Fête Dramatique
Mercredi 17 Mars 1897.
10 centimes le N°.
32e Année. N° 3229.
Q^aAfv^
GRANDE FANFARE.
Aü VOLKSHUIS
Les événements d'Orient.
Pour les lépreux d'lslande.
L'avenir des partis
en Belgique.
Une nouvelle
fabrique de margarine.
Elections pour les
prud'hommes.
Grave accident a Ypres.
MM
®jM\\
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Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Salie Iweins.
Samedi 20 Mars a 8 heures et demie
du soir, dernière SOIRÉE-TABAGIE
avec le bienveillant concours de Mon
sieur Piens, baryton du grand théatre
de Gaud et de la société chorale
L'Orphéon
Dimanche 28 et Lundi 29 Mars,
a 7 heures du soir,
AU VOLKSHUIS.
On jouera Vildac, drame, et
I>e beer en d.e pacha,
comédie.
Les membres honoraires et protec-
teurs de la Garde Catholique peuvent
se procurer des places réservées, au
prix de 50 cent, par place, chez M.
Gallewaert-De Meulenaere, rue au
Beurre, 36, a partir du Lundi 22 Mars.
La situation s'améliore en Orient. On
peut gffirmer aujourd'tiui que toute éventua-
lité de conflitest écsfrtée et que la crise sera
liquidée par des moyens purement diploma-
tiques. Comme il était h prévoir, la réponse
du gouvernement hellénique b la note des
puissances et les assurances que ses repré-
sentants out porlées aux diverses Chancelle
ries ont facilité uae transaction amiable.
Le communiqué officieux que le Cabinet
de Londres a adressé h la presse d'outre-
Manche exprime trés nettement ces tendances
nouvelles de l'Europe. On ne parle plus de
mesures excessives coutre la Grèce, et l'by-
pothèse d'un blocus du Pirée parait tie plus
en plus irréalisable. Ou'un pareil moyen
d'action séduise encore un ou deux gouver-
nemenls, celui de Berlin avanl lout, l'on ne
sauraiten douter. Maïs la majorité des grands
Etats exclut tout recours h la force, et l'on
ne peut que se féliciter de ce triompbe du
sentiment public.
11 importe, toutefois, que le continent
sorte au plus tót de l'incertitude qu'entre-
tiennent les lenteurs de la diplomatie. Nous
restons toujours a la merci d'un coup de tête
ou d'une rencontre lortuite la frdnlière de
Macédoine. En laissant passer déjh quatre
jours sans répondre ofliciellement h la
Grèce, l'Europe a autorisé toutes ses espé-
rances. Ne vaudrait il pas mieux, en accor
dant sur l'heure les changements nécessaires
et légitimes, trancher résolument ce uiena-
gant problème crétois
On sait qu'une souscription est ouverte
dans i'Indêpendance et dans le Courrier de
Bruxelles afin deréunir les fonds néces
saires h l'édification d'une léproserie en
Islande.
II se forme en ce moment, pour acliver le
succès de cette oeuvre si favorablement
accueillie en Belgique, un sous comité d'ac
tion sous la présidence de Mgr de Harlez.
Nous ferons prochainement connaitre la
composition de ce comité, qui se cbargera
de percevoir les sommes souscrites et de les
faire parvenir b Mgr von Eucb, vicaire
apostolique au Danemark.
Qui faut-il croire Certains jour-
naux doctrinaires, comme le Progrès
d'Ypres, qui prédisent la chute du
parti catholique et conservateur ou
laRéforme qui est profondément dé-
couragée et qui prédit 1 extermina
tion du libéralisme et le reuforcement
du parti catholique
iNous croyous que c'est la Réforme
qui a raison. Et vraiment elle ne
raisonne pas trop mal. Ecoutez la
A la Ligue libérale, dit-elle, on a peur
devoir grandir l'inftuence soeialiste; dans
le parii ouvrier, on s'efforce de détruire les
partis intermédiaires, de ne laisser en pré
sence que le socialisme et le cléricalisme
réactionnaire et d'amener ainsi les libéraux
démocrates il venir se plier sous le joug
coilecti viste.
A ce jeu, ce sont évidemment les modé-
rés qui perdront davantage. Car, en exploi
tant la crainte du spectre rouge, ce n'est pas
h leur profil qu'ils travaillent, c'est au profit
des catholiques.
Ceux qu'ils auront terrorisés en s'effray-
ant de dangers imagiuaires, ne viendront
pas chez eux cliercher aide et protection, ils
iront tout droit au parti fort, puissant et sans
scrupule (sic),qui est bien mieux que la petite
troupe doctrinaire capable de sauver la so
ciété du monstre coilecti viste.
Apiès avoir dit leur fait aux doctrinaires,
la Ré/óme se retourne vers les söciaiistes et
leur proplïéllse égulemént utie débacle pro-
chaine
Du cöté soeialiste l'attitude est tout aussi
maladroite. Sans doute, il est possible qu'en
mariceuvrant comme ils lefont, les söciaiistes
gagnent quelques recrues, mais ils en feront
faire bien davantage aux cléricaux, et s'ils
réussissent détruire le parti libéral, comme
ils en ont l'espérance, ce serait pour recevoir
plus directement les coups de la réaction et
être plus facilement écrasés par elle.
Si tout eela est vrai, quel est le
parti dont l'avenir est le moins me
nace C'est évidemment le parti
catholique. Mais cela ne prouve pas
que nous ne devions pas travailler
pour mainteuir Bunion dans nos
rangs, cette union qui nous a donné
de si belles victoires et qui nousgaran-
tira de nouveaux triomphes a l'avenir.
Celle-ci est bien bonne. II parait que ce ne
sont plus seulement les marchands de lait et
les fabnques de beurre qui falsifient ces
produits; les vashes elles-mêmes margari-
nentleur lait
Comment nous défendrons-nous contre la
falsification, mon Dieu si nous ne pouvons
même plus, pour la pureté du lait, nous fier
aux vaches
Dans !e pays de Herve, Bruyère, prés
de Batice, raconte la Gazette de Liége, on a
procédé ii l'expérience que voici En pré-
sence de témoins les fonctionnaires du
gouvernement pourraient, pensons-nous,
confirmer l'exactitude de notre récit on a
procédé h la traite d'une vaciie, puis on a
porté le lait ii l'écrémage dans un endrcit
mis sous scellés, enfin on a baratté ia crème.
Le beure ainsi produit était done évidem
ment pur, exempt de tout mélange et de
toute falsification. Légalement, il ne devait
pas contenir de margarine. Ce beurre a été
analysé, et l'analyse, faite par un iiomme au
courant de son métier, a révélé la présence
de Id h 20 p. c. de margarine Légalement
le marchand qui aurait mis ce beurre en
vente était passible d'une peine correciion-
nelle
L'expérience que nous signalens a été in-
voquée cette semaine devant le tribunal de
police de Grivegnée, et le tribunal s'est refu-
sé h prononeer une condamnalion. L'avocat
qui délendait le négociaut poursuivi a signa-
lé au tribunal un autre fait mentionné dans
ses détails par une feuille allemande, la
Milch Zeilung. 11 s'agit d'une expérience
faite par un homme trés connu, le docteur
Sosseiet, l'invcntcur du régime au lait stérili-
sé appliqué aux enfants nouveaux-nés.
Le médecin allemand a procédé lui même
h toutes les opérations, traite, écrémage,
barattage. It a analysé le beurre ainsi fabri-
qué et il y a trouvé jusqu'è 40 p. c. de mar
garine
Dernier fait. On nous signale de Rotter
dam une expérience analogue. L'analyse
révèle 50 p. c. de margarine dans un beurre
fa'oriqué chez un particulier en présence du
directeur du département de l'agriculture
ou d'une compagnie (l'agriculture. Nous at-
tendons sur cette dernière expérience les
renseignements détaiilés que nous avons ré
clamés.
La Gazette de Liége conclut ainsi
En présence de ces faits, les tribunaux et
le gouvernement out un devoir h remplir. 11
importe que l'on prenne des précautions
nouvelles. Ce que nous demandons, c'est
qu'un chimiste autorisé comme M. Bruyhnts
ou un autre refasse lui-même les expériences
tentées h Herve, en Allemagne et en Hollande.
S'il aboutit aux mêmes résultals, la cause
sera entendue et toute poursuite devra être
abandonnée.
Si ces essais ont été bien faits, ils est dé-
inontré que le beurre Ie plus naturel est ou
peut être margariné sans addition d'r.u-
cune substance étrangère. La question
est grave, car des centaines depersonnes ont
été poursuivies et condamnées, et si ces ex
périences sont exactcs, la culpabilité de ces
personnes devient plus que douteuse.
Nous estimons que des mesures immédiates
s'imposent. Au gouvernement et aux tribu
naux d'aviser (La Patrie.)
Des élections partielles avaient lieu Di
manche dernier pour les conseils de prud'
hommes deBruges.deRoulerset de Mouscron.
Les llstes des ouvners catholiques l'ont
emporté b de fortes majorités.
A Bruges, le triompbe de la Gilde der
Ambachten est significalif, ses candidats
ayant été combatlus par la coaliiion des
libéraux, des söciaiistes et même de certains
démocrates soi-disant chrétiens.
Lundi dernier, ii 1 heure de relevée, un
grave accident est arrivé, rue de Dixmude.
Un écbafaudage placé sur le trottoir du
Café Cour de Bruxelles» s'est écroulé pen
dant que M. Polydore Vermeulen, et deux
ouvriers-mapons, Kerrinckx père et fils, s'y
trouvaient.
En tombant d'une hauteur de hult metres
sur la trottoir, MM. Vermeulen et Kerrinckx
se sont fait de graves blessures. Leur état
est heureusement assez satislaisantet l'on
espèie que quelques jours de repos sulfiront
pour les rétablir.
Il parait que le mauvais état de l'échafau-
dage est cause de l'accident.
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