L'arcade monumentale et nos députés. Les travaux publics dans Tarrondissement. VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL artistique de l'honorable M. Vandenpeereboom construction de gares monumentales et d'hötels des postes magniflquesacquisition de maisons ou d'édiflces anciens pour installer les servi ces de son département, sans parler de ses sa crifices personnels en vue de l'art. Permettez qu'en passant je remercie M. Ie Ministre des postes de l'acquisition qu'il vient de faire, k Ypres, de la maison des Templiers. Maisjene veux pas trop m'occuper de luil'honorable ministre des travaux publics pourrait me dire Cela ne concerne pas la discussion du budget des beaux-arts M. DeBruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. En aucune fagonSoyez tranquille, je ne suis pas jaloux. M. Golaert. J'en suis bien convaincu.vous n'êtes pas jaloux de l'hommage que je rends k votre honorable collégue. M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. Au contraire! M- Golaert. Si l'honorable M. Vandenpee reboom était a son banc, je lui demanderais de nepas restaurer outre mesure l'ancien monu ment qu'il vient d'acheter et qui est certaine- ment un spécimen unique dans notre pays c'est la seule maison particulière qui date du xnic siècle, c'est-k-dire de l'époque de la con struction de nos halles. Je le prie surtout de ne pas lui enlever son cachet, en élevant k la mê- me hauteur et en construisant dans le même style, comme quelques-uns le demandent, la maison attenante que l'honorable M. Vanden peereboom a acquise égaferaent. Mais je le ré- pète, j'entreliendrai M. le Ministre des chemins de fer de ce point, soit dans la discussion de son budget, soit dans son cabinet. M. Daens. Ce sera préférable. M. Colaert. J'en conviens volontiers. Je désire aussi entretenir brièvement la Chambre de la restauration des monuments en général. Gette restauration sefaitsouventd'unemanière Vicieuse, défectueuse a un double point de vue. D'abord, on charge des travaux de ce genre des hommes d'une compétence douteuse, des pro- fessionnels qui ne sont pas toujours des esthè- tes, comme s'exprime M. Arthur Merghelynck, un de nos concitoyens,amateur d'art et de belles choses. Cela fait que la restauration ne répond pas toujours au style de l'édifice ni aux idéés de l'époque de construction. Ensuite, les travaux de restauration sont exécutés au moyen de ma- tériaux qui laissent beaucoup k désirer sous le rapport de la solidité. A ce double point de vue, je pense que je ne serai pas contredit par ceux de mes collègues qui ont des connaissances spé- cialesen cette matière. (Signes d'assenti- ment de MM. De Vriendt et Van der Linden.) Je constate, avec bonheur, que mes honora- bles collègues, MM. De Vriendt et Van Der Linden, partagent mon sentiment. La cathédrale Saint-Martin et les halles de la ville d'Ypres, qui sont des monuments de pre mier ordre, construits dans le style gothique le plus beau et le plus pur, ont été restaurés il y a environ quarante ans, et ce sont précisément les parties qui ont été réparées qui exigent aujourd'hui de nouvelles restaurations, tandis que les parties anciennes sont encore dans un état relativement bon Chose curieuse, lorsqu'il ya quarante ans on a démoli certaines parties pour les remplacer par d'autres, on a vendu publiquement les me- neaux provenant des fenêtres et ces meneanx ont servi a des maisons particulières. Or, ces pierres sont encore, a l'heure actuelle, parfaite- ment conservées. Peut-être, lorsque l'honorable M. Vandenpee reboom restaurera la maison des Templiers, s'adressera-t-il aux propriétaires de ces mai sons, pour obtenir d'eux qu'ils consentent k céder les anciennes pierres. Je le souhaite de tout coeur. Je ne prétends pas qu'on n'ait pas fait quel- ques progrès en fait de restauration et jene méconnais la bonne volonté de personne mais je ne puis m'empêeher de dire qu'en ce qui concerne les matériaux employes, les restaura tions ont été faites d'une fa?on déplorable. Je me hate d'ajouter que l'honorable M. De Bruyn vient d'entrer dans une voie nouvelle. 11 prescrit des matériaux meilleurs et il a cure de confier la restauration des monuments publics k des hommes compétents. Et a ce sujet, je le félicite de sa large inter vention nans la restauration des hotels de ville de Louvain et d'Audenarde. II résultede docu ments que j'ai sous les yeux qu'il accorde a ces deux villes des subsides s'élevant jusqu'k la moitié de Ia dépense totale. Quelle heureuse inspiration! L'art beige lui en sera reconnais- sant. Pour la restauration de ces édiflces, la com mission des monuments a fixé son choix sur la pierre de Gobertange et sur celle de Reffroy. C'est une excellente idéé et j'engage l'hono rable ministre des travaux publics k choisir ces pierres de préférence k toutes les autres, pour tous les travaux qu'il fera exécuter. Ce sont incontestablement les meilleurespour efïectuer des restaurationselles ont fait leurs preuves, tandis que les pierres de France.... M. Stouffs. Ont fait preuve du contraire M. Colaert. En effet. L'orsqu'on se décide k faire des restaurations, il faudrait, je le répète, s'adresser k des hom mes compétents. Malheureusement, je dois bien le dire, ce n'est que dans quelques villes du pays qu'on peut entreprendre des travaux de restauration, car les ressources restreintes des petites villes ne perrnettent guère de supporter de lourdes dépenses. Pour ce qui concerne la ville d'Ypres, il lui est impossible d'intervenir pour un tiers dans la restauration de ses monuments. Je dois déclarer, en loute franchise, que, si on ne nous accorde pas des subsides plusélevés, nous devrons renoncer k la restauration de nos édifices. Pourne parler que des toitures, elles ont une superficie de plus d'un hectare et leur entretien constitue déja une trop lourde dépense pour la ville. Fort heureusement, le gouvernement semble décidé a réaliser partout de grands travaux de reconstitution archéologique. L'année dernière, au congrès d'archéologie tenu a Gand, M. le ministre des finances s'est prononcé d'une facjon a donner courage aux administrations communales qui voudraient entreprendre des travaux de cette espèce. A propos des projets de dégagement de cer tains monuments de la ville de Gand, M. le ministre des finances s'exprima en ces termes Jusqu'a présent l'Etat ne subsidie guère les travaux de ce genre que s'ils sont entrepris dans une pensée d'assainissement et d'hygiène. Désormais, le concours des deniers de l'Etat pourra être aussi accordé pour des entreprises qui s'inspirent d'une pensée d'art. C'est du luxe peut-être mais si le luxe privé, en ce qu'il a d'outré, est blamable, le luxe public, accessible k tous, doit obtenir les suffrages de tous. i C'est, comme je viens de le dire, un langage extrêmement encourageant pour les administra tions communales qui possèdent des monuments. Je ne puis qu'adresser k l'honorable ministre des finances les mêmes félicitations et les mêmes remerciements qu'k l'honorable M. Van denpeereboom. J'engage M. De Bruyn a entrer résolument dans la voie tracée et déjk suivie par ses col lègues. Nous trouvons dans le budget des crédits inscrits pour la préservation des ruines des abbayes de Villers et d'Aulne. C'est, au point de vue artistique, une heureuse idéé de cher- cher k sauver ces ruines d'une ruine plus com pléte; mais j'engage vivement M. le ministre a ne paspermettreque nosmonuments nationaux, parfaitement restaurables, deviennent a leur tour des ruines II faudrait, pour les restaurer, quand elles seraient des ruines, des subsides plus considérables, et ce ne seraient plus que des ruinesDès que des monuments de l'espèce des halles et de la cathédrale sont classés, l'Etat devrait les considérer comme des monuments nationaux et prendre k sa charge la plus grande part des dépenses qu'occasionne leur restaura tion. M. Raepsaet. C'est le barême qui est mau- vais. M. Colaert. ParfaitementMais je vais plus loin. Je dis que l'Etat devrait prendre k sa charge exclusive la reconstitution et la restau ration des monuments nationaux, lorsque, comme cela arrive dans la plupart des cas, les communes ne peuvent supporter elles-mê'mes les dépenses. Remarquez bien, messieurs, que, lorsque nos grandes villes procèdentk des restaurations et qu'elles supportent la moitié ou les deux tiers de la dépense, celle-ci n'est pas bien considé- rable, eu égard aux ressources. M. Van Naemen. Elle ne comporte jamais deux tiers. M. Colaert. Supposons même qu'elle soit des deux tiers. Ces villes peuvent faire ces res taurations, elles ont des ressources propor- tionnées kleur importance. II en est tout autre- ment des petites villes. Au surplus, on voit bien souvent le gouvernement intervenir plus largement lorsqu'il s'agit de restaurer un mo- nument dans une grande ville que lorsqu'il I s'agit d'un monument dans une petite ville. J'engage l'honorable ministre des travaux publics k entrer dans la voie que je viens d'in- diquer et k surveiller la restauration tant sous le rapport matériel que sous le rapport intellec- tuel, c'est-a-dire a veiller k ce que la restaura tion soit faite par des hommes compétents. Nous avons, en Belgique, quelques-uns de ces hommes et je me plais a reconnaïtre que Ia commission royale des monuments est de miex en mieux composée. On y voit, par exem- ple, l'honorable M. Van Assche, qui est un maitre en fait de restauration archéologique. II travaille actuellement k l'église de Wervicq. Si je ne me trompe, c'est lui aussi qui a dirigé les travaux k l'église de Pamele sous Audenarde. Voilk un homme compétent. Voila un homme que le gouvernement devrait consulter chaque fois qu'il s'agit de restauration Messieurs,le gouvernement devrait intervenir non seulement dans les dépenses de la restaura tion, mais même dans le coüt de la confection des plans exigés par la commission des monu ments, par Ia province ou par l'Ëtat. C'est ainsi que nous nous sommes adressés k la province en vue d'intervenir dans la restauration de notre église Saint-Martin, On nous a répondu: Faites d'abord un plan général des travaux Et l'architecte qui de- vait s'en charger demandait, pour ce travail, 9,000 francsc'est déja la une dépense bien considérable pour une petite ville. II faudrait done que, même pour la confec tion des plans, le gouvernement intervint et qu'il nous füt permis de restaurer par parties enprésentant des plans partiels. Songez-y9,000 francs pour un plan généralautant vaut dire Nous n'intervenons pas! Or, nous sommes fiers des monuments que nos pères nous ont légués. L'étranger les admi re comme des ceuvres de tout premier ordre. Nos concitoyens s'en occupentet appellent, en leur faveur, la sollicitude du gouvernement. A ce propos, je recommande k l'honorable ministre une excellente brochure qui vient de paraitre, intitulée Le Guide du touristea Ypres etaux environs. L'opuscule, illustré a chaque page, décrit nos monuments et nos chefs-d'oeuvre. L'honorable M. Demblon demandait tout a l'heure k l'honorable M. Tack ce que c'était que le style flamand. Cette demande nous a fait sourire, au grand étonnement de M. Demblon. Sans doute, dans cette Chambre il n'y a pas deux membres qui ignorent ce que c'est que le style flamand. J'invite l'honorable M. Demblon k venir étudier sur place nos monuments, nos édifices publics et nos maisons anciennes. M. Demblon. Je lesconnais. M. Colaert. II pourra se rendre compte de ce que c'est que le style flamand, en d'autres termes ce que e'estque la renaissance flamande. M. Demblon. Nous y voila M. Colaert. C'est la même chose pour ceux qui comprennent notre langue. II résulte de Ia réponse de M. le ministre des Beaux-Arts qu'Ypres sera placé sur le même pied que Louvain et Audenarde, au point de vue de la restauration de ses monuments. A l'administration communale mainte- nant d'agir. t Nous étions curieux de counaitre l'attitude que prendraient nos repré- sentants dans le vote du crédit relatif a l'arcade du cinquantenaire. MM. Iweins d'Eeckhoutte et Golaert se sont abstenus. M. Van Merris n'a pu assister a la séance d hier par suite d'une indisposition. M. Iweins d'Eeckhoutte a motivé son abstention sur ce que des travaux autrement utiles et urgents que l'ar cade et intéressant l'agriculture ne sont pas exécutés. La plupart des membres qui Tont suivi ont motivé leur abstention de la même facon. M. Colaert s'est fondé sur les mêmes motifs et aussi sur ce que des travaux publics, notammeut le canal de la Lys a l'Yperlée, restent inachevés. Nous reproduirons dans notre pro- chain numéro, le discours prononcé par M. Iweins d'Eeckhoutte, et qui a trait a plusieurs travaux d'utilité pu- blique. Séance du 5 Juin 1897. La séance s'ouvre sous la présidence de M. Ie Baron Surmont de Volsberghe, Bourg- mestre et en présence des Conseillers, k l'exception de MM. Breyne-Devos et De- caesiecker et de M. l'échevin Berghman, qui n'entre qu'k la fin de la séance. Communications. M. le Président annonce que l'Etat a fait acquisition de la maison nomraée des Templiers rue de Lille, pour y établir le bureau des Postes. Get édifice sera entièrement restauré dans son style primitif. C'est lk une excellente affaire pour la ville d'Ypres, qui conservera de la sorte un de ses vieux monuments artistiques, et ajoute en souriant M. le Bourgmestre ce sera aussi une bonne affaire pour moiqui, k ce qui parait, ai fait cor-struire ce bktiment... au 13e siècle, avec la perspective d'en avoir au 19* la jouissance comme bureau postal, tout k cóté de ma demeure. HUarité géné rale.) M. Begerem. Comme il n'est pas loin de chez nous, nous aurons sans doute, pous- sé k la chose aussi. (Nouvelle hilanté.) Le renouvellement des fermages des Hos pices sont approuvés, k l'exception de celui d'une ferme sise k Hollebeke. Le troisième point de l'ordre du jour est remis k la séance prochaine. Les Hospices demandent l'autorisation d accepter Ie legs Caprori, se montant k 20 000 fr. destiné k la création de deux lits: un au Nazareth et un k la Belle. Le capital est trop peu élevé de 1000 fr., mais la de- mande est cependant accordée. A propos du compte de 1896 de l'Ecole moyenne, M, Struye renouvelle sa demande de lannée dernière, savoir que Ie minerval soit porté au même taux que celui des établis- sements libres de même nature. M. le Président. La question est sou- mise k 1 examen du gouvernement qui devra statuer. Cn subside de 400 frs. est voté pour les pompiers, afin de prendre part aux travaux du Congrès k Bruxelles et visiter en même temps l'Exposition. M. Boone. C'est done un congrès et non pas un concoursje croyais pourlant qu'un concours cloturait Ia fête. M. le Président. Non; mais en tout cas, ce sera un bien pour tous les hommes que de voir et d'entendre ce qu'il y sera fait. M. Bouquet insiste de nouveau sur 1'éUt déplorable de la Halle aux viandes. De l'exté- rieur on voit un beau monument, mais il laisse énormément k désirer k l'intérieur. M. le Président. M. l'Ingénieur de la ville est chargé de l'examen de la chose, et de faire un devis pour la restauration du

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2