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CHROR/QUE LOCALE
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Mercredi 3 Novembre 1897.
10 centimes le N°.
32e Année. N° 3292.
Leconseil municipal de Paris
et l'instruction publique.
Le procés de Ia
princesse Elvire.
Espagne.
L'affaire Dreyfus.
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ÉMÊÈÊÊm
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Le Temps, pen suspect cependant
eü pcareille matière, juge sévèrement
l'attitude odieuse du Gonseil munici
pal de Paris dans la question de la
subvention aux écoles libres, soulevée
par M. Alpy
Le Conseil municipal a été mis sur la
sellette, trés habilement, par M. Alpy. Le
conseiller conservateur s'est emparé et
e'était de bonne guerre d'un fait avéré,
connu de tous, et véritablement scandaleux,
contre lequel, pour notre part, nous avons
déjk maintes fois protesté. De l'aveu des
statistiques officielies, émanant de la direc
tion de lenseignement primaire de la Seine,
il existe actuellement k Paris 4800 enfants
d'age seolaire qui ne peuvenl être adrnis,
faute de place, dans les écoles, et qui ne re-
Coivent destruction d'aucune sorte.
Dans quatorze arrondissements des pères
de familie obligës par la loi de 1882 de faire
instruire leurs enfants, mais ne réussissant
k les caser ni dans les écoles publiques ni
dans les écoles libres, qui sont également au
complet, se trouvent dans l'impossibilité
matérielle de satisfaire k ['obligation légale.
Onpiévoil le jour prochain oü le départe
ment de la Seine sera celui qui fournira pro-
porlionnellement le plus grand nombre de
conscrits ïllettrés. Telle est la fa^on dontest
exécutée aprèsquinze ans, dans la ville-lu-
mière, la loi sur l'instruction primaire obli
gatoire
Comment remédier k cette intolérable si
tuation qui maintient dans l'ignorance, mal-
eux, malgré leurs families,plus de 4000
enfants? J'ai un remède, dit M. Alpy
ioscrivez au budget municipal un crédit de
400,000 francs peur être attribué sous for-
ro® de bourse, k raison de 100 francs par
élève et par an, aux écoles privées qui se
douderont dans les arrondissements oü il
wiste des expectants.
Cela suffiravous verrez surgir du jour
eu lendemain autant d'écoles qu'il vous en
faut- Mon moyen ne vous convient pas? Vous
Craignez de tavoriser les congréganistes
Soit. A voire aise. Mais que comptez-vous
faire? Car vous n'avez sans doute pas la pré*
tention de refuser perpétuellement k 4000
otfants l'instruction k laquelle ils ortt droit
Éli>vant de discuter les mérites comparés
^es écoles privées et des écoles publiques,
Cs lui importe avant tout c'est que,publiques
ou privées,il y ait des écoles Que répond
ie Gonseil municipal?
C*est trés simple il ne réporid rien. Le
Pr°jet de M. Alpy a soulevé une opposition
N'°'etite iaais tout s'est bovné k des mots,
Pou
'tuut, aucun esprit impartial ne conte-
stera que le seul procédé décent et légal
pour exécuter la solution de M. Alpy con-
sistaitk en a adopter une meilleure. Le Gon
seil municipal n'en a adopté aucune. II a
émis un voeu platonique invitant l'admini-
stration k présenter k brefdélai la combi-
naison financière destinée k doter l'emprunt
volé par le Conseil municipal pour construi-
re les écoles nécessaires pour recevoir tous
les enfants en age de fréquenter l'école pri
maire.
Qui done, k l'Hótel de Ville, k pu se faire
la momdre illusion sur l'efficacitéde cevoeu?
M. Georges Girou a calculé qu'il faudrait
plus de cinquante millions or, M. Grébau-
val, rapporteur général du budget, a déclaré,
au cours même de la séance d'hier, qu'il ne
failait ni compter sur un emprunt ni espérer
une disponibilité quelconque avant 1900
II est vrai que celte assemblée, qui affiche
un si beau dédain pour les plus chers inté
réts du peuple, perd son temps et gaspille-
rait si on le lui perrnettait l'argent des
cantribuables en manifestations révolution-
naires. Hier encore immédiateuaent avant de
condamner 4,000 enfants k l'ignorance for-
cée, le Conseil a blkmé le préfet de la Seine,
qui avail refusé d'envoyer des délégués, aux
frais du public, k un Gongrès socialiste
Reste k savoir si les Parisians ne finiront
pas par se lasser des iritermitlences étranges
que subit ie zèle démocratique de leurs élus.»
La princesse Elvire de Bourbon vient d'in-
teuter un procés k son pèce don Carlos, k
propos de la succession de sa mère, donna
Marguerite de Bourbon,duchesse de Madrid.
Don Carlos avsit épousé la duchesse de
Madrid k Frohsdorf, en Février 1867. 11
avait été stipuié, dans le contrat de manage,
qu'une part de la dot de la duchesse resterait
placée k Vienne et que l'intérêt de cette
somme, soit 32,500 florins, serait servi an-
nuellement au jeune couple. L'union de don
Carlos et de la duchesse de Madrid ne fut
pas heureuse.
Les conjoints ne tardèrent pas a se sépa-
rer et ia duchesse s'établit définitivement k
Viareggio, oü elle pos3édait une ravissante
inaison de campagne. Le maréchalat de la
cour de Vienne, chargé de la gérance de sa
fortune, cessa alors de payer k don Carlos les
32,500 florins, intéréts de la dot de sa
femme, el fit parvenir cette somme directe-
ment k la duchesse de Madrid. Geile ci
s'était chargée de l'éducatiou de ses cinq en
fants el ne recevait aucun subside de son
inari.
Cependant, la duchesse de Madrid étant
morte ie 29 Janvier 1892, Don Carlos ren-
tra en jouissance des intéréts de la dol de sa
femme, jusqu'k la majorité de ses enfants La
duchesse de Madrid avait stipuié, dans son
testament, que sa fortune devait être parta-
gée en quatre parts égales dont une devait
revenir k la princesse Béatrice, une autre k
la princesse Alice, une autre k la princesse
Elvire. La quatrième part devait être parta-
gée entre la princesse Bianca et don Jaime,
fils unique de la défunte, lesquels avaient été
déjk favorisés par le due de Modène. A la
princesse Elvire revenait done un quart de
la fortune de sa mère.
Cette fortune oonsistait en une propriété k
Viareggio, estimée un million de francs en
un million d'argent comptant, déposé k la
banque Rothscbild, k Vienne dans la rente
de la dot de la duchesse gérée par le maré
chalat de la cour k Vienne, etc. Le partage
s'effectua régulièrement en ce qui concerne
la première partie de cette succession. Mais
donna Elvire réclame aussi le quart des
32,500 florins, intéréts annuels de la dot de
sa mère.
Or, don Carlos déclare qu'il ne fera par
venir cette somme k sa fille que si elle se
sépare du peintre Folchi et se décide k ren-
trer aucouvent. Naturellement, donna Elvire
n'entend pas de cette oreille. Elle déclare,
trés haut, que, si elle avait envie d'entrer au
couvent, elle n'aurait pas emploi de cette
sorame. C'est paree qu'elle veut vivre dans
le siècle et jouir de la vie qu'elle a besoin
d'argent.
L'afïaire viendra devant le tribunal
Lucques, le 17 Janvier prochain.
de
La scission du parti conservateur.
L'union des conservateurs, sous les au
spices du marécha! Campos, du général
Azcarragui.de MM. Bidal et Silvera, est
fortement compromise, par l'attitude in-
transigeante de M. Elduagen, du due de Te-
tuan, de MM. Linarez, Rivo et Romero
Robledo, qui ont l'intention de former un
parti avec le général Weyler.
paris, 31 Oetobre. Les journaux
croient qu'il n'y aura rien de nouveau dans
l'aftaire Dreyfus d'ici trois oti quatre jours.
Le Matinprécisant, dit que M. Sclieurer-
Kestner établit l'innocence de Dreyfus sur
des pièces postérieures k celles du procés et
prouvant que la trahison a été continuée
après la rélégalion de Dreyfus.
Interviewé par 1 'Eclair, M. Bertillon, ex
pert, déclare que la preuve éclatante et
irréfutable guida son opinion et ne lui permet
pas d'égarer les juges.
D'autre part, le gouvernement ne peut
publier les preuves de culpabilité, preuves
qui doivent être ravies k l'étranger.
Rochefort, dans 1 'lntransigeant, raconte
qu'il fut lui-mé ne l'objet de démarches en
faveur de Dreyfus, de la part du directeur
de la prison du Cherche-Midi, commandant
aujourd'hui révoqué.
Académie et Ecole industrielle.
Nous appreuons qu'il est question de sup-
primernotre «Académie ou plutót notre
école de dessin et de donner un plus grand
développementk lecole industrielle.
Déjk, si nos renseignements sont
exacts, la Commission des deux établisse-
ments, composée de M. M. Colaert, prési
dent, Gravet, Struye, Tack, Iweins d'Eeck-
boutte, Poupart et Fraeijs, a approuvé, k
l'unanimité de ses membres, les propositions
du collége échevinal.Il reste k les faire voter
par le conseil communal, qui sera appelé
sous peu k se prononcer sur le mérite des
innovations proposées.
Attendons nous k des cris d'orfraie de la
part des adversaires de l'administralion
communale.
Déjk le«Weekblad» k servi kses lecteurs un
factum, intitulé Yperen Kerkhof oü
nous trouvons deux choses d'abord des
observations très-justes et très-sensées au
sujet des écoles de dessin, auxquelles nous
pouvons nous rallier presque sans réserves.
Puis des affirmations concernant ia suppres
sion de l'école de dessin qui, présentées sous
un faux jour, sont de nature k induire le pu
blic en erreur.
Les premières sont une copie d'un travail
dont le Weekblad eut bien fait de faire
connaitre l'auteur, au lieu d'encadrer l'élu-
de sur le dessin de sa prose embrouiilée.
Tout au moins aurait-il dü mettre entre
guillemels ce qui ne vient pas de lui.
Mais passons. Personne ne conteste le
mérite des écoles de dessin, et notre ad
ministration communale, sous l'impulsion de
M. Temmerman, l'ancien Ingénieur de la
ville, a été l'une des premières k entrer dans
la voie nouvelle que le succès a couronnóe.
De quoi s'agit-il au fond Les cours de
dessin sont ils ou seront-ils supprimés
Nullement. Ils sont donnés k l'école in
dustrielle, conformément aux idéés expri-
raées par l'auteur de l'article que le Week
blad ne fait pas connaitre. Seulement ils
ne seront plus donnés k l'académie afin d'é-
viter un double emploi.
C'est k juste litre, nous semble-t-il, que
l'administration communale n'entend plus
laisser subsister une académie dont les cours
font ou peuvent faire double emploi avec
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