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Samedi 2 Octobre 1897.
10 centimes le N°.
32e Année.
N° 3284.
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Listes electorates.
La Rentrée des
Chambres Francaises.
Crise ministérielle
en Espagne.
Les socialistes italiens.
La propagande socialiste.
AU VOLKSHUIS.
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I'adresse ei-dessus.
.A. vis.
Le dernier délai pour réclamer de
cant l'autorité communale expirant le
31 Octobre prochain, les électeurs qui
n'auraient pas été inscrits ou qui ne
figureraient pas sur les listes électora-
les avec le nombre des votes auquel ils
ont droit, sont invités a s'adresser
sans retard au Bureau de l'association
CATHOLIQUE ET CONSTITUTJONNELLE^ail (k'V-
cle Catholique, rue de Menin.
Dans le Conseil qui vient de se tenir a
l'Elysée, le gouvernement a fixé la rentrée
des Chambres au Mardi 19 Octobre.
La session extraordinaire qui va s'ouvrir
sera presque exclusivement consacrée a la
discussion du Budget de 1898. La Cbambre
serasaisie, en effet, dès les premiers jours
de la rentrée du rapport général de la Com
mission du Budget.Celle-ci, devangant d'une
quinzaine la réunion du Parlement, se réu-
niraLundi procbainpour terminer l'examen
des budgets de dépenses et discuter ensuite
les recettes. II reste trois budgets a, exami
ner, ceux de la Marine, de la Guerre et des
Colonies. M. André Lebon devant partir le
8 Octobre pour le Sénégal, e'est par le bud
get des Colonies que la Commission commen-
cera sans doute ses travaux. Cette année, le
budget le plus important est celui de la Ma
rine; il comprend de nouveaux crédits pour
la réfection de la flotte, la construction de
grands croiseurs et Tétablissement de points
d'appui dans les diverses régions du globe.
LesMinistres des Finances et de la Marine
seront entendus par la Commission du Bud
get sur les réformes que celle-ci a demandées
par une résolution votée dans sa dernière
séance.
On sait que tous les rapports spéciaux ont
été déposés en blanc sur le bureau de la
Chambre avant sa séparation, afin que les
rapporteurs puissent mettre a profit les
vacances parlementaires et faire distributer
leurs rapports le jour même de la rentrée.
La Cbambre serait ainsi en mesure de
commencer la discussion du Budget vers la
bn du mois d'Octobre, au plus tard dans les
premiers jours du mois de Novembre.
En attendant cette discussion,elle pour-
rait employer les premières séances de la
rentrée a liquider les nombreuses interpel
lations qui se sont accumulées a l'ordre du
jour.
Eu dehors de l'interpellatiou de M Jaurès
SUl'la criseagricole,qui adéja occupé quatre
séances, onze interpellations sont déposées
annoncées
11 est probable que le dernier mouvement
Pyéfectoral, au sujet duquel M. Latappy,
sépateur des Landes, doit interpeller au
®énat, donnera également lieu, a la Cham-
re_i a un débat qui portera sur la politique
^térieure du gouvernement.
II faut s'attendre aussi a une discussion
sur la politique extérieure.
Si la Cbambre maintient sa décision de ne
discuter les interpellations qu'a la séance
du Samedi, les projets de loi sont assez
nombreux a l'ordre du jour pour occuper les
séances de la rentrée jusqu'a la discussion
du Budjet de 1898, le dernier que la Cbam
bre actuelle aura a établir.
La crise politique qui d'ailleurs n'avait
cessé d'exister a l'état latent, vient d'éelater
au lendemain même du retour de la reine
régente de Saint-Sébastien.
II était question depuis deux jours d'un
large remaniement du cabinet le marquis
de Pidal devait être nommé ministre des
affaires étrangères et le marquis d'Aguylar
Campos devait être appelé aux finances.
Restait a obtenir l'agrément de la reine-
régente pour la convocation immédiate des
Cortes, dont le cabinet faisait une des con
ditions essentielles de sou programme.
Maintenant, il s'agit d'une solution plus
radicale. A. la suite du Conseil des ministres
qui s'est tenu Mercredi, le cabinet tout entier
a donné sa démission. Et cette démission a
été acceptée par la Régente.
Selon toute apparence, e'est un cabinet
libéral, dirigé par M. Sagasto, qui reprendra
le pouvoir.
Les socialistes italiens viennent de tenir a
Bologne leur sixième congres annuel. Trois
cents délégués environ y ont pris part.
II est a remarquer, a ce propos, que le
socialisme italien se trouve encore dans sa
période embryonnaire. Les cadres, si l'on
veut, sont parfaitement. organisés, mais ce
qui leur manqne, ce sont les troupes c'est
un état-major sans soldats.
Tandis qu'en Allemagne, en Belgique, en
France, la masse du parti socialiste est
formée des ouvriers des villes, de prolétai-
res autbentiques, le socialisme italien se
recrute presque exclusivement dans les clas
ses libérales, dans ce qu'on a appelé le pro-
létariat intellectuel. II était facile de s'en
convaincre a Bologne.
La moitié des délégués officiels du parti
étaient des avocats, des professeurs ou des
médecinsl'autre moitié était représentée
surtout par de petits propriétaires ou de
petits commenjants minés par le fisc ou la
concurrence; quant aux ouvriers propre-
ment dits et aux paysans, ou pouvait les
compter sur les doigts. Le socialisme italien
recrute done priucipalement, sinon exclusi
vement, ses adbéreuts dans la bourgeoisie.
Les meneurs socialistes travaillent, néan-
moins, énergiquement a souffler dans les
classes laborieuses l'esprit de baine et de
révolte. Le congrès de Boulogne s'est spé-
cialement occupé de cette diffusion des doc
trines socialistes parmi les populations
rurales. En une année,les dixdéputés socia
listes du Parlement n'ont pas tenu moins de
quatre cent soixante-dix conférences pour
prêcber aux paysans l'évangile collectivis-
te.
M. di Rudini avait raison quand il exhor
tait un jour ses amis de la droite a prendre
exeinple sur les socialistes mais il eu est en
Italië comme ailleurs les partisans de
l'ordre préfèrent s'endormir et laisser le
champ libre a leurs adversaires. C'est ainsi
que se préparent les catastrophes.
Avec la misère effroyable qui règne, le
jour oü les populations ouvrières et agrico-
les de la péninsule, prenant conscience de
leur iorce et de leur état, viendraient a
s'ébranler et a suivre le mot d'ordre du so
cialisme, quelle digue le régime actuel pour-
rait-il opposer a ce torrent II serait em-
porté comme un fêtu.
Le Peuple nous tient au courant des me-
sures de propagande qu elabore le parti
socialiste en vue de conquérir la partie rurale
du pays
II nous apprend que le groupe agricole
du parti a pris les decisions suivantes
a) Une Société coopérative sera créée
pour la publication du journal Le Labou-
reur
B) Les membres et les associations ou
vrières seront invités a, souscrire des actions;
c) Les Fédérations régionales auront a
souscrire chaque semaiue un certain nombre
de numéros qu'elles vendropt ou distribue-
ront
d) Un compagnon sera nommé, pour la
rédaction et l'administration de eet organe,
par le conseil général du parti
e) Le Laboureur paraitra le ler Janvier.
D'ici peu de jours, tousles groupes seront
saisis plus complètement de ces proposi
tions par une circulaire que uous leur fe-
rons parvenir.
La réunion s'est aussi occupée de l'ordre
du jour du prochain congrès' agricole qui
aura lieu le 19 Décembre a Waremme.
Saisie d'une proposition demandant la
discussion de l'attitucle des socialistes vis-a-
vis de la petite propriété, de la petite in
dustrie et du petit commerce, l'assemblée a
décidé de la porter a l'ordre du jour du
congrès de Waremme sous la forme sui-
vante De l'attitude du parti ouvrier vis-a-
vis des projets de loi tendant a conserver, a
reconstituer et a développer la petite pro
priété.
Une séance du Congrès sera aussi consa
crée a la discussion des cornices agricoles
(élections) et des prud'hommes agricoles.
Des rapporteurs ont été désignés pour
cbacune de ces questions.
La publication d'un vade-mecum du pro
pagandiste a la campagne a été décidée.
On voitpar eet ensemble de résolutions,
d'une part, que le Congrès de Waremme
presentera un trés grand, intérêt et d'autre
part, que le parti ouvrier ne s'endort pas sur
ses lauriers.
Nous attirons la-dessus l'attention de nos
amis et nous les supplions de prendre les
resolutions énergiques que comporte la si
tuation.
LE PRÊTRE,
Drame en Six Actes par Buet.
Nous avons annoncé, dans un précédent
numéio, que nous publierions un compte-
rendu détaillé de la fête donnée au «Volks
huis» par la sociélé dramatique Willen is
Kunnen», au profit de l'ceuvre des affamés
de l'lnde.
La première représentation a eu lieu le
Dimanche 19 Septembre, pour les personnes
qui avaient bien voulu prendre des places
réservées; la seconde a été donnée aux
ouvriers faisant parti de la Garde Catholique.
Disons immédiatement que le drame a été
exécuté de main de maitre, sous l'habile
direction de M. G. De Jacgere, qui ajoué,
avec son talent habituel, Ie röle du prêtre,
missionnaire aux Indes.
Pous nos lecteurs qui n'ont pu assister h
la fête, il sera agréable sans doute de con-
naitre le sujet du drame.
La familie noble de Champlaurent habite
le Chateau de Mainrouge,France,un domaine
qui, sprès des vicissitudes diverses, est
resté h peu prés son unique patrimoine. Elle
est eomposée du vieux Marquis de Cham
plaurent, de son fils le Comte de Champlau
rent, qui lui-même a deux garcons, Patrice
et Georges.
Pour subvenir aux frais du ménage et h
leducation des deux enfants, le Comte est
obligé de vendre pour une somme de
200,000 francs, certains immeubles faisant
partie du domaine, somme qui sera placée h
intérêt.
Olivier Robert, un ami de la familie, mis
au courant par le comte lui-même, de
l'existence momentanée de la somme au cha
teau, entre, la nuit, dans la chambre de son
ami pour s'approprier le trésor et, surpris
par le Comte, le tue.
Bornu, un campagnard des environs, dont
Olivier Robert avait placé certains eftets
d'habillements non loin du lieu du crime,est
accusé d'être l'assassin et subit la peine capi-
tale.
Le jour même de l'exécution de Bornu,
Olivier Robert, sur le point de partir pour
les Indes, rend visite au vieux Marquis qui
lui promet son éternelle reconnaissance et
celle de ses petits fils, Patrice et Georges,
pour toute l'amitié qu'il a témoignée au
Comte Robert et h sa familie. Le noble
vieillard consacre ses p -tits fils h Dieu et h
la Pati ie.l'ainé en quaiité de prêtre,le second
comme soldat.
Quinze ans plus tard, Patrice devient mis
sionnaire, Georges officier de Marine, tous
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