N
Mercredi 31 Mars 1897.
10 centimes Ia N°
32e Année.—N° 3233.
O
Les événements d'Örient.
La néo-démocratie.
La loi scolaire Anglaise.
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Le due de Sparte, prince royal, de
Grèce, vient de partir d'Athèues pour
se rendre a la frontière thessalienne,
a Volo, oü il remplira les f'onctions de
généralissime de J'arraée grecque.
Le depart du prince royal peut être
considéré comme I indication d une
decision definitive prise par la
Grèce. Mais le gouvernement grec,
qui s est montré jusqu'ici d'une ex
tréme habileté et d'une grande pru
dence, s'est bien gardé de faire la
moindre communication relative au
projet qu'il aurait arrêté. Aussi, 1'en
voi du prince royal a ia frontière peut-
il avoir deux significations.
II pourrait indiquer que la Grèce,
pourvue d'un plan de campagne labo-
rieusement préparé a Athènes, n'at-
tend qu'un incident pour faire fran-
chir la frontière turque a son armée,
dont l'enthousiasme patriotique serai t
encore avivé par la présence du due
de Sparte.
Mais la présence de ce dernier h
Volo, oü des troupes nombreuses sont
concentrées, pourrait bien aussi avoir
été rendue nécessaire par l'exaltation
même d'une armée prête a tout, irritée
peut-être de l'inaction qui se prolonge
et dont l'élan ne saurait être réprimé
que par un chet suprème de sang royal.
Le due de Sparte est le fils ainé du
roi Georges. II est né en 1868. II avait,
avant sa nomination aux fonctions de
généralissime, le grade de lieutenant
général, et il commandait l'inspection
générale d'Athènes.
Deux bateaux grecs coulés
deux captures.
Londres, 29 Mars. On télégraphie
de la Canée au Times, en date du 28
Hier, la cannonnière anglaise
finyadeapercevait quatreembarcations
qui débarquaient de la contrebande
sur la cóte méridionale de la Crète.
La Bryade coula deux de ces em-
barcations et captura les deux autres,
niais la presque totalité de la cargaison
avait déja été débarquée.
On télégraphie de la Sude au Daily
Telegraph, en dale du 28 mars, que
les iusurgés ont tiré la veille sur un
torpilleur russe qui a riposlé aussitöt.
L'occupation de la Canée.
Domain matin les troupes interna-
tionales occuperont le port qui protégé
l'aqueduc de la Canée.
o canons seront avec les troupes et
les navires se tiendront prêts a pren
dre part a Faction.
Les troupes autrichienues et alle-
mandessont attendueslundi oumardi.
Une cargaison turque a la mer.
Londres, 29 Mars. On télégraphie
d'Athènes au Daily Mail
Samedi le steamer turc Ilêracléon,
venant de Constantinople, relacha
comme d habitude au Pirée en allant
en Crète. Comme il avait a bord des
approvisionnements destines a l'armée
turque et a la flotte européenne, il fut
abordé par une centaine de crétois
armés qui jetèrent presque toute la
cargaison a la mer.
Dans notre dernier numéro, nous
avons blamé, autant que nous le
pouvons, les attaques dirigées par
Het Recht contre le Roi et contre
les Catholiques.
Le Journal d'Ypres n'est pas seul a
jeter par dessus bord la feuille néo-
démocratique, inspirée par un étu-
diant de l'Université de Gand, M.
Hector Planquaert, don I la preoccupa
tion est toute autre que de défendre
les intéréts de la Religion et de la
démocratie bien entendus.
Après le Bien Public, la Patrie et
autres journaux catholiques unio-
nistes, voici que le Bien du People
blame a son tour l'attitude antipatrio-
tique et séparatiste du Recht
«La situation des démocrates des Flandres,
écrit le Bien du Peuple, devienl singulière-
ment difficile. II semble qu'en plus d'un en-
droit souffle un mauvais vent. Nous ne som
mes pas suffisamment bien informés pour
porter un jugement définitif au sujet des
affaires polmques de Flandre. Certains élé-
ments d'appiéciation nous font défaut.
Cependant.nous avouors ne pas compren-
dre l'attitude de quelques démocrates de
Gand notainment. Un accord loyal a étécon-
c!u entre l'Association conservatrice et la
Ligue antisocialiste, eet accord doit être res-
pecté par tous les membres de la Ligu<: dé
rnocratique beige. Si certains démocrates
ont sur l'un ou l'autre point des idéés spé-
ciales, c'est au sein méme de la Ligue démo-
cratique qu'ils doivent les faire vouloir, sans
rompre le pacte coriclu.
Les polémiques prennent aussi une allure
qui ne peut être admise entre cbrétiens.Sans
doute, des résistances obstinées et des inju
stices peuvent surexciter les passions, elles
ne devraient pas être l'occasion d'exagéra-
lions manifestes ou d'injustices révolution-
naires.
Les démocrates chrétiens doivent accom-
plir leur devoir malgré tout, sans que rien
les en détourne, sans que rien leur fasse
dépasser les limites du juste et du permis.
A Gand raoins qu'ailieurs, on n'a sujet de
se plairtdre de l'attitude des conservateurs,
et si même, ce que nous ne pouvons ni ne
voulons discuter.ces excès étaient provoqués
par une indignation légitime, jamais un
ehrétieri ne pourrait manifester cette indig
nation d une fa co n aussi violente et aussi
rnauvaise.
Quant aux articles contre la royauté, ils
sont absolument indigne d'un journal démo-
cratique chrétien
II n'y a pas en Belgique de question mo-
rarchique et nous n'avons pas le droit de
poser cette question. Le roi représente l'au-
torité légitime et comme tel il a droit k notre
respect et notre loyal attachement.
Parler comme le fait en ce moment Het
Recht, c'est prendre une lourde responsabi-
lité devant Dieu et devant la Patrie.
Le Bien Public ajoute quelques
reflexions a i'article du Bien du Peuple.
Nous les reproduisons volontiers.
Le Bien du Peuple a grandement raison
d'affirmer que, dans rarrondissement de
Garid, la campagne mende par Het Recht n'a
aucune raison d'être.
11 est possible que ce journal compte deux
ou trois adhérents en ville. Nous l'ignorons.
Mais ce que nous osons affirmer, c'est qu'il
ri'a point, parmi ses adhérents, un seul ou-
vrier catholique de Gand. La classe ouvrière
catholique de Gand est affiliée k la Ligue
antisocialiste. Or, la Ligue antisocialiste, de
même que la Ligue démocratique beige, ont
été atlaquées et injuriées violemment par les
néo-démocrates.
Het Recht, d'ailleurs, n'exprime les idéés
d'aucun groupe. II est l'organe d'un jeune
homme de Somergem, étudiant de l'Univer
sité de Gand, M, Hector Piancquaert, frère
d'un littérateur de mérite, prématurément
décédé.
Une observation analogue peut être faite k
propos de tous les prétendues groupements
néo démocratiques. La néo démocratie, dans
les deux Flandres, est l'oeiivre d'une demi
douzaine dilleuariti, tout au plus d'une dou-
zaine, qui ne sont pas plus ouVrier que MM.
Destrée, Vandervelde et Furnémont. Ils dis
posent de trois ou quatre journaux c'est
plus qu'il n'en faut pour faire du bruit.
S'ils sont quantité négligeable, nous som
mes loin de prétendre que leur action soit
nulle.
Ils font du mal k deux points de vue
1° Par leurs conférences, d'abord, ils
éveillent dans les masses les moins instruites
de la population rurale, un sentiment de ré
volte et de convoitise.
2° Par les excès de leur langage, ils four-
nissent auxennemis deloreanisationouvrière
un prétexte pour discrédher le mouvement
démocratique en général.
Que de foi, ces jours ci, n'avons-nous pas
lu des diatribes contre la Ligue démocratique
beige, comme si cette dernière était respon-
sable de toutes les folies qui se commettent
sous le masque démocratique.
Rien n'est plus injusteque cette confusion.
Les néo-démocrates flamands ont été bla-
més de la fagon la plus c Aégorique par NN.
SS. les Evêques de Gand et de Bruges. Au
contraire Ia Ligue démocratique beige s'ho-
nore d'avoir obtenu l'approbation de l'épisco-
pat beige tout entier. Mgr Stillemans présida
la séance inaugurale du Congrès de 1895.
Mgr Du Rousseaux, empêché de présider en
personne le Congrès de 1896, y fit lire, par
un de ses délégués.un discours aussi flatteur
pour faction de la Ligue que pour les hom
mes qui dirigent cette action.
Mais, nous a-t-on dit, les néo-démocrates
font partie de la Ligue démocratique.
Tout d'abord, cela est inexact en ce qui
touche les néo démocrates de Somergem.
II en est d'autres, en effet.qui, après avoir
combattu la Ligue avec acharnement, s'y
sont ralliés il y a quelques mois. Piusieuis
l'ont fait avec une sincérité dont rien, jus-
qu'k ce jour, ne permet de douter. Nous
aimons k croire qu'on ne fera pas un grief k
la Ligue de les avoir accueillis. S'rl en est,
par contre, dont l'adhésion a été dictée par
la conscience de leur isolement, et qui n'ont
pas dépouillé le vieil homme, tant pis pour
eux!La Ligue n'a introduit k son programme
aucune modification pour les attirer k elle.
Or, ee programme est absolument unio-
niste. S'il en est qui le violent, on peut être
assuré que la Ligue interviendra prompte-
ment et énergiquement. Mais la Ligue n'a
pas qualité pour exercer la censure des
journaux. De ce quelle n'intervient pas,
chaque fois que lel ou tel journal, qui n'est
pas l'organe de la Ligue,commet un méchant
article, il serail odieux de conclure que la
Ligue approuve eet article et déchire tout
son passé.
Le gouvernement a remporté une grande
victoire au Parlement, jeudien effet, mal
gré les efforts de l'opposition, la loi sur l'in-
ft