FRANCO-AMÉRIOAIN
CIRQUE
Actes Officiels.
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Lï LDNDI 12 AVRIL 1897-
caprice, vis-Ji-vis de ses adversaires catbo
liques le défunt n'avait aucune des
qualités que son apologiste lui attribue si
généreusement.
II n'aimait ni ne servait l'humanité que
par les procés qu'il intentait tort ou
raison mais quatre-vingt dix neuf fois
ser cent, tort tous ceux avec lesquels
il avail été en relations d'affaires grands,
petits patrons, ouvriers maitres, sujets
riches, pauvres. 11 en était arrivé au point
qu'il faisait même ou menagait de laire des
procés ceux qui en avaient fait pour lui
Si c'est 1£ aimer et servir l'humanité,
avouons que M. Gapron était le plus aimable
et le plus serviable des hommes.
II aimait et servait l'humanité dans ce
quelle a de plus tangible, la familie
Or M. Capron avait des parents, les uns
plus rapprocbés que les autres les uns plus
ou moins fortunés, les autres pauvres. 11 les
aimait au point de les exclure tous, h, quel-
que dégré qu'ils se trouvent.
M. Gapron avait une chienne. II l'a insti-
tuée en lui assurant une pension de 1150 fr.
par an. Gela peut-étre très-humain de sa
partmais, reconnaissons que la chienne ne
faisait partie ni de sa familie, ni mème de
rbumanité dans son sens le plus large
imaginable.
II aimait la patrie et sa vieille cité natale.
Qui s'en apergut jamais II est vrai qu'il n'a
guère quitté ni sa patrie ni saville. Mais
combien d'Yprois, combien de beiges diront
avec M. Jottrand, qu'ils se sont apergus
autrement de la présence de M. Gapron que
par les difficultés.les chagrins, les déboires,
les déconvenues qu'ils ont eus avec lui ou
cause de lui
L'usage dernier de sa fortune a été pour
les pauvres. G'est vraimais M. Gapron eut
été bien plus générenx si, pendant sa vie, il
avait fait quelque bien ses concitoyens
pauvres. Ceux ci ne lui doivent que peu de
reconnaissance de ce chef.
L'usage dernier II fallait bien laisser ses
biens quelqu'un. II les a donnés aux pau
vres, au moins ses immeubles. S'il avait pu
les emporter
Non, M. Gapron ne s'est jamais imposé,
pendant sa vie, aucun sacrifice en faveur de
qui que ce soit. Et c'est dans le sacrifice que
consistent le bien et le mérite. Après la mort
il n'y a plus de sacrifice. Le dépouillement
est forcé.
Voil£ l'homme de bien dont M. Jottrand a
fait l'éloge.
M. Capron était franc-magon il a insti-
tué et favorisé les loges. C'est aux yeux des
Frères son grand mérite, mais il ne sera pas
assez grand pourque les yprois joignent
leurs éloges ceux que M. Jottrand et Jacq-
main ont cru devoir lui décerner.
Que restera-l-il de M. Capron Sa vie n'a-
t-elle été qu'une élinelle sans lendemain dans
ïétemité 1
Les apolagistes de M. Gapron sont divisés.
M. Jottrand croit, avec son Rite, qu'il y a un
lendemain. II nen est toutefois pas bien con-
convaincu mais il le pense. M. Jacqmain
ditadieu pour toujours
S'il faut croire ce dernier, M. Capron
pisait le bien pour le bien lui-même et non
dans lespoir chimérique d'uue récompense
dans la vie future. En d'autres termes c'était
ui uitruiste. L usage dernier de sa fortune ne
lui vaudra done aucune récompense. Mais
1 humanité, celle de la franc-magonnerie
surtout, sera contente, et c'est tout. Triste
récompense
Même la correction des moeurs et la dignité
de la vie de M. Gapron, dont M. Jacqmain
fait léloge, ne recevront aucune récompense!
Alors pourquoi être si correct et si digne
c'est pour l'humanité
II restera cependant quelque chose de M.
Capron, ou pour M. Gapron: son nom, dit M. 1
Jacqmain, ne périra pas, parmi nous II
restera gravé sur les colonnes de noire temple
comme le symbole du respect a la foi jurée
Si c'est 1£ le bonheur, la récompense, les
manes de M. Capron doivent jubiler
Voici le discour de M. Jottrand. Nous ne
reproduisons pas celui de M. Jacqmain, non
moins banal que l'autre, et que La Lulte n'a
pas cru devoir répandre en ville.
Messieurs,
L'homme de bien dont nous allons dans un
instant restituer le corps la terre, notre mère
commune, appartenait dans l'Association Franc
Maconnique, ce que nous appelons le Rite
Ecossais ancien et accepté, c'est spécialement
au nom des membres de ce Rite que je viens
rendre, la mémoire de l'ami qui n'est plus,
l'hommage auquel elle a droit.
Le premier des devoirs que nous imposons
a celui qui entre parmi nous est le respect ab-
solu des convictions religieuses ou philoso-
phiques d'autrui, ce prix nous lui garantis-
sons le même respect pour les siennes. A ce
devoir, Jules Capron est toujours resté inva-
riablement fidéle et cette iidélité lui donnait le
droit qu'il a toujours revendiqué avec énergie
de suivre dans ce domaine uniquement la voie
que lui indiquait sa conscience personnelle.
Quand done, en ces matières, oü tant d'élé-
ments invisibles, inconscients, inconnus, iu-
connaissabies mêmes, concourent créer les
convictions, verra-t-on règner partout cette
loi bienfaisante de la torérance mutueiie, sans
laquelleil n'est parmi les hommes ni paix ni
progrès possibles Elle est écrite dans nos con
stitutions, mais règne-t-elle dans les cceurs
C'est, se plait-on dire une conquète defini
tive de l'esprit moderne, et en ce moment des
ditïérences de religion ensanglantent l'ürient
de l'Europe 1
Non, la tolérance n'est point encore con-
quise, honneur done ceux qui comme
CAPRON en ont tenu ferme le drapeau.
Mais si nous avons pour principe de laisser
chacun libre dans la sphère sans limite des
conjectures religieuses, il n'en est pas de même
quant aux devoirs pratiques qu'iniposent aux
hommes, sur cette terre, la necessité de ia vie
sociale et la soiidanté qui les unit.
L£, la tolérance cesse, des devoirs positifs,
stricts nous lient. Ils se résument en ces mots:
Aimez et servez l'humanité. Mais aimez et ser-
vez la surtout dans ce qu'elle a pour vous de
visible, de tangible, votre familie, votre patrie,
et la petite patrie aussi bien que la grande, la
ville natale aussi bien que le pays. Ce devoir
aussi, CAPRON l'a rempli et bien rempli. En
fant d'une vieille cité qui a marqué dans l'his-
toire et oü de superbes monuments témoignent
d'unglorieux passé, il s'est conslammentefforcé
d'en instruireses compatriotes, aucune oeuvre
d'enseignement, de bienfaisance, de relèvement
moral ou matériel, ne l'a laissé indifférent sa
main largement ouverte pour soulager les mi
sères privées, l'était aussi pour améliorer les
conditions générales du travail et de l'existence
dans la riche région agricole dont Ypres est le
centre, et l'usage dernier auquel il a voulu
qu'après lui fussent consacrés ses biens, té-
rnoigne de sa sollicitude constante pour ses
concitoyens et surtout pour les moins favorisés
d'entr'eux. En somme, il s'est efforcé toute sa
vie d'être unhonnête hommeetunbonciloyen.
t A ce titre encore ceux qui lui survivent lui
doivent une large reconnaissance. II leur laisse
l'exemple de pensées, de paroles et d'actions
guidées par une conscience généreuse et loyale.
Ne reste-t-il de lui que eet exemple et ce
souvenir L'homme aime a croire que sa vie
terrestre si brève et si limitée n'est point le
seul champ d'action du noble principe qui en
lui a pensé et aimé. Notre Rite proclame et a
toujours proclamé qu'il en est ainsi. Mais qui
connait le fond de ces mystères
Entoutcas, si, ce que je ne pense pas, la
vie de notre frère n'a été qu'une étincelle sans
lendemain dans l'éternité, rendons-lui ce té-
moignage que cette étincelle a été claire et
pure, et que chacun de nous s'efïbrce qu'après
son départ on en puisse dire autant de lui.
Vu l'expédition de l'acle passé, le 10 Avril
1896, devant le notaire Lava, de résidence a
Popeiinghe,^ et par lequel M. Félix-Joseüh
Bei ten, officier de Notre Ordre, propriétaire
Poperinghe et bourgmestre de cette ville you
lant faire preuve de l'intérêt qu'il por'te i„x
hospices civils de la même ville de Poperinghe
et contribuer a l'agrandissement de l'établisse-
tï hospitaller <lil dc Saint-Mictjel, wmnt
au lottemenl at 1'enlreti.n dc «tailles (entities
et orphelines charge des dits hospices civils
fait donation u ceux-ci d'une grande maison
d'habitation, porto cochère, remise et auttes
dépendances, située en la dite ville au coin des
rues de Dunkerque et de Saint-Michel, conle-
nant, tant en fonds bati qu'en terrain, 7 are:
70 centiares d'aprês titre et 6 ares 92 centiare:
d'après le cadastre, oü cette propriété est ren
seignée sous les nos 766a et 766b de la section I'
Cette donation est faite par le donateur
non seulement pour l'agrandissement immé-
diat de la cour de rétablissement hospitalier
dit de Saint-Michel mentionné ci-dessus, mais
aussi dans le butd'établir dans la partie restante
des biens donnés un hospice de femmes incu
rables (célibataires et veuves), lorsque ('admi
nistration des hospices civils donataire aura
les ressources nécessaires pour payer les Irais
d'appropi'iation et pourvoirau coiit denlretien
et nourriture d'au moins quatre femmes incu-
rabies
Vu la lettre, en date du 23 Octobre f896, par
laquelle le donateur renonce au maintien de la
clause prémentionnée portant qu'il ne pourra
être fait aucun changement la maison donnée
et ses dépendances pendant la vie du donateur
M. Berten, sans son consentement par écrit
Vu la délibération,en date du 20 Février 1897,
par laquelle la commission administrative des
hospices civils de Poperinghe prend l'engage-
ment d'aliéner, dès que la vcnle pourra en avoir
lieu dans des conditions favorables, des immeu
bles d'une valeur égale celle de l'immeuble
donné
Vu les articles 910 et 937 du Code civil, 76-3°
et paragraphes derniers de la loi communale et
2-3' 6 de la loi du 30 Juin 1865
Sur la proposition de Notre Ministre de la
j ustice,
Nous avons arrêté et arrêtons
Article unique. La commission administra
tive des hospices civils de Poperinghe est auto-
risée accepter la donation précitée, aux con
ditions imposées.
Notre Ministre de la justice est chargé de
l'exécution du présent arrêté.
Chemins de fer vicinaux d'Ostende-
Nieuport, d'Ostende-Blankenberghe, de
Nieuport Furnes-Ypres et d'Ypres d
Neave-Ecjlise, avec embranchement vers
lEarnelon.Prix et conditions de
transport.
Le Ministre des chemins de fer, postes et
télégraphes,
Vu Partiele 6 dc la loi du 24 juin 1885 sur les
chemins de fer vicinaux, portant que les tarifs
sont réglés paria Société Nationale des chemins
de fer vicinaux, sous l'approbation du gouver
nement
Vu la loi du 25 Aoüt 1891,portant revision du
titre du Code de commerce concernant les con-
trats de transport
Vu les arrêtés royaux du 27 Mars 1886, du 16
Juillet 1886, du 9 Novembre 1889, du 25 Octo
bre 1887, du 22 Mars 1888, du 19 Octobre 1889,
du 7 Juillet 1891, du 1 Mai 1895, du 24 Décem-
bre 1894 et de 28 Juin 1896, declarant la Société
Nationale des chemins de fer vicinaux conces-
sionnairedes chemins de fer vicinaux d'Ostende-
Nieuport, d'Ostende-Blankenberghe, de Nieu-
port-Furnes, dc Furnes-Ypres et d'Ypres
Neuve-Eglise, avec embrachemcnt vers Warne-
ton
Revu les prix et conditions de transport en
vigueur sur ces chemins de fer
Vu la demande de la Société Nationale préci
tée, en date du 12 Mars 1897, n° 630/6,
Arrêté
Art. 1". Les échanges de marchandises entre
les chemins de fervicinaux d'Oslende-Nieuporl
d'Ostende-Blankenberghe, de Nieuport-Furnes'
de Fumes Ypres et d'Ypres Neuve-Eglise avec
embrachemcnt vers Warneton ne donneron'tlieu
qu'£ une seule perception de frais fixes, soit 70
centimes par 100 kilogrammes pour la grande
vitesse de 50 centimes par 1,000 kilogrammes
pour la petite vitesse.
Art. 2. Le présent arrêté sorlira ses effets dès
la mise en exploitation du chemin de fer vicinal
d'Ypres Neuve-Eglise, avec embrachement
vers Warneton.
Duns un rapport adtessé au
Sónat et la Chambre par la Fédération de
la Ligue Vélocipédique se trouvait la phrase
suivarite
11 a été constaté qu'il n'existe aucun bon
frein et que tous les sysièmes connus
présentent de graves inconvénionts et de
sérieux dangers pour les velocemens
même les plus adroits.
La Eadie Manufactory C° de Redditch
vient de trouver le frein idéal invisible.
On s'en sert pour ainsi dtre sans le savoir
En retenant la mariivelle on actiorine le frein
qui suit granduellemeut l'impulsion de recul
donnée la manivelle.
M" Em. Deleu et C°, les représentants
pour la Belgique et la Hollande de la célèbre
Eadie Manufactory C', prient Mess" les
mécaniciens d'attirer l'attention de leur clien
tèle sur cette raerveilie.
Le public pourra en admirer quelques
specimens au salon du cycle.
La maison ne traitant qu'avec le com-
merce, engage les cyclistes s'adresser aux
constructeurs beiges pour se procurer des
machines munies de ce frein. (90
lïébós faibb's, rapidement rendus i la
santé par aliment Delacre surprenant.
publiqiie et populaire
de la ville d'Ypres.
Liste des ouvrages entrés le mois de Mars
1897.
(Les ouvrages marqués d'un proviennent
d'achats, les autres de dons).
Emile Gautier. L'année scientifique
et industrielle fondée par Louis Figuter.
(1896). Paris, Hacbetle et C:t, 1897in-12°.
F. Scbrader. L'année cartographique.
Supplément annuel toutes les publications
de géographie et de cartographie Paris,
Hachette etCie., 1896 in f°.
Rapport sur ('administration et la situation
des affaires de la ville d'Ypres pendant
"exercice 1896. Pages 619 656. in 8°.
Paul Thomas. Catalogue des marius-
critsde classiques latins de la bibliothèquf
royale de Riuxelles, Gand, Engelcke, 1896;
in-8°
Léonard Willems. L'élément historique
dans le Goronement Louis Contribution
l'histoire poétique de Lonis le Débonnaire.
Gand, Engelcke, 1896 in-8°.
Léon Labaye. Carlulaire de la com
mune d'Andenne. Introduction et tome II.
Namur, Wesmael-Charlier, 1895 96 2 vol.
ui 8°.
Th. Nelk. La valise du conteur. Choix
de contes puisés dans les oeuvres de Tb.
Nelk et trad. de Fall, par A. d.'Aveline (An-
dré Van Hasselt)Tomes 2 et 3. Alost, De
Seyn-Verhougstraete, 1897 2 vol. in-12°.
Garnoy etc. La celluie. Recueil de cy
tologie et d'nistologie génerale. Tome XII l'r
fax. Louvain, Uystpruyst, 1897 in-4°.
Enquête sur l'efficacité du sérum aoti-
diphtérique. Brux S'e gén1" d impr., 1897
iu-8°.
Adrcsse au roi.... qui sera présenlée
S. M... lors de la grande minilestation des
anciens aiilitoires et discours de M le c'"
Visart de Bocarmé Br. iu-12°.
(Communiqué).
LE GRAND
Cbocolat
Delacre garanti pur.
visiters notre ville
Matinée a 3 heures.
GRANDE REPRESENTATION
8 heures du soir.