CHROHQUE LOCALE
M. Vermeulen et l'eau.
Variétés.
Chasse a la perdrix.
Fermeture.
Les Pouvoirs emprunteurs.
deux maisons aux religieux qui voudraient
acquérir une plus haute perfection et s'adon-
ner k la vie dite contemplative. Les maisons
de ce genre devront être régies régulière-
ment par les nouvelles constitutions.
VIII. Si quelques religieux, ayant pro-
noncé leurs vceux solennels, refusent pour
de justes motifs d'accepter la discipline in-
stituée par cette Leltre, ils pourront, avec
l'agrément et suivant les instructions de leur
évêque, se retirer dans des maisons déter-
minées de leur Ordre.
IX. Le droit de changer les limites des
provinces, ou d'en diminuer le nombre, si
la nécessité l'exige, appartiendra au ministre
général conjointement avec les définiteurs
généraux, après toutefois qu'on aura deman-
dé l'avis des définiteurs des provinces dont
il s'agit.
X. Lorsque le ministre général et les
autres religieux préposés jusqu'k ce jour
l'administration de l'ordre entier se seront
tous démis de leurs charges. Nous voulons,
dans le cas présent, que la nomination du
nouveau ministre général dépende de notre
autorité. Les définiteurs généraux et tous
ceux qui excercent les charges essentielles,
ordinairement désignés dans le cas présent
par la Sacrée Congrégation des Evêques et
Réguliers, après qu'on aura demandé, au
préalable, l'avis de ceux qui exercent actu-
ellement les foncfion? de définiteurs géné
raux. En attendant, le ministre général et
les définiteurs généraux continueront, chacun
de leur cóté, k exercer provisoirement leur
charge.
Dans son numéro de Samedi dernier, la
Lutte nous répond, par l'organe de M. P.
Vermeulen-Decoene, k nos précéents articles
concernant la question de l'eau.
Quatre longues colonnes pour traiter ces
trois sujets qui forment le titre de l'article de
M. Vermeulen l'eau d'Ypres, la faillite de
Laeken, la bonne foi ciéricale.
Impossiblenous l'avouonsde ré-
pondre k tous les fails cités par M. Vermeu
len, k toutes les idéés qu'il traite.
Prenons dans letas.
M. Vermeulen parle encore de l'apparition
d'une infection zymotique, le typhus, que,
malgré l'évidence, il attribue k l'eau de la
ville.
Iln'est pas convaincu lui,commefeProgrès,
quia loyalementattribué au séjour de notre ba-
taillon k Charleroi, la fièvre typhoïde qui y a
règné et occasionné le décès de trois soldats.
M. Vermeulen n'a jamais été convaincu de
ses multiples erreurs. Vous l'écraserez par
l'évidence; il ne se reconnaitra pas vaincu.
Disonsen passant, qu'il n'ya plus aucun cas
de fièvre dans le bataillon, et qu'il n'y en a
jamais eu aucun chez les soldats qui n'ont
pas séjourné k Charleroi. Dans le civil (sic)
il n'y a pas eu même l'ombre d'une épidémie
de typhus, k moins que la maladie zymotique,
dont M. Vermeulen est atteint, du cöté de
l'esprit, n'ait attaqué aussi quelques uns de
ses amis.
Les dépenses pour l'eau ont été taites
inutilement, dit M. Vermeulen. Aussi, ses
amis du conseil ont-ils voté avec lui contre
cette folie dépense.
Les amis de M. Vermeulen étaient au con
seil communal MM. Brunfaut, Gravet, Pou-
part, Van Eeckhout. Or, k la séance du 31
Décembre 1892, tous ces conseillers, ont
voté avec la majorité les propositions sui-
vantes
Les eaux amenées actuellement en ville
seront purifiées par décantation, filtration
ou tout autre système d'épuration, avant
d'être livrées k la consommation publique.
Elles seront élevées dans un chateau d'eau
et livrées sous la pression d'environ douze
mètres.
A cette fin, les ouvrages suivants seront
exécutés
1° Modifications k la canalisation;
2* Aménagement en bassin de décantation
d'une partie des anciens tossés de la ville;
3« Etablissement de machines de refoule-
ment et d'un batiment pour ces machines
4° Construction d'un chateau d'eau et ac
cessoires
5° Etablissement de bassins de filtration
et de bassins d'eau pure
6* Etablissement éventuel pour l'installa-
tion d'une usine de purification au fer avec
bassin de décantation
7° Transformation et curage de l'étang de
Dickebusch.
Nous le répétons, ces propositions ont été
votées par les amis de M. Vermeulen, qui,
seul, a voté contre
Et M. Vermeulen écrit que ses amis ont
voté avec lui. Combien ils ont eu raison,
dit-il, combien ils auront ïoccasion de sen
féliciter
Peut-on être atteint k un plus haut point
de zymotie
M. Vermeulen rappelleque, lorsqu'en 1880
la nouvelle distribution a été votée, il ne
faisait pas partie du conseil. 11 rappelle
aussi que plus tard M. Cornette était Echevin
et M. Temmerman, Ingénieur de la ville.
«Pour les libéraux,dit-il, tout était pour le
mieux leur siège était fait ils défendaient
par fas et néfas ce qui avait été fait. Les
critiques ou les propositions que je faisais
au conseil, ou que je publiais, étaient ap-
prouvées par la presse catholique et bienlöt
aussi par M. Colaert, devenu conseiller
communal.
La mauvaise eau de la ville était le prin
cipal cheval de bataille électorale des catho-
liques. Toutle monde se le rappelle.
Taudis que moi. je n'avais en vue qua
l'accomplissement d'un devoir de conseiller
communal, ils n'y voyaient qu'un moyen
électoral. Je le déplore profondément pour
eux. Aussi dès qu'tls eurent la majorité, M
Surmont adopta, sans coup férir, les idéés
et les projets, tant décriés et si défectueux,
de MM. Cornette et Temmerman
Et tous les conseillers catholiques, y com-
pris M. Colaert, suivirentM. Surmont
C'est presque incroyable, rnais c'est de
l'histoire.
Rappelons k notre tour l'histoire de la
question des eaux. II est vrai que M. Colaert
s'était rallié au système de M. Annoot, pré
conisé par M. Vermeulen au conseil commu
nal, et que, dans sa lettre k La Lutte, M.
Vermeulen rappelle.
Nous ne pouvons mieux faire que de rap
porter les termes par lesquels, k la séance
du 31 Décembre 1892, M. Colaert explique
sa conduite.
M. Vermeulen avait accusé le Collége
échevinal, corame il avait précédemment
accusé M. Cornette, de parti pris.
M. l'Echevin Colaert releva cette accusa
tion de parti pris. Voici ce qne nous bsons
dans le procés-verbal de la séance.
«M. l'Echevin se défend d'autant plus de
parti pris qu'il a, de concert avec M. Ver
meulen, merié sous l'administration préeé-
dente, la campagne, qui a abouti k la con
stitution d'une commission spéciale dont le
programme embrassait tous les cótés de la
question des eaux alimentaires.
Moi aussi, dit-il, j'ai-eu,après avoir iu et
relu la brochure de M. Annoot l'eau et
l'industrie k Ypres cette illusion que les
plateaux du Polygoneveld et des Nonnen
bosschen pourraient nous donner une eau
abondanteet d'excellente qualiiéet c'est pour
ce motif que j'ai réclamé un examen sérieux
et approfondt de la question. J'avais la con
viction que si on trouvait lk bas ce que nous
y allions chercher, il fallait coüte que coüte
renoncer k s'alimenter k Dickebusch et con-
server,pour les besoins éventuels de l'indu
strie, les eaux de eet étang dont la nature
laisse tant désirer.
Cette illusion, je ne l'ai plus. Des hommes
compétents ont procédé k des études sérieu-
ses, k un examen approfondi. Ils ont formulé
des conclusions négatives devant les quelles
j'ai du m'incliner, sans la moindre arrière-
pensée. J'ai conflance dans leur jugement
éclairé, dans leur science et je trouve, mon
cher collègue, que vous avez mauvaise grace
k ne pas en faire autant.
M. l'Echevin Colaert rencontre une affir
mation de M Vermeulen relative k la déci-
sion de la commission spéciale du 3 Novem-
bre 1890 et décidant que le système du
Polygoneveld devait être préférék tout autre
et étudié avant toute autre solution. Cette
décision dit il, a été rapportée k la séance
suivante du 26 Novembre 1890.
A propos du dévasemenl de l'étang de
Dickebusch, M Vermeulen avait prétendu
que l'administration communale avait voté
400.000 francs pour eet ouvrage.
Nous avons dit que cela n'était pas. C'est
jouer sur les mots, dit M. Vermeulen. C'est
au contraire lui qui joue sur les chiffres. Le
dévasement de l'étang de Dickebusch a éié
voté en principe, comme faisant partie d'un
ensemble de travaux k exécuter pour résou-
dre la question des eaux, et les amis de M.
Vermeulen ont voté la proposition avec la
majorité catholique. Mais la dépense n'a pas
été votée, et il est peu probable quelle le
soit d'ici de longues années. M. Vermeulen a
done eu tort de la comprendre dans ses
calculs. Asuivre
Vieilles Clironiques et
légendes Yproises.
Nous donnons. aujourd'hui la description
de U procession organisée en 1578 par les
gueux, maitres de notre ville, depuis l'inva-
sion des iconoclastes, sous le gouvernement
de la Flandre par le Comte d'Egmont, que
son suzerain Pnilippe 11 fit décapiter plus
tard avec le Comte de Horn, paree qu'ils
étaient de connivence avecle prince d'Orange
chef des gueux.
Les gueux, qui ne voulaient pas croire k
la Ste Vierge, organisèrent cette procession
pour se moquer des croyances de nos an-
cêtres, qui honoraient comme leurs
descendants le font encore de nos jours
la Mèrede Dieu, patroune d'Ypres, par une
procession solennelle du premier Dimanche
du mois d'Aoüt. Ils en firent une, comme
nos lecteurs le verront, pour offenser Dieu et
sa Sainte Mère, d'une fapon tellement scan-
daleuse que si un Chroniqueur de cette
époque, témoin oculaire, Thomas de Raeve,
ne les citait en toutes lettres, on aurait peine
k en croire les détails véritablement obscé-
nes, que nous tacberons de traduire, en les
voilant autant que possible.
On peut dire, k ce propos que les gueux
ont été et seront toujours les mêmes en tous
temps. Nous en avons eu la preuve, dans les
cortèges Carnavalesques, que nos gueux
organisèrent a Ypres il y a quelques années,
cortèges qui ne valaientpas beaucoup mieux
que celui que nous narrons aujourd'hui
ainsi qu'alors, ils caricaturaient odieusement
les ordres religieux et les mystères sacrés de
notre foi. Quand la passion antireligieuse
s'unit au dévergondage des moeurs, l'homme
devient pire que la béte.
Laveilledu premier Dimanche du mois
d'Aoüt 1578,dit Thomas de Raeve, les héré-
tiques firent annoncer au son du tambour k
Ypres, qu'ils feraient le lendemain matin k
neut heures, une procession solennelle au-
tour de la ville, a la faQon des papistes.
Toute la ville était sur pied le lendemain
pour voir le cortège.
Au lieu de se réunir k l'église St Martin,
les groupes se réunirent aux Halles et des-
cendirent les marches du grand escalier.
Tous les tambours de la gartiison précé-
daient, puis venait un gueux, habillé en piê-
tre porteur d'une belle bamère volée nsguère
au pillage de l'église St Pierre Cet élendard
représentait d'un cóté la Ste Trinilé et de
l'autre St Pierre, recevani de N. S. les clefs
du paradis.
Cette bannière était suivie d'une trentaine
de temmes légères, tant jeunes filles que
femmes mariées, habilléesen religieuses de
tout ordre pour les vêtements de dessus,mais
autrement fort court vêtues et portant au
jupon inférieur des clochettes, dont le tinte-
ment ressemblaitk un carillon.
Un joueur de flute préeédait ces femmes
impudiques, qui dansaient et voltigeaint
constamment. Puis venait un autre gueux,
avec une grande croix k laquelle pend'ut un
filet, renfermant un chat vivant, qui poussait
sa lête hors du sac, et k ses cotés un balai et
une hallebarde.Cette singulière figure voulait
singer la croix des recollets
Puis suivait une touibe degens sans
aveu, costumés en moines, portant des cha-
pelets composés de coques d'ceufs, de trog-
nons de choux, de pelures d'oranges etc.
D'autres individus étaient armés de mous-
quets et de sabres, puis d'autres encore
jouaient du violon ou de la flute.
Apiès eux venaient des gueux habillés en
prêtres ayant une lance k la main en guise
de flambeau.
Ils étaient suivis de quarante femmes
ayant seulement un vêtement en gaze,
dont les vingt premières portaient une table
avec les débris des statues et autres images
saintes, brisées naguère par les gueux.
L'ondoiement de ce trop léger vêtement
par le vent,faisait que cette partie du cortège
eüt été autrefois k sa place dans un de ces
cortèges, organisés par la Rome paienne en
l'honneur de Venus ou de Cupidon.
II y avait alors une quaniité de misérables,
revêius de chasubles et d'habits de diacres et
sous diacres, chantant dans des bibles les
hymnes gueux et enfin, le cortège impie se
terminait par un char trainé par 60 jeunes
filles hérétiques, sur la quelle était liée sur
une estrade une femme, qui.... comment
dire ceci, sans blesser la délicatesse de nos
lecteurs ...montrait une partie de son dos
nu, aux regards du public Ce char portait
la devise suivante Voyez la relique de la
pucelle d'Ypres,
Cet infame cortège était passé depuis
quelques minutes k peine devant ma porte,
dit Thomas de Raeve, que le ciel, serein
jusqu'alors, se couvrit subïtement de gros et
noirs nuages un orage formidable éclata,
accompagné d'une averse épouvantable.
Tous lesfigurants du cortègese séparèrent de
tous cö;és, abandonnant cbaritableraent la
femme, qui, lorsqu'elle fut détachée après
l'orage, était k demi morte de fraieur k demi
noyée sur son char.
Le Ministre de l'agriculture et des tra
vaux publics,
Vu l'article 1" de la loi sur la chasse
Vu les avis des deputations permanentes
des conseils provinoiaux
Revu l'arrêté du 11 Aoüt dernier, relatif k
l'ouverture et k la fermeture de la classe,
Arrête
Art. 1". La chasse k la perdrix est fer-
mée savoir
Après le 20 Octobre, dans les provinces
d'Anvers, de Brabant, de Flandre occiden
tale, de Flandre oriëntale, de Limbourg et
pour les parties des provinces de Hainaut,
de Liége et de Namur situées sur la rive
gauche de la Sambre et de la Meuse, y com-
pris tout le territoire des villes de Charleroy,
de Liége, de Huy et de Namur
Après le 31 Octobre, dans la province de
Luxembourg et les parties des provinces de
Hainaut, de Liége et de Namur situées entre
la Sambre et la Meuse et sur la rive droite de
la Meuse.
Art. 2. MM. les gouverneurs des provinces
sont chargés de l'exécution du présent arrêté.
Bruxelles, le 5 Octobre 1897.
Léon De Bruyn.
Nous croyons rendre service k l'épargne
nationale, en même temps qu'k i'oeuvre d'in-
térêt public, conuue sous le nom de Bruxel
lesMaritime, en démontrant le caractère of-
ficiel de l'emprunt nécessité par l'exécution
de ce projet grandiose.
Rappelons que le gouvernement a souscrit
pour l'exécution du grand projet dix millions
de francs; la province de Bfabant, quatre
millions la ville de Bruxelles quatorze mil
lions 400.900 francs; la commune de Molen
beek, un million 233.000 francs; celle de
bchaerbeek 837.000 francs, et que d'autres
communes intéressées de l'agglomération ont
aussi souscrit des sommes importantes.
Toutes ces participations financières forment
un capital payable en quatre vingt dix ans,
par annuités de I 175.300 francs.
L'émission qui aura lieu les 18 et 19 Oc
tobre prochains portera sur 35 millions
344 000 francs hien que l'emprunt soit de
44 millions 180 000 francs, les Pouvoirs
ayant décidé de c mserver k la souche 8 mil
lions 836 000 fr. qui ne pourront pas être
étnis avant deux ans.
Les obligations de Bruxelles Maritime qui
sont de 100 francs, seront émises k fr.92.50
seuiemect.