Les lignes vicinales. Les lignes vicinales peuvent-elles être exploitées par des sociétés inter communales Cette question a été posée a propos de la concession de l'exploilation de la ligne Ypres-Neuve-Eglise. II est incontestable que la question est douteuse et quelle mérite d'être sérieusement examinee. Dans la discussion du budget des chemins de fer, a la chambre des re- présenlants, M. Liebaert, depute de Courtrai, vient de soutenir l'affirma- tive. Mais il résulte de cette discussion qu'il faudra une loi pour la decider. Voici cette discussion d'après le compte-rendu analytique. M. Liebaert. Le réseau de nos chemins de fer vicinaux se développe avec un grand rapiditéd'après le dernier rapport de la Société Nationale, le nombre des lignes est de 81, comprenant 1,681 kilomètres et le nombre des kilomètres parcourus s'élève au chiffre fantastique de 6.500.000 La chambre, quand elle vota la loi orga- nique des chemins de fer vicinaux, ne vou- lut pas de ia concentration de ('exploitation elle adopte le système de l'exploitation par groupes locaux, qui se plie beaucoup mieux k tous les besoins. Des communes ont pensé qu'elles pouvaient s'associer comme des particuliers pour for mer ces groupes, et c'est ainsi que s'est fon- dée la société intercommunale pour l'exploi lation d'une ligne de Thielt k Hooglede. Elle se compose desreprésentants des communes intéressées, munis d'une procuration en due forme. La Société Nationale a, dans un de ses rapports, rendu hommage k cette organisa tion. Sept sociétés se sont fondées sur le modèle de celle-cisix ont la forme anonyme, une seule la forme collective. La province est in- tervenue dans la composition de la dernière. Or, ces sociétés se trouvent aujourd'hui me- nacées on conteste leur existence légale. On les déclare illégales et on les englobe dans l'anathème qu'on a jeté aux sociétés in tercommunales, qu'on a frappé d'une con- damnation formelle,condamnation purement administrative, bien entendu, car aucune sentence judiciaire n'a misendoutela vali- I dité de ces sociétés. M. Fris.On a émis un doute trés sé- rieux sur la légalité de leur existence, voilk j tout. M. Liebaert. En tout cas, il n'y a au- i cune décision judiciaire et l'assimilation faite avec les sociétés intercommunales exi- I stantes ne tient pas. Quels sont les arguments invoqués On dit d'abord que les communes n'ont que le pouvoir que leur attribue la loi, et que la loi ae leur donne pas celui de former des socié- j tés pour l'exploitation de chemins de fer; on i ajoute que la compétence de la commune est i strictement limitée k son territoire. C'est Ik un principe bien absolu. Or, les principes absolus sont souvent dangereux, surtout quand il s'agit de droit administratis ce droit que nous voyons se former sous nos i yeuxaufureta mesure des circonslances. L'administration, comme la politique, c'est le possible. M. Fris. II y a,en ce cas-ci, de grandes responsabilités en jeu j M. Liebaert. A ceux qui invoquent la rigueur des textes.je demanderai quel article de loi autorise nos communes k faire le commerce, k installer des usines de piuduits chimiques, des distributions d'eau, k exploi ter des plages de bains, des casinos, des kursaals, k fonder des entreprises pour l'ex- 1 ploilation d'un port de mer, toutes actions absolument correctes et qui n'ont jamais été contestées. C'est que le commune est une personne civile, qui a le droit de faire lout ce qui ne lui est pas inierdit par un texte. Et k ceux qui disent que la compétence des communes s'arrête k leur territoire, comment explique-t-on quelle puissent ad- mioistrer des bois et des forêts situés sur le territoire d'autres communes. M. Woeste. Ce sont des propriétés pri- vées. M. Liebaert. Et quel est le texte de loi qui autorise une commune k possédcr sur le territoire d'une autre commune un terrain d'inhumation, si elle exerce seule le droit de police M. Woeste. Cela est déduit de la loi. M. Liebaert. Mais c'est une déduction qui ne repose sur aucun texte. Et quand même tous les actes que je viens de rappeler seraient illégaux, l'illégalilé ne pourrait s'ap- pliquer k l'exploitation des vicinaux qui, par essence même, doit nécessairement s'étendre k plusieurs communes. Les communes fournissent,comme action- naires, une partie du capital. Elles ont done le droit et le devoir de suivre l'entreprise,et, dès lors, elles doivent avoir le droit de s'y intéresser de plus prés, c'est-k-dire d'exploi- ter elles-rnêmes. M. Ftis. D'après la loi, c'est la Société Nationale qui doit exploiter, sauf remise psr elle de l'exploitation et, en ce cas, doit in- tervenir l'autorisation gouvernementale. M. Liebaert. Je ne connais pas ce texte, mais je connais la loi de 1885, qui autorise les communes k exploit >r elles-rnêmes. Les statuts de la Société Nationale des vicinaux, qui font corps avec la loi et ont force de la loi, autorisent la société k cesser l'exploita tion d'une ligne qui, pendant trois ans, n'aurait donné aucun bénéflee. Eh bien, dans ce cas, l'exploitation doit être abandonnée, dit l'article 37, le groupe local peut conti- nuer l'exploitation. M. Fris. Pour le compte des commu nes et pas pour elles. M. Liebaert. Pour le compte des com munes. J'estime done que les sociétés intercom munales peuveat continuer en paix leur ex ploitation. Mais le rapport de Ia Société Nationale pour 1896 annonce qu'elle a contracté avec une société intercommunale pour la ligne d'Ypres k Neuve-Ëglise (frontière). Or, voi- lk que, k la suite du doute jeté sur la validité des sociétés intercommunales, celie dont je parieest écarlée de l'adjudicatiorr de la li gne nouvelle. Eh bien, je demande que la Société Nationale et M. le ministre des che mins de fer se mettent d'accord pour retar- der l'adjudication, en laissant k la société intercommunale nouvelle le droit d'y pren dre part. Je demande aussi que le gouvernement, pour écarter tout doute sur la légalité des sociétés dont il s'agit, veuille présenter un projet de loi sur les sociétés intercommuna les pour l'exploitation des chemins de fer vicinaux comme il en a fait voter un sur les sociétés intercommunales pour l'liospitali- sation. M. Fris. Voilk la vraie solution, encore faudra-t-il voir si elle est la bonne. M. Liebaert. Je ne doute pas que la Chambre voteraitce projet k l'unanimité. M. Fris. Je n'ai jamais été hostile aux sociétés intercommunales la question qui nous occupe est une question de fait k exa miner pour chaque cas particulier. Mais les administrateurs de la Société Nationale se raient personnellement responsables et vous j comprendrez que la question de la légalité de l'existence des sociétés intercommunales ayant été posée, ils ont dii prendie des pré cautions. M. Liebaert. Je demande done que les communes puissent faire leurs affaires olies - mêmes: elles doivent pouvoir exercer une prérogative dont elles sont jalouses. A propos de la discussion du budget da l'agriculture, des travaux publics et des beaux-arts, M. le Baron Surmont de Vols- berghe a traité plusieurs objets intéressants, notamment la question des poids et mesu- res, celle des cornices agricoles, celle d 3 Fachèvement du canal de la Lys k l'Yperlée, et enfin celle de la restauration de nos mo numents. Nous reproduisotis son discours d'après les annales parlementaires. M. le baron Surmont de Volsberghe. Mes sieurs, vous me permettrez d'émettre quelques considérationsauxquellesj'attache une certaine importance. La première a rapport k Ia loi sur les poids et mesures. J'en ai déja parlé lors de la discussion du budget du travail et de ['industrie. Je me permets d'iusister sur ce que j'ai dit alors. Les mesures prises jusqu'ici pour modifier les er- rements anciens, dont on se plaint k juste titre, sont absolument insuffisantes j'espère que le gouvernement songera k en prendre de nou- velles qui feront droit k de justes réclamations. Mais je dois insister sur un point spécial. Si les agents du gouvernement prennent grand soin de contröler les mesures, les poids, les ba lances et les bascules des particuliers, ils ne s'inquiêtent absolument pas des bascules qui se trouvent dans nos gares il a été constaté a plus d'une reprise que ces instruments laissent énormementk désirer ils manquent souvent totalement de précision. Je demande que le gouvernement les fasse surveiller d'aussi prés qu'il le fait pour les ba lances des particuliers. Ges bascules des gares servent fréquemment pour des intéréts privés si ces instruments manquent de précision ce sont ces intéréts qui en souffrent. J'insiste sur ce point et j'espère que M. le mi nistre des travaux publics voudra en faire !e sujet d'un petit rapport a son collègue du travail et de l'industrie. On a beaucoup parlé k la Chambre des movens d encourager l'agriculture, de mesures favo- rables k l'industrie agricole. Je ne répéterai pas ce qui a été dit et bien dit, je m'occuperai de quelques-unes d'entre elles en me permettant d'insister sur certains points. L'honorable M. Lammens a fait, tantöt, une remarque trés juste au sujet de la location pu- blique de terres appartenant a des administra tions publiques, telles qu'hospices, bureaux de bienfaisance, communes, etc. Des abus consi- dérables peuvent se produire, et se produisent dans ces opérations. Le régime légal qui existè augmente largement ces inconvénients. J'ai constaté qu'une administration hospita- lière, que je connais assez bien, puisqu'il s'agit de celle d Ypres, avait été obligée de Jouer des terres k des prix absolument déraisonnabies. Ce fait étaitle résultat d'animosités entre voi- sins... M. Lammens. C'est trés vrai M. le baron Surmont de Volsberghe. de jalousies entre diverses personnes ou bieii"en core de gens qui ne cherchaient qu'k utiliser momentanément leurs petits eapitaux et qui aprèsunanou deux, saisissaient la première occasion pour se débarrasser plus ou moins honnetementde leur bail. D'autres, la partie prenante, n'ayantqu'un but de spéculation d<>- mandait a rompre le contrat, lecoup fait 'li en résulte qu aprèsquelquetemps,l'administration hospitaliere doit demanderk la deputation per manente de consenlir k une réduction de bail celui-cietant trop élevé oila des considérations assez sérieuses nour qu on les examine avec soin et qu'on cherche k arriver k mitiger la régie existant aujourd'hui Cette régie veut que, en thèse absolue, ce soit le dernier enchensseur qui soit le locaiai^ C'est la un système absolument inadSbfê et j approuve fort les administrations publiques qui, tournant les dispositions delaio fonun accord préalable avec les anciens loca'nir Jï leur adjugent les terres sans adme t® e efmême exposé a les abandonner°au bout'd'u,nffirmede tmrres "ouées^l'a été^SM? Eh°l cela n'est pas juste! P pcrte L1> ^en, 11 faut done qu'on sorte de cetio «n,u solument criticable. J tuationab- Un mot des cornices agricoles. On en a beau modifie complètement leur action L qui leur enlève en même temps tout.- qui To». smi[, d'après cc p,„g, S&STSSi les mains du pouvoir central. je ne vèux nas critiquer, a ce sujet, l'honorable ministro af 1 agriculture, le projet ayant, je pense, dispart. Je dois reconnaitre qu il a pris beaucoup de j bonnes mesures, mais j'estime qu'il s'est trom- pó en cherchant k limiter Faction des cornices agricoles et a enlever a ces colléges toute initia tive. 11 faut laisser a ceux-ci la plus grande liberté possible, lis ont a satisfaire des besoins locaux: ils peuvent le mieux les apprécier paree qu'ils sont les meilleurs juges de ces besoins et qu'ils sont sur place pour les apprécier. C'est sur ce principe que l'institution devrait être basée. Faut-il admettre dans les cornices agricoles non seulement des agriculteurs, mais même des ouvriers agricoles? La question est trés contestable et je pense que Ia solution affirma tive n'aboutirait a aucun bon résultat. Les cornices agricoles ne doivent pas être des conseils de prud'hommes, comme on a cherché a te faire croire. Les conseils de prud'hommes sont peu nécessaires dans les campagnes. II n'en est pas en agriculture comme en indus trie Je le dis, paree que l'esprit de familie règno plus a la campagne; les relations entre fermiers et ouvriers sont plusconstantes et plusintimes. Dès lors,4es conseils de prud'hommes ont moins de raison d'être. Si des difficultés venaient k naitre, les juges de paix sont tout indiqués pour examiner et résoudreles différends. II faut qu'un cornice agricole constitue un collége compose de gens les plus instruits et les plus intéressés dans les questions qu'ils ont k résoudre. II doit done être compose, en premier lieu, de fermiers, de grands fermiers surtout, et de propriétaires, paree que les intéréts des fer miers et ceux des propriétaires se confoudent. On ne peut opposer ces intéréts les unsaux autres, car les intéréts des uns sont les mêmes que ceux des autres en lésant les uns, on cause préjudice aux autres Les cornices doivent être établis par regions ayant des cultures spéciales. La region qui cul- tive le tabac ne pourrait être associée a Ia ré- gion qui cultive le houblon. Un cornice agricole vaut, en général, ce que vautson président. S'il y a a Ia tètc du cornice un homme ou quelques hommes d'initiative, de volonlé, qui ont le temps de s'en occuper, il est certain que ce cornice fera réaliser k l'agri culture de tres grands progrès. Par contre, si ce cornice devient une rouage politique ou s'il s'occupe de questions de détail qui ne sont pas de son ressort, il entrera dans une fausse voie et les résultats qu'il pourra produire ne seront guère appréciables. II faut aussi qu'il compte beaucoup de membres et que, par conséquent, le prix de la cotisation annuelle soit trés bas. Les cornices agricoles doivent être reorgani ses, c'est incontestable: les circonstances pré- sentes sont différentes de celles de l'époque ou ces institutions ont été établies. J'espère que l'honorable ministre les réorga- nisera de telle manière que les ietérêts de l'agri culture soient défendus et administrés comme ils doivent l'être. ,/e ni.n,s.'s^ l3?® davantage sur cette question elle a été traiteé a la Chambre d'une manière presque compléte. Les cornices agricoles organisent des con cours locaux dans leur circonscription. Depuis quelques années, on semble avoir re nonce k ce genre de concours ou, du moins, Ie ,'e plus difficile. On a organisé, sur un trés gianu pied, des concours nationaux et des con cours pro vinciaux. Je ne suis pas du tout op pose a ces dermers concours; je déplore seule- ^?,Lque ,?es Spands concours nécessitent nnzmaii» arSent et qu'ils portent toujours cole: aUX ffe s «scours des cornices agri- O:, je considère comme une chose fort utile iWahii>i1H?UrV'eg'onjlux et J'e youdrais les voir inii ;,in mS condltions trés sévères. Jesi- naHftnaiv i i point que voici. Les concours S tous.les grands concours engéné- •a i?mSïli 'e® anim,aux fiui y sont admis. Que ■i esans !e Pays ou qu'il soit vendu i nrlconfa ne 's en 'Hffuièle pas Celui qui L encaisse la prime. Dès lors, il q rien -?u,Peu chose des avantages in m obtenirau point de vue agricole cm ins a? b.ien organisé. Les petits con- sós h ,'no raire' sont généralement organi- réffinn autres conditions, du moins dans Ia region quej'habite. nno'L'r!P°!'^- Presque toujours comme clause vra o Propnelaire de I'animal prime ne rece- •m'pó-J1™0 q-u aPrös plusieurs mois, même "uri vlu6 a,nnce' 'orsque Ia vache.par exemple, Hrnnl a s arrondissement ou dans les fJ iii,-£U> corai?e- De cette facon, le produit fin pÜ,; P1'1,1116 reste dans la circonscription póoi f 6 agriculture en retire un avantage po cA,jf!iC011' 'ane' s' I'animal primé est vendu, l'ióp.i- a ^"^rs qui bénificienl de l'amé- hio o m11,- etal' Je P1'0'8 fioe cela est regretta- clqu ,1 faut envenirk larèglequej'indique. pn'!,pSp^rc doPC(lue le système des grands con- ne oou.Duuera pas k fonctionner dans les memes conditions qu'aujourd'hui.au détriment s petits concours. Le gouvernement voudra sans doute avou' égard a ces considerations et suosidier largement les cornices agricoles, de an,ere que ces colléges puissent organiser col('s°nCOUrS 'nc"sPensab'es k nos regions agri- cet é<uu'd'a're Une au're obsei'vation encore k -'StiSvr»— ff

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2