Pêche a la ligne. VILLE D'VPRES. CONSEIL COMMUNAL Au Volkshuis. Enseignement agricole. 11 y a des nouvelles intéressantes pour les pêcheurs la ligne. D'abord le beau discours prononcé k la Cbambre, en leur faveur, par notre sympa- thique Représentant, Monsieur Colaert, dont le dévouement leur est acquis depuis long- temps. Ensuite une circulaire envoyée par Monsieur De Bruyn, le ministre de l'agricul- lure, aux agents chargés de surveilier la pêche dans les eaux de l'Etat, leur ordonnant de lui fournir les renseignements dont il a besoin, avantle lr Septembre prochain, pour pouvoir présenter au vote des Chambres législatives, un projet de loi accordant aux pêcheurs a la ligne seuls, le droit de pêche moyennant une redevance annuelle. Nous apprenons qu'un groupe nombreux d'amateurs de la pêche la ligne de notre ville adressera Monsieur Colaert une lettre de remerciments.pour le zèle qu'il met défendre leurs intéréts la Chambre et pour l'octroi du Majoorgracht dont il a été le promoteur. Et puisque nous parions du Majoorgracht, nous avons appris et constaté de visu, que bientöt la pêche y sera rendue impossible, si la ville ne prend les mesures nécessaires; et que le cadeau de nouvel an qu'elle a fait aux pêcheurs sera rendu illusoire par la force des choses. Nous avons signalé k diverses reprises l'envasement continu, et chaque année grandissant, des fossés qui entourent la ville envasement dü en grande partie aux algues et autres végétations aquatiques, qui encom- brent ces eaux et augmentent d'année en année. Quand le Majoorgracht était affermé, le passage des canots du fermier de l'eau, les coupait de temps en temps, et laissait ainsi, par ci par lk, quelques ouvertures oü le pêcheur k la ligne pouvait introduire son engin. Cette apnée, il n'y a plus de passage de ces bateaux et en ce moment déjk, ces verdures, qui vont du fond de l'eau k la sur face, sont déjk tellement épaisses, que l'ap- pat le plus pesant, la pelote verraille du pê cheur k languille par exemple, même munie d'un poidsen plomb, a de la peine, k les traverser. Dans une quinzaine de jours, ce fossédu «Majoorgracht» sera devenu un vé- ritable marécage.oü l'eau sera k peine visible. Nous espérons que, répondant aux vceux de nos pêcheurs, l'administration Commu nale ne laissera pas le cadeau qu'elle leur a fait sans eflfet, k l'époque la plus favorable pour la pêcbe, la saison d'été, et qu'elle en- verra quelques ouvriers de la ville enlever, sur une largeur d'une bonne dizaine de mè- tres, du cöté des boulevards extérieurs oü la pêche est seule permise, ces algues de fond, qui s'enlèvent d'ailleurs trés facilement, et fera couper les roseaux des bords k fleurs d'eau. Quatre ou cinq ouvriers de la ville avec un radeau feraient eet ouvrage en trois ou quatre jours tout au plus, et les amateurs de la pêche n'auraient plus la moindre dif- ficulté pour se livrer k leur amusement favori. Nous recommandons ce desideratum de nos pêcheurs k Monsieur l'Echevin Colaert, leur défenseur reconnu. Un autre point encore. La ville a recom- mandé aux pêcheurs de faire eux-mêmes la surveillance de leur eau. Or, il y a quelques jours,un individu, an cien locataire de la pêche dit-on, futsurpris braconnant dans le Majoorgracht par deux amateurs, qui flrent leur déclaration au Bureau de Police. Nous espérons que la chose sera instruite comme il fautsans ceia, ce ne serait pas encourageant pour les pêcheurs qui se con- forment aux désirs exprimés au Conseil Communal par Monsieur Colaert, au point de vue de la surveillance. séance publique Lundi 21 Juin 1897, a 5 heures du soir. ORDRE DU JOUR. 1. Communications. 2. Hospices civils procés-verbal de vente de sapins. 3. Idem vente d'un terrain, S. Nicoiasextra- muros. 4. Idem vente d'une part dans un immeuble k Ploegsteert. 5. Propriétéscommunales demande d'achat d'un terrain k l'angle N. 0. de la rue des veaux. 6. Harmonie communale participation au festival de Becelare. Rarement les réunions mensuelles de la Garde Catholique ont présenté autant d'inté- rêt que celle de Dimanche passé. Malgré la température sénégalienne dont nous étions gratifiés, et qui devait engager tous ceux qui ont un peu de loisir, k se pro- mener k travers bois et champs, un public nombreux se pressait dans la salie. Des cen- taines de membres allêchés par l'annonce d'une conférence de M. Colaert, étaient ac- courus écouter la parole éloquente de l'ora- teurchéri du peuple ouvrier. M. Seys, Président, ouvrit la séance en annongant l'admission de plusieurs nouveaux membres. Après quoi il donna la parole k M. Colaert. Je parlerai, dit l'orateur, de trois points, en ce moment plus que jamais k l'ordre du jourde la question militaire, de la question sociale et de la question flamande. Parions d'abord de la question militaire, la plus agitée aujourd'hui.puisqu'en ce moment même il se fait k Bruxelles une manifestation libérale en faveur du service personnel. Nous verrons demain ce qu'aura été cette parade militarisle, inventée par la Franc- maponnerie bien plus pour faire pièce au gouvernement catholique, que pour faire de la propagande en faveur de l'armée. Notre association libérale a fait appel k ses membres, Elle dormait, dit-on, du plus paisible sommeil. Nous verrons également demain si l'appel de quelques chefs inconnus aura réveillé nos adversaires. Je ne le crois pas. Rires Les soc:alistes ne manifestent pas aujour- d'hui, sans doute paree que la loque rouge est interdile dans le cortège. Mais ils auront leur revanche le 15 Aoüt.Nous verrons alors sans doute une manifestation antimilitariste, ou plutót antimilitaire, puisque les socialistes ne veulent pas d'armée. Les catholiques pourraient manifester k leur tour. Et je crois que si l'on plapait la question militaire sur le terrain du principe, ils auraient l'immense majorité du peuple avec eux, paree qne, parmi les quatre systè- mes qui sont en présence.c'est le volontariat, vers lequel nous marchons, qui a incontes- tablement le plus de sympathie. Applaudis- sements.) Quatre systèmes OuiCelui des socialistes d'abord, qui ne voulant pas de patrie, n'ont pas besoin d'ar mée pour la défendre. Pour eux, I'idéal c'estla suppression de l'armée, inutile pour nous défendre contre l'étranger, et fort gê nante k l'intérieur, comme toute force armée, la gendarmerie par exemple. Us ne sont pas', comme nous élevés dans la crainte de Dieu et du gendarme, ce qui ne les empêche pas, k 1 occasion, d avoir bien peur du bonnet k poils. (rires). En attendant cette suppression, les socia listes se rallient au système Lorand la na- tion armée Pas d'armée permanente, mais tout le monde soldat, comme en Suisse. Cela sourit beaucoup k Messieurs les socialistes Un homme, un fusil. Ils se chargeril du maifiiien de l'ordre k l'intérieur pour défen dre nos institutions nationales et surtout pour les renverser. (rires). II y a aussi le système liberal, celui des officiers: service personnel et obligatoire, comme en France et en AHemagne, une armée de 250 k 300 mille hommes! Le pays ne veut pas de nouvelles charges militaires. Sans doute nous devons pouvoir défendre nos frontières, et défendre au be soin le pays contre le flot socialiste. Mais nous croyons qu'une armée bien organisée, forte de 100,000 hommes, et une bonne gendarmerie peuvent suffire k cette défense. Si non, il faudrait supposer que notre neu- tralité n'est plus garantie par les puissances, et alors ce n'est pas une armée de 300,000 hommes qui, le cas échéant, pourrait nous défendre contre i'invasion. Aioutez aux 100,000 hommes une garde civique conve- nablement organisée, et la sécurité du pays sera assurée tant k la frontière qu'k l'inté rieur. L'orateur développe cette idée. II y a aussi, dit-il, le système du volontariat, qui est le nótre. Niemand gedwongen soldaat. (applaudissements.) L'an dernier,eu parlantdela rémunération des soidats, portée de 10 k 30 fr., nous avons fait un premier pas dans la voie du volonta- rial. Mais ce système ne peut être créé en un jour, ni en une année. II faut y arriver par étapes.Grace k la rémunération de 30 francs nous avons déjk plus de volontaires. II faut faire connaitre la chose, répandre l'idée dans les villes et les campagnes. Combien de jeunes gens ne trouverait-on pas qui, pour se créer un avenir, seront heureux de servir le pays, moyennant une forte rémunération Mais, dit-on, ce sera une armée de mer- cenaires II y a quelques jours, l'Eloile beige comparait même les volontaires et les rem- plapants k des prostituées Et les jeunes gens qui se font une position de la carrière des armes, nos officiers payés, sont-ce des mercenairesSont-ils immoraux parcequ'ils servent li patrie moyennant une rétribution? A ce compte on pourrait presque comparer k des prostituées tous les fonction- riaires publics.Est-ce que les soidats anglais, tous volontaires, sont dignes de subir la eomparaison de l'Etoile beige Est-ce que Napoléon I, un militaire sans doute, a voulu faire de la prostitution en organisant le rem placement? Font-ils de la prostitution nos militaristes qui donnent k leurs fils des rem plapants (bravo). Des mots que tout cela.II faut une soluiion k la question militaire. Nous le voulonsbien, mais en attendant que nous ayons une armée composée exclusivement de volontaires,nous voulons maintenir, en l'améliorant, la situa tion actuelle. On parle d'injustice k propos du remplace ment et de la conscription.La loi est la même pour tout le monde. Ceux qui tirent un mau- vais numéro, riches ou pauvres, doivent le service militaire. 11 est vrai que les fortunés peuvent se faire remplacer et que les pauvres ne le peuvent pas. Mais les pauvres qui ont un bon numéro peuvent devenir rempla^ants et se faire pour plus tard un pécule qui leur permettra de s'établir. Dernièrement un campagnard dont le flls avait été remplagant, me disait On crie toujours contre le remplacement; mais eest grace k lui quej'ai pu payer mes dettes que j'ai dü contracter pendant lamaiadiede ma femme. Mon fils m'a donné son dernier ver sement, et nous voici k flot, pouvant conti- nuer nos petites affaires. Et k qui, Messieurs, Ie remplacement sert il surtout? Aux artisans, aux petits bour geois, dont, les flls, d'après un calcul de M. Frèfe-Orban, sont pour les deux tiers dans les 1500 remplacés par an. L'orateur montre tous les avantages du remplacement si décrié. On n'en veut pas, dit-il, soit; prenons le volontariat et il n'y aura plus lieu k remplacement. Mais tant que le volontariat n'existera pas, nous serons partisans du remplacement. Applaudisse ments Du reste, pourquoi la Franc-maponnerie qui a organisé la manifestation d'aujourd'hui, vante t elle tant le service personnel Nous 1 avons vu en France tout le monde soldat, et les séminaristes aussi. Les curés sac au dos, disait l'ignoble général Boulan- ger, celui qui faillit un instant devenir Empereur des Francais et qui est allé se brüler la cervelle dans un cimetière de Bruxelles, sur le tombeau d'une femme Nos Franc-macons espèrent introduire le service personnel en Belgique avec l'arrière- perisée ils ne le méconnaissent pas de faire de nos prêtres des soidats et d'empêcher le recrutement du clergé. De ce système lk nous ne voudrons j-nmais Le volontariat nous conservera nos prêtres. Combien de vocations perdues le jour oü nos jeunes lévites devraient passer par la caserne! Non, non, nous n'en voulons pas. (bravos.) L'orateur parle ensuite de la question sociale et finit par la question flamande. Nous donnerons la suite de sa conférence dans notre prochain numéro. Dans le rapport triennal présenté aux Chambres législatives par M. le ministre de l'agriculture et des travaux publics (années 1894, 1895 et 896) sur la situation de l'enseignement vétérinaire et agricole, nous relevons certains renseignements concernant notre province. Le nombre des ècoles ménagèresagricoles pour filles est de dix, dont une k Heule et une k Moorslede. Ces deux écoles sont sub- sidiées. Parmi les 16 écoles d'agriculture subsi- diées, il y a l'Institut St-Jean Berchmans k Avelghem et le Collége de Thielt. Une dix- septième école s'est ouverte k Nieuport en Octobre 1896. Lesuccès des écoles temporaires de laite- rie s'est confirmé pendant la dernière période triënnale. L'enseignement de la laiterie s'est étendu k tout le pays des écoles ont été établies dans toutes les provinces. L'expérience a amené k modifier quelque peu l'organisation générale des écoles tem poraires de laiteriec'est ainsi que Ie nombre d'admission d'élèves a été porté de douze k seize, la division des points altri- bués aux épreuves théoriques et pratiques de 1 examen final a égalemcnt été remaniée. Dans certaines écoles, le système coopé- ralif a été adopté pour le travail du lait. Les bienfaits de la coopération sont ainsi pra- tiquement démomrés aux fournisseurs de lait, Grace k ce système et aux nombreuses conférences données par les maitresses de laiterie, la situation de l'industrie laitière sest considérablement améliorée et la coo pération a fait un grand pas dans notre pays. Plus de cent vingt laiteries coopératives ayant pour but la fabrication du beurre existent actuellemeot en Belgique. Les demandes de conseils, de rensc'gne- ments pour la création de coopératives ou de syndicats de laiterie ou de fromagerie sont devenues si nombreuses que l'on a jugé nécessaire d'organiser un service spécial pour y faire face. Ge service nouveau, dont on attend les meilleurs résultats, est confié k deux des plus anciennes maitresses de laiterie, avec

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2