AVIS.
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Mercredi 28 Juillet 1897.
10 centimes ie N°.
32e Année. N0 3266.
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Les événements d'Orient.
La loi sur les associations
en Prusse.
La réforme de Ia Garde
civique.
Le Progrès et Ia ligne
Ypres-Furnes.
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Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Los articles et communications doivent être adrosses franc do port a l'adresse ci-dessus.
Un banquet aura lieu, aux Halles,
Dimanche 8 Aout 1897, a 2 1/2 h. de
relevée, a l occasion de la yisite offi-
ciellede MM. les Ministres de la Justice
et de l'Agriculture et des Travaux
publics.
Une listede souscription est déposée
a l'Hötel de villc d'Ypres.
Le prix est fixé a 6 francs, vin non
compris.
La lisle sera close le Samedi, 31
Juillet, a 4 heures de relevée.
Les nouvelles d'Orient sont plus satisfai-
santes depuis quelques jours. Le Sultan, en
présence d'une attitude plus énergique et
presque comminatoire des six ambassadeurs,
a fini par renoncer k l'annexion de tout ou
parlie de la Thessalie. La lache de l'Europe
a été laborieuse la Porte revenait ch que
jour sur sa décision de la veille, essayait
d'ergoter sur les paroles échangées, défen-
dait pied a piel ses prétetitions sur la vallée
du Périée. La finesse et l'astuce ottomanes
que Ton a tant de fois éprouvées, en 1880
surtout, vierment de tnontrer qu'elles con-
stituaient toujours une des ressources inta-
rissables d'Abdul Hamid. L'esseniiel est que
le premier point du futur traité de paix,
l'évaeuation de la Thessalie, soit détirmive-
ment arrêté, et il est permis d'espérer que
les Ministres du commandeur des croyanls
reconnaiiront cette fois la parole donnée.
II ne taudrait point cependant se bercer
d'illusions, s'imaginer qua d'ores et déjk
toutes les questions litigieuses sont réglées
Constantinople. D'abord, ie rétablissement
de rapporis riouveaux entre la Grèce et la
Turquie nest qu'uo des objets que se pro
pose ia diplomatie européenne. Elle a un
bien plus vaste problème k résoudre, celui
de la réforme générale de l'Empire ottoman,
que les massacres d'Arménie avaient dressé
devant elle et qu'elle tachait de liquider k la
veille de la déclaration de guerre les chan-
gements d'ambassadeurs déjk accomplis ou
annoncés par les grandes puissances sur le
Bosphore ne faciliteront pas leur besogne
elles ont eu tort de donner cette satisfaction
morale au Sultan.
Mais, dès aujourd'hui, et avant de se vouer
la réorganisation intégrale des provinces
d'Abdul-Harnid, les Etats d'Occident devront
soecupor de la condition de la Crète. Les
projets qui réglementent l'autonomie de
cette lie n'ont pas encore été examinés dans
leurs détails le choix d'un gouverneur n'a
pas encore été arrêté, et le refus de M. Numa
Droz, qu'on attribue maintenant aux résis-
tances de la porte, apparaït, cerles, comme
un symptöne facheux.
De plus, en envoyant Djevad-pacha k La
Canée, avec toutes les prérogatives du pou-
voir, et contre l'avis des Chancelleries, la
Porte renie tous les engagements qu'elle
avait pris et rétablit laplénitude de son auto
rité despotique sur cette dépendance. Les
consuls européens ont agi résoluroent, mais
sagemerit, en réfusant de reconnaitre le
nouveau haut fonctionnaire ottoman. Mais il
y aura,et il y a lit dès k présentune
nouvelle source de conflits que la Turquie
exploitera jusqu'au bout pour trainer les né-
gociations.
Bret, la situation, pour s'être améliorée,
est encore loin d'être tranchée, et ce n'est
qu k force de fermeté que l'Europe obtiendra
satisfaction.
La réaclioa a subi, Samedi, au Landtag de
Prusse, un déeisif échec.
Le ministre de l'intérieur, M. von der
Recke,avait espéré jusqu'uu dernier moment
faire passer son projet de loi contre la liberlé
d'association etderéunion. II s'agissait, on
se le rappelle, de laisser k l'arbitraire des
autorités policièfes l'appréciation du carac-
tère plus ou moins subversif des associations
et des reunions politiques et, subsidiaire-
ment, d'interdire toute participation des
ferames et des mineurs aux associations et
réunions politiques.
La Chambre des députés supprima le pre
mier article du projet et n'en laissa subsister
que l'interdiction relative aux mineurs et aux
femmes. Mais la Chambre des Seigneurs
avait rétabli la disposition première en l'ag-
gravant encore, et c'est dans ces conditions
que le projet revenait hier devant la Chambre
des députés. II a été définitivement repoussé
en dépit des efforts inouis de la réaction et
du gouvernement pour détacher de Imposi
tion quelques libéraux modérés. ün déplace-
ment de quelques voix eüt suffi pour assurer
le succès de la loi.
Mais c est en vain que le baron de Stümm
et les associations d'industriels de la Ruhr et
de la Moselle, appelés k la rescousse, ont
tout mis en oeuvre pour influencer les natio-
naux. Sauf un seul membre du groupe, qui
a passé k lennemi et qui a pour ce fait élé
exclu du parti, ils ont voté tous avec ensem
ble contre. Les catholiques du centre n'ont
pas davantage corisenti ii se déjuger et,
comme dans la première déiibération, ils ont
de nouveau voté contre le projet, et l'appoint
de quelques voix progressistes a suffi pour
k tons les bureaux de poste du royaume.
Les annonces coütent 15 centimesla Iigne. Les réclames dans le corps du journal coütent
30 ceatimeg la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numé'ros supplé-
imentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
1 Pour les annonces de France et deBelgique excepté les 2 Flandres) s'adresser a 1 'Agence
Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 ot a Paris, 8, Place de la Bourse.
parfaire la majorité de 209 voix qui a défini
tivement eondamné la tentative rétrograde
du ministre de l'intérieur.
Ce vote a été accueilli k Berlin et dans
toule l'AHemagne par des démonstralions
qui ne peuvent laisser aucun doute dans
l'esprit des gouvernants sur la profonde
impopularité de la loi de M. von der Recke.
Une foule énorme s'était. massée devant le
palais du Landtag et a fait une ovation en
thousiaste aux députés.
La session de la Diète de Prusse a été
déclarée close aussitöt après ce vote, qui
est un gros insuccès pour le ministère prus-
sien et mêrae pour le chancelier de l'Empire,
prince de Hoheniohe, lequel avait eu la fai-
blesse de consentir k la présentation de cette
loi. Quant k l'auteur de celle-ci, M. von der
Recke, il est, on le sait, eondamné depuis
longtemps.
En toute impartialité, il faut reconnaitre
que le vote, émis Samedi dernier sur les
premiers articles du projet réorganisant la
garde civique, est de nature k calmer beau-
coup d'appréhensions.
On redoutait avec raison l'article 3 du
projet conférant au Roi, c'est-k-dire au pou-
voir exécutif, la mission de déterminer les
villes et les communes oü la garde-civique
serait appelée au service actif. Etant donrié
que l'article 1" charge la garde-civique,
non-seulemerit de veiller au maintien de
l'ordre, mais aussi de coopérer k la défense
du territoire, il y avait lieu de craindre
qu'un gouvernement futur, sansconsulter les
Chambres, ne décrétat le service actif pour
toutes les communes. Cette perspective
nous l'avons déjk dit devait valoir k la
loi nouvelle une impopularité bien explica
ble, dans toutes les régions du pays oü la
garde n'existe actuellement que sur le papier.
La Chambre, k une trés grande majorité,
70 voix contre 10 et 16 abstentions,a adopté
un amendement de M. Hoyois coni;u comme
suit
La garde-civique se divise en garde
active et en garde non active.
Elle est active, k moins d'une disposi
tion contraire du gouvernement, dans les
cotBmunes ayant une population agglömérée
de plus de 10,000 ames et dans les villes
fortifiées ou dominéés par une forteresse.
Elle est non active dans les autres
communes, k moirs que le maintien de l'or
dre local exige qu'elle y soit appelée k l'acti-
vité. Dans ce cas, elle ne pourra l'être qu'en
vertu d'un arrêté royal motivé, la députatiou
permanente entendue.
L'honorable rapporteur du projet a com-
battu le dernier paragraphe de eet amende
ment, qu'ü voulait remplacer par ce texte-ci:
Dans les autres communes elle ne peut
être appelée k i activité qu'en vertu d'un
arrêté royal motivé, Ia députation permanente
entendue.
On voit que, d'après ce dernier texte, le
gouvernement ne devrait pas s'appuyer sur
la nécessité de maintenir l'ordre local. La
Chambre a bien tait de ne pas s'y rallier.
Parmi les abstenants, se rencontrent tous
les membres du Cabinet. Ceux-ci, pour mo-
tiver leur abstention, ont déclaré que la
divergence de vues porte sur la forme plutót
que sur le fond, et qu'on tachera de trouver,
en vue du second vote, un texte disant avec
précision ce que l'article doit exprimer. M.
Schollaert a exposé, au surplus, un instant
avant le vote, qu'il ne s'agit nullement d'or-
ganiser la garde civique dans les communes
rurales proprement dues, mais qu'il irapor-
tait de fournir au gouvernement les moyens
d'appeler la garde k l'activité, dans certaines
agglomérations de petites communes, oü
l'ordre pourrait être compromis k un mo
ment donné. Sans nul doute, la droite et le
ministère parviendront k se mettre d'accord
sur ce point, d'ici au second vote.
Le Progrès desire terminer la polé-
mique qtnl a soulevée au sujet de la
responsabilité qui pèse sur M.lcBourg-
mestre d'Ypres, qui, aux dires du
confrère, aurait permis a une société
étrangère d'exploiter la ligne Ypres-
Furnes.
Le Progrès, après avoir reproché ce
fait a M. le Baron Surmont de Vols-
berghe qui n'y est pour rien, puisque
c est 1 ancienue administration libérale
qui en est responsable, fait un titre de
gloire a celle-ci d avoir obteuu la con
cession en faveur de la compagnie
Dupont.
Que le Progrès exalte ses amis, c'est
tout naturel; mais ce qui ne best pas,
et ce qu'on pourrait appeler a juste
titre une coquinerie politique, c'est
que lejournal doctrinaire trouve mau-
vais un acte que, par ignorance ou
oubii, il a altribué au Bourgmestre
actuel, et qu'il approuve ce même
acte lorsqu'il apprend, par nous,que
c'est l'administration libérale qui Fa
posé
Le moyen, s'il vous plait, de polé-
miquer avec un confrère de cette force
et d une pareiile bonne foi
'y I .--■•• H/i