Un article manqué.
Variétés.
Le jubilé de la Patrie.
MS. II y avait Ik des oignons.de quoi taire
pleurer d'attendrissement les ménagères.
Les légumes k feuilles pommées: laitues,
endives, ohoux, ont valu un grand succès k
la Soeiété de culture maralchère de Saint-
Nicolas.
C'est la méme association qui a obtenu le
premier prix pour ses légumes fruits sees
pois, haricots, lentilles.
Les ananas, melons et autres fruits char-
nus succulents ont valu un premier prix k
M. Coquemont. Même récompense M. Stap
paerts pour ses cornichons, potirons, toma-
tes, etc.
Quant aux fruits charnus d'ornement,
c'est ainsi qu'on appelle les courges et les
coloquinies le vainqueur est M. Fievet.
Un concours spécial avait été organisé
pour les produits maraichers cultivés en vue
de l'exportation ou de l'industrie. Le premier
prix a été décerné k M. Bertin.
Le 10* concours concernait les produits
maraichers provenant de champs établis
pour démontrer l'influence des engrais.
Ce concours se subdivisait
Entre sociétés agricoles, établissements
d'instruction publique et fabriques d'engrais
chimiques. PrixSoeiété de culture ma
ralchère de Saint-Nicolas
h) Entre particuliers. PrixM. Dricot.
II doit y avoir, vers cette approche de
l'été de la Saint-Michel, une quinzaine d'an-
nées déjk, j'ai passé k Ostende, avec des
sténograpbes, des journalistes et des con-
gressistes professionnels, une couple de
journées dont je garde encore le souvenir. II
s'agissait dun congrès réuni en vue d'ob-
tenir de la législature que l'ouverture des
vacances fut reportée du 15 Aoüt au 15
Juiilet. Les organisateurs de la chose avaient
judicieusement pensé que rien n'est plus
brutal qu'un fait dans le domaine du raison-
nementcomme dans d'autres. Mieux que les
plus beaux discours, pensaient-ils, deux jours
passés au bord de la mer k la fin de Septem-
bre auraient démontré qu'il est insensé k
cette époque de l'année de s'aventurer vers
des viliégiatures et que, dès lors, il était
logique de devancer l'ouverture des vacan
ces, celies-ci étant généralement consacrées
kce divertissement spécial du déplacement
pour les gens qui ont besoin de se refaire la
téte et les nerfs dans la grande nature. On
escomptait la rafale, le flothouleux, la digue
envahie par le sable glacé et aveuglant pour
dire aux congressistes Voilk ce qui vous
attend ici si vous cberchez k cette époque de
l'année un asile sur nos plages.
Audépart d'Anvers, il faisait un temps
afireux, quelque chose d'approcbant de ces
bises agrémentées de pluies dont nous avons
été gratifiés ces derniers jours.
Mais le lendemain, vers l'heure ou l'as-
semblée devait avoir lieu dans les salons du
Casino, le dieu inconstant et malin qui pre
side aux destinées du temps venait de céder
k l'une de ses capricieuses lubies. Un soleil
superbe, un joyeux et réconfortant soleil
d'arrière-saison, brillait dans l'azur et dorait
les flots apaisés qui venaient.Jen murmurant,
s'éteindre aux pieds de la digue. Et c'est en
nous épongeant que nous entrèmes dans la
salie du congrès oü l'on allait faire le procés
k cette malencontreuse, humide et froide fin
de vacances.
Je ne sais plus comment les orateurs se
tirèrent d'aftaire. Toujours est-il qu'après ce
mécompte il fallut quelque temps avant que
la question put étre remise sur le tapis, et
qu'en fin de compte les antiseptembristes
s'estimèrent heureux d'obtenir un bout de loi
quireportait du 15 au lw Aoüt l'ouverture
des vacances.
Eh bies, il m'arrive en ce moment une
mésavanture dans le goüt de celle de mon
congrès d'antan.
J'ai passé ce mois-ci au bord de la mer
une quinzaine qui comptera dans mon existen
ce. J'admets qu'il pleuve de temps en temps,
j'admets qu'il fasse froid k son heure, j'ad
mets qu'il y ait du vent par intervalles, puis-
que la variété, même en température, est
chose qui délecte, disent les anciens. Mais
que vent du nord, apre et fou, pluie torren-
rielle sans fin, et froid de loup s'entendent
pour nous agonir k l'unisson quinze jours du-
rant, franchement, avec la meilleure volonté
du monde, je ne puis trouver dans ce concert
des éléments, malgré son harmonie, un
charme quelque peu appréciable.
Pendant quelques jours, j'ai fait comme le
commun des mortels dansdes cas analogues.
Je me suis armé de patience. Après tout, me
disais-je, il n'y a pas d'exemple de mauvais
temps qui ne se décide k cesser.
Et quand lesoleil, après une luttehéroïque,
parvenait k piquer quelques rayons k travers
l'épais rideau de nuages qui le masquait aux
yeux, je reprenais espoir. Mais c'était pour
peu de temps, et je dus bien, après quinze
jours de resistance héroïque, baisser pavilion,
refaire mes malles, et rentrer chez moi,
transi et exaspéré.
Que me restait-il k faire après cela
Tailler ma meilleure plume, la tremper dans
mon encre la plus mordante, et faire contre
la villégiature en Septembre un article sen-
sationnel qui aurait provoqué un mouvement
de l'opinion.
C'est ce que j'ai fait.
II est lk mon article. Premier tableau
Description du temps pluie battante, vent,
cyclones et tourmentes. Deuxième tableau
intérieur de villa. L'eau entre sous les por-
tes. Dans une chambre du rez-de-chaussée,
parents et enfants, entassés, s'ennuient k
mort, et regardent avec énervement l'eau
tomber dans les flaques de la rue. Troisième
tableau la retraite des Dix-Mille. Quatrième
tableau la rentrée chez soi.
J'en arrivais ainsi k conclure que gens de
robe, professeurs, pères de familie devaient
constituer une ligue pour demander, malgré
les chasseurs, que les vacances soient fixées
du 1" Juiilet au ler Septembre.
Et voilk que ['article achevé, la signature
mise, un rayon de soleil, timide d'abord
comme l'ami qui revient après une absence
injustifiée, se glisse par les nuages. Et der
rière lui, de jour en jour, d'autres se pres
sent de plus en plus cbaleureux et cordiaux.
Et cela dure depuis cinq jours Allez done
attaquer ce brave mois de Septembre par un
temps pareil
Voilk done mon article rentré.
Le ciel reste implacablement beau, le ba-
romètre immuable. Je n'ai done plus de
chance de faire passer ma philippique cette
année-ci, mais je préviens le lecteur que
différé n'est pas perdu, etqu'au premier jour
de pluie de Septembre 1898 il lira de ma
prose, vieille d'un an.
Ghisuin
Nous avons repu deux communications,
l'une émanant d'un cultivateur, qui nous a
envoyé déjk cette année, plusieurs observa
tions sur la température, fruits de son expé-
rience en la matière et dont nos lecteurs
auront sans doute remarqué la justesse. Ainsi
ses pronostics sur le temps se sont réalisés
complètementil a prédit un printemps pré-
1 coce, un été sec, le mois d'Aoüt pluvieux et
dernièrement encore un mois de Septembre
meilleur que le mois d'Aoüt. Toutes ces pré-
dictions, nous le répétons, se sont vérifiées
nous verrons si celle qu'il envoie sur la tem-
pérature du mois prochain,le sera également.
La seconde, qui émane de notre corres-
pondant musical, présente des remarques
tout k fait neuves, croyons nous, au sujet du
grand concours de composition, dit Prix
de Rome Nous les donnons sous toutes
réserves.
La température du mois
d'Octobre prochain.
Le mois de Septembre a eu ce que le
Journal cTYpresv a annoncé, un temps
meilleur que celui du mois d'Aoüt, mais
moins beau cependant que ceux qu'on a
d'ordinaire pendant ce mois, les autres an-
nées. Ce qui prouve que cette température
n'est pas accidentelle et circonscrite pour rios
contrées, c'est que les journaux de tous les
pays de l'Europe se sont plaints du temps
qu'il a fait pendant ces deux mois. Ainsi les
vignobles sont fort arriérés, d'après les nou-
velles du midi de la France, de l'Italie et de
l'Espagne, le raisin n'ayant pas müri comme
les autres années.
D'après l'état du ciel et la direction du
vent, depuis la nouvelle lune qui a commencé
le 26 Septembre dernier, Ie mois d'Octobre
sera bon. Nous aurons, ce qu'on nomme de
nos cótés, un long et bel été de la St-Michel.
Le vent reste k l'ouest, ce qui, pour les mois
d'Octobre et Novembre est excellent, vu qu il
empêche de cette facon les gelées précoces
qui n'ont lieu qu'avec les vents du nord et
de l'est. II y aura bien un peu d'humidité
peut-être, mais en cette époque de l'année la
chose principale est, qu'il fasse doux, car
l'hiver est déjk assez long et maussade, sans
qu'il commence en automne.
Un excellent pronostic de temps favorable
git dans ce fait que les hirondelles n'ont
pas encore quitté notre climat et que d un
autre cóté, les bandes de corbeaux sont en
core clairsemées.
Tout cela peut nous faire préveir et espé-
rer un trés bon mois d'Octobre.
J'ai lu dernièrement dans un vieil alma-
nach francais une singulière remarque sur
la température des mois defin d'année. Je ne
résiste pas au désir de vous la communiquer.
D'après ce recueil, on pouvait prévoir le
temps qu'il ferait d'Aoüt k Décembre en ob
servant celui qu'il faisait pendant les pre
miers jours de l'an. Ainsi le temps qu'il fai
sait le 4er Janvier serait celui qu'il ferait au
mois d'Aoüt, celui du 2 Janvier au mois de
Septembre, du 3 au mois d'Octobre et ainsi
de suite. Je les donne, ces renseignements
pour ce qu'ils valent, bien entendu, en fai-
sant la remarque cependant, que, d'après
mes souvenirs il a plu le 1" Janvier dernier
que le 2 le ciel était plus ou moins couvert
et que le 3 il faisait un temps splendide.
Le concours pour le
prix de Rome.
Le concours de composition musicale pour
le prix de Rome vient d'avoirlieu. C'est un
jeune compositeur M. Jongen de Liège, qui
l'a emporté.
Ce jeune homme, élève du conservatoire
de Liège et sous-directeur d'une soeiété de
musique k Tongres est done le lion du jour
dans le monde musical et présage pour le
pays, du moins on peut l'espérer, un
grand artiste de plus.
Je me suis fait depuis des années déjk, ce
pendant, la réflexion que ce concours pour
le prix de Rome, comme il a lieu,est plutöt,
pour notre époque, le fruit de la routine
bureaucratique que d'une véritable nécessité
artistique.
Dans le temps, l'artiste qui l'avait obtenu
devait faire un voyage k Rome pour s'inspi-
rer des auditions des grands maitres et com
pléter ainsi son savoir musical. C'est pour-
quoi ce prix se monte k plusieurs milliers de
francs, 15.000 fr., si je ne me trompe.
Ce voyage est trés favorable encore, ac-
tuellement pour ceux qui obtiennent le prix
de Rome en peinture, sculpture etc., mais
pour le musicien, il serait absurde, attendu
que l'école Italienne est loin, fort loin même
d'être la première du monde en fait de musi
que les écoles Allemande, Flamande et
Franchise sont fort supérieures. L'école
flamande née avec Benoit k Anvers, l'école
wagnérienne et la grande école fran^aise de
Berlioz, Reyer, Félicien David, Gounod etc.
etc., écoles qu'on peut étudier dans notre
pays même, formeront suffisamment le génie
du jeune compositeur.
Dans ces conditions, le prix de 15.000 fr.
est exagéré. Ensuite cette condition d'kge:
On ne peut être agé de plus de 30 ans
Alors que tous les grands compositeurs
ont fait leurs chefs d'oeuvre, beaucoup plus
tard, après expérience acquise.
Puis cette condition incroyablement ab
surde, que les concurrents doivent rester
enfermés, pendant 28 jours dans un local,
séparés comme des reclus.du reste du monde,
alors que le grand air, la liberté et la vuh
des beautés de la nature, sont les conditions
nécessaires pour donner au génie, l'inspira-
tion voulue
II arrive de cette fapon que le concours du
prix de Rome ne produit généralement,
en fait d'osuvres, que des croutes, qui ne
restent pas. Une seule oeuvre peut-être, le
Klokke Roeland de Tinei, est restée célèbre
de toutes les oeuvres composées pour le prix
de Rome, par des maitres comme Benoit
Gevaert, Wambach, Blockx, etc. etc., qui
ont fait plus tard, en pleine liberté d'expan-
sion de leur génie, tant de chefs d'oeuvre
Nous trouvons que le gouvernement fe
rait mieux de supprimer, pour la musique,
le prix de Rome de 15.000 fr.et d'organiser
en son remplacement tous les ans, un con
cours libre de composition musicale entre les
compositeurs Beiges, sans condition d'age
chause absurde k l'instar de ceux que
l'Académie Royale de Belgique ouvre tousles
8 ans. On stipulerait que celui qui a obtenu
un prix, ne pourrait plus concourrir.
Je trouve que ce système rendrait bien
plus de services k l'art musical national que
le système suranné actuel.
UN AMATEUR DE MUSIQUE.
La presse catholique a fêté, Samedi der
nier, le cinquantième anniversaire de notre
vaillante consoeur, la Patrie de Bruges.
Laplupartdesgrands journaux catholiques,
dont les rédacteurs peuvent, sans inconvé-
nient, se dégager du secret professionnel,
ont pris pari k la manifestation de sympathie
dont la Patrie et M. Neut ont été l'objet.
La fête a eu lieu k l'Hótel de la Poste, k
Bruxelles. Une cinquantaine de confrères y
ont pris part. M. G. Verspeyen, du Bien
Public, a porté la parole au nom de tous et
a offert k M Neut, un crucifix, oeuvre de feu
le Baron Béthune.
Un banquet a suiyi cette manifestation.
M. Woeste a présidé la table, et, k spn tour,
a félicité M. Neut, prêchant l'union de tous
les journalistes contre le péril socialists.
Un télégramme, signé Card. Rampolla,
est venu accorder k M. Neut et k ses co-ré
dacteurs une bénédiction apostolique spé
ciale.
Nous regrettons de n'avoir pu nous faire
représenter au jubilé de notre excellente
consoeur. Nous n'en considérons pas moins
comme un devoir de lui exprimer nos plus
cordiales félicitations. Et si nous osions
faire nótre le langage du S. Père, nous ex-
horterions la Patrie k persévérer avec le
même dévouement et le même courage dans
la défense des intéréts religieux et sociaux.»