CHROMIQUE LOCALE Correspondance. du Conseil Communal Le 15 Novembre. Actes officiels. Emprunt de Schaerbeek 1897. L'exposition de Chrysanthèmes. Voici l'extrait du discours de M. le Baron Surmont de Voisberghe, pro- noncé au Sénat et cité par la lettre ouverte (Annales parlementaires Sé nat, page 745.) Encore un mot au sujet de la restauration des monuments. Je suis trés étonné que le Gouvernement s'nppuie sur les dénonciations anonymes faites k ce sujet. Interruptions Comme Bourgmestre, je viens de recevoir un extrait dun rapport anonyme adressé, parait-il k la Société arcbéologique de Bruxel- les et qui ra'est envoyé par le Gouvernement ou par l'administration provinciale, je nesais au juste, avec prière d'y répondre. Ce rapport, messieurs, contient une foule d'inexactitudes et d'attaques fausses, inju- rieuses et même calomnieuses, et des in sinuations de tout genre Je me demande si nous nous trouvons devant un nouvel élément dans l'administra- tion publique. J'aime beaucoup, quand on a une observation k présenter, qu'on se fasse connaitre. Ceux qui ont des observations k nous adresser devraient en agir ainsi Quand on me demande quelque chose et que je réponds de vive voix, j'ai bien soin de faire comprendre que c'est aioi qui réponds, et quand j'écris.ma signature est au bas. J'espère que les auteurs anonymes dont je parle mettront dorénavant leur nom au bout de leurs dénonciations. Le masque est une vilaine chose J'estirae que le Gouverne ment, s'il est en cause, tera bien d'y regar- der de prés, dorénavant, avant de transmettre aux administrations communales des pièces de l'espèce. Nous nous demandons en vain oü M. Merghelynck est visé dans ces paroles.Notre sénateur se plaint de ce que le Gouvernement semble vouloir s'appuyer sur des dénonciations ano nymes. II demande si l'administration supérieure va entrer dans cette voie, et espère que les auteurs anonymes mettront dorénavant leur nom au bout de leurs dénonciations. Pour dire qu'il ne peut s'agir que de lui, M. Merghelynck émet cette prétention, un peu étrange, qu'il est seul a s'occuper de ces études a Ypres, et que ce rapport doit certainement émaner de lui. M. Merghelynck n'était pas au sénat pour se defendre et il ajouteil est bon de constater que M. le ministre des Beaux arts a bien voulu s'en char ger a ma place (Annales parlemen taires Sénat, page 780.). Voici le passage du discours du Ministre M. De Bruyn, ministre de l'agriculture et des travaux publics. L'bonorable Baron Surmont de Voisberghe s'estému.sans raison me semble-t-il, de l'envoi l'administration communale d'Ypres d'un document qu'il qualifie de dénonciation anonyme. II s'agit d'un rapport, nullement anonyme, relatif k divers travaux de restauration exé- cutés k Ypres, adressés k mon département par une société archéologique du pays. Ce rapport criüquant une partie des travaux en question, je n'ai cru pouvoir mieux faire que d'en extraire les passages contenant ces cri tiques et de les communiquer k l'administra tion yproise, afin de lui permettre de me fournir les explications qu'elle jugerait convenables. On le voit, il n'y a lk rien qui ait le carac- tère d'une dénonciation anonyme; je pense done que l'appréciation de l'bonorable M. Surmont de Voisberghe repose sur une con- naissance inexacte des fails. Lorsque je re^ois des dénonciations ano nymes, je les mets au panier. Si la note qui m'a été transmise avait eu ce caractère, elle aurait eu le même sort. Nous ne voyons absolument pas en quoi M. le ministre des beaux arts a défendu M. Merghelynck. Celui-ci n'était pas plus en cause pour le mi nistre que pour le sénateur. Le ministre se borne a dire que le rapport n'était pas anonyme; qu'il n'y a rien dans cette pièce qui ait Ie ca ractère d'une dénonciation anonyme, que si elle avait été telle, il l'aitrait jetée au panier. Oü est M. Merghelynck dans tout cela? Aprés avoir entendu la réponse de l'administration communale, nous croyons comprendre que l'extrait en- voyéa Ypres, certifié conforme, ne portait pas le nom de l'auteur; que dés lors eet extrait revètait la forme anonyme pour ceux qui la recevaient. C'est précisément ce dont notre Bourg mestre s'était plaint au sénat. Si M. Merghelynck avait a réelamer il n'avait qu'a s'adresser en haullieu et non au Bourgmestre d'Ypres, qui ne l'avait pas mis en cause. Les injures dont il émaille sa lettre ouverte indiquent clairement le but qu'il poursuit. Nous avons recu Mercredi midi une lettre de M. Merghelynck, rédigée en flamand que nous avons insérée dans leNieuwsblad,\)avu hier soir,avec quelques observations en réponse. M. Merghelynck Arthur, adresse une nouvelle épitre, en frangais cette fois_, au Journal d'Ypres. La voici: Ypres, le 19 Novembre 1897. A Monsieur le rédacteur en chef du Journal d'Ypres. Le rédacteur du compte rendu de la séance du conseil communal du 6Novembre dernier, inséré dans le numéro de votre journal paru le 13 de ce mois, y dit en substance, que le rapport sur la situation des monuments k Ypres, adressé par le gouvernement k l'ad ministration communale, était une pièce anonyme dont l'auteur, qui est Mr Arthur Merghelynck, s'est fait connaitre après coup. La chose est en partie exacte, mais, on ne peut m'imputer eet anonymat.attendu que le rapport original, dont on a envoyé k Ypres, sans me consulter, une copie ou seulement desextraits, portait parfaitement ma signature én toutes lettres. La confusion que vous faites k ce sujet, pouvant être préjudiciable k mon honorabi- lité, attendu qu'elle est de nature k faire supposerque je serais capable,le caséchéant, de lancer des écrits anonymes, j'espère, monsieur le rédacteur, trouver chez vous suffisamment de loyauté pour reconnaitre, l'erreur dans laquelle vous avez versé, en insérant k eet eflfet, dans votre plus prochain numéro, les quelques lignes rectificatives, que j'ai l'honneur de vous adresser. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l'expression de mes sentiments distingués. A. MERGHELYNCK. Nos lecteurs remarqueront qu'il y a une différence assez notable entre les deux lettres. Ge qui était inexact d'après la lettre flamande est en partie exact d'après l'épitre francaise. Nous maintenons l'exactitude com pléte de notre compte-rendu. Peut-être M.Merghelynck émettra-t- il bientót une troisième appreciationj A propos de la séance du 6 Novembre dernier. La Lutte nous a apporté bier soir un article qu'elle intitule A propos de la séance du Conseil Communal du 6 Novembre dernier. L'article est intéressant et presque toutes les phrases sont k noter. Mais bornons nous D'abord Si la Lutte possède une copie du fameux rapport de M. Merghelynck, pour- quoi ne le publie-t elle pas? Le public pour- rail apprécier alors par Iui-même co qu'il y a dans ce document et ne serait plus contraint de le lire dans les seuls articles du journal progressiste. Ensuite, M. Merghelynck s'est défendu dans sa lettre ouverte d'avoir voulu atteindre notre Bourgmestr e. C'était une bonne au- baine pour lui de se croire visé, écrit-il et plus loin il ajoute mais nullement pour vous mettre en jeu. Encore une fois, si la Lutte publiait le document qu'elle du posséder, le public pour- rait mieux apprécier la portée des intentions de M. Merghelynck. Allons, un bon mouve ment, confrère. La «Lutte» écrit aujourd'hui que le rapport Merghelynck avait été rêdigè rapidement, parait-ilet ne pouvait conséquemment constituer une oeuvre suffisamment étu- dièe,pour l'usage qu'on en a fait,a l'in- su de M. MerghelynckCette disser tation ne pouvait être considérée comme un travail de fond sur ces matières,et du reste, il n'avait pas été écrit dans ce but. On le voit, la reculade continue et s'acceri- tue. Nous ne sommes pas au bout. Mais admettons, un instant, !e système de défense imaginé par la «Lutte», nous disons alors M. Merghelynck a été bien léger de rédiger, de cette manière, un travail de l'es pèce il a été bien inconsidéré en l'envoyarit, dans ces conditions, k une société qui est regardée comme sérieuse il a été bien irré- fléchi et bien imprudent en oubliant de pré- voir l'usage que cette société allait en faire. A cóté de sa grande science, M. Merghe lynck possède, semble-t-il, un fond considé- rablede naiveté. Ce qu'il y a dans le travail de M. le Bourgmestre, nos lecteurs ne tarderont pas k le savoir et pourront apprécier en mêine temps l'exactitude des assertions et affirma tions de M. Merghelynck. La Lutte avoue déjk quelques petites inexactitudes, sans aucune importance, dit- elle. Nous lui reprocberons, bientót saus doute, son manque de sincérité se? procé dés ordinaires de polémique nous ont habi tués k ce système. Quant aux injures, ce sont les raisons de ceux qui n'en ont pas d'autres. M. Merghe lynck en a été trés prodigue dans sa lettre ouverte la Lutte lui fait écho. Grand bien leur fasse. Notre Bourgmestre parait y rester bien indifférent. La fête patronale du Roi a été célébrée fort brillamment, comme d'habitude d'ailleurs, depuis 1884. A onze heures, la cérémonie religieuse k l'église Sl Martin avait réuni dans le chceur de cette église, la foule richement costumée des autorités civiles et militaires. La maitrise a fort bien exécuté le TeDeum, qui était le même que l'année dernière. Une splendide revue de toutes les troupes, infanterie et cavalerie, en garnison k Ypres, devait avoir lieu k dix heures. Malheureu- sement une pluie fort maussade a fait con- tremander cette partie de la fête. Le soir, l'harraonie communale a donné concert au local de la société «La Concorde.» A propos de la revue, le Weekblad toujours bien rer,seigné,a prétendu, dans son numéro de Dimanche dernier, que !a ville avait refusé le concours de l'Harmenie Communale k cette revue. Nous apprenons que loin de refuser ce concours, M. le Bourgmestre a offert k l'autorité militaire, spontanément et grkcieu- sement, de rehausser la revue par la pré- sence de l'Harmonie Communale,et que cette autorité a jugé que la revue doit être exclu- sivement militaire. Nous partageons eet avis. Mais oü le Weekblad a-t-il pris que la ville a refusé son concours Allons, un mot d'explicatiori. Faut pas toujours dire le contraire de Ia vérité. Un commencement d'incendie dans une maison de la rue de la Prison, a causé un instant démotion, Vendredi soir, rue St Jacques. Tout s'est burné k uu feu de cbemi- née promptement éteint. Une nouvelle. Le Progrès se réserve de discuter k fond l'excellent état de nos finances. 11 faudra rabattre de beaucoup, dit-il, les prétentions du Journal d'Ypres. Commencez, coofière; le moment est toujours opportun. Et puisque vou s avez la certitude qu'il faudra rabattre beaucoup, rabattez un peu dès maintenant. Ce sera l'occasion d'une bonne petite polémique. Par arrêté royal en date du 16 Novembre, M. G. Bruneel de Montpellier est nommé Bourgmestre de Kemmel. Repartition. Les souscripteurs k l'Eroprunt de Schaer beek 1897 sont informés que les résultats de la souscription permettent d'attribuer 1 litre aux souserrptions de une cinq obligations 2 litres six i dix 3 titres onzeivingt et 15% du chiffre souscri» aux souscriptions supérieures a 20 titres. Toute fraction sera comptée pour un titre entier. Bruxelles, 16 Novembre 1897. L'exposition de Chrysanthèmes, organisée par la Société d'Horticulture de l'arrondisse- ment d'Ypres, a été vraiment superbe. Nous nous y attendionsjcar cette société a l'habi- tude de faire comme il faut tout ce qu'elle entreprend. La culture du Chrysanthème, cette Reine de l'Autómne, inconnu dans nos contrées il y a quelques années, a pris un essort con- sidérable. Aussi n'y a-t-il plus un horticulteur plus un amateur qui ne cultive cette magni- fique fleur. C'est grace k la société prénommée, que la culture des Chrysanthèmes s'est tant ré- pandue dans nos parages. D'année en année cette culture s'est développée et améliorée. Nous pensons que cette année elle a acquis son apogée; car nous sommes d'avis qu'il est impossible de produire de plus belles plantes, de plus grandes fleurs que celles que nous avons admirées Dimanche dernier. Les plantes, exposées par M. Druant Henri, jardinier chezM. Jeanson k Zillebeke, étaient vraiment superbes et excitaient l'admiration des nombreux visiteurs. Nous avons entendu maint amateur, beaucoup de charmantes visiteuses exprimer k haute voix leur ad miration et leur désir de posséder de si belles plantes. Ces chrysanthèmes dénotaient des soins incessants et intelligents. L'habile cul- tivateur a bien mérité les nombreux premiers prix qu'il a obtenus et les chaleureuses félici- tations, qui lui furent adressées de toutes parts. Les gerbes et, la superbe jardinière de M. Appels Martin, jardinier chez M. Ph. Van- denberghe arrêtèrent tous les visiteurs. M. Appels possède le talent de construire en un tour de main de véritables chefs d'oeuvre. Il est encore expert dans la culture des chrysanthèmes sa plante de bonne culture, une Êtoile de Lyon aux grandes fleurs, obtint le premier prix. Dans la section des fleurs coupées, mon sieur Demeulenaere Joseph, jardinier chez M. le baron Gaston de Vinck a exposé cent chrysanthèmes variés. II y avait des fleurs de grandes dimensions, qui pouvaient figu res avec honneur dans les expositions les plus grandes, fréquentées par les plus célèbres chrysanthémistes. Les fleurs de M Poot Jules, jardinier chez M. V. de Godt et deJM. Daeninck Victor, aide- jardiriier au chèieaü de la Hooghe, méritèrent aussi l'admiration qu'elles provoquèrent. La société d'Horticulture de l'arrondisse- ment d'Ypres peut se vanter de posséder des hommes capables qui connaissent leur métier k fond et qui font honneur k notre arron dissement.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2