Nécrologie.
Funérailles
de M. le Doyen Boone.
Les insulteurs de l'Évêque.
Grande Fanfare.
Nous avons le vif regret d'avoir k
annoncer la mort de l'un de nos amis
les plus dévoués.
Dimanche soir est décédé en cette
ville, l'ftge de 72 ans, k la suite
d'une pénible maladie, M. Alois
Struye-Broers, frère de notre hono
rable Sénateur Provincial.
La mort de eet homme de bien est
une perte immense pour les ceuvres
sociales et charitables de notre ville,
auxquelles il prit de tous temps une
si grande part. M. Alois Struye était
un chrétien profondément religieux
et fervent. II avait Ie coeur bon, large
et généreuxle caractère franc,
communicatif, agréable etconciliant.
II a vécu entouré de l'estime et de
la considëration générales.
Nulle ambition politique ne le
tenta jamais; mais fidéle aux princi
pes qu'il avait puisés au sein de sa
familie, il fut k Ypres l'un de ces
hommes indépendants qui les pre
miers se redressèrent contre les em-
piétements et la politique exclusive
du parti libéral k l'apogée de son
omnipotence, et posèrent leur
condidature au Conseil provincial,
apanage incontesté jusqu'alors du
libéralisme. Le réveil et la reconsti-
tution du parti catholique en notre
ville, date de l'époque oil M. Alois
Struye et ses collègues en candida
ture, forcèrent les portes et fran-
chirent le seuil du Conseil de la
Province. Plus tard, et du moment
oil la situation du parti catholique
fut devenu prépondérante, M. Struye
renon^a de grand coeur k un mandat
que son déyouement seul lui avait
fait accepter.
Sa modestie fut toujours la même.
Sa Sainteté Pie IX le créa chevalier
de l'Ordre de St-Grégoire-le-Grand,
et nous savons qu'il eut voulu décli-
ner un honneur donl il était bien
digne.
M. Alois Struye laisse parmi tous
ses concitoyens, quelles que soient
d'ailleurs les opinions qui les divisent,
une mémoire honorée et les meil-
leurs souvenirs.
Nous nous faisons un devoir de
rendre un dernier hommage k sa
mémoire et d'adresser k son hono
rable familie l'expression respec-
tueuse de nos sentiments de juste
condoléance.
Les funérailles auront lieu Jeudi,
k 10 1/2 h., en l'église St Jacques.
Les funérailles de M. le Doyen Boone ont
été célébrées ce matin k 10 beures et demie
avec toute la pompe des grandes cérémonies
funèbres.
Dés dix heures, une foule immense se
rendit au doyenné oü reposait la dépouille
mortelle du vénéré pasteur. Elley fut repue
par MM. Cyrille Boone et Henri Delva,
frère et beau frère du défunt, entouré des
autres membres de la familie, k laquelle
s'était joint Mgr Meirschaert, Evêque de
Sidyma, un ami de jeunesse du regretté
Doyen.
La levée du corps se fit par M.le Chanoine
Houthave, vicaire-général, remplacant Mgr
l'Évêque de Bruges, empêché. Avant le dé-
part du cortège, Monsieur Meersseman,
président du Conseil de Fabrique de l'église
St-Martin, prononga en termes émus et élo
quents, une allocution qui produisit une pro-
fonde impression sur les assistants déjk si
vivement impressionnés par la mort soudaine
de M. le Doyen. Puis le cortège se mit en
marche conduit par M. Cyrille Boone, ayant
k sa droite Mgr Meirschaert, et par les
autres membresdola familie.
MM. le Baron Surraont de Volsberghe,
sénateur et Bourgmestre, Colaert représen
tant et échenn, Biebuyck président du
Tribunal, de Thibault de Boesinghe conseil-
ler provincial, Meersseman président du
Conseil de Fabrique et l'abbé Coevoet, curé
de Langhemarck, tenaient les coins du poêle.
Les curés du Doyenné, en surplis faisaient
la haye.
lmmédiatement aprês la familie, suivaient
le Tribunal de première Instance, au com
plet, les Juges de Paix, le Conseil Communal,
dont M. Cyrille Boone fait partie, le Major
.et les officiers de la garde-civique, plusieurs
officiers de l'armée, la plupart des Chanoines
et Doyeris du Diocèse, une foule de prêlres
et de religieux, des notables de l'arrondisse-
ment, de la province et même de l'étranger.
Nous avons spécialement remarqué M.
Declercq représentant de Bruges et plusieurs
prêtres francais, parmi lesquels M. l'abbé
Lemire, député du Nord.
Sur le parcours du cortège funèbre une
foule deparoissien et d'habitants de la ville,
ouvriers et pauvres, visibleraent émus,
rendaient en silence un suprème hommage
au regretté Curé-Doyen.
A l'église, qui était littéralement comble,
M. le vicaire-général Houthave, assisté par
MM. les curés de S' Pièrre et de S' Nicolas,
officiait. L'offrande a duré prés de trois
quarts d'heure.
Après la messe de Requiem, M. Houthave
est monté en chaire et a prononcé l'éloge
funèbre du défunt. Retrapant ia carrière de
M. le Doyen Boone, il nous l'a dépeint,
jeune, adolescent, prêlre, professeur, pasteur,
tel qu'il l'a connu lui-même, un homme de
science, un modèle de vertus, jouissant de
l'estime et de l'afïection de ses maitres et de
la confiance de son Évêque,qui l'avait appeié,
k quarante deux ans, k succéder k M.Boone,
son onele, qui avait été son guide et son
conseiller.
Nous regrettons de ne pouvoir reproduire
l'éloquente allocution de M. le vicaire-géné
ral, qui a provoqué k chaque instant les
larmes de son auditoire, surtout lorsqu'il
nous a narré les circonstanees de la mort
du regretté défunt, succombant k Passchen-
daele, après un pieux pélérir.age oü M. le
Doyen, plein de vie encore, venait de ren-
contrer pour la dernière fois, son bien-aimé
Évêque, Mgr Waffelaert.
Mgr Meirschaert a donné les absoutes,
d'une voix forte et irapressionuantepuis,
après les derniers chants lithurgiques, le
corps a été conduit en voiture k Stc Croix lez-
Bruges, oü il reposera, dans le caveau de la
familie, k cöté deceux de ses oncles, Mgr
Boone et feu M„ le Chanoine Boone, Curé-
Doyen de Sl Martin.
Notre vaillante consceur, la Patrie,
continue sa. campagne énergique con
tre les scribes du Recht, qui sen pren-
nent a tous ceux qui ne partagent pas
leurs idees séparatistes et leurs opi
nions démagagiques.
Celui qui recoit davantage les indi-
gnes attaques du démocratique
Recht est notre digne Évêque, celui
que des soi-disan,t chrétiens devraient
avant tout respecter et vénérer, tant a
cause de son caractère episcopal qua
raison de ses éminentes qualités per-
sonnelles.
Et ce n'est plus seulement au uom
d'une démocratie mal enteudue que le
Recht sen prend a notre premier
pasteur, e'est a l'occasion des nomina
tions ecciésiastiques que l'Évêque
vient de faire et dont il est seul res-
ponsable devant Dien et devant sa
conscience.
Sans doute une pareille polémique
est jugée et ceux qui la mênent sont
condamnés par tous les cathohques
dignes de ce nom. On pourrait done
ne pas sen occuper et les laisser a
leur besogne indigne qui ne peut faire
du mal qua eux-mêmes tout en ré-
jouissant les ennemis de l'Église.Nous
croyons, avec la Patrie, qu il importe
de faire connaitre et de peindre par
eux-mêmes ces prétendus démocrates-
chrétiens. En le faisant, l'on répond
en même temps a la presse libérale et
socialiste qui se fait des armes des élu-
cubrations du Recht.
Mais laissons la parole a la Patrie:
Nous ne nous trompons nullement sur
l'effet de notre polémique en ce qui concer-
ne MM. les schismocrates ceux ci n'enteri-
denl se rendre k aucune bonne raison, ni
renoncerk aucune raauvaise tactique. Ce sont
toujours les mêmes odieuses attaques contre
quiconque refuse d'attiser, comme eux et
avec eux, la guerre des classes. Insinuations
outrageantes, calomnies scandaleuses, rien
n'est épargné k ceux qui refuseut d'adhérer
au programme démocratique du Recht
et qui se résumé dans un seul article cul
ture intensive du mécoiUeniement, mise en
serre chaude du virus de la ha ine
Comme le constate le Bien public, les gens
du Recht peuvent aspirer au record de la
polémique socialiste.
Certes, ils couvrent leur marchandise
révolutionnaire d'un vernis de religion. Mais
ce serail k désespérer du traditionnel bon
sens populaire que de croire que cette
étiquette puisse encore faire longtemps des
dupes. Eu effet, le Recht jette de plus en plus
le masque. S'il traine dans la boue la plus
fétide loute supériorité sociale, si l'idée
d'autorité, dans l'ordre politique et admini-
stratif, lui est odieuse et vaut de ce chef aux
représentants de cette autorité les plus vives
vitupérations, le Recht, cette incarnation
du pur esprit chrétien, n'est pas plus docile
k la voix de l'autorité religieuse. Nous en
avons donné des preuves nombreuses.
Le Recht tient k augmenter sans cesse ce
dossier. Bien plus il aspire, visiblement,
mêmequand il parle de notre vérérendis-
sime Evêque, k ia succession du Westvlaming,
de mal propre mémoire.
Un exemple, puisé dans le n" du Recht de
Dimanche dernier.
Parlant de notre premier Pasteur, le Recht
écrit
Monseigneur no salt pas
c© qu'il fait. (Mgr weet niet teal
hij doet.) II perd la tramon
tane. (Hij heeft op zijn verstand
gezeten.)
Et notez que ce iugement, aussi respec-
tueux pour le fond qu'heureux et distingué
dans la forme, estémis parle Recht k propos
des dernières nominations ecciésiastiques
faites par Mgr l'Évêque.
Quand les Evêques, en exéeution des dé-
cisions pontificales. déconseillent ou même
condammentsur le terrain social certaine
règle de conduite, qui est socialiste mais
non chrétienne, le Recht riposte, avec l'ur-
banité qui le caractérise, même quand ii
s'adresse aux représentants les plus haut
placés de l'EgliseMêlez-vous de ce qui
vous regarde nous sommes ici sur le ter
rain politique oü notre indépendance est
compléte. Tenez vos conseils pour vous.
Inutile de faire ressortir, k cette occasion,
une fois de plus, ce que cette fin de non rece-
voir recèle de faux et de dangereux, Le ter
rain social se confond intimement avec le
terrain religieux, d'autant plus qu'abusive-
ment les démocrales chrétiens placent leur
action délétère sous le patronage d'un acte
du Souverain Pontife l'immortelle Ency-
clique Rerum Novarum. Si l'Eglise et ses re
présentants directs parmi nous n'ont pas le
droit d'iniervenir dans un problème d'oü
depend le salut ou la perte de millions
d'ames. S. S. Léon XIII n'avait pas le droit
de promulguer sa charte sur la Condition des
Ouvriers. Si les gens du Recht ont raison
contre le Pape et les Evêques, l'Encyclique
Rerum Novarum est un abus de pouvoir,
dont il ne faut tenir aucun compte.
Erreur colossale, germe du schisrae
Le Recht de Dimanche prouve que ce n'est
pas impunément qu'on pose ces prémisses.
Le voilk censurant l'Évêque dans les termes
rappelés ci-dessus, k propos d'actes intimes
de l'administration de son diocèse, k propos
d'une de ses premières prérogatives la no
mination de ses collaborateurs. Le Recht
estime que l'Évêque est de ce chef justicia
ble de la presse Certes, le Bien du Peuple
avait raison récemment de dire que la polé
mique du Recht contre l'Évêque de Bruges
rappelait les pires pratiques de la presse ma-
Qonnique.
Et ce qui augmente encore l'odieux d'un
tel langage, e'est que le Recht prétend le
placer sous le couvert de membres de la
Concorde. Ge seraient des membres de la
Concorde le pelé, le galeux d'oü vient
tout le mal qui auraient porté ce jugement
sur les actes de leur Évêque. Inutile, n'est-ce
pas, de mettre le Recht en demeure de citer
ses auteurs. G'est une calomnie k ajouter k
toutes celles qu'il a sur la conscience; c'est
un truc corisu de fil blanc.voulant faire coup
double: attaquer l'Évêque et faire partager
l'odieux de cette conduite par les membres
d une société spécialement honorée des heb-
domadaires attaques de la schisrnocratie.
Avec le Recht, nous ne sommes plus en
démocratie, pas même en démagogie. En
matière religieuse, c'est du Joséphisme,mais
du Joséphisme k rebours. Pourvu que ce ne
soit pas même l'indice grandissant de la
ehuie finale et decisive.
Quoiquilen soit, le Recht a désormais
tous les litres pour se dire le successeur du
Westvlaming
Chocolat Delacre garanti pur.
Nous apprenons avec plaisir que Ia
Grande Fanfare est invitee a donner
un Concert au Casino de Blankenber-
ghe, le Dimanche 29 A out prochain.
Cette invitation est un grand hon
neur pour notre excellente phalange
et prouve a nouveau que notre Fan
fare est dc plus en plus appréciée a
l'étranger.
Nous en félicitons nos amis et nous
leursouhaitons aBlankenberghe beau-
coup de succès.
Une nourriture prise avec goüt
fait du bien, aliment Delacre pour bébés.