègues, sera insérée dans le Bulletin de l'Aeadémie. L'asssmblée a eusuite nommé les jurys chargés d'examiner les mémoires envoyés aux concours de I'Académie pour 1897. Au début de la séance, M. De Polter, secrétaire perpétuel de l'Aeadémie, a lu une note, tendant k prouver que la langue flamande est langue juridique depuis le XIII6 siècle. Cette note, aceompagnée de pièces justificatives (une longue liste d'ou- vrages néertandais, publiés depuis le XVIs siècle) paraltra également dans le Bulletin, etsera, en outre, publiée séparément, aceom pagnée d'une traduction tranpaise, afin d'éclairer tous ceux qui prétendent qu'une littérature juridique néerlandaise n'existe pas. La section centrale, chargée d'examiner ie projet de loi sur le roulage, a pris ce matin une importante décision. Elle s'est prononcée pour ia régularisation de l'évite- ment de deux véhicuies quelconques se ren- contrant, et pour l'obligation de prendre la droite et de céder la gauche. Si le ministre se raliie k ces conclusions (il s'agit du règlement annexé k la loi) l'usage du Brabant, du Hainaut, de la province de Namur et de Luxembourg ferait loi dorénavant, et les cinq autres provinces changeraient leur habitude, qui est actuelle- mentcontraire.il est évident qu'en peu de mois, avec la bonne volonté de tous et l'indulgence des juges en cas d'infraction dans les premiers temps, la réforme serait acquise. Elle rnarquera un réel progrès le déve- loppement du cyclisme et de 1 automobilisme qui, plus encore que les attelages, ne con- naissent pas de frontières, la rendent abso- lument nécessaire. Dans sa séance mensuelle du 17 courant, 'Académie a entendu la lecture d'une notice les plus iritéressantes sur les anciennes ihansons flamandes, lesquelles, aux temps La revue Chasse et Pêche annonce que des instances seront faites pour que l'insti- tution d'un permis de pêche soit examinée dans un brei délai par la législature. La question au sujet de laquelle, non seulement tous les pêcheurs. mais également tous les partis politiques sont d'accord, ne soulèvera, pensons nous, au sein du Parlement, aucun obstacle e'est done une simple question de vote qui ne demandera que quelques instants au Parlement. On profitera de l'occasion pour modifier la disposition légale qui force actuellement le pêcheur de tenir la ligne k la main, disposition dont nous avons démontré l'absurdité k maintes reprises. En cequi concerne les permis, le prix serait trés bas et ne dépasserait pas un franc. Le produit serait intégralement affeclé k la réor- ganisation de la surveillance de la pêche. Les pêcheurs Yprois apprendront cette bonne nouvelle avec beaucoup de plaisir. G'est l'applicatioti aux eaux de l'Etat des idéés mises récemment en vigueur par notre administration communale, sauf que celle-ci, pour la pêche k la ligne dans 1 eMajoorgracht, ne réclame aucutte taxe. A propos du Majoorgracht, nous apprenons que le Collége échevinal a pris des mesures énergiques pour que ce bassin ne soit plus livré a ['exploitation de certains individus qui, malgré toutes les défenses, trouvent encore le moyen de le dépeupler. Nous reproduisons, d'après 1p compte-rendu aualytique de la Cham- bre des représentauts,, l'incident Van dervelde. Oü allous-nous Et dire que le lendemain, Jeudi, la seance a du être levée par le fait d'un autre socialiste, Léon Defuis- seaux Af. le président. Avant de prendre la discusion, je dois revenir sur l'incident qui s'est produit k la fin de notre séance d'hier et que je trouve reproduit en ces termes au Comple rendu analytique M. Vandervelde. M. le ministre aura vouiu lirer M. Helleputte de la situation dans laquel il se trouve. 11 pose ainsi un acte de solidarité politique qui m'étonne de sa part, car je n'ai jamais admis qu'on put avoir un double visage dans les relations publiques et privées. Ceci dit, j'en viens k M. Helleputte qui nous dit qu'il est adversaire du duelje me laisserais giffler k tour de mains, dit-il, me contentant de déïionqer le fait au procureur da roi. En cela, M. Helleputte est logique avec les principes de la religion qu'il pro- fesse mais cette religion défena de lancer des injures contre autrui sans en prendre la responsabilitéelle défend de provoquer lachement et bassement des ouvriers qui défendentici leurs camarades. Cette religion prêche la justice et la charité k l'égard de tous et quand on n'observe pas ses princi pes, on n'a pas le droit de l'invoquer pour éviter les soufflets qui vous atteindraient si vous aviez le courage de répéter ailleursce que vous dites ici sous le couvert de l'im- munilé parlementaire. M. de Trooz. Je demande pardon k la Ghambre d'intervenir dans ce débat mais M. Vandevelde a dit que M. Helleputte aurait subi des voies de fait k la sortie de cette Chambre. Cela est inexact. L'affaire dont il s'agit a été vidée par un procés-verbal qui a été publié. Je fais appel k ce propos it MM. de Broqueville, Furnémont et Bastien. M. Bastien. C'est exact M. de Trooz. II est contraire k toutes les régies de rappeler une affaire vidée k la satisfaction des parties en cause. M. Vandervelde. Je m'excuse d'avoir fait allusion k cette affaire j'ignorais qu'un procés verbal l'eüt terminée. Au surplus, ce fait n'a aucune importance, mes paroles k l'égard de M. Helleputte équivalant large- ment k une paire de soufflets. Je n'avais pas entendu ces derniers mots, lorsque j'ai dit qu'il n'y avait pas d'imputa- tion personnelle dans les paroles de M. Van dervelde. Si M. Vandervelde s'était borné it la pre mière partie de son discours, je n'aurais rien k lui reprocher. Mais il s'était réservé un trait de Partheen langant, au milieu du bruit et du trouble, ces mots Mes paroles équi valent largement k une paire de soufflets. Je eonsidère ces paroles, qui m'avaient écbappé, comme attentatoires k la dignité de la Ghambre. Elles sont souverainement injurieuses et outrageuses (Trés bien d droite.) M. Vandervelde a qualifié lui-même son discours en disant qu'il équivalait k une paire de soufflets. Le parlement n'est pas une caverne de bretteurs. (Nouvelle approbation a droite.) Nous sommes ici les représentants de la nation, obligés d'observer les convenances les plus élémentaires. (Trés bien! Trés bien!) Af. Destrée. Que la droite prenne sa part de la lepon Af. le président. Si j'avais entendu ces paroles, au milieu des ciameurs qui écla- taient de toutes parts, j'aurais demandé contre M. Vandelvelde une mesure de ri gueur. (Trés bien trés bien d droite.) Je ne pense pas que l'honorable membre main- tienne ses paroles aujourd'hui et je l'invite k les retirer. Af. Vandervelde. II parait que la nuit conseil (On rit sur les bancs socialistes.) Mon appréciation d'hier, que tous les mem bres présents ont entendue, est devenue aujourd'hui attentatoire k la dignité de cette Chambre Tel est l'avis de M. le président, sans doute après une conversation avec di vers membres, k la suite de la séance d'hier. Je crois, quant k moi, que mes paroles d'hier éehappent k touie repression. Ce sont tres derniers mots seulement que M. le président eonsidère comme répréhensiblesaprès avoir prononcé un discours que M. le prési dent a reconnu correct, j'ai émis cette ap- mIrÜ

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1