AFFAMÉS DES INDES.
Samedi 7 Aoüt 1897. 10 centimes Ie N°. 32e Année. N°
Pour les
Fête communale,
Concerts de l'Harmonie
et de la Fanfare.
Procession de N.D.deThuyne.
Tir a Tare.
Concours de pinsons.
Concert des Pélissiers
de Binche.
Concours et courses
pour les chiens.
On s'abonne rue du Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix do l'abonnomentpayable par anticipation eat de 5 fr. 50 c. par an pour tout
le pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Les articles et communications doivent être adrosses franc de port A l'adrasse ci-dessus.
Les annonces ooütent 15 centimesla ligno. Les réclames dans le corps du journal coütent
30 centimes la ligne. Les insertions jadiciaires1 franc laligne Lesnuméros suppló-
mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flaudres) s'adresser a l'Agenet'
Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Listes précédentes 3030 fr. 68
Jeune homme 2
2
Différents 3
Le Bourgmeslre de ia ville d'Ypres
prie les habitants de vouloir bien pavoiser
leurs maisons Dimanche 8 Aoüt prochain,
ii roeeasion de l'arrivée en cette ville de
MM. les Minislres de la Justine et des
Travaux Publics.
Ypres, le 4 Aoüt 1897.
Le Bourgmeslre,
Baron SURMONT de VOLSBERGHE.
Si, malheureusement, tröp souvent pen
dant la Thuyndag, les ondées se suivent et
se ressemblent si le vent a l'habitude de
mugir dans nos chenainées si les feslivi'és
passent cu se donnent ordinairement au
milieu du cortège peu attrnyant de tous les
parapluies de la ville et des environs cette
année du moins, il n'eii u pas été ainsi.
Nous avons eu, pendant ces premiers jours
de notre Kermesse aumelle, uo temps excep-
tionnellement beau, beaucoup tröp beau
pourrait-on dire; car mardi, raercredi et
jeudi passés, la chaleur élait presque in
supportable. Heureusement uri petit orage,
accoropagué d'une bonne averse, est venu
rafraicbir S'aunosphère, dormant asscz de
pluie tnais pas tröp, ce qui nous promet pour
la grande fête de dimanche prochain, une
jounée délicieuse.
Comme tous les ans, la fête s'ouvrit
samedi soir par les cloches joyeuses de no
tre carillon.
A huit heures, l'harmonie communale
donna un beau concert la grande Place,
noire de la foule de nos concitoyens, accom-
pagnés de leurs parents et amis de 1'étraDger,
venus pour festoyer avec nous.
Les concerts exécutés par nos deux excei-
'entes sociëtés de musique «L'Harmonie
Communale et la Grande Fanfare
ei ils étaient riombreux, car il y en avait
deux par jouront admirablement réussi.
Ces belles auditions des ceuvres des grands
tnaUres de l'art musical, n'ont certaine-
fflent pas été de nature ii diminuer la vieilie
féputation artistique de notre cité, dans
l'espiit des nombreux étrangers qui les ont
entendues Nuus pouvons répéter ce que nous
avons dit bien souvent, d'abord avec tous
les connaisseurs impariiaux, que ces deux
phalanges musicales ne doivent rc-culer de-
vant aucune de leurs eonsoeurs des villes qui
nous entourent, et occuperaient même une
place disunguée, parmi les musiques des
villes importantes de noire pays.Nous disions
plus haut que notre vieilie citéflamando ave it
conquis un juste reriom artistique au point
de musical, nous pourrions dire avec raison,
que pour les autres branches de l'art, el le
nest pas en arrière non plus. Ce qui !e
prouve ce sont d'abord nos processions qui
sont toutes des cortèges religieux rnagnifi-
ques, par leur distinction et par le bon goüt
qui président h leur formation. Mais aucune
de celles qui l'ont préeédée, h part peut être
le cortège jubilaire de 1883, n'a été aussi
brillante que la processsion deN. D. de
Thuyne, qui est sortie Dimanche k 10 1/2 h.
i de la Collégiale de Sl. Martin, et dont nous
i pailerous taiitöt. Ge qui le prouve ensuite,
c'est l'exposition de Beaux arts, dont neus
rendrons compte prochairiement et qui est
admirable de l'avis de tous ceux qui l'ont
visité Peu de villes, nous l'avons dit dans
un précédent numéro, en i'annorigant, et
nous pouvons le lépéter sujourd'hui, peu de
I villes de l'import»nee d'Yprts parviendraient
it en cot stiiuer une pareille, car peu de villes
possèdent, soit qu'ils brillent h l'étranger,
j soit qu'ils soient restés dans leur ville natale,
i une pléiade d'ai listes en tous genres. Ce qui
le prouve enfin, ce sont les efforts quo fait
notre Administration Communale pour déve-
lopper sous tousles rapports le goüt artisti-
qu;? parmi ses administrés, répondant ainsi
ii leurs voeux et h leuis besoins. Les invila-
j lions faites tous les ans a l'une des musiques
renomtnées da notre pays et l'organisation du
concert national de l'année dernière, en sont
une conséquence. Cette année-ci, la commis
sion des fêtes avail invité une das meiileures
fanfares Les Pélissiers de Binche. Mais
n'anticipons pas et suivons l'ordre du pro-
gramme.
Ce long, brillant et intéressant cortège
religieux, a parcouru majestueusement, au
milieu d'une foule compacte et recueillie,
observant un silence ému, pendant deux
heures, l?s rues de son parcours habiluel.
La croix et l'étendard de 1 eglise, précédé d'un
peloton d'agents de police commandés par
le corarnissaire on grande tenue, l'ouvraient.
Puis venaient des groupes symboliques nom
breux, figurant ou les souvenirs hisloriques
de riolre antique cité, ou les gloires et hauts
faits des divers saints honorés dans nos
quatre églises paroissiales. Plusieurs de ces
groupes, aux splendides et riches costumes,
faisaient réellement sensation. Plusieurs aussi
étaient neufs. On entendail souvent des ex
clamations d'aómiration k peineétouffées pat'
la solennité de la cérémonie reügieuse.
Parmi plusieurs autres, les groupes formés
par les élèves du Collége Episcopal et celui
des autres écoles catholiques, surtout celle
de Sl-Micbel, méritaient l'admiration des
spectateurs. La procession était rehaussée
d'abord par la présence de Mgr Meerschaert,
évêque de Sidyma, qui suivait le dais; en-
suite par le Conseil Communal, Bourgmeslre
et Eehevins en tête, qui suivait également
en costume officiel le T. S. Saerement. Les
trois musiques les Orphelins, la grande
Fanfare et l'Harmonie communale jouaient
tour k tour de belles marches religiouses,
A midi et quart, le St-Sacrement faisail sa
rentrée h l'église et les autorités de la ville
firent l'ouverture officielle de l'exposition des
beaux arts.
Le grand tir annuel h l'atc, organisé par
la société Royale de St Sébastien avec le
concours de la ville avail attiréen ville dès
le matin un grand nombre d'amateurs étran
gers.
De grand matin, l'esplanade présentait un
spectacle joyeux et singulier. On se serait
cru transporlé dans une des forêts séculaii es
de I'ancienne Flandre, en emendant tous ces
chants d'oiseaux qui faisaient un bruit
étourdissant. Pius de 70 pinsons en cage
concourraient pour le prix. Ce concouts est
une des plus anciennes eouiumes de notre
fête communale et rtous félicitons l'admi-
nistration communale de la mairttenir.
L'exceliente musique les Pélissiers de
Binche fut regue solennellement k 4
heures de l'après midi, par l'harmonie com
munale, qui la conduisit k l'Hótei de ville,
oil le vin d'honneur lui fut offert par le
Collége Echevinal.
A huit heures eut lieu le concert ann incé.
Que dire de cette magnifique exécution
Les yprois, rendus si difficiles désoi inais,
par l'audition de tuut de musiques eélèbres,
comme celles di s guides il y a quelques
années, ou des fanfares de Frameries, ou
bien encore par ('admirable orebestre du
Kursaal de Blanker.berghe, sans pariet des
concerts de nos propres sociétés, qui comme
neus le disions plus haut ne soul pas les
premières venues non plus, ont été entliou-
siasmés, quand ils ont entendus les effets
varies, que les artistes binchois savent tirer
de ces vulgaires instruments de cuivre. Ce
n'était pas une fanfare, ni même une harmo
nie, c'était une symphonie de premier otdre
qu'on croyait entendre.
Et quel bon choix de morceaux, si bien
appropriés h la circonstance
Pour les amateurs, fort connaisseurs du
Mendelsohn; I'Ouverture de la Muette, dont
les mouvements ont été si bien compris, chose
qui nest pas toujours; la Marche Lorraine
etc. etc. Puis des morceaux plus légers, la
portée du public moins connoisseur, mais
qui faisaient une fois de plus, ressortirla
virtuosité des membres de cette splendide
phalange musicale le petit bugle, le piston,
le tuba.
Quel velouté dans les nombreux bugles
Nous pouvons dire sans crainte detre
démenti, que tous les vrais connaisseurs sont
partis enchantés.
Le Lundi matin, les Pélissieurs ont donné
une matinée musicale fort réussie. Ils sont
allés donner ensuite, avant de quitter notre
ville une aubade ii notre premier magistrat.
Nous ne leur disons pas adieu, paree que
nous espérons pouvoir leur dire au revoir
Encore une fête admirablement réussie
que disons nous, réussie au delü de toute
attente
Tellement réussie même, que, pendant que
cette fête battait encore son plein, ses orga-
nisateurs, voyant son euccès, prenaient déjé
des mesures pour la rendre grandiose l'année
prochaine, en y ajautant, ii l.'instar de ce qui
se fait dans les grandes villes, une exposi
tion de la race canine et pendant les courses,
quelques intermèdes de musique.
On ne pouvait cependant pas dire du tout,
que cela manquait de musique Oh non,
soyez en certain Mais c'était une musique
comme on en entend rarement. D'abord,
ces centaines d'aboiements des concurrents,
puis ces sifflets ou les cornes dont se ser-
vaient les maltres pour les appelerajoutez
y les rires et les cris de joie du public et
les exclamations de plaisir ou de chagrin des
vaiuqueurs et vaincus, et on peut se faire
une idéé du singulier concert qui a duré
pendant toute l'après-dinée de Lundi, rue du
Verger et Marché aux poulets
Une foule énorme a circulé pendant tout
le temps qu'ont duré les divers concours
dans le quartier et, malgré les bazzi qu'ont
lancé sur cette fête, les journaux libéraux,
nul doule qu elle n'ait été une grande source
de profits pour les négociants de tout genre
de ces cótés.
m