Yille d'Ypres.
Habitations ouvrières.
Baptême d'un Congolais.
Chronique musicale.
Actes Officiels.
munal comme par les nótres, M. Vermeulen
seul excepté, qui a voté contre tous; pour
cause de microbisme.
Mais l'exemple de ses amis ne gênera pas
Le Progrès. II nous répondra sans doute,
comme pour la suppression de fAcadémie:
Nos amis ont eu tort dans I'occurenceC'est
possible, mais il fallait le leur dire en 1893.
Depuis lors, vous ne les avez jamais blamés
d'avoir voté la dépense, même.celle du déva-
sement de l'étang de Dickebusch, admise en
principe par tout le Gonseil, M. Vermeulen
exceptè.
(Pourrions-nousouvririci une parenthèse,
et demander k M. Vermeulen si ses recher
ches zymotiques lui ont permis de découvrir
que lui seul a voté contre la dépense, alors
que tous ses amis l'ont votée? II avait affirmé
le contraire dans un de ses articles. II ne
nous répond pas!...)
Et dire que Le Progrès appelle nos amis
des administrateurs intelligents et capables,
en renversant ces mots, comme si MM. de
Steurs, Brunfaut, Gravet, Poupart, Van
Eeckhout n'étaient ni intelligents,ni capables!
Passons.
Le Progrès finit en disanc que, dans une
Séance du Gonseil Communal,notre Ingénieur-
Maïeur uffirmait que, malgré toutes les éven-
tualités, on aurait toujours eu de l'eau en
abondance avecle nouveau système.
Ainsi énoncée la proposition nest pas
exacte. M. le Bourgmestre a pu affirmer
qu'avec le nouveau système, toute la ville
serait fournie d'eau, les parties élevées aussi
bien que les parties basses.Mais il n'a jamais
prétendu que s'il ne pleuvait pas, il y aurait
quand même de l'eau.
Ehl'eau de Dickebusch, comme celle de
Zillebeke, est une eau recueiüie k la surface
de la terre. II n'y a point d'autre eau dans
nos environs. S'il ne pleut pas, il n'y a pas
d'eau.
Ce que M. Ie Bourgmestre a pu dire aussi
c'est qu'en exécutant k l'étang de Dickebusch
les travaux préconisés par M. Temmerman,
en d'autres mots le système de eet Ingé
nieur la diselte serait quasi impossible, et
qu'il y aurait toujours une eau suffisante,
alors mêcne qu'il ne pleuvrait pas pendant
quelques mois. Mais dire que M. le Bourg
mestre a promis que, malgré toules les éven-
tualitès, il y aurait toujours eu de l'eau en
abondance, c'est lui prêter un propos absur
de, et nous défions Le Progrès de citer exac-
tement.et d'après des documents,les paroles
de notre Maïeur-Ingénieur
Ainsitriomphe Le Progrès! II croit qu'il
a raison contre tout le monde, contre l'an-
cienne administration et contre l'administra-
tion actuelle, contre ses amis et contre ses
adversaires. 11 triomphe comme lorsqu'il y a
deux mois il prétendait que c'est l'administra-
tion communale actuelle qui a établi la ligne
vicinale Ypres Furnes.
II doit y avoir quelque part dans la rédac-
tion du Progrès un jouvenceau, qui ignore
l'histoire des 20 dernières années, et a qui
on attribuera quelque jour Le Progrès a
déjk fait cela tous les articles ridicules qui
sortent de sa plume. Mais alors,. il faudra
désavouer presque toute la Chronique locale
du Confrère.
A VIS
Le Bourgmestre de la ville d'Ypres,
Considérant que l'eau de l'étang de Dicke
busch baisse continuellement par suite de la
sécheresse persistante et que la provision
d'eau potable diminue considérablement
Considérant que cette situation pourrait
s'aggraver si la gelée précédait un temps
pluvieux
Vu l'article 27 du règlement communal
du 5 Mars 1881 conou comme suit
Si, en cas de circonstances extraordi-
naires, une disette d'eau venait k se pro-
duire, l'administration communale peut
changer le libre emploi de l'eau en un
usage limité et prendre les mesures néces-
saires réclamées dans l'intérêt public
Les coucessionnaires seront tenus, sous
peiue des pénalités prévues par la loi, de
se conformer k ces dispositions.
Vu l'article 94 de la loi communale
Arréte
Art. 1. L'eau sera livrée uniquement
par pression de 7 heures du matin k midi.
Art. 2. Les habitants sont invités,
dans l'intérêt public, de limiter l'usage <de
l'eau de la canalisation au strict nécessaire.
Art. 3. II est, défendu de se servir de
l'eau de la canalisation pour nettoyer les
trottoirs et les rues.
Art. 4. Les contraventions k l'article 3
seront punies des peines prévues par le rè
glement du 5 Mars 1881.
Fait k Ypres, le 22 Novembre 1897.
Le comité de patronage des habitations
ouvrières de l'arrondissement d'Ypres, s'est
réuni en séance plénière, Dimanche dernier,
k l'effet d'élire un présidenten remplacement
du regretté M. Bouquet.
Avant de passer au vote le secrétaire a,
d'une voixémue, retracé brièvement la car
rière de M. Bouquet comme président du
comité de propagande des sociétés de se-
cours mutuels d'abord, comme président du
comité de patronage de l'arrondissement
d'Ypres, et l'a ensuite proposé k ses collè-
gues du comité comme le modèle de l'abné-
gation, du devoüment et de l'activité.
II a été procédé alors au scrutin secret k
l'élection du nouveau président C'est M.
Emile Rabau de Roriff, rnembre du comité,
déjk président de la société coopérative
Eigen Heird qui a été élu k l'unanimité
moins une voix.
En prenant place au fauteuil de la prési-
dence.M. Rabau s'associe aux paroles élo-
gieuses que le secrétaire a consacrées k la
mémoire de M. Bouquet. II tacbera de suivre
ses traces et pour y arriver il fait appel aux
lumières, aux aptitudes spéciales, k l'active
et précieuse collaboration de ses collègues.
Nous souhaitons que l'appef du nouveau
président du comité de patronage soit en-
tendu, afin que la grande et bellceuvre que
le gouvernement lui a corifiée.puisse prendre
dans l'arrondissement, pour Ie plus grand
bonheur de la classe ouvtière, son plus
complet épanouissement.
Nos plus cordiales félicitations k M Rabau
de Roritf, et puisse-t-il rester longtemps k
la tête de l'oeuvre
Une touchante cérémonie.Se prépare pour
Dimanche prochain.
Le jeune nègre Lumballa, ramené du Kas-
sa'i il y a quelques mots par M. Albert Lapiere,
recevra le Sacrement du baptême k l église
de Saint Nicolas, sa paroisse.
Le petit congolais a profité de son court
séjour ici pour apprendre le métier de tailleur
et celui de coiffeur. Son maïtre lui a égale-
ment appris k lire et k écrire.
II s'etnbarque le 6 Décembre pour le
Congo et ira retrouver ses compatriotes; il
pourra se montrer fier k juste litre de ce
qu il a appris chez les blancs en si peu de
temps.
Un détail curieux et qui prouve son sang
froid: Dans un combat contre les soldats
révoltés, alors qu'il accompagnait M. Albert
Lapiere,une balie vint briserla bouteille d'eau
qu'il tenaitsous lebras; aussilöt sans soureil-
ler il ramasse le bouchon (chose précieuse
lk-bas) et le mit tranquillement dans la poche
du veston de son maïtre.
Sommaire: Les exécuiions musicales de la
Sla Cécile et de la Stc Barbe. Richard
Wagner et sa musique de l'avenir. Berlio
et ses Troyens. La musique d aujourd'hui.
Le Tannhaüser.
Nos sociétés musicales s'apprêtent depuis
des semaines k célébrer aignement S" Cécile,
patronne des musicians.
La grande Fanfare fera son exécution so-
lennelle annuelle dernain, Dimanche, pendant
la messe de 11 t/s heures k St Martin. L'har-
GQOuie communale se fera entendre le Di
manche suivant k 1'occasion de la Ste Barbe
en la même église et la société chorale l'Or-
phéon chantera dans quelques jours un salut
solennel au jubé de notre collégiale. Toutes
ces exécutions promettent un vrai succès
pour les trois phalanges arlistiques de notre
musicale cité; car les répétitions sont bien
suivies.
La grande Fanfare interprête la grande
marche Héroique de E. Deaeufbourg, direc
teur d s Pélissiers de Bincbe, morceau ira-
posé en excellence pour Far,fares,dins deux
concours en France,et que les susdtts Pélis
siers ont joué au concert de la Thuyndag
puis une admirable fantaisie surleTanhailser
de Richard Wagner.
L'année derrière l'Harmorue communale
exécuta également k la S,e Barbe deux
ceuvrrs du même auteur. La musique du
grand maitre gagne d'ailleurs de plus en
plus eu faveur. Cette popularité sans cssse
ascendante réalise la prédiction de, l'illustre
compositeur et du petit nombre de ses fer
vents de jadis, qui appeiaient les productions
de Wagner la musique de l'avenir.
A combien de quolibets et de ricanements,
cette dénomination, qui semblait si orgeuil-
leuse k ce moment, n'a-t-elle pas doimé le
jour, parmi les publicistes franpais, oracles
incontestés dans l'art musical k cette époque
Et aujourd'hui
Si on osait publier de nos jours la centiè-
me partie de leurs bons mots et de leurs si
spintuelles saiilies d'antan on serait sifflé
avec enthousiasme, même par ceux qui ne
comprennent pas encore cette musique!
Wagner était allemand et si Paris l'a chas-
sé, on pourrait supposer que ce fut par an
tipathie de rare; mais Berlioz, qu'on peut
nommer k juste litre le précurseur de
Wagner, a sub; le même sort, lui. qui était
Francais pourtant.de la part de ces Parisiens,
qui s'intitulent si volontiers le peuple le plus
spirituel de la terre
De combien d'amertume n'a-t-il pas été
abreuvé le grand B rlioz k l'apparition de
eet admirable chef d'ceuvreLes Troyens!
11 est vrai qu'k présent, ces mêmes Pari
siens sont k gecoux devant les compositions
des deux génie. Berlioz et Wagner
qu'ils bafouaient autrefois et les auteurs
contemporains, dont les productions ne s'in-
spirent pas de leur genre, tombent sans
merci; on peut dire done avec assurance,
que la musique de l'avenir d'il y a quelque
vingt ar,s,est devenue désormais ia musique
d 'aujourd'hui.
Nous disions que la Fanfare exécutera une
ïantaisiesur le Tannhaüser. Nos lecteurs ne
seront pas fachés peut être, que nous don-
nions k ce propos une courte notice sur cej
opera et sou auteur.
Wagner, comme généralement tous les
grands artistes eut des commencements fort
difficiles
Né k Leipsick en 1813, il fit ses études
académiques k l'Université de sa ville natale,
mais sa vocation Se poussait irrésistiblement
vers l'art musical. II fit partie de plusieurs
orchestres de théalre, puis se rendit k Paris
en 1841 oü il composa ses premiers opéras
Rienzi et le vaisseau fantóme. II y suöit de
dures privations, mais bientót l'exécution de
Rienzi lui valut la place de maïtre de chapel-
le k Dresde.En 1845 tl composa le Tannhaü
ser ou le tournoi poétique de Wartbourg
qui est une de ses oeuvras par excellence et
marqua, la première, la révolution musicale
tentée par sou auteur. Plus tard Lohengrin,
Tristan et Iseult, la fameuse trilogie des
ISiebe'ungen etc. indiquèrent de plus en plus
la vote qu'il suivait dans eet ordre d'idées.
Compromis dans la révolution de 1849,
Wagner dut se réfugier en Suisse oü il vécut
d'une fapon fort précair e. Plus tard le Roi de
Bavière extrêmement épris de son talent,
l'attacha k sa personnedès lors, sa fortune
fut faite et le succès couronna son oeuvre.
Le Tannhaüser représenté au Grand Opera
de Paris en 1851 y fut peu goüté et Wagner
en garda, toute sa vie, un profond ressenti
ment contre les Francais en général et les
Parisiens en particulier, chez lesqueis il ne
voulut plus paraitre.
Les paroles du Tannhaüser aussi biert que
la musique, sont faites par Wagner,qui.poête
tout autant que grand musicien, fit les paro
les de tous ses opéras. 11 s'est d'ailleurs
sigualé'également par divers écrits comme
polémiste et critique.
Le Tannhaüser est né d'une ancienne bal
lade, légèremeat changée pour sa conclusion
par Wagner.
Le sujet est empreint de ce mysticisme
qui domine dans les contes et pocmes alle-
inapds, comme la valeur sauvage et heroique
dans les poésies scandinaves des pays du
Nord.
Tannhaüser est un chevalier-poête que le
chant des sirênes a attiré dans la grotte oü
sous lescharmes d'une déesse paiennequi y
tient sa cour, il oublie la foi qu'il a ju roe k
une douee ct sahte princesse: Elisabeth
de Thuringe.
Après sept années passées dans cette cap-
livité semée de fleurs, au oom de Marie,
invoqué par ie chevalier,ses chaines de roses
tombent et il revient k Wartbourg ou le
Landgrave, pour fêter son retour, donne un
tournoi poétique.
Mais Wolfran, son ancien rival, désigné
par le sort, ayant entonné, sa harpe k la
main, un chant dont i'amour est le thèrae, le
Tannhaüser sous l'influence de la fee maifai-
sante, n'a que mépris et ricanements pour ce
chant, ce qui excite la fureur des chevaliers
présents qui l'inierpellent avec violence.
Tannhaüser avoue alors son séjour dans la
grotte magique et entonne un hymne en
1 honneur de la fatale déesse k iaquelle il
s'est aveuglément soumis.
A eet aveu, un cri d'liorreur s'échappe de
toutes les poitrinesles épées flamboient et
menacent celui qui s'est exposé k la damna
tion éternellemais la douce Elisabeth de
Thuringe s'élance dans la melée et s'oftre en
victime expiatoire.
L" chevalier Tannhaüser, touché par la
grace devant ce dévouement sublime, rede-
vient un autre homme et fait voeu d'allerk
Rome implorer son pardon et son absolution
du St Père.
Le pieux Papc Urbain, devant lequel le
malheureux implore son pardon, lui dn que
le charme ne peut être rompu, car le démon
féminin auquel il s'est soumis est le pire de
tous. Le Tannhaüser devra payer de son
salut éternel, sescoupables entrainements.
Alors il retourne vers la grotte funeste,
mais au moment d'y rentrer, passé le convoi
funèbre de la bonne et chaste Elisabeth. A
cette vue le chevalier expire au milieu de
signes, qui annoncent que son ame purifiée,
ira rejomdre lame de l'ange qui l'a airné.
Yoilk le sujet de l'oeuvre dont la Grande
Fanfare exécutera demain quelques extraits.
Nous avons entendu les répétitions et nous
pouvons assurer k nos lecteurs que l'inter-
prétation donnée par notre excellente société
k l'exquise musique de l'immortel Wagner,
sera tout k fait supérieure.
Dans huit jours l'Harmonie Communale ne
restera pas en arrière et nous aurons alors
le plaisir d'erstendre une fantaisie sur l'opera
Hamlet, ceuvre du plus grand mérite égale-
met et tirée d'un poême tragique du grand
tragédiën anglais Shakspeare.
Nous parierons plus tard du grand Salut
que l'Orphéon chantera k St Martin.
Decorations civiques.
Par arrêtés royaux du 16 Novembre 1897,
la décoration civique est décernée, savoir
La médaille de ler classe k MM. Duvos-
quel (H.-V. Jsergent-fourrier au corps
des pompiers de Comines et Capon (C.-.L.),
caporal, id.
La médaille de 3' classe k MM. Moniez
(A.), caporal au corps des pompiers de Co-
mines et Charlet (H.-C.), id.
En récompense des services qu'ils ont ren-
dus dans le cours d'une carrière de plus de
vingt et dix années.
Par arrêté royal du 22 Novembre '1897,
la décoration civique est décernée aux per-
sonnes ci après désignées, en récompense
des services qu'elles ont rendus k l'occasion
d'une épidémie de lïèvre typhoïde qui a
sévi dans la garnison d'Ypres, savoir
La croix de 2e classe, k
M. Leli (G.), officier d'administraiion,
directeur de l'hópital militaire k Ypres
La médaille de lre classe, k
M. Reddé (C.), soldat de.2"classe, attache
k l'hópital militaire d'Ypres.
Nous apprenons que la firme Steinway et
fils a été nommée fournisseur de plat108
forte pour S. M. le Czar de Russie.
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