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GHËOSmUE LOCALE
Mereredi 24 IVovembre 1897.
10 centimes le N°.
32® Année. N° 3298.
FRANCE
ALLEMAGNE
ESPAGNE.
Ahmet-Riza et Le Progrès.
Les empoisonneurs publics.
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Le JOURNAL D'YPRES paralt le Mercredi et le Samedi.
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A la Chambre.
La crise agricole
Paris, 20 Novembre. On reprend la
discussion de Interpellation sur la crise
agricole. M. Méline dit que la cause de la
crise est dans la baisse progressive depuis
vingtansdu prix des produits agricoles.
Les recettes de l'agriculture ont diminué
d'un demi-million il faut que le paysan
tienne bien h la terre pour ne pas l'abandon-
ner.
La baisse est due la facilité des raoyens
de transport, l'abaissement du frêt et la
surproduction.
M. Méline dit qu'il faut encore tenir
compte du rapport de l'or et de i'argent
mais nous sommes impuissants résoudre
cette question; elle est d'ordre international.
Les agriculteurs ne souffrent pas seulement
de la concurrence étrangère, mais aussi de
la concurrence inlérieure entre le produc-
teur et le consommateur il y a trop d'inter-
médiaires. 11 faut multiplier les syndicats et
les sociétés coopératives. Si ie parlement le
veut, on pourra voter avant la fin de l'année
la loi des warrants agricoles.
M. Méline ajoute Nous avons dégrevé
d'impót fonciernous pourrons bientöt ré-
duire les droits de mutation.
Dans quelques jours, nous déposerons un
projet sur l'organisation du crédit agricole
nous créeions l'assurance agricole. Toutes
ces oeuvres reposeront sur la mutualité; nous
créerons une caisse de secours et de retraite.
Nous poursuivons un plan raisonné La légis-
lature pourra ensuite affronter les élections,
M. Graux propose l'affichage.
M. Jaurès appuie en revendiquant pour
'es socialistes l'initiative de ces réforraes.
L'affichage est voté par 388/6.
Les Alleraands en Chine.
On nous écrit de Berlin
Au moment oü quinze cents marins alle-
Hands se sont débarqués dans un port chi-
n°is pour venger l'assassinat de deux mis
sionnaires eatholiques allemands par des
Ohinois, lesquels paraissent avoir commis
ce crime de connivence avec les mandarins,
Anzer, le chef de la mission catholique
a"em»nde en Chine se trouve k Berlin.
Lévêque missionnaire a recu les visites du
Prince d'Arenberg, membre du Centre et
Président de la commission des affa res colo
nies du Reichstag du ministre Bavarois
"®rlin, baron de Lerchenfeld, et de l'amiral
Vinarr, commandant de la flotle (active)
allemande.
kudi, Aler Anzer a déjeuaé chez l'empe-
feur.
Gest grace k M«r Anzer que la mission
catholique allemande en Chine a été fondée.
Le gouvernement de Berlin appuie tous les
efforts des missionnaires tendant h créer en
faveur de l'indépendance de leurs missions
dans les pays étrangers un centre d'action
en Chine.
D'après Ia Gazette de la Croix, organe des
conservateurs ultra-protestants, le gouver
nement francais a sondé les autres puissan
ces pour savoir si celles-ci veulent s'associer
h une campagne générale en faveur de la
protection des missions en Chine.
Seulement les journaux eatholiques alie-
mands sont peu favorables h une telle action,
lis aimeraient mieux que les missions alle
mands fussent protégées par le gouverne
ment allemand.
On raconte également, dans des cercles
bien informés, que l'empereur voudrait créer
une mission spéciale catholique en Palesure
ei que la visite du secrétaire d'Etat de Bulow
au Vatican ne serait pas étrangère ce voeu
impérial. On pense aussi que le projet d'un
voyage de l'empereur en Terre sainte dans
le but d'inaugurer un temple protestant alle
mand h Jérusalem aurait des conséquences
trés favorables pour la création d'une mis
sion composée de missionnaires eatholiques
allemands en Palestine.
On lit dans ta Germania Aptès le déjeu
ner, l'empereur a repu l'évêque Anzer en
audiencel'entretien a duré trois quarts
d'heure. Après la fin de l'audience l'empereur
a fait appeler les enfants impériaux et les a
préseniés h l'évêque. Puis l'empereur a donné
son portrait avec une dédicace autographe
au prélat.
Mgr Anzer est parti de Berlin pour Breslau
dans le but de faire une visite au cardinal
Kopp.
La pacification aux Philippines.
Madrid, 18 Novembre. Suivant le He
raldo, les télégrammes repus du gouverneur
général des Philippine? seraient encore plus
explicites qu'on ne l'avait cru tout d'abord.
Plusieurs chefs insurgés se seraient déjh
rendus Manille afin de faire leur soumission
compléte.
Le Heraldo ajoute que cette nouvelle a
produit une impression trés favorable sur
l'opinion publique.
Des manifestations et des réjouissances
auront lieu dans plusieurs villes de province.
Le ministre de l'intérieur a déclaré que le
gouvernement n'avait pas été surpris car il
avait recu, il y a plusieurs jours déjü, une
dépêche annonpant la soumission prochaine
des insurgés mais, par oiesure de pruden
ce, il n'avait pas voulu la rendre publique
avant d'en avoir recu la confirmation.
Le Progrès se joint aux journaux
socialistes et radicaux pour blamer
l'attitude du Gouvernement et de la
Droite dans l'affaire Abmet-Riza.
Le journal doctrinaire se séparc
ainsi de la plupart des organes modé-
rés de la presse libérale, qui conser
ven! un reste de droiture et de loyauté.
Ni le Gouvernement, ni la Droite
n'ont approuvé les massacres d'Armé-
nie. Bien au contraire. Si ces pauvres
Arméniens ont obtenu de la protec
tion et surtout des secours pour leurs
families, e'est par le fait des eatholi
ques tonjours généreux et charitables
quand ii s'agit de secourir la misère
ou l'infortune.
La question qui s est présentée a la
Chambre est celle de savoir si le Gou
vernement beige pouvait, sans com-
promettre les intéréts de sesnatiouaux
en Turquie et ses relations internatio-
nales, permettre a M. Abmet-Riza,qui
séjourne en France, de venir faire
dans notre pays, une propagande
anti-turque. La France le lui a défen-
du. La Belgique devait-elle le tolérer?
Voici ce qu'en pense entre autres
La Meuse, un journal doctrinaire, que
nous défions Le Progrès d'oser désa-
vouer
II n'est pas exact que, sous prétexte de
liberté de la presse, il devrait être permis
aux étrangers de susciter la Belgique des
coriflits, des difficullés internatiohales, et
dentrainer pour les Beigesdans les pays
auxquels ces étrangers appartiennent, des
représailles préjudiciables h leurs intéréts
économiques comme leurs personnes.
11 ne faut pas, dans l'appréciation de setn-
blables questions, borner ses regards la
Turquie, pays éloigné, avec lequel nous n'avons
pas de contact immédiat.de qui nous n'avons
pas, certes, redouter degression, mais oü
cependant de grands capitaux beiges sont
engagés et beaucoup de nos compatriotes
établis. On doit songer Ia position qui
nous serait faite, dans des espèces sembla-
bles, vis-h-vis, par exemple, l'Aliemagne ou
de la France.
Notre situation politique ne permet pas h
la Belgique de se constituer en asile interna
tional de réfractaires.
M. P. V. (Pol Vermeulen) a posé
dans La Latte quelques questions
auxquelles nous n'avons pas cru devoir
répondre.
11 s'agit comme toujours de la ques
tion des eaux.
Est-il exact que des essais bactériolo-
giques faits auraient donné de cent mille
A DEUX CENT CINQU'ANTE MILLE microbes
par centimetre cube Est-il vrai
qu'un chimiste chargé par {'administra
tion communale d'analysér l'eau de la
ville aurait conclu que cette eau est im-
FROPRE A LA CONSOMMATION ET DANGEREUSE
A BOIRE
Nous n en savons rien. Mais nous
supposons qu'il y ait non pas 250.000
microbes par centimètre cube, maisun
million par millimètre cube, qu'est-ce
que l administration communale pour-
rait bien y faire
Est-ce que ces microbes s'ils
existent sont nuisibles Lesquels,
s'il vous plait, a-t-on trouvé
Tenez La I^utte et M. Vermeulen
ont pretendu que 1'épidémie du typhus,
qui n a existé que dans leur imagina
tion, était due a notre eau. Or, nous
défions La Lutte et M. Vermeulen de
prétendre que parini les 100.000 a
250.000 microbes, un chimiste quel-
conque ait trouve celui du typhus
Hein?! Oui, e'est ainsi. Quels sont
les autres microbes 11 ne règne guère
d epidémies a Ypres, sauf la variole
qui a sévi quelques fois. Or, il est éta-
bli que l'eau n'est pas la cause de cette
maladie infectieuse
M. Pol Vermeulen ne comprendpas
ce raisonnement; mais le public, plus
intelligent, le saisit immédiatement.
L'eau est-elle suspecte, impropre a
la consommation? Supposons le aussi.
Quid faciendum? 11 n'y a pas d'eau
de source aux environs d'Ypres. Cela
a été montré et démontré a satiété. il
faut bien alors la prendre oü vous la
trouvez. Et e'est pour cela que depuis
prés de six siècles on la prend aux
étangs de Dickebusch et de Ziiiebeke,
en la rendant le plus propre possible a
la consommution.
Et voila pourquoi nos mailres sont
des empoisonneurs publics. La Lutte
écrit celasérieusemeut, et M. Vermeu
len se met de la partie.
Empoisonneurs publics tous les ma
gistrals communaux d'Ypres, anciens
etactuels. Mais, maladie infectieuse,
point. Passous, nous vivrous encore
longtemps comme cela.