CONCERT AFFAMÉS DES INDES. Mercredi 7 Juillet 1897. 10 centimes le N°. 32e Année. N° 3260. IV Demain, Jeudi 8 Juillet, Pour les Le voyage de M. Félix Faure en Russie. Les allemands en Bohème. Troubles agraires en Italië. Le remplacement militaire. La supériorité de FAnglais. Immunités ecclésiastiques. On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaurae. Lo JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samodi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abormements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrosses franc de port A l'adresse ci-dessus. Les annonces coütont 15' centimes la ligno. Les réclames dans le corps du journal codtont 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligno Lesnuméros supplé- xne-taires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté less Flandres) s'adresser A VAger-. \Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse. b tü 1/2 heures du soir, sur la GRAND'PLACE par la GRANDE FANFARE. PROGRAMME 1. Boulogne Marche mili taire Steenebrugen. 2. Ouverture de l'opéra, le Domino Noir Auber. 3. Le carillon de la maison du RoiGavotte caractéri- stique Strauwen. 4. Grande fantaisie sur l'o- péra la Fille du Régiment Donizetti. 5. Jeunes CoeursValse de concert Moeremans. 6. Souvejiir de la cavalerie Polka, hommage b la cavalerie Beige par J. Painparé. Listes précédenles 2402 fr. 58 Me"e G. E. 12 Anonymes 20 Une enfant de Marie 5 M. le curé de Bisseghem et quelques paroissiens 53 M. De Bruyne, curé b Rous- brugge 10 LaRév. Supérieure du couvent de Moorslede 15 Le conseil des minislres a arrêlé déflni- tivement le texte du projet de la loi deman dant aux Chambres de voter un crédit de 500,000 francs pour le voyage présidentiel en Russie, inais le projet ne sera déposé que Lundi sur le bureau de la Chambre. Le président du conseil ou, en son absen ce, le ministre des affaires étrangères, de- mandera la discussion immédiate dans le but d'obtenir, si possible, un vote par ac clamation. On ne sail encore si des orateurs se feront inscrire pour parler contre, roais dè3 a présent ii parait certain que le projet be rencontrera pas l'unanimité de la Cham bre. On compte sur 380 voix environ pour, 80 contre et b peu prés autant d'abstentions. L exposé des motifs ne donnera évidem- menl pas le détail de l'emploi des credits de- roandés. On sait simplement qu'il servira en Partie bcouviir les dépenses d'un grand diner qui sera offert par M. Félix Faure 1 ambassade de France Pélersbourg. 11 Permettra en outre de ne pas grever le bud get de la marine des dépenses occasionnées pari envoi b Cronstadt de la petite escadre qui accompagnera M. Félix Faure. Enfin, le président de la République prélèvera sur crédit une somme de 100,000 francs pour les pauvres de Pétersbourg, le Czar oyant au mois d'Octobre dernier laissé 100,000 francs aux pauvres de Paris. De Vienne on télégraphie qu'on vient de déoider la constitution d'un conseil natio nal dans lequel les Allemands et les Tchèques seraient également représentés et qui aurait pour mission de recbeicher une solution aux difficullés suscitées par la riva- lité des deux races en Bohème. On ne sait encore rien au sujet des attributions et de la composition de ce conseil, m quel en sera le caractère si ce sera un simple conseil consultatif, dont le gouvernement se réserve d'apprécier les travaux, ou bien s'il sera appelé b formuler un projet de règlement de la quesiiou des langues, que le comte Badeni soumettra ensuite b l'approbation du Reichs- rat el du souverairi. Quoiqu il en soit, le fait même de la con- i vocation d'un conseil de ce genre constitue j une importante vietoire pour l'opposition germanique. Dans les provinces de Bologne et de Ferrare une grève de moissonneuis de blé et d employés aux rizières s'est déclarée. Un conflit s'est produil dans la province de Ferrare entre les moissonneurs et la force publique. II y a eu piusieurs blessés. Nous trouvons, dans le Journal des üébats du Jeudi 10 Juin 1897, une remarquable apologie, par le fait du remplacement mili taire. L'envoyé spécial du Journal des Débats a suivi loule la campagne gréco-turque en Thessalie. Ses correspondances, qui tra- Irssaient un homme du métier, ont été fort appréciées. Témoin des constants succès des Turcs, il a étudié l'organisation et la mobili sation de leurarmée, sa haute valeur et ses rares qualités. II faitle plus grand éloge de la bravoure, de la sobriété, de l'endurance, de l'extraordinaire résistance b la fatigue dont le soldat turc est doué. II donne ensuite les intéressants détails qui suivent Voici par exemple la brigade d'Hassan- Pacha qui part de Pharsale b cinq heures, combat de buit heures b midi, puis marche en avant. Le lendemain marche, combat, travaux de fortifications, puis combat en- core, marche, et, b deux heures du matin, «arrivéesur les positions grecques aban- données. Le lendemain bataille encore de quatre heures du matin b trois heures de i'après-midi du jour suivant. Pendant ces opérations la brigade avait avancé et com- battu. II est vrai qu'elle élait menée par Hassan Pacha, qui est un étonnant entrai- neur d'hommes. Mais il est certain que, de leur cóté, ceux ci aimaient b se battre et n'bésitaient pas b le suivre. Pour se rendre compte de la passion avec laquelle ils se jettent b la guerre, rappelez-vous que j'ai vu, b Larissa,b l'höpitalun enfant de douze ans et un vieillard de soixante- quinze, blessés tous les deux. Mais il y a une autre explication b cette bravoure et surtout b cette résistancee'est que beaucoup, méme parmi les rédifs, des réservistes étaient des soldats de métier ou de goüt, qui, avaient l'autorisation tacile de l'administration, avaient pris la place des véritables appelés. G'est ainsi que les réservistes de Salonique ont évité en trés grande partie sauf quatre le départ, en louant des remplafants pour la campagne, au prix de 75 ou de 100 francs par mois. Que l'on juge comme on veut, au point de vue individuel, ce marebé de remplace ment, il n'en est pas moins certain que, au point de vue de l'armée turque, il a eu les plus heureux effets. G'est en pleine guerre et sur les champs de bataille qu'on l'a constaté. G'est une expérience que n'ont jamais pu faire les sepi vieux généraux qui, le 13 Juin, ont été supplier le Roi, b Bruxelles, d'obte nir ['abolition du remplacement. (La Palrie.) II est incontestable que le peuple anglais jouit d'une grande supériorité sur la plupart, si non sur tous les peuples, de l'Ëurope. A quoi tient cette supériorité M. Jules Lemaitre en a donné quel ques raisons dans le Figaro. Nous re- produisons ses courtes observations. Le régime scolaire francais forme surtout des fonctionnairesle régime scolaire anglais forme des hommes. Notre mode d'éducation réduit la natalité, par la nécessité oü est le père de familie de pourvoir tous ses enfants et d'amasser aulant de fortunes qu'il a de filles la siérililé sys- tématique laisse provisoirement beaucoup d argent dispomble, mais aussi ceséconomies se détournent du commerce et de l'industrie et se trausforment en instables et décrois- santos valeurs de Bourse au lieu que l'édu- cation anglo-saxonue prépare b la lutte pour la vie, pousse aux entreprises agricoles, commerciales, industrielles, et, par suite ne redoute pas l'abondance des enfants sans compter que le home anglais, ignorant de l'avariee sordide, confortable déjb même chez le paysan et l'ouvrier qu'il préserve du cabaret, ajoute b la dignité de l'individu et b sa valeur morale. A notre bas amour du fonctionnarisme et b notre tiédeur pour l'agriculture, l'industrie et le commerce, nous devons (l'absurdiié du suffrage universel aidant) une Chambre qui compte une centaine d'anciens fonctionnaires et prés de trois cents journalistes, avocats, avoués, notaires, médecins, dont on croira malaisément qu'ils soient tous la fl ur de leur profession au lieu que les agriculteurs, les industriels et les commerganls forment la trés grande majorité (550; de Ia Chambre des Communes. Enfn les Anglo-Saxons out le bonheur d'être presque totaleraent rétraciaires au so cialisme, duquel nous sommes menacés, et qui est la plus arriérée des organisations, la plus meurtrière de l'activité et de ia digni- té individuelles. Et c'esi pourquoi l'Anglo-Saxon est, ou se ra sous peu, le maitre du monde. G'est pour quoi l'Anglo-Saxon nous a supplantés dans l'Amérique du Nord, dans l inde, b File Mau rice, en Egypte. G'est pourquoi il domine l'Amérique par le Canada et les Etats-Unis l'Afrique, par l'Egypte et le Gap l'Asie par l'Inde et la Birmanie l'Océanie, par l'Au- stralie et la Nouvelle Zélande 1'E.urope et le monde entier par son commerce, par son industrie, et par sa politique. La Chronique, b propos du discours pro- noncé au Sénat par M. Keeseri, Vmidredi dernier, dévoile, avec sa franchise d'enfant terrible, les pensées de derrière la lête des doctrinaires. Giions Qu'est ce que ces immunités S'agit-il de soustraire a leurs devoirs de citoyens les jeunes Beiges qui se destinent b entrer dans l'un ou l'autre couvent Sans doute, les religieux de tout ordre, en dehors du elergé séculier, seraieat done, comme aujourd'bui, exemptés des lois de milioe. On se demande pour quelles raisons, et l'on reste ébahi. Les moines, les jésuites, les petits-frères obéissent b une vocation il serail injuste de contrarier la haute mission dont ils v ulent se charger. Voilb les arguments Ils sont simplement égoïstes. La religion, en la supposant néces saire, n'a pas besoin de ces auxiliaires. Le clergé séculier, payé par l'Etat, suffit atnple- mentbeetle tache. En réalité, la vocation religieuse est une fantaisie de laquelle la loi n'a pas d lenir compte. Les immunités ecclé siastiques n'ont pas plus de raison d'exister

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 1