CHRONtQUE LOCALE
Cour d'assises de la
Flandre Occidentale.
Hygiène domestique.
amant? II y a des efforts stimuler ici, lk
des courages k relever, quelques f'ois des
aspirations légitimes k satisfaire, souvent
des misères k soulageren un mot, il y a
une abondante moisson de bien k faire. Vous
verrez Pierre Bouquet partout et toujours.
11 n'y aura plus qu'k glaner après lui.
Les sociétés d'art et d'agrément le comp-
taient parmi leurs membres les plus zélés et
les plus dévoués, depuis le vulgaire jeu de
quilles ou de cartes jusqu'k la société chorale
«L'Orphéon» qu'il fondo et dont il voulutbien
partager la présidence d'honneur, après
avoir été longtemps son président effectif.
Les oeuvres chai itables et sociales le pas-
sionnaient St Vincent de Paul oü il ne
manqua jamais k une séance et dont il visita
les pauvres, en leur distt ibuant la bonne
parole avec l'aumöne; la Miséricorde
ceuvre admirable, ayant pour but l'irihuma-
tion décente et chrétienne des déshérités de
la fortune, dont il devint président, après
avoir exercé les fonctions de greffierle
Katholieke Ziekentroost société de se-
cours mutuels pour les ouvriers malades ou
infirmes, qu'il consola et encouragea en les
visitant paternellementla Goopérative
Eigen Heerd créée pour la construction
d'habitations ouvrières, qu'il aida k fonder et
k diriger comme vice-président oeuvre
étendue,dans la suite,k tout l'arrondissement,
sous le nom de Patronage des habitations
ouvrières et des oeuvres de Prévoyance Le
gouvernement l'en nomma Président et le
Roi lui accorda la croixcivique de deuxième
classe.
Sous son impulsion, treize sociétés de ce
genre furent fondées dans l'arrondissement,
la plus récente k Dranoutre qu'il installa huit
jours avant sa mort.
Je ne parle qu'en passant de l'ancien
atelier de tissage, du cercle commercial et
du cercle catholique qui le comptaient parmi
les membres de leurs comités.
L'ancien commis-voyageur, le patron ac-
tuel, était tout désigné pour devenir le Pré
sident du Syndicat des voyageurs. G'était
trop exiger peut-être de son activité. II accep-
ta la présidence, mais cette fois il le dé-
clara iui-même, k son corps défendant.
II n'en devint pas moins l'ame de la société,
comme de toutes celles dont il fut membre,
payant toujours de sa personne, cherchant
partout c'était son expression k faire
quelque bien.
Faire du bien! Noble ambition, marque
d'une ame d'élite, apanage du vrai chrétien
G'était pour taire du bien k son parti que
Bouquet, cédant k de longues instances, con- J
sentit enfin, en 1895, k accepter une candi
dature au conseil communal. Je ne tiens
pas, disait-il, k devenir un homme politique.
Laissez-moi k mes oeuvres sociales et chari-
tables. J'ai lk une mission k remplir, et, avec
l'aide de Dieu, je la remplirai longtemps
encore
J'ai dil que Pierre Bouquet voulait être
quelqu'un, dèsson arrivée k Ypres. II 1' était
devenu, même sans mandat public.
Mais le suffrage universel avait appelé la
classe ouvrière au scrutin et k la vie politique.
II était juste de lui aecorder une représenta-
tion directe au conseil d-j la commune. Bou
quet accepta la nouvelle charge que la faveur
populaire lui confia, et k tous les titres qu'il
avait déjk, iljoignit celui de conseiller com
munal, réunissanten sa personne les quali-
tés de l'ouvrier et du patron et pouvant aider
airisi puissamment k concilier tous les inté
réts.
Vous l'avez vu k l'ceuvre, Messieurs et
honorés collègues, toujours occupé des hum
bles et des petits, ne manquant aucune occa
sion de leur être utile ou agréable.nous rem-
plagant Ik oü les circonstances l'exigeaient,
cherchant avec nous la meilleure solution k
tous les problèmes sociaux, faisant des pro
positions, émettant des vceux, et provoquant
souvent des résolutions qui réalisaient ses
vues et ses idéés.
C'est dans ses travaux, deux jours après
une séence du conseil communal oü il prit
encore la parole, le lendemain de sa procla
mation, k l'unanimité, comme président du
comité de la fédération des patronages de
l'arrondissementau moment oü, bon époux
et excellent père de familie, il se divertissait
au millieu des siens, toujours le même, con
tent, gai, expansifc'est k ce moment que
la mort vient le frapper, sans tenir compte
de la tendresse d'uue épouse chérie, de l'af-
fection de ses enfants et pelits-enfants, si
heureux de le posséder parmi euxsans
souci de l'estime et de la sympathie que tous
avaient pour lui, amis et adversaires politi-
quesoubiiant qu'il était de toutes les
oeuvres et qu'il avait encore des services
nombreux k rendre k la chose pubiique
Oh! que la mort est cruelle Comme elle
choisit quelquesfois mal ses victimes! Et que
de pleurs, que d'ennuis, que de incrimina
tions, que de désespoirs même elle laisserait
après elle, si, aux yeux du chrétien, elle
n'était la délivrance des maux de cette terre,
la récompense du bien, I'entrée dans une vie
meilleure, le commencement d'un bonheur
sans mélange et sans fin
Nous serions incoDsolables autour de cette
tombe, nous tous, connaissances, amis,
collègues, parents, fils du défunt, si la mort
n'était que le triste terme d une existence
plus ou moins heureuse. Bouquet l'envisa-
geait, comme nous, d'un ceil chrétien. II ne
l'attendait certes pas encore, puisque,
nous l'avons dit il était si plein de vie et
si heureux de vivre. Mais elle ne l'a point
surpris. II avait toujours cherché, dans la
Religion, les sources du bien, le bonheur de
sa familie, les consolations de la vie et ,!<;s
garanties d'une fin chrétienne. La mort l'a
trouvé préparé. Laveille même de son décès,
nous l'avons vu s'approcher des S. S. Sacre-
ments et parer ainsi le coup.... II triompbe
de la mort
Cette vie et cette mort seront notre con
solation, notre encouragement et notie exem-
pleAdieu, cher Collègue, nous nous re-
verroris en Dieu
Après ce discours, écouté dans un
silence de mort interrompu a peine
par la chute des feuilles,lafoule s eloi-
gna, vivement impressionnée par les
paroles si vraies et si justes de 1 elo
quent orateur.
Nous n'avons qu'un mot a ajouter:
une prière pour le cher défunt, et que
son ame repose en paix
Lundi s'est ouverte la première série de la
quatrième session de la Cour d'assises de la
Flandre occidentale.
La première affaire appelée est celie k
charge de Jules De Bal, né a Dudzeele le 12
Juin 1876, ouvrier, demeurant k Uyikerke,
accusé de tentative d'assassinat et de tenta
tive de meurtre.
L'accusé recherchait depuis trois ans la
fille Marie Delodder avec laquelle il travail-
lait dans les fermes k Zuyenkerke. La fille
avait même promis de se marier avec lui.
Mais dans l'intervaile De Bal devint épilepti-
que. Sa future le soigna dans l'espoir qu'il
guérirait. Mais le mai étant opiniatre, la fille
déclara en Septembre 1896, que le mariage
était impossible, paree quelle ne voulait pas
se rendre raalheureuse.
Plus tard, l'accusé apprit que Marie De-
lodder était courtisée par un autre jeune
homme.
Un jour, Marie Delodder était dans la cui
sine de sa maison. L'accusé bondit dans la
maison, demanda k la jeune fille si réelle-
ment elle refusait de se marier avec lui, et
comme la fille répondait affirmativement, il
joua du revolver. Toutefois deux balles
manquèrent leur but et l'une d'elles alia se
loger dans le mur, quelques centimètres au-
dessus de la lête de la fille.
Le père qui était sauté du lit, voulut em-
poigner De Bal, mais celui ci tira encore
deux coups sur sou adversaire. Sur ces en-
trefaites, la mère qui avait entendu le bruit,
se précipita vers l'individu, mais sur elle
aussi De Bal déchargea deux coups. Comme
par miracle, aucune des trois personnes
n'avait été atteinte. Les époux parvinrent
alors k expulser De Bal.
Le lendemain De Bal alia se constituer
prisonnier.
Les médecins légistes ont constaté que
De Bal ne peut pas être excusé comme épi-
leptique le dernier accès qu'il a en date
en effet d'un raois avant le crime.
L'accusé n'est done en aucun cas excusa
ble de l'acte qu'il a posé, dit l'acte d'accusa-
tion.
De Bal a pour délenseur M. De Schepper.
Le siége du ministère public est occupé par
M. le substitut Schramme.
Le Progrès a trouvé dans sa boite
un articulet au sujet de la conlrainte
qu'exercent certains personnages pour
forcer des parents a envoyer leurs
enfants dans telle école plutót que dans
telle autre.
A ce propos, notre Confrère doctri
naire écrit
C'est chose trés connue que certains mem
bres du clergé et, aussi, des cléricaux mili
tants, cherchent par tous les moyens, même
par les moins avouables, k détourner les
enfants des écoles laïques, officielles, au
profit des écoles congréganistes.
Mais de lk k eonclure que les magistrals,
qui ont mission de faire observer la loi qui
punit pareilles tentatives, se font les laches
ou complaisants complices de celles-ci, i! y
a quelque marge et pas mal d'exagération.
Nous partageons l'opinion du Pro
grès en ce qui concerne l'intervention
du Parquet. Mais nous défions le cor-
respondant anonyme du Progrès de
citer des personnes et des faits. S'il en
connait, qu'il les fasse connaitre aux
magistrats chargés d'appliquer la loi
sur les abus commis par les adminis
trations charitablesloi qui a été faite
contre certains administrateurs qui,
a Ypres comme a Wavre et ailleurs,
abusaientautrefois deleur position pour
faire la guerre scolaire, d'odieuse mé-
moire.
Que des particuliers fassent de la
propagande en faveur de leurs écoles,
eest tout autre chose. Nous pourrions
en nommer des libéraux, bien
entendu qui donnaient congé a
leurs locataires et !es poursuivaient a
outrance, parceque ceux-ci envoyaient
leurs enfants d ms les écoles catholi-
ques. Cela ne se fait plus autant, mais
cela se fait encore.
Si ce sont ces faits que le correspon
dent anonyme du Progrès vise, nous
sommes d'accord avec lui pour les
blamer. Mais qu'il cherche a attaquer
injustement notre clergé, cela nous ne
permettrons pas.
Des faits, s'il vous plait, et des noms!
Si non, nous concluons que le Progrès
calomnie nos prêtres avec autant d'in-
justiceque soncorrespondant anonyme.
Le Weekblad reconnait enfin
que la nouvelle Maison de Santé,
construite le long de la ehaussée
d'Ypres a Ylamertingbe,donnera pour
quelque temps du travail a nos ou
vriers, et qu'une fois achevé, letablis-
sement, fera du bien au commerce
Yprois.
Mais il y a un mais le travail
estdonnéaux membres du «Volkshuis»
et les fournitures seront faites par les
cléricaux, dit la feuille radicale. En
d'autres termes, les amis du Week
blad sont et resteront exclus.
C'est possible. Dans tous les cas, si
les protégés du «Weekblad» traitent
les membres du clergé ou les catholi-
ques qui font exécuter les travaux de
letablissement en question, de vette
drietippen», comme le fait leur pa
tron, le moyen, s'il vous plait, de leur
donner du travail et des fournitures,
sans causer un immense scandale
Les prêtres et les catholiques ne
doiveut pas, après tout, se laisser in-
jurier. Et s'ils peuveut et doivent par-
donner 1'ofi'ense, ils peuvent aussi,fa-
voriser ceux qui sont respectueux en-
vers la Religion et ses ministres. Lais
ser sans travail ceux-ci pour le donner
aux autres, ce serait, en somme, pro-
voquer le m pris du clergé et favori-
ser les excès de langagece serait en-
courager l'action néfaste du Week
blad sur la classe ouvrière. Non,
nous n'en sommes [WS, confrère.
L'Empruntde Bruxelles Maritime donne
lieu k la répartition suivante Les souscrip-
tions de 1 k 5 obligations ne seront pas
réduites.
Les souscriptions de 6 k 50 obligations
recevront 40 minimum 5 titres. Les sous
criptions de 51 obligations et au delk rece
vront 20 minimum 20 titres.
La répartition aura beu du 28 Octobre au
6 Novembre.
Le fluid beef Vimbos
Les journaux spéciaiistes, tant en Angle-
terre que sur le continent, prêtent en ce
moment une attention toute particulière k
un riouvel extrait de viande Vimbos qui
célèbre de véritables triomphes par-delk la
Manche. La preparation des fortifiants tirés
de la viande de boeuf intéresse l'hygiène do
mestique et la nutrition de toutes les classes
de la société. Pour que ces piéparations
répondent parfaitement aux desiderata, elles
doivent résoudre le problème qu'en 1865,
une grande publication anglaise posait en
ces termes
S'il était possible, y écrivait-on, de
produire un extrait de viande de bceuf com-
binant l'albumine avec les autres principes,
ce produit devrait être oerles préféré, car il
contiendrait tous les constituants nutritifsde
la viande elle-même.
Devant ce problème alors insoluble, 1»
cbimie tenta d'ajouter les propriéiés qui
manquaient, en empruutant les qualités k
des substances étrangères, aux phosphates,