MLM CM Samedi 3 Avril 1897. 10 centimes le NT°. 3934. Les événements d'Orient. Société centrale d'agiriculture. Suspension du maire et des adjoints de Uoubaix. Année. On s'abonne rue au Beurre, 36^ k Ypres, et Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adresses franc do port A 1'adresse ci-dessus. k tons les bureaux de poste du royaunae, Les annonces content 15 centimes ia ligne. Les réciamc3 dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairea1 franc la ligne Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté las 2 Flandres) s'adresser k VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Les événements de Crète et de Grèce présentent toujours une extréme gra- vité. En Crète, les combats continuent autour de la Canée, et les vaisseaux de l'Europe tirent constamment sur les insurgés, qui continuent néanmoins les hostilités. Le colonel Vassos aurait declare qu'il ne se retirait en aucun cas si 011 l'attaque, il se relranchera sur une position qu'il a choisie dans les montagneSj etdoü, dit il, soixante mille hommes ne parviendi aient pas a le chasser. Le prince Constantin,dans un ordre du jour adressé a l'armée de Thessalie, dont il vient de prendre le comman- dement en chef, insiste particulière- ment sur la nécessité du calme et de la discipline. II parait, en eiFet, que les soldats sont trés surexcités et dé- sirent passionnément la guerre. Si le gouvernement grec rappelait ses trou pes, il pourrait y avoir une mutinerie. On annonce d'aulre part que des officiers allemands et russes dirigent les travaux de fortification autour de Salonique. Enfin, il parait qu'un traité d alliance a été conclu entre les trois Etats slaves, la Bulgarie, la Serbie et le Montenegro. Par ce traité, les trois gouvernements s'engagent, dit-on, a ne pas agir sans s'être mis d'accord et sans avoir obtenu l'adbésion de la Russie. Ce serait done pour la Russie une sorte d annexion diploma tique tandis que pour l'Autriche ce traité serait un grave échec la déché- ance de l'influence austro-hongroise a Relgrade serait un fait accompli. II y a quelques années quand Stam- bouloff, gouvernait a Sofia, la Russie n'avait pour allié et pour cliënt que le Montenegro la Bulgarie, la Rouma- nie et la Serbie se rattacbaient a l'Au triche. Après la chute et surtout après la mort de Stambouloff, la Bulgarie a accepté de nouveau la suzeraineté russe le fait principal qui a marqué cette évolution a été le baptême, selon le rite orthodoxe, du prince Boris. Puis la Serbie s'est détachée peu a peu de l'Autriche qui ne conserverait done la prépondérance qu'en Roumanie. Mercredi matin, la Société centrale d'agri- culture s'est réunie, sous la présidence de M. le comteE. van der Straten-Ponlhoz, en as semble extraordinaire, pour entendre une conférence de M. Hyacinthe Cartuyvels, sur la question sucrière et les droits sur les bet- teraves étrangères. L'orateur expose la question sucrière et les causes do la situation éconoinique actuelle de cette industrie. La sucrerie a toujours été protégée par la legislation paree quelle a toujours favorisé l'agriculture; en 1879 l'Europe produisait moins de 1 milliard et demien 1896, elle a produit plus de cinq milliards. C'est une in dustrie qui emprunte ses fruits au sol et qui rend au sol ses déchets productifsdee point de vue, on a pu dire quelle était la providen ce de l'agriculture. La Belgique a pris, dans la fabrication du sucre, la première place en Europe, toutes proportions tertiioire et population gardées. Eu 1879. eile produisaii58 millions de kilos; en 1897, 300 millions. En 1879, le sucre valait 54 francs d l'exportation aujourd'hui 22 fr. ft peine. La betterave, en 1879, se vendait 23 fr.; aujourd'hui 19 fr. On voit par ces chiffres l'importance de la question et i'urgence qu'il yah remédier h la situation. La situation a plus quequadru- plé. L'orateur examine les bases sur lesquelles repose le régime de la législation sucrière en Belgique. Ce régime repose sur les bonis de fabrication, considérés comme devant servir la corisommation intérieure, mais en réali- tj il reste, de ces bonis, une quantitéque i'on doit exporter. Les fabricants sont obli- gés d'acbeter aux rafïïneurs des documents d'exportation. La consommation du sucre en Belgique s'ëlève h 40 millions de kil g. et il existe un impöt de 45 fr. par 100 k. Le revenu de eet impöts'élève en conséquence h 18 millions; de ces 18 millions, l'Etat retient 6 1/2 mil lions et il reste pour les fabricants et les cul- tivateurs 11 1/2 millions. La prime des droits n'une part et le paiement des 6 1/2 millions d'auire part ont singulièrement diminué la protection accordée h la sucrerie. Quelles sont les mesures h prendre pour remédier h eet état de choses A l'étranger, on a eu recours h des mesu res de protection qui sont impossibles chez nous, lei, on a demandé au relèvement de la prise de charge le remêde h tous les maux pour assurer d l'Etat les 6 1/2 millions de francs. Ce système a donné de mauvais ré- suhats. Tous ces remèdes ne sont que des palliatifs. Le régime qui donnerait d la fois aux fabri cants, aux cultivateurs etauxconsommateurs pleine satisfaction est dans l'abolition du droit sur le sucre en Belgique. Les intéréts des fabricants sont ceux des cultivateurs que leviendraient ceux-ci si l'industrie sucrière venait d tomber Dans aucun pays produoteur de sucre, le prix de la betterave n'a été aussi éleyé que chez nous et nos sucres se vendent sur le marché de Londres au même prix que les sucres alle mands, franpais et autrichiens. Neus avons acheté en 1896 pour 60 millions de bette- raves d l'agriculture en Allemagne, pour la même quantité de betteraves, les fabricants ont payé 16 millions de moins. De pareils sacrifices ne sont plus possibles aujourd'hui et c'est pourquoi nous demandons un régime plus équitable. M. le Ministre des finances a fait sienne en principe l'idée de l'abolition des droits et, en principe encore, le comité des fabri cants a admis, sous certaines réserves, le même principe. Nous croyons ce système plus juste que tous les systèmes existants. II est le plus simple il est le plus sur paree qu'il garaniit l'avenir il est le plus favorable d l'agricul ture, paree qu'il permet de conserver la cul ture de la betterave, et il est deplus trés favorable aux consommateurs, je n'ai pas besoin de le démontrer. L'idée de M. de Smet de Naeyer mérite done l'appui de la Société centrale d'agricul- ture. MM. Beaudouin et t'Serstevens ont égale- ment insisté sur ce cöté de la question. lis ont rendu hommage d M. le ministre des finances pour la manière active et intelli gente dont il s'occupe de la queetion sucrière. L'agriculture du pays devra une grande re connaissance d M. de Smet de Naeyer s'il realise son projet d'abolir l'accise sur le sucre, ont conclu les divers orateurs et M. le président. L'assemblée a, en conséquence, voté une résolution priant M. le ministre des finances de persévérer dans la voie qu'il s'est tracée et d'abolir l'accise tout en maintenant les primes de sortie tant que les pays voisins les maintiendront. Mercredi matin d dix beures et demie, M. Faudanl, commissaire spécial d Lille, accompagné de M. Petit, juge de paix du canton Nord de Roubaix, se présentait d la mairie de cette ville, oü il était introduit par un appariteur de service. M. Faudant venait pour signifier au maire de Roubaix et aux adjoints qu'ils étaient sus- pendus de leurs fonctions. Ni le maire ni les adjoints ne se trou- vaient d l'Hötel-de-Ville. On a dü signifier l'arrêté de suspension au domicile des intéressés. M. Petit, jugo de paix, est délégué dans les fonctions d'offieier de l'étut civil. L'arrêté du préfet du Nord, suspendant la municipalité de Roubaix porte Vu l'arrêt du Conseil d'Etat annulant les élections mu- nicipalesde Roubaix et établissant que des irrégularités graves ont été commises par la municipalisé chargés d'assurer conformé- ment d la loi, le fonctionnement du vote arrête, etc. M. Petit présidera aux opérations électo- ralss du 11 Avril et du 18, s'il y a lieu. Séance de Mardi. M. le président. M. Van Merris demanded interpeller Mardi prochain M. le ministre de l'agriculture et des travaux publics ainsi que Mc le ministre des finances sur le point de savoir quelles mesures ils comptent prendre pour s'op- poser a fimportation el au transit des pores venant de France. (Assentiment.) QUESTIONS. M. le président. La parole est d M. le mi nistre des finances pour répondre a la question do M. Maenhaut sur fimportation frauduleuse en Belgique du bétail hollandais et sur les me sures prises par le gouvernement pour s'y op- poser. M. de Smet de Naeyer, ministre des finances. Un arrêté ministériel du 14 Décembre 1896 interdit fimportation des bêtes bovines de Hol- lande, d fexception de celles destinés aux abat toirs. Des instructions ont été données en con séquence aux bourgmestee des villages frontiè- res ainsi qu a la gendarmerie et, contrairement a ce que pense fhonorable membre, la douane n'est pas impuissante pour réprimer. cette fraude: c'est ainsi que 17 saisies onteu lieu. La fraude se pratique par troupeaux comp- tant un nombre assez considérable de bêtes; on neréussit généralement qu'a en saisir quelques- unes et les autres étant refoulées de l'autre cöté de la frontière, la fraude n'a pas la gravité qu'on lui attribue. La surveillance douanièred notre frontière hollandaise est très'fortement organisée, notam- ment en vue de fimportation frauduleuse du tabac. M. Tack. On fraude néanmoins. M. de Smet de Naeyer, ministre des finances. Je n'en disconviens pas aucun pays d lignes douanières n'est excempt de fraude; on lie peut qu'essayer de Ia réduire au minimum. Tout récemment, oil a augmenté d'un bri gadier, d'un sous-brigadier et de quatorze pré posés l'effectif douanierde la province d'Anversi La fraude du bétail sera, du reste, bientót enrayêe, lorsque toutes les bêtes impprtées seront marquées. J'étudie en ce moment l'organisation de bri gades volanles de douaniers que l'on pourra envoyera l'improviste dans tel ou tel endroit. Par contre, je ne crois pas que l'armée puisse être empióyée d la surveillance douanière elle n'est pas outillée pour cela. Au surplus, l'ad- ministration des douanes estime qu'actuelle- ment fimportation frauduleuse du bétail est moindre qu'autrefois. Grace a la police sani taire, la lièvre aphteuse est circonscrite actuel- lement dans 18 foyers seulementla situation est done satisfaisante. M. Maenhaut. Je remercie M. le ministre de ses déclarations, mais je fais toutes réserves et je présentera! éventuellement mes observa tions mardi prochain a l'occasion de Ia discus sion de l'interpellation de M. Van Merris.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1