CHRQNIQUE LOCALE
Funérailles
de iM. Breyne-Devos.
Strijd naar Lauweren.
Le concours
de Ia Pêche a la ligne.
Les travaux publics.
Beaux-arts,
LÉHÏOÜBLON.
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
Le Salon des Beaux-Arls
de Furnes.
Est-ce I'Élat qui a suscité des hommes comme
les chanoines Triest, de Haerne,Maes,De Decker
et tant d'autres dont le nom m'échappe, des
religieux comme les Frères Alexiens, des reli-
gieuses comme les Filles de la Gharité, qui ont
elevé ces magnitiques établissements auprès
desquels les établissements officiels n'étaient
rien? Heureux de se voir déchargé d'un service
auquel il ne pouvait suffire, appréciant a sa
juste valeur le concours spontane de tant de
dévouements, l'État a eu le bon sens de pousser
lui-méme les congrégations religieuses a multi
plier le nombre de leurs asiles et k les étendre.
Son devoir, considérablement amoindri dès
lors, s'est trouvé réduit k une mission de con
trole et de surveillance qu'il ne doit jamais abdi-
quer et, ce devoir,je suis heureux de proclamer
qu'il Ta rempli.
La loi de 1873 Ta armé des pouvoirs qui
avaient pu lui manquer auparavant. II a fait
plus: a cóté de ce devoir de controle, l'État a
pris aussi le röle de promoteur. II a créé deux
etablissements, Tun pour femmes, a Mons,
Tautre pour hommes, k Froidmont, d'abord,
ensuite k Tournai. Vouloir davantage, ce serail
s'exposer k compromettre le bien qui s'est ac
compli, se jeter dans des expériences dange-
reuses autant qu'inutiles et stériles.
Je n'ai jamais rencontré un asile religieux
qui ait refuse de se soumettre a une mesure de
controle, si sévère et si inquisitoriale qu'elle
put paraitre.
Les deux établissements modèles que l'État a
créés le mettent en mesure d'expérimenter
tous les progrès et de les imposer aux asiles
privés, de manière a réaliser partout toutes les
ameliorations que peut conseiller la science la
plus éclairée. Qu'il ajoute k son oeuvre un asile
pour les criminels atteints d'aliénation mentale,
èt il aura rempli sa tache.
Mais, au lieu de ce système si simple k la
fois et si complet, que nous propose-t-on La
charité chrétienne a réussi a relever les ruines
que la revolution avait amoncelées; elle a re-
construit a peine la maison détruite, et voila
qu'on prétend lui dire de nouveauCette mai
son est a nous, c'est k vous d'en sortir 1 II y a
cent ans que vous nous en avez chassés.
Nos pères ont été les témoins de vos excès et
devotreimpuissance. Croyez-vous done, qu'a-
lors qu'au prix d'héroïques efforts, l'édificeque
vous avez détruit a été relevé, augmenté et em-
belli, vous ayez le droit de demander que Ton
vous y introduise de nouveau en maitres sous
prétexte que vous êtes TEtat, le souverain dis-
pensateur de tous lesbiens.pour vouspermeltre
d'en faire encore une fois ce que vous en avez
fait a cette époque ?(Très bi en! trés bien! a
droite.
J'espère bien que M. le ministrenese laissera
pas aller a ces suggestions. II maintiendra les
droits de Taction individuelle et ne privera pas
les malheureux du concours de cette charité
chrétienne qui, plus que tous les règlements et
tous les fonctiormaires, a le secret de consoler
toutes les douleurs et de panser toutes les
plaies. II n'est point de sacrifices qu'elle ne soit
disposée k faire, Texpérience 1'a démontré, dès
I'instant oü une misère humaine peut y trouver
un soulagement. (Vive approbation k droite.
Lorateur reqoit les félicitations de
ses ami s.)
Les funérailles de M. Breyne-Devos
ont été célébrées Jeudi matin avec une
grande solennité et au milieu d'un
immense concours de monde.
Le conseil communal, escorté par 1c
corps des Pompiers et l'Harmonie
Communale, s'est rendu a la mortuaire,
rue Carton, a 9 heures 3/4.
Avantla levéedu corps, M. leBourg-
mestre a prononcé une allocution au
nom de l'administration communale.
Nous la reproduisons plus loin.
Les coins du poêle étaient tenus par
MM. le Bourgmestre Baron Surmont
de Volsberghe, Ernest Thibault de
Boesinghe, conseiller provincial, Eu-
gène Struye, représentant l'association
conservatrice et Donck-Tyberghein
pour le conseil de fabrique de leglise
St Nicolas.
L'oflrande a duré prés d'une demie
heure.
Toutes les classes de la société ont
tenu a rendre un dernier hommage
a Thomme de bien que la villed'Ypres
a perdu en la personne de M.Breyne-
Devos.
Discours de M. le Bourgmestre.
Messieurs,
Au nom de l'Administration communale,
je veux dire un dernier adieu et rendre un
suprème hommage k Thomme de bien, k
Texcellent citoyen que nous venons de
perdre.
De longs discours salueni parfois le3 restes
d'un homme plus ou moins coosidérable.
Breyne-Devos, ne les aurait pas voulus
il n'aurait même pas désiré cette pompe qui
entoure ses funérailles.
C'était un homme simple el droit, dévoué
k ses concitoyensun père de familie rnodèle,
se sacrifiant k ses nombreux enfants.
Nous avons eu le bonheur de le posséder,
pendant de longues années, comme homme
public, désigné par ses amis, presque malgré
lui. Humble et s'effaganl toujours, il ne re-
cherchait pas les honneurs et ne cédait, en
acceptant les mandats publics, que devant la
volonté des électeurs catholiquss qui accla-
maient son nom.
M. Breyne-Devos faisait peu parler de lui;
mais il était apprécié par tous, k cause de
son esprit pratique, de ses connaissances
spéciales, de son affabilité et de son dévoue-
ment k la chose publique.
Intelligence vive je l'ai eonnu de prés
il s'exprimait avec originalité et savait
donner k sa parole une tournure qui lui ob-
tenait, dans les assemblées poliiiques comme
dans nos réunions éleclorales, un véritable
succès.
M. Breyne-Devos devinl conseiller provin
cial en 1872 et fut constamment reélu jus-
qu'en 1888, époque k laquelle, k sa deman-
de, il fut déchargé de ce mandat. II fut pen
dant de longues années membre du conseil
de fabrique de Téglise St Jacques.
Toujours dévoué k son parti, il fut candi-
dat aux élections communales depuis 1878
Entré au conseilen 1891.avec la majorité ca-
tholique, il y représentait spécialerr enl les
intéréts agricoles, comme il les avait repré-
sentés au conseil provincial, avec une com-
pétence k laquelle l'opinion publique se plai-
sait k rendre hommage. Mais il ne négligeait
point les intérêis généraux, tant moraux que
matériels de ses commettants il se dévouait
k tout et k tous.
Nous rappelons volontiers k sa louange
que, dès son entrée k THótel de Ville, il Ta,
dans la séance d'mstallation même du con
seil, la proposition de revenir aux anciens
usages chréiiens si chers au coeur de la po
pulation yproise, tels que le silence du caril
lon le Vendredi saint, Tassistance du conseil
communal en corps au Te Deurn et aux pro
cessions de la Féte-Dieu et de Notre Dame
de Thuyne.
Ces propositions prenaient leur source
dans les sentiments si profondément reli
gieux du regretté défunt. Car Breyne-Devos
était chrétien dans toute Tacception du mot,
dans sa vie publique comme dans sa vie
privée, sans forfanterie, mais aussi sans
hésitation et sansfaiblesse. 11 savait faire des
sacrifices pour la cause sacrée de Dieu et de
son Eglise.
La vie de notre concitoyen sera un c xem-
ple et sa mort une consolation pour sa fa
milie et pour tous ses amis. 11 a supporté
avec courage et résignation les épreuves de
la vie, bénissant la Providence même sous
les coups qui venaient Tatteindre dans ses
affections les plus chères, pendant lessouf-
frances du mal qui Ta emporté
Espérons que le Dieu de miséricorde lui
aura donrié la récompense réservée k ceux
qui se consacrent k la cause de la vérité et
du bien; et joignons nous k sa familie éplo-
rée pour nous souvenir, dans nos prières,
de notre ami si cher et si dévoué
-
La société Strijd naar Lauweren orga
nise pour le ler Aoüt une exposition de ta
bleaux dans la salie des distributions de prix,
aux Halles, avec le concours de la ville.
Nous apprenons qu'un grand nombre d'ar-
tistes marquants prendront part k cette ex
position, entre sutres MM. Anthonis dell'
Acqua, Marcotte, Ubaghs, Mme Siffer de
Berlin.
L'exposition promet d'êlre intéressante.
Le concours se fera au Majoorgracht
et sera brillant, quoiqu'en dise le Progrès.
II attirera beaucoup d'étrangers et sera une
source de bénéfices pour les habitants du
quartier.
Le Progrès continue k prétendre que l'ad
ministration communale ne fait exéeuter
aucun des Iravaux publics promis.
Le confrère a toujours des yeux pour ne
pas voir et des oreilles.... oh
Entretemps les ouvriers travaillent, et c'est
Ik l'essentiel. Ceux qui parcourent les diffé
rents quartiers et rues de la ville peuvent
voir ce que le Progrès ne voit pas.
M. Henri Beirnaert, ancien élève de notre
académie, actuellement élève k Tacadémie
royale de Bruxelles, vient de remporter
plusieurs brillanls succès aux divers con
cours pour les prix
1° Premier prix au concours de composi
tion décorative (cours supérieur du soir, es-
quisses faites en loge). Médaille en argent,
diplome et prime de 100 francs.
2° Premier prix au concours de peinture
d'après de grands ensembles d'après nature.
(cours supérieur du jour).
3° Deuxième prix au concours de compo
sition artistique (cours supérieur du jour).
4° Premier accessit au concours de Bois et
marbres (cours supérieur du Dimanche).
Nos félicitations les plus cordiales au jeune
lauréat et k ses anciens professeurs
On nous écrit de Poperinghe que le hou-
blon se présente dans les meilleures condi
tions. 11 en est de même du reste, dans tout
notre arrondissement, de toutes les récoltes.
Puisse le prix du houblon, cette année,
être rémunérateur
Compte rendu de la séance
du 3 Juillet -/897
La séance s'ouvre a 5 heures, sous la
présidence de M. le Baron Surmont de Vols
berghe Bourgmestre. Trois conseillers sont
absents: M.Breyne-Devos qui est malade et
MM. Begerem et Iweins d'Eeckhoutte empê-
chés.
Le procés-verbal de Tavant dernière séan
ce n'a fait Tobjet d'aucune observaiion et est
approuvéjeelui de la séance du 21 Juin est
soumis k finspeclion des membres.
Caisse communale.
Les registres et eomptes ont été vérifiés
et trouvés en ordre. II y avait 21,965 fr. en
caisse.
Tram Ypres-Neuve-Eglise.
Mercredi 28 Juillet aura lieu Tadjudlcalion
pour Texploitation du tram.
Cornice agricole.
Le cornice agricole Ypres Kemmel de-
mande un subside de 1000 fr. pour la con
cours houblonnier. Renvoyé k la section
des finances.
Bureau de Bienfaisance.
Legs Capron.
Les administrateurs du Bureau de Bien
faisance ont décidé qu'il n'y a pas lieu de
donner suite aux réclamations de certains
membres de la familie de M. Capron, qui
demandent quune part de la succession leur
soit abandonnée.
Si le Bureau de Bienfaisance rfacceptait
pas, tout 1 héritage irait h M. Tempels lé^a-
taire universel, et la familie n'obtiendrait
rien.
Adopté k l'unanimité.
Herbages.
La location des herbages de Tétang de
Zillebeke et du Majoorgracht est approuvée
k l'unanimité.
Tram Ypres-Furnes.
L'autorisation est donnée k la société du
tram de prendre l'eau de la ville. Cette auto-
risation est révocable en tout temps.
M. le Président donne lecture d'un devis
pour le placement de la conduite d'eau ai,
quartier Hynderick.
C'est Ik un premier pas dans la voie qui
consiste k procurer de l'eau k la par-tie de
Textra-muros qui touche k la ville.
Pour le Kruisstraaton prendra la
conduite d'eau k la canalisation.
M. D'Huveltere insiste pour que l'eau soit
donnée également aux habitants de la porte
de Dixmude, d'autant plus que les tuyaux y
sont placés déjk. II n'y aura par conséquent
que peu de dépenses k faire.
L'orateur fait Ia même demanda pour les
maisons Ghekiere et pour les habitants du
Kalfvaart
M.De Caestecker se joint k M.D'Huveltere
pour demander de l'eau.
M. le Président. Je n'ai pas de rensei-
gnements suffisants pour le moment; mais
je promets de vous donner satisfaction k la
prochaine séance.
M. D'Huveltere demaude encore que la
ville acbète un tombereau pour asperger la
Grand'Plaee pendant iesjournées chaudes
de Tété le Samedi dans l'après dinée surtout,
jour de marché. Une poussière épaisse vous
aveugle quand on balaie la place et pourrait
occasionner des accidents ces jours Ik, du
moment qu'il y a un pen de vent.
M. Colaert. Appuie.
M. le Président. Je tkcherai de vous
donner satisfaction, mais je dois vous faire
observer qu'un tombereau pareil coüte beau
coup d'argent. II serail peut-être préférable
tt moins coüteux de faire cette opération k
l'aide d'une lance.
Interpellation.
Au moment oü M. le Président déclare la
séance publique levée, M. Bouquet demande
k interpeller.
M. le Président fait observer k Thonorable
conseiller qu'il ne se conforme pas au
règlement qui adjoint aux membres du
conseil de prévenir le collége quand ils
désirent interpeller.
M. Bouquet. Je n'en aurai que pour
quelques minutes.
M. le Piésident. Soit.
M. Bouquet.II y a déjk quelques temps
que les habitants de la rue des bouchers ré-
clament le placement d'un W. C. prés de la
rue du passage. II s'y passé des faits seanda-
ieux qui sont un danger pour la moralité pu
blique.
Un membre. Placez un agent de ville.
(rires).
M. le Président. Nous examirierons Ia
question.
M. Vanderghote demande pour quel motif
le programme des fêtes communales n'a pas
encore été mis k Tordre du jour.
M. le Président. J ai recu seulement
bier ia réponse que je vous ai cummuniquée
avaut la séance.Nous nous réunirons Samedi
k Teffet d'arrêier le programme.
La séance publique est levée k 5 heures
40 minutes.
Lundi 5 Juillet dernier k 11 heures du
matin, a eu lieu l'ouverture de l'exposition
des Beaux-Arts k Furnes.
A première vue, uneentreprise de cegenre
dans une localité aussi peu importants, sem-
ble chose,si pas irréalisable, tout au moins
trés osée.
Mais, les organisateurs du salon n'ont pas
reculé devant des considérations d'ordre
secondaire. Ayant foi dans le succès de leur
oeuvre et dans le sens artistique de la popu
lation furnoise, ils sont allés vaillamment da
lavant, tt franchement, ils n'ont pas été
dépus dans leur espoir. L'exposition des
Beaux-Arts de Furnes est un succès complet,
tant pour ceux qui en ont pris l'initiative que
pour les artistes exposants.
Lundi dernier, la superbe Salie du Pavil
ion des Officiers oü a lieu l'exposition, pré-
sentait 1 aspect le plus animé et le plus riant.
Nos meilleures families s'élaient rendues
avec empressement k Tinvitation du comité.
I! convient de direque ce comité apourprési-
dent d'honneurM. de Haene, bourgmestre
de Furnes, pour président effectif M. Raphael
de Spot, sénateur, et pour secrétaire M. le
docteur Verraes, qui est la cheville ouvrière
et Ie promoteur de cette remarquable fete
artistique.
T*