M Li GUM
fyt,
L'image de l'humanité.
Le Meeting flamanddu 2 Mai.
Deux amendements furent done proposés
b la Chambre luxembourgeoise en vue de
contrebalancer les' eftets inévitables du ren-
forcement de l'intervention pécuniaire de
l'Etat dans les frais de l'enseignement
L'initiative des députés catholiques, tend
b réorganiser chrétiennement la surveillan
ce des écoles primaires et k réintroduire I'en-
seignement de la religion dan les écoles.
L'enseignement religieux doit reprendre
sa place sur le programme officiel, et le caté-
cbisme réapparaitre parmi les manuels sco-
laires. G'est li), nous le répélons, un mini
mum, mais un minimum absolument néces
saire! contre lequel les combinaisons parle-
mentaires, et les bruits de crise ministérielle
eux mêmes ne prévsudront pas.
Les propositions des députés catholiques
ont d'ailleurs été favorablement accueillies
dans les discussions préliminaires. 11 est k
espérer que la parole des éminents représen-
tanis, desPrüm, des Krier, des Brincourt et
de tant d'autres, tinira par convaincre les
rares bésitants, et que le gouvernement,
anti-catholique par entrainement et non pai
conviction, reconnaitra enfin que les catho
liques veulent revendiquer etivers et contre
tous une liberté entière, une liberté compléte,
une liberté de droit et de fait.
Le Luxembourg s'est toujours plu k imiter
les législations de ses puissants voisins
Qu'il change done pour une fois ses modèlfS
Qu'au lieu de singer les abominables institu
tions scolaires fraupaises, il sinspire de
l'exemple de la protestante Angleterre, de
la loi Schollaert beige ou même du fameux
projet von Zedlilz, qui a si mystérieusement
échoué, il y a quelques années, en Alle-
magne
A la séance de la chambre des représen-
tants de Jeudi dernier, le nébuleux M. Denis,
répondant k l'honorable M. Woeste,qui avait
dit que l'éducation doit tendre k former 1 urne
humaine, ajouta il faut la former a, l image
de ïhumanité.
M. Golaert demande au député socialiste
scientifique, ce que e'est que 1 image de
l'humanité.
M. Denis répondit
Vous m'avez demandé ce que e'est que l'hu
manité et quel est eet objet d'une foi nouvelle
L'humanité, e'est cette existence collective qui
évolue ii travers les ages, qui est comme for-
mée de la chaine des générations de laquelle
chacun de nous se sent de plus en plus dépen-
dant dans cette existence terrestre au délk de
laquelle la science humaine ne nous permet de
rien prévoir et qui poursuit systématiquement
k travers toutes les épreuves la réalisation de la
justice et celle du bonheur universel et ce qui
fait la grandeur du xixe siècle, e'est que précisé-
ment nous nous sentons de plus en plus soli-
daires des générations passées, des générations
futures chacun de nous sent plus étroitement
le lien moral qui 1'unit a toute cette chaine de
générationschacun se pénètre de plus en plus
profondément de l'idéalque poursuit l'ètre col-
lectif de l'humanitéchacun participe avec un
dévouement et un zèle de plus en plus ardents
k cette oeuvre collective qui est pour chaque
génération une oeuvre d'autant plus désintéres-
sée que nous subissons ici plus d'épreuves, car
il faut bien que nous puissionsnous élever dans
cette sphère du désintéressement pour subir,
comme nous venons encore de les subir, ces
outrages aussi téméraires que déraisonnables
que dirigeait tout a 1'heure contre nous M.
Coifs.
L'image de l'humanité n'était pas expli-
quée. L'humanité elle même ne l'était que
a'une fucon fort idéale. Notre honorable re
présentant répondit k M. Denis. Nous repro-
duisons sa réponse, d'apiès les Annates
parlementair es.
M. Colaert. Quelques mots seulement,
messieurs.
Je me suis permis tout a 1'heure d'interrom-
pre l'honorable M. Denis, lorsque, planantdans
les hautes sphères et parlant de la morale, il
nous a dit qu'il faut former l'kme humaine a
l'image de l'humanité.
Je me suis permis de lui demander ce que
e'est que l'image de l'humanité, et l'honorable
membra s'est efforcé de définir l'humanité elle-
même, cequejene lui avais pas demandé. II
nous a donné une humanité trés imagée, mais
l'image de l'humanité, point,! Et qu'est-ce done
que cette humanité, chaine des générations
passées, présentes et futures, oü nous nous
sentons de plus en plus solidaires
Messieurs, les honorables membres qui ont
applaudi l'honorable M. Denis l'ont sans doute
saisimais je confesse trés humblement qu'k
tout ce que l'honorable membre a dit au sujet
de l'humanité je n'ai absolument rien compris.
Quelque autre voudra bien nous dire, avec
moins d'images, ce que e'est que l'image de
l'humanité. (Rires adroite.)
M. Destrée. Mais on n'avoue pas ces cho-
ses-la {Rires a gauche.)
M. Colaert. Pourquoi pas, si l'on ne saisit
pas bien
L'honorable M. Denis nous a ramenés au,
cóté moral de la discussion. 11 nous a parlé
statistiques il ne manquait que quelques dia-
grammes... II a cité aussi l'opinion de certains
philosophes, trés remarquables, sans doute, de
France et d'ailleurs.
Je pourrais lui opposer les opinions d'autres
hommes plus pratiques et moins nuageux. Des
hommes politiques de France, d'Italie, d'Angle-
terre, de tous les pays de I'Europe proclament
la nécessité ne revenir a la vieille morale chré-
tienne et d'abandonner celle qui a été instaurée
récemment, e'est-a-dire la morale soi-disant
neutre, enseignëe dans les écoles officielles de
leur pays.
L'honorable M. Woeste a déjk cité les paroles
du ministre de l'instruction publique d'Italie
qui, écrivant a un de ses amis, reconnaït que
les écoles fibres donnent une meilleure éduca-
tion et une meilleure instruction que les écoles
de l'Etat. II ajoute que l'enseignement officiel
est fondamentalement corrompu. L'Etat, dit-il,
ne doit que protéger les maitres et les élèves
c'esta l'Eglise a fixer les limites au dela des-
quelles il n'y a ni vrai ni juste. Et M. Gianturco
annonce qu'il prépare une loi dans ce sens.
M. Mansart. C'est un catholique ce n'est
pas étonnant.
M. Colaert. Ce n'est pas un catholique
c'est un homme d'Etat libéral, qui a fait la
guerre scolaire comme elle a été faite chez nous
avant 1884; c'est un homme qui a de l'expé-
rience, et il reconnait ju'en condamnant l'en
seignement fibre il a fait fausse route.
M. Lorand. Mais, en Italië, la religion ca
tholique est la religion d'Etat
M. Colaert. Voila celui qui proclame la né
cessité de revenir k l'enseignement de l'Eglise.
Dans la lettre a laquelle je viens de faire allusion,
il déclare qu'il faut permettre a l'Eglise de rem-
plir toute sa mission en matière d'enseigne-
ment.
M. Denis, La religion d'Etat
M. Hovois. Ce n'est par pour cela.
M. Colaert. En Italië, la religion catholique
est la religion d'Etat, sans doute mais ce n'est
pas pour ce motif que eet homme politique tient
celangage; c'est paree qu'il est profondément
convaincu, comme tous les hommes pratiques
quiétudient sans préventions les questions so
ciales, que l'école neutre a fait banqueroute et
qu'elle est, en grande partie, la cause de la
recrudescence qui se manifeste dans la crimi-
nalité. (Rires ironiques d gauche.)
En France, la franc-maconnerie elie-mème
fait des aveux dignes d'etre notés: eile constate
que-l'enseignement moral actuel est impuis-
sant.
Assurément, vous ne partagerez pas ces avis.
Vous opposerez a nos statistiques d'autres sta
tistiques: l'honorable M. Denis a essayé dele
faire.
Quanta moi, j'ai plus de confiance dans l'ex-
périence de ceux qui sont chargés de l'admini-
stration des affaires pnbliques.
J'ai plus de confiance dans les hommes
d'Ëtats de France et d'ailleurs dont on a cité
ici récemment l'opinion. J'ai plus de confiance
dans les magistrats instructeurs qui, s'occupant
des jeunes déiinquants dans les prisons de
France, sont presque unanimes k dire que l'en
seignement sans morale ou sans une morale
ayaut une sanction fait fat.sse route.
L'honorable M.Denis n'a done absolument rien
prouvé, el lorsqu'il a dit qu'il fallait créer l'en-
fant a l'image de l'humanité, il a donné des
conseils qui, pratiquement, ne peuvent avoir
aucun résultat
M. Mansart. A 1 image de Dieu'.Démon-
trez-nous cela.
M. Colaert. Certainement, il faut former
l'enfant a l'image de Dieu. Notre morale, qui a
Dieu pour base, dit que la vertu sera récom-
persée et que le mal sera puni. Si vous n'avez
pas autre chose que l'amour de l'humanité,
rindépendancè morale, la communauté et la
solidarité humaines, et aulres mots vides dans
lesquels se délecle l'honorable M. Denis, si
vous n'avez pas une sanction pour voire morale,
voire enseignement sera nuisible...
Le local de la Bourse, oü le Meeting
aéiétenu, était coinble. Trois cents audi
teurs au bas mot, appartenant aux diverses
classes de la société et k toutes les opinions
Dolitiques. Mais parmi eux beaucoup de
curieux accourus pour voir et enlendie
Paster Daens qui avait invité, etqui
n'est pas venu.
Sous le litre In de stad van Surmont de
Volsberghe te Yperen» le Laatste Nieuws»
donne un compte-rendu du meeting.
II constate d'abord que la vaste salie
pas si vasto que cela était bondée et
que l'on se disputait les places.
Puis !e correspondant du «LaatsieNieuws»,
trés poli pour un Yprois appelle notre
ville un nid pourri de fransquillonisme (een
verrot nest van franschdolbeid), oü les clas
ses dirigeantes et les gens aisés sont francais
jusqu'k la moëlle des os et montrent toujours
du dédain pour tout ce qui touche au fla-
mand.
Ce reproche est injuste. Ypres est sans
doute moins flamingant que certaines autres
villes du pays. Mais r.otre ville est flimandr
et ses habitants tiennent k l'être et k le
rester. I! est vrai que les agissements de
certains llamingants, leurs excitations, leur
exclusivisme, leurs sentiments de haine et
de mépris pour la langue franpaise, ne
trouvent guère d'écho ici et que la grande
majoritéde nos concitoyens est indifférente
vis-k-vis du mouvement flamand, tel qu'il
estentendu par certains braillards, partisans
de ote loi de lk mais prétendre
qu'Ypres est hostile k tout ce qui regarde la
langue flamande et ses droits, nous le répé-
toris, cela est faux et injuste.
LesorateurséiaientMM. Vanwaesberghe,
de Gand Pauwels, d'Anvers et Fr. Rein-
hard de Bruxelles, une trinité choisie, dont
les excès de langage sont connus.
Ils ont. attaqué avec une extréme violence
les iraitres du Sénat dit Het Laatste
Nieuwset ainsi ils sont parvenus k
enthousiasmer l'auditoire.
II n'en fallait pas tant pour soulever l'en-
thousiasme d'une assemblée, composée en
grande majorité de radicaux et de socialistes.
Nous assurons aux conférenciers le même
succès, chaque fois qu'ils tomberont uu hom
me politique catholique, quel qu'il soit. Exci
ter la. passion politique est facile. 11 s'agit de
savoir si cela est adroit, opportun, honnête
surtout de la part de ceux qui se disent nos
amis.
Mais c'est M. Surmont de Volsberghe,
notre honorable sénateur, qui a été mal
traité II ne reste plus grand chose du
traitre du batard du leliaard
Ainsi parle le Laatste Nieuws, et le cor
respondant certifie que lui et ses copères se
sont amusés cordialement aux dépens de
notre sénateur.
Nous ne doutons pas que leur satisfaction
a été grande, immense. Imaginez done li
Sénateur de larrondissemenlje Bourgmestre
d'Ypres, le chef du prti catholique, percé
de tons les cótés et placé sur le gril(langs
alle zijden doorboord en op den rooster
i gelegd).
Et cela par un soi-disant catholique Mais,
c'est k mourirde plaisir, pour uu radical ou
un socialiste.
Le Laatste Nieuws ne nous dit pas si
le frogrt's, un fransquillon celui-lk, a été
aussi maltraité. Mais c'est un libéral le Pro-
gres, et il n'y a que l'odeur d'un rOli'd'aini
(jui sente bon lo cadavre d'un ennemi seat
rnauvais pour los pêcheuis en eau trouble,
Le correspondant du Laatste Nieuws
ne dit pas qu'uu orateur, un catholique, a
engagé nos amis k ne plus douner sa con
fiance k M. le sénateur Surmont de Vols
berghe.
Eb pourquoi cette propagande contre
un homme déchu, contre un cadavre?
Ah mais, c'est que M. Surmont peut
s'amender. 11 en est temps encore... Qu'il se
convertisse immédiatement, qu'il répare le
mal qu'il a fait, qu'il rélracte les o/fenses et
les outrages qu'il a lancés a la /ace du peuple!
Si M. Surmont avait k rétracter quoi que
ce soit. il le ferait sans doute il a assez de
caraclère pour cela. Mais exiger de lui qu'il
dise qu'il s'est trompé en qualiliant sévère-
ment la conduite et l'attiiuJe de certains
flamiugants qui se font un marche p ed, un
tremplin, de la question flamande, b t'insiar
de certains démocrales pour qu tous les
moyens sont bons, dès qu'il s'agit de satis-
faire ieur ambition nou, notie honorable
sénateur ne fera pas cela, el s'il s'aventurait
dans une pareille vote, nous serious Us pre
miers k le désavouer.
M. Surmont a été sévère sans doute pour
ceux qui, sous couleur de mouvement fla
mand, font leurs propres affaires. 11 ies a
montrés sous leur vrai jour. G'éiait son
droit et son devoir; et s'ii fallait prouver,
une fois de plus, combien il eut raison, le
meeting de Dimanche serait Ik pour dire
que notre honorable sénateur a mis le duigt
sur la plaie el qu'il a louché, un peu trop
viyemeut peut être, b l'endroit sensible.
G'est son seul crime. Ceux qui ent été at
tends client fort, tiès-lort même, comme le
malade qui seul le bistouri dans la plate.
Laissons les crier, c'est puur leur bien ou,..
pour le bieu de tous. Mol, je n'ai rieii senti
elje ne crie pas. Mais je disaux farceurs du
meeting que s'ils croient avoir abattu notre
Sénateur-Bourgmestre, ils se fourrent eux-
mêmes, le doigt dans la plaie, pardon, dans
l'ceil.
Nous le verrons bien
Chocolat Delacie garanti pur.
Le Comité de la Bourse de Charleroi,
rue de Dampremy, 40, signale la pénurie
de servantes qui se manifeste dans la région
de Charleroi depuis quelque temps.
Du lcr Janvier au 31 Mars 1897 il a recti
de la part des patrons 516 demandes de ser
vantes, cuisinières, filles de femes et seule
ment 207 offres de service.
Lts personnes qui désireraient trouver du
travail, sont priés de s'adresser au siége de
la Bourse du travail.
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