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Mercredi 1 Décembre 1897.
10 centimes ie N°.
32e Année.
N° 3300.
La'icisation de l'instruction
primaire en France.
Chez les socialistes.
Les Beiges a l'Etranger.
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La question de la laïcisatiou de ['in
struction primaire a été agitée hier a
la Chambre fran^aise, par le dévelop-
pemeut de l'amendement suivant pré
senté par M. Lady
La Chambre constatant qu'il
existe encore dans les écoles primaires
plus de 9,000 emplois d'instituteurs et
d'institutrices confiés a des congréga-
nistes,, affirmant le droit du ministre
de procéder sans délai a la laicisation,
invite le gouvernement a achever la
laïcisatiou dans uu délai de quatre
ans pour certaines communes et de dix
ans pour les autres.
M. Lady a reproché au gouverne
ment de n'avoir fait que douze laïcisa-
tions par mois on attend le décès
des congréganistes pour les remplacer
par des laïcs.
Le ministre Rambaud a déclaré
qu'il s'est conformé a la loi, que l'ap-
plication s'est faite sans passion.
(Applaudissements au centre.)
Un autre amendement a été proposé
invitant le gouvernement a prendre
les mesures nécessaires pour que la
laicisation soit partout achevée dans
un délai de 10 ans.
M. Lady s'est rallié a eet amende
ment.
M. Millerand a constaté la portée
politique des débats. 11 a regretté que
le gouvernement croie devoir setaire.
Si le gouvernement n'a pas d'enga-
gementa l'égard de la droite, qu'il
accepte l'amendement
M. Méline a protesté contre une
tactique qui tend a greffer chaque
jour une interpellation sur le budget
et a mettre le ministre de 1 instruc
tion en échec.
Si nos adversaires veulent nous
interpeller,qu'ils employent un moyen
ioyal. (Applaudissements prolongés
au centre).
M. Méline a ajouté La vérité est
^ue nous appliquons la loi, inais nous
rencontronsquelquefois des difficuités
P°ur laïeiser. Nous nous efforcons
avant torn de ne pas froisser les con
sciences.
Goblet a répliqué: La oiest for-
tnelle. Toutes les fois qu'une vacance
produit dans les communes oü il
Ce matin nous avons reQU une
brochure h couverture rouge sang.
Ëtle est intitulée Appel aux honnêtes
gens par Alice Bron ex-présidente
du bureau de bienfaisancedeMonceau-
sur Sambre. ex-coliaboratrice du
Peuple.
Nous y coupons quelques édifiants
passages
Le socialisme que je défends est le socia
lisme libertaire, dirais-je, bien que la quali
fication de iibertaire ne puisse vraiment
s'accoler qu'au mot anarchie, mais le socia
lisme du Parli ouviier, lui, est liberticide,
puisqu'il écrase toute vélléité d'indépendanca
non seulement d'action, mais de pensée,
puisqu'il tue ou cherche h tuer tous
ceux qui sortent de l'alignement. Ah! les
Jeunes gardes me font bien rire lorsqu'ils
combattent, avec tant de vigueur et de con
viction d'ailleurs, l'encasernement, sans se
douter que l'enrégimentement est lun des
articles de foi auquel ils souscrivent, et que
les pi res enrégimerités ce sont eux-mêmes.
L'action parlementaire semble être,dans
le Parti ouvrier, le but unique vers lequel
tendent tous ses effotts, le rouage essentiel
alors qu'il nest que secondaire, en atten
dant sa compléte suppression qui doit
mettre en activité tout l'organisme des reven-
dications prolétariennes. Est-ce que, vrai
ment, ils sont convaincus de la supériorité
agissante de l'action parlementaire sur l'ac
tion syndicale, par exemple? Je ne le crois
pas aussi naifs, el je crains plutót que le seul
moleur du mouvement en faveur du parlemen
tarisme ne soit activé par un nombre incalcu
lable d'ambitions aussi personnelles que peu
désintéressées; et l'on flatia les syndiqués
pour avoir leurs voix en temps d'élection,
mais pas par dévoüment au développemem
syndical, et il en découle ceci situation
bien nette qce, si les aspirants députés ne
peuv iit se passer de l'appui syndical, les
syndicais peuveat paifaitement se passer de
l'action parlementaire et, par conséquent, se
déveiopper, je ne dirai pas on dehors du
socialisme et. ce ne serait pas h leur con-
seiller, mais en dehors du Parti ouvrier.
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li
1
existe une école normale, on doit
nommer des laïcs.
Le Parlement trouve que la laïcisa
tiou est trop lente. II a le droit de
voter les crédits pour en assurer une
exécution prompte et compléte. Les
chosesont changé en dix ans, surtout
main tenant que l'esprit nouveau se
fait jour.
L'amendement a été repoussé par
928 voix contre 234.
Les coopératives som, avec le parle
mentarisme,la pomme pourrie qui corrompt
le Parli ouvrier et qui corrompra le socia
lisme tout entier si ses adeptes sincères
et convaincus n'éclairent pour lui le chemin
menant aux abirnes.
B'un cöté, comme de l'autre, c'est une
chasse aux mandate et aux placesune effroy-
able curée, une mêlée de quémandeurs se
bousculant moralement comme devaient le
faire, matêriel'ement, les victimes du Bazar
de lacharité; et ces arrivés deviennent
des créatures rersonganl toute indépendance
d'esprit et de conscience, perdant toute ini
tiative de pensée et d'action, pliés sous la
discipline de ter, exclus au moindre manque-
ment aux régies de l'ordre el comme ils
tiennent a leur mandat et a leur place: dame!
vous comprenez lexraordinaire flexibilité que
cela imprime d leur échine.
Dés qu'un gamin a donné deux conféren
ces, il se dit qu'il est mür pour la Chambre
et qu'on lui devra, plus tard, réserver un
siège au Parlement en attendant un porte
feuille de ministreil entrevoit la possibilité.
pourquoi pas de devenir Président
d'une république beige, calquée sur la répu-
blique frangaise sorte de royauté honteu-
se et se voit promenéen carrosse, rece-
vant le Tsar, inspectant les troupes et pro-
nonpant des discours faire pleurer tous les
veaux d un abattoir, fussent-ils bourgeois.
Si le dit gamin a des visées plus mo-
destes, apiès six conférences seulement, lui
viendra l'ambition d'obtenir une place dans
une coopéraiive ou dans un maison du Peu
ple, avec l'espoir, lointain mais lenace, d'y
avoir un jour le tilre d'administrateur
et les coopératives sont d'ailleurs fondées
principalement afin d'y placer des créatnres
qui seront forcément dévouéas h la propa-
gande.
Parlaut du luxe dépensé a 1'ér.ection
de la nouvelle Maison du Peuplea
Bruxelles, Mmo Bron reproche aux
meneurs ces batisses fastueuses et se
demande si la haine du bourgeois,
dont ils fout parade ne vient pas de
l'envie qu'ils portent a son luxe
Eile ajoute
En face du Palais des riches, la Maison
du Peuple dites-vous? oui, oui, les litéraux
aussi voulaient en face de i'église, l'Ecole
fastueuse, el ils ont ruiné des commune est
ils sont, tux-mêmes, dégringolés piteuse-
menl dans le troisièaie di ssous, et tel sera
votre sort, et tel sera le sort de tous e-ux
que guide l'ambition et no t l'idée, de tous
ct ux qui agissent par haine et non par dé-
vouement.de tous ceux qui sont des sectaires
et non des apótres h votre tour vous crou-
lerez paree que, parmi vous il y en trop
qui sont des farceurs, des saltimbanques ou
des traitres.
Les révélations de Mme Bron com
petent celles de De Witte.
(La Patrie)
Un Yprois.
M. Léonard Barbier, architecte, né
Ypres, est décédé en notre ville, Samedi 20
Novembre, dans sa 85e année.
M. Barbier qui, par son talent, sa bonté
et sa grande obligeance, avait conquis l'es-
time de ses concitoyens, fit ses premières
études d'architeelure h l'Académie d'Ypres
qu'il quitta après avoir remporté le premier
prix. Il entra h l'Académie royale des Beaux-
Arts de Bruxelles oü il ne tarda pas, par
d'heureuses dispositions jointes h un travail
persévérant, h obtenir le premier prix d'ar-
chitecture.
Nature artiste, il profita des rares loisirs
que lui laissaient. ses études pour apprendre
la musique. Lauréat d'architecture, il devint
presque en même temps lauréat du Conser
vatoire royal de Bruxelles qui lui décerna
le 2e prix de cor.
Jeune encore, Léonard Barbier devint ar
chitecte de la Société anglaise de construc
tion des Cbemins de fer de la Fiandre Occi
dentale. II coopéra h la construction de plu-
sieurs monuments civils en Belgique. Lors
de rédification de I'église de Laeken prés
Bruxelles, aucun plan ne fut adopté, mais le
plan définitif de ce monument porteia n, r-
que de la consultation des plans du concours
du renommë architecte.
Uni par son mariage une honorable fa
milie du pays, M. Bai bier quitta la Belgique
oü il avait acquis une si juste réputation, et
vint habiter Hazebrouck. Bientöt, après un
brillant examen passé h Lille, it fut nommé
architecte dépariementai.
Nous ne pouvons citer toutes les construc
tions dues h son habile crayon, maisons
d'école, maisons de campagne qui ont con-
tribuéa l'einbellissument des environs d'Ha-
zebrouck. Rappelons toutefois la tour de
Winnezeele, eelle de Berthen ainsi que le
groupe scolaire de cette commune, le coquet
clocber de l'Abeele, la restauration intérieure
de la chapelle de Caestre, l'Institution St-
traneois d Assise Hazebrouck, ainsi que
le remarquaöle autel de sa chapelle qui sont
autani de pr'tuves du beau talent de l'arcbi-
tecte.
Milgré sa grande modestie, Léonard Bar
bier tut l'pbjt t de démonstraUons i|stteus< s.
En France, ie ministre des Beaux-Arts lui a
fait l'bonneur de lui demander de ses plans
d'école pour servir de modèle aux construc
tions de ce genre.
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