Les idéés soeiales
des Catholiques.
qu'il nous fallait voir d'abord comment le
système fonctionnait en ville. La semaine
dernière nous avons trouvé encore un en-
droit ou une fuite existait.
Pour ce qui est de l'observation sur la
paiement de contributions, elle 11 est pas
tróp fondéede cette facon les gens qui )ia-
bitent la campagne extra-muros auraient
encore plus le droit de se plaindre et ce n est
pourtant pas possible de donner partout
l'eau de la ville.
Quant a la question de la derivation des
eaux du bassin de natation, nous l'exami-
nerons et prendrons les precautions né
cessaires.
M. Boone demande si, pendant les
travaux aux bassins, il sera veillé a ce que
les brasseurs soient fournis d'eau?
M. le Président. Nous prendrons les
mesures que comporte la situation.
Le crédit est voté.
Un crédit de 150 fr. pour travaux aux
batiments appartenant a la ville est voté.
II s'agit d'un compte de 1896.
M. le Président fait observer qu'il n'y a
pas moyen d'obtenir de certains patrons,
leur compte. La ville devra finir par leur
en faire attendre le payement autant d'an-
nées, qu'ils ont mis de jours de retard a
l'envoyer.
Un subside de 200 fr. pour l'Harmonie
Communale et un autre subside de 135 fr.
pour le corps des pompiers sont accordés a
l'effet de leur permettre de participer le 30
Mai prochain aux fêtes d'Hazebrouck.
M. D'Huvettere demande si des fêtes se-
ront données aux divers quartiers.
M. le Président. II y a une commission
des fêtes.
Un crédit de 500 francs pour acketer des
imperméables pour les agents de police,
(adopté).
M. Begereni. Est-ce une maison de la
Tille qui les livrera
M. le Président. Cette étoffe n'est pas
fabriquée en ville.
M. Begerem. C'est vraimais il y a
des négociants et la ville pourrait se la pro
curer par Pintermédiaire des négociants.
M. le Président. La College Echevinal
examinera la question.
M. Vandergkote. Puisque nous parlons
des agents de police, je demanderai qu'on
revoie le reglement qui fixe les traitements
et les augmentations de traitements de ces
agents. II ne me parait pas équitable que
des agents nouvellement nommés jouissent
du même traitement que d'autres ayant dé-
ja plusieurs années de service et qui se sont
distingués en diverses circontstances.
M. le Président. C'est un point qui
sera discuté au prochain budget.
300 fr. sont votés pour payer les frais de
fourniture de la glacière.
Le conseil communal donne un avis favo
rable a une proposition des membres de la
Commission administrative des Hospices,
concernant les changements a faire a l'insti-
tut de Locre.
Succession Capron.
Le Bureau de Bienfaisance demande
l'autorisation d'accepter le legs que lui a
fait M. Capron.
A ce propos, M. le Président donne lec
ture de plusieurs extraits du testament, re-
latant les biens immeubles dont le Bureau
de Bienfaisance liérite et qui sont situés a
Ypres et dans une vingtaine de communes
limitrophes, plus les dons particuliere faits
par le testateur et les diverses charges im-
posées a l'Administration charitable. Parmi
ces charges figure entr'autres une pension
annuelle de 150 fr. que recevra la personne
qui est chargée de nourrir la chienne du
défunt et qui durera aussi longtemps que
l'animal vivra. (on sourit.)
Le Bureau de Bienfaisance se propose de
faire servir une partie de ses nouvelles res-
sources a la construction de maisons pour
les ouvriers.
Le conseil émetun avis favorable.
Crédit communal.
M. le Président entre dans de longues
considérat-ions au sujet du rapport fait par
M. Fraeys sur cette question. II donne lec
ture de plusieurs considérants d'oii il résulte
que les communes ayant emprunté a cette
société sont obligees de rester ses débiteurs
jusqu'al'amortissement complet de la somme
empruntée et ne peuvent ni la rembourser,
ni en faire la conversion.
C'est la conviction d'une quantité de
jurisconsultes et cela résulte même de juge-
ments déja rendus dans des affaires ana
logues.
Une discussion s'engage entre M. le Prési
dent et M. l'Echevin Colaert sur eet objet.
Ce dernier se rallie finalement a l'opinion
de M. le Président.
Une réunion de représentants des diverses
villes intéressées aura lieu le 10 juinal'effet
de chercher les moyens d'obtenir des condi
tions plus favorables de la part du Crédit
communal. M. le Président y défendra les
intéréts de la ville.
Travaux dUtilité publique
M. DeCaestecker demande une fob
de réparations de routes, graviers ou che-
mins a la campagne etsitués sur le territoire
de la ville.
M. le Président lui répond favorable-
ment a toutes. Les uns sont en voie de se
faire déja et lesautres leserontincessament.
Une seule de ces réparations de chemins,
celle du Pannestraatje ne pourra avoir lieu
par la faute des habitants de ce cóté. Nous
voulons bien leur fournir les matériaux né
cessaires, mais ils ne veulent pas les ckar-
rier.
M. DeCaestecker Ce qui fait que s'ils
changeaient d'avis, la chose se ferait
M. le Président Oui.
M. DeCaestecker Le me charge de
l'affaire.
M. le Président donne des détails a ce
sujet sur l'emploi du macadam, du gravier
et des pavés. D'après lui le gravier coüte le
plus paree qu'il nécessite des réparations
continuelles.
Les pavés seront suppriinés sous peu,
parcequ'il sont impraticables pour les auto
mobiles, les voitures de l'avenir. On ne con-
struira plus de nouveaux pavés pour ce
motif.
Quoiqu'il en soit, je trouve plus favorable
de faire des pavés. Us coütent plus pour la
construction, mais l'entretien est beaucoup
moindre ce qui fait qu'au bout de 20 ans
un gravier aura couté plus qu'un pavé.
Quant a la rue a faire du Kalfvaart a la
Porte de Dixmude, nous devons attendre que
l'égoüt y soit construit.
M. Decaesteker. J'ai vu qu'on travaille
au boulevard extérieur prés de la porte de
Dixmude et j'en suis trés satisfait. Seule-
ment je demande s'il est vrai qu'il sera dé-
sormais défendu d'y passer avec des chariots
et des voitures. Ce chemin est fort en usage
sous ce rapport et d'un grand avantage pour
raecourcir le chemin entre los I'ortes de
Dixmude et de Menin.
M. le Président. Pour ce point je ne
saurais vous répondre encorecar des diffé-
rends existent au sujet de la propriété.
Interpellation
M. Vandergkote. (En flamand). Je vou-
drais savoir de M.l'Echevin de l'Instruction
Publique ce qu'il y a de vrai dans les bruits
qui courent en ville au sujet de faits qui se
seraient passés a l'Ecole Gardienne.
M. Colaert. (En flamand.) Je suis keu-
reux et content d'avoir l'occasion de parler
de cette affaire. :,i
Plusieurs journaux de la ville ontpub]ié
des articles sur cette affaire et exagéré énor-
mément les choses. II est constaté par les
médecins que l'enfant dont il s'agissait est
mort d'une méningite.
Le Parquet avait ouvert une enquête sur
ce fait et la Chambre du Conseil a rendu
parait'il, un non lieu.
D'ailleurs il y a toujours des gens qui sont
enclins a faire d'un vent un coup de tonneire.
I p netit enfant en question avait mouille ou
salison tablier je ne sais de quelle maniere
frires). La steur surveillante 1 avait mis en
penitence pour ce fait,contre un arbre et l'y
avait attaché avec les cordons de sou tabliei
ou avec une licelle. Trois quatre jours apres
l'enfant devint malade et mourut d une
méningite.
Voila toute l'affaire.
M. Vanderghote.Je suis trés satisfait
des explications de M. l'Echevin et 1 en re-
mercie. Je suis sur que tous les Yprois par-
tageront ma satisfoetion au sujet des expli
cations de M. Colaert.
La séance publique finit a 6 k8 40 min,
Les Maisons ouvrières.
Nous remarquons que.jusqu'é présent,«La
Lulte» ne souffle mot des observations que
le Journal d' Ypresa faites.sur sa singulière
attitede, dans Partiele oü elle annongait le
■dérfü de Depuydt, l'ouvrier mort des suites
de l'uccident arrivé ia gare d'Ypres, il y a
quelques semaines.
Devons nous en conclure que les singu-
bères théories socialistes quelle dor.nait
pour commeniaires la relation de ce triste
événement s'étaient égarées dans ses colon
nes, selon le mot taraeux de son confrère
«LeProgrès»,oubieu la consoeurse recueille-
t elle pour présenter en bloc ses idéés sur la
matière
Qui vivra, verra.
Nous avions dit, en donnant ce propos
un léger apergu des idéés que nous prof'es-
sons avec l'énorme majorité des catholiques,
en ce qui regarde la question ouvrière, que
nous serious revenus sur ce que nous nom-
mionsLes idéés sodales du Journal d'Ypres,
par opposition ce que nous appellions tort
justement, saus doute, ales idéés socialistes
du journal bourgeois La Lulte
Nous n'attendrons pas que la consoeur
donne une explication nette et préeise de
son opinion sur cette grave question, et nous
complèterons la nötrè, en émettant quelques
consïdérations sur ce que tous les catholi
ques, le Journal d'Ypres compris, verraient
avec bonheur se réaliser au profit de la classe
ouvrière.
Nous disions, dans l'article en réponse
La Lutte, que les ceuvres de bienfaisance
existantes soulagenl l'ouvrier et lui sont d'un
grand secours quand le malheur arrive.
C'est beaucoupmais ce n'est pas assez.
Nous nous demandons en effet s'il c-st
bien nécessaire d'attendre, pour aider l'ou
vrier, que le malheur ou l'infortune le tnp-
pent
N'y aurait il pas moyen de lui procurer
une augmentation de bien être et de lui per
mettre de se créer lui-rnême; selon le dimon
«une pomme contre la soif» c'est dire une
petite réserve contre les accidents futurs
Ce serait Ié aussi une oeuvre créer, et
l'une des meilieures serait celle des maisons
ouvrières dont il a étitant question, et pour
le bien de 1 .«quelle beaucoup d essais out été
tails avec succès ici et ailleurs, mais qui n'a
pas retju jusqu'ici une solution compléte.
11 est incontestable qu'urt des meilleur s
moyens d'améliorer le sort de l'ouvrier con-
sisterait it lui procurer uue habitation saine,
spacieuse poui lui et sa familie et en rnêtne
temps abordable pour su bourse.
Louvrier en possession d'une demeure
agréable, aimera beaucoup plus son logis et
son intérieur; il sera moins leaté de les
quitter pour aller boire son salaire au caba
ret les jours, de repos. Ajoutez cela, pour
ces jours des distractions utiles et arables
telle que la pêche it la ligne, et vous aurez
résolu en gtande partie le proölêroe social.
C'est surtout dans les villes que ce cóté de
It vie sociale devrait recevoir une solution.
A la campagne, pour un petit loyer les
plus pauvres peuvent se procurer une'mai-
som.ette proprette avec un lopin de terre
C'est grace cela que la plaie de fivro^nerie
est fort heureusement moins grande da°ns les
villages que dans les villes.
L'ouvrier agricole gngne moins, beaucoup
moins même que l'ouvrier des villes et
cependant il pourvoit, plus facilement que ce
dernier, it l'entretien d'une familie souvent
plus nembrcuse.
C'est inconlestablement grace cette cir-
eonstauee.
11 ne s'agit done que de trouver, sous ce
rapport, un remèJe cette situation pour
l'ouvrier citadin.
Nous régrettöns de devoir le constater,
aucune classe do la société n'est en matière
de ioyers, plus exploitée le mot est brutal
mais il est malheureuseinent juste que la
classe ouvrière. Pour le logis, presque tou
jours plus ou moins malsain, qu'il doit habi-
ter, l'ouvrier paie, par semaine ou par mois,
u 1 loyer, qui, proportionnellement it la va
lour de l'immeuble, représente un inlérêt
vérilablement usuraire. Il existe dans cer-
taines villes, des enclos, composés de mat-
sons souvent fort délabrées, basses d'étage,
étroites, mulsaines ou mai i, femme et en-
fanls sont logés, sHon l'expression consa-
crée,comme des lapins dans une garenne.
Tout l'ensemble do ces propriétés attein-
drait, en vatte publique, it peine 3 ou 4000
francset l'ensemble des loyers payés par les
malheureux ouvriers qui les habitent, ou
plutöt qui les cohabiteni, Tiramoralité y
règne en eftet le plus souvent avec la misère
atleint 3i> d 50 fr. par mois ce qui fait
en moyenne 40 fr. par mois, soit prés de
500 fr. de revenu par an, pour un capital
maximum de 4000 fr.
Nolez bied que eet iutérét de 500 fr. pour
4000 de capital, soit 8 pour cent,est souvent
dépassé et de beaucoup même.
Quelqu'un, qui se disait au courant des
faits, prétendail connaitre un de ces immeu
bles, dont la proportion entre lavaleurde
la propriété, selon le prix d'achat, et l'inté-
têt touché, représentail 10 pour cent
Et celui qui prêterait un capital, enes-
pèces, un taux supérieur 5 pour cent
serait taxé d'usurier
Notez encore, que les propriétaires de ces
immeubles, subissent rarement des pertes.
Outre que le loyer de ces taudis se paie en
général par semaine et souvent d'avartce, ils
se torment en société, pour poursuivre
frais communs, les malheureux que le besoin
ou la maladie a empêché de payer leur loyer.
Les infortunés locataires non seulement sont
alors expulsés de leur misérable demeure,
mais de plus ils sorit inscriis sur ce que les
Shylock en question nummenl le livre noir.
lis ne trouveraient plus louer,eussent-ils de
l'argent pour le payer d'avartce, un logement
appartenant l'un des membres de cette
société, jusqu'é ce qu'ils aient payé l'ancien.
Voila ce qui se passé dans beaucoup de
grandes et peut-être même de petites villes,
et voilé ce qui devrait pouvoir être empêché.
Le meilleur moyen serait celui ci, d'après
nous
Les administrations de Bienfaisance feraient
consiruire une quantité de maisons, la
portée des moyens de l'ouvrier, par exemple
d'une valeur moyenne de "2000 fr., en ache-
tant des terrains lé oü ils sont encore bon
compte, darts les environs des citésils
pourraient procurer aux travailleurs une
jolie maison, même avec un petit jardinet,
dont le prix calculé 3 pour cent du capital
et un pour cent pour les frais éventuels, ne
reviendrait qu'é 80 fr. par an; soit 6 7
fr. par mois.
lousnos honnêtesouvriers changeraient,
avec enthousiasme, leur misérable demeure
acluelle, qui leur coüte d'ailleurs plus cher,
contre ce qui serail, teurs yeux, un petit
palms. Les administrations de bienfaisance,
tout en faisarit le plus grand bien non seule
ment la classe ouvrière, mais même la
salubrité publique, ne seraient astreintes
aucun sacrifice financier de plus.
Bien que notie ville ne soit pas dans les
conditions citéas plus haul, et que i'exploi-
tation de l'ouvrier n'y ait pas lieu du
moins ne le croyons nous pas cornme
dans d autres localttés, il ptrait cependanl
qu elle ne sera pas la dernière voir la réa-
lisation de la belle oeuvre sociale dont nous
parlons.
On dit que nos édiles et nos administra
tions publiques s'occupent de la question et
que leur manière de voir rencontre partout
un accueil favorable.
y
V