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Mercredi 27 Octobre 1897. 10 centimes Ie N°. 32" Annf.k. N° 3290.
Listes électorales.
Le gouverneur de la Crête.
Condamnation de
15 prêtres grecs
pour haute trahison.
Agriculture.
Funérailles de M. Bouquet.
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.A-vis.
Le dernier délai pour réclamer de-
yant 1 autorité communale expirant le
31 Octobre prochain, les électeurs qui
n'auraient pas été inscrits on qui ne
figureraient pas sur les listes électora
les avec le nombre des votes auquel ils
ont droit, sont invités a s'adresser
sans retard au Bureau de l'association
CATHOLIQUE ET CONSTITUTIONNELLE,au Cer-
cle Catholique, rue de Menin.
Depuis ie commencement de la se-
maine les puissances continentales
élaient d'accord pour nommer le co
lonel luxembourgeois Schaoffer au
poste de gouverneur de la Crete.
Le gouvernement anglais seul n'a-
vait pas encore formellement accepté
ce choix. Mais des reuseignements
autorisés permettent d'annoncer qu'il
n'y avait pas fait d'opposition.
Son acceptation va être commnni-
qnée aux puissances, si même elle n'a
pas déja été donne'e.
Le colonel Schaeffer a pris du ser
vice dans l'armée anglaise, il a fait
partie de la mission de Baker Pacha et
a été chargé de la direction de divers
services administratifs eu Egypte.
Etant attaché a la mission Wolseiey,
il a pris part a l'expédition chargée de
porter secours au Général Gordon.
Le tribunal ottoman de Janina
(Albanië) vient de condamner du chef
haute trahison cinq prêtres grecs
®la peine de mort et dix a vingtans
fravaux forcés.
Le patriarche oecuménique a entre-
Ptis des démarches personnelles au-
Près du Sultan pour obtenir une di
minution des peines prononcées par
e tribunal de Janina.
Le Bulletin de Agriculture qui
vient de paraitre publie le rapport tri-
mestriel de M. lagronome Bauwens
sur la situation de l'agriculture dans
notre province. Nous y puisons les
renseiguements que voici
Des syndicats d'élevage ont été fondés k
Aertrycke, Ichteghem, Ruddervoorde
CortemarckWestvleteren et Handzaeme.
La députalion permanente accorde un sub
side de i 00 francs aux syndicats qui acbètent
un taureau approuvé par un délégué du
gouvernement provincial. A l'heure actuelle,
il existe 28 syndicats de l'espèce.
Le cornice de Tbourout a organisé, en
Juin, un concours de bétail pour les animaux
appartenant aux membres des syndicats
d'élevage Sur buit syndicats établis dans la
circonscription du cornice, sept ont pris part
au concours: chacune de ces associations a
exposé un lot de dix vaches en même temps
que le taureau du syndicat.
Une caisse Raiffeisen a été organisée k
St Georges, Tbourout et Meetkerke Seize
caisses Raiffeisen tonctionnent dans la Fian-
dre occidentale.
Une société mu'uelle contre la mortalité
du bétail a établie k Rousbrugge-Haringhe
et une société agricole s'est formée k
Westcapelle et 5 Eggewaertscappeile.
Les cornices de Courtrai et de Menin
exposent, k Bruxelles, les produits se rappor-
tant ti la culture et ti l'industrie du lin; les
cornices fédérés de Thielt-Roulers-Ingelmun-
ster,les produits de la culture et de l'industrie
de la cbicorée.
Le commerce des ehevaux est moins actif:
k la foire de Tbourout (29 Juin), il n'y a eu
que 2500 animaux exposés et ie nombre de
wagons expédiés vers l'étranger était infé
rieur de vingt celui de l'an dernier; les
prix se maintierinent k de bons cours.
Les funérailles de M. Bouquet, con-
seiller communal a Ypres, dont nous
avons annoncé, dans un article nécro-
logique, la mort prématurée, ont été
célébrées, Lundi dernier, avec toute
la pompe officiclle et religieuse, et au
milieu d'un immense concours de
monde.
Dès neuf heures et demie, les nom-
breuses sociétés dont le regrctlé défunt
était ou Président ou Membre, se don-
nèrent rendez-vous rue de Lille, dra-
peau en tête, pendant que la foule,
impressionnée et recueillie, alia saluer
la familie, si cruellemenl éprouvée.
Toutes les classes de la société, sans
distinction d'opinions politiques, étai-
ent la, pour rendre un dernier hom
mage a l'homme de bi en qu'Ypres
pleurera longtemps encore. C'est que
M. Bouquet était l'ami de tout le
monde, de l'ouvrier et du pauvre sur-
tout qui perdent en lui un grand
bienfaiteur.
A neuf heures trois quart,le Collége
échevinal et le Conseil communal se
rendirent a la mortuaire, precedes par
l'Harmonie de la ville et escortés par
le Corps des Pompiers.
La levée de corps se fit a 10 heures,
par le clergé de St Martin, et le cortège
se forma sous un soleil brillant, qui
contrastait avec le caractère lugubre
de la cérémonie.
M M. Justin, Alphonse et Remi Bouquet,
et Wyeland, fils etgendre du défunt,
condnisirent le deuil. MM. le Baron
Surmont de Volsberghe, Bourgmestre;
Jules Franchomme, Ernest Fraeijs,
Ernest Seys, Gustave Werbrouek et
Jules Antony, pour les di verses socié
tés dont M. Bouquet faisait partie,
tinrent les coins du poêle.
Pendant la messe de Requiem,
l'Orphéon chanta, avec bcaucoup de
succès, un Pie Jesu, sous la direction
de M. Jules Tyberghien. Loff rande
dura tout le temps du service
Après les absoutes,données parM.le
ehanoine-Doyen De Brouwer qui avait
officié,le cortège se renditau cimetière,
accompagné par une foule nombreuse,
l'Harmonie communale executant des
marches funèbres de choix.
Au cimetière, la foule, en silence,
se pressait autour de la tombe pour
entendre 1 eloge fuuèbre du défunt. A
aéfaut de M. le Bourgmestre, qui avait
dü s'absenter les jours précédents et
qui était rentré la veille au soir pour
assister aux funérailles, M. l'Eche-
vin-Député Colaert se fit l'organe
de l'administration communale et,
dans un langage élevé, retraqa la
carrière si bien remplie dn regretté
défunt.
Nos lecteurs nous sauront gré de
reproduire le discours de l'honorable
Echevin, vrai morceau de littérature
chretienne quoiqu'officieile et qui,
prononcé d'une voix claire et émue,
fit verser bien des larmes.
Discours de M. Colaert
Nous voici de nouveau réunis, Messieurs,
autour d'une tombe.
II y a trois mois, la mort nous enleva M.
Breyne-Devos, k un age déjk avancé et après
une longue malaüie. Aujourd'nui, elle nous
ravit M.Bouquet-Vandromme elle l'emporte
soutiainement, presque k ia fleur de l'age,
plein de santé et de vie.
J'ai recu la péniblè mission de dire, au
nom de l'Administration Communale, l'im-
pression que cause cette mort subite, et de
rendre, k la mémoire du regretté défunt, un
dernier hommage public de reconnaissance
et d'affection.
Pierre Bouquet naquit k Roulers en 1834.
11 quitta sa villo natale et ie Petit Séminaire,
après la sixième latiue et vint k Ypres, en
1851, eomme employé de commerce, k lage
oü d'autres, sur les bancs de i'école, ne font
qu'entrevoir une lointaine carrière. Actif et
courageux, comme les riches natures le sont
k eet age, il se mit au labeur, ambitieux,
d'une légitime ambition, d'ai river quelque
chose et de devenir quelqu'un.
A vingt trois ans, il était son propre
maitre. Le voyageur de commerce de la
maison Nolf s'était marié et fit le négoce
pour son compte.Pendant que sa courageuse
compagne faisait les affaires du magasin,
Bouquet sen alia parcourir les villes et les
villages, plagsnt ses marebandises et se
taisant connaltre, dans toute la province, par
une activité et une habileté saus égales.
A trenteans, il entreprit de faoriquer lui-
mème et bientöt il se trouva k la iêu d'une
importante maison industrielie, qui ne fit
que grandir et prospérer, grace au dévoue-
ment d'uue épouse incomparable et d'une
nombreuse familie qui seconda constamoient
ses efforts.
Une nombreuse familie Bouquet cut cette
faveur que d'autres considered comiue une
charge. II regut.en même temps, les és. dic
tions que D.eu réserve kees families ospé-
rité maiénelle, bon beur spirituei, ie bonheur
surtout, si sensible aux ames chréliennes,
de donner un prêire k l'Eglise et deux tilies
k la Charitéet k fEnstignementcathóliques.
La prospérité et lessuccès de son industrie
sont attestés par des distinctions qu'il obtint
aux Expositions de Bruxelles et d'Anvers, en
1880 et 1885.
Bouquet eüt pu borner Ik son activité et
son initiative. La fortune lui avait souri et
ne l'abandonna pas. Coeur généreux, ame
charitable, il croyait se devoir aussi k son
prochain. II s'était fait une carrière pour-
quoi n'aiderait-il pas les autres k en faire