Supplément au JOURNAL D'YPRES
du Samedi L Décembre 1897
Dos QDonaments
Nous publions dans ce numéro le
rapport adressé par M. Arthur Mer-
ghelynck a la Société d'Archéologie de
Bruxelles, ainsi que les observations de
M. le Bourgmestre.
Le rapport est imprimé en petits
caractères et divisé en un certain nom-
bre de parties, comprises chaque fois
entre des astérisques.
La réponse de notre administration
communale suit immédiatement chaque
partie.
II résulte, nous semble-t-il, du texte
même du rapport de M. Merghelynck,
que celui-ci n'a été consulté que sur
l'état dans lequel se trouve l'Eglise
St-Martin qu'il a ajouté a ce premier
point les observations au sujet des
autres constructions de la ville partie
principale et la plus développée de son
oeuvre. II aurait done mauvaise grace,
pour diminuer sa responsabilité, a se
réfugier derrière une demande, qui lui
aurait été faite.
Ypres, le 3 Décembre 1897.
Monsieur le Gouverneur,
Vous nous avez envoyé copie d'un rapport j
adressé k la société d'archéologie de Bruxel- j
les,contenant des observations sur 1 état dans j
lequel se trouvent un grand nombre de con- j
strudions de notre ville, construaions qui j
présentent, au point de vue de 1 art et de j
l'histoire, un grand intérêt.
I. Vous désirez connaitre les remarques
auxquelles ce document pourrait donnei lieu
de notre part
II. Savoir également si des règlements
communaux s'opposent a ce que les anciennes
construaions en bois soient l'objet de travaux
de conservation.
Avant de répondre a cette double demande,
nous nous proposions de vous présenter
quelques observations au sujet de la forme
anonyme pour nous donnée k ce
document, d'autant plus qu'il renferme une
foule d'inexaaitudes et d'attaques fausses,
injurieuses, calomnieuses même et des in
sinuations de tout genre.
Nous y renongons, maintenant que l'auteur
s'est fait connaitre. Nous ne pouvons cepen-
dant que nous étonner de voir le Gouver
nement se baser sur des pièces de cette
nature pour nous demander des explications.
Ci joint, vous trouverez la copie d'un
article publié sous forme de lettre ouverte
adressée au Bourgmestre d'Ypres, dans les
journaux la Lutte et le Progrès par
M. A. Merghelynck, lettre dans laquelle
celui-ci se proclame être l'auteur du rapport.
Nous n'entendons pas diminuer, d'une
manière quelconque,le plaisir que ce Monsieur
a certainement éprouvé a injurier le Bourg
mestre d'Ypres. Visiblement e'est a ce ma-
gistrat surtout, et a ses collègues qu'il en
veut. Le ton général du rapport prouve
que l'auteur désire mettre en cause l'admi-
nistration aótuelle. Quoiqu'il cherche dans
sa lettre k s'en défendre, certains passages
le trahissent.
Nous devons protester contre cette ten
dance. C'est la seconde fois qu'elle se mani
feste. Vers le commencement de l'été, j'ai
regu la visite de deux membres de la
Commission des monuments, architeétes
tous deux, dont l'un s'est permis de faire
de vifs reproches a l'administration com
munale au sujet de l'état scandaleux, disait-
il, dans lequel se trouvaient certains édifices.
Je lui ai répondu sur le même ton qu'il
avait pris, et lui ai montré que s'il y avait
des reproches a faire, il n'avait qu'a les
adresser a ceux qui avaient présidé et
approuvé des restaurations si pitoyables,
et non a une ville dont les ressources sont
trop restreintes pour supporter une pareille
charge. II était calmé.
Nous montrerons combien l'auteur a eu
tort de ne pas indiquer l'époque a laquelle
ces restaurations, si délabrées aujourd'hui,
ont été exécutées; par quels hommes elles
ont été dirigéessous quelle inspiration elles
ont été entamées par quelle autorité elles
ont été approuvées nous montrerons encore
combien il a eu tort de passer sous silence
les aótes posés plus récemment et par nos
prédécesseurs immédiats et par nous même
les études faites, les mesures prises, les
négociations entamées pour arriver a une
restauration nouvelle et indispensable.
Nous aurons a relever également les
erreurs et les inexactitudes dont fourmille
son oeuvre. Nous parcourrons a cette fin
le rapport point par point.
L'auteur ne connait généralement pas les
faits.
Est-il a même d'apprécier les questions
d'archéologie qu'il soulève indiredtement,
car il ne présente en réalité aucune obser
vation ayant quelque portée a ce point de
vue Nous en douterions, n'était que
Monsieur Merghelynck a été pendant quel
que temps archiviste d'Ypres, qu'il a fait
depuis longtemps dans le dépot des archives
de trés nombreuses recherches et réuni
certainement, sous le rapport historique, des
données intéressantes et précieuses. II pour
rait, s'il le voulait, rendre, sous ce rapport,
de grands services a ceux qui s'occuperont
des plans de restauration.
En matière d'archéologie, on ne peut
jamais se prononcer sans un examen minu-
tieux et approfondi. Nous avons pu nous
rendre compte, nous mêmes, dans nos re
cherches, des difficultés qu'on rencontre
avant de pouvoir déterminer, d'une manière
exaóte, ce qui existait autrefoisquels
étaient tels ou tels détailsquelles, telles
moulures quel, tel appareilil y a des
erreurs évidentes dans la restauration des
Halles.
Nous préparons un mémoire sur eet
objet, mémoire que nous aurons l'honneur
de vous adresser avec les projets de res
tauration.
Le restaurateur sérieux ne peut émettre
d'avis a la légère; il n'indiquera qu'è. bon
escient la solution a réaliser.
La restauration des monuments anciens
a fait l'objet d'un rapport trés remarquable
présenté au dernier congrès d'architedture
par M. J. Dewaele, professeur a l'Académie
de Gand, chargé de la restauration de l'ancien
Chateau des Comtes. Nous espérons que ce
document et les discussions auxquelles il a
donné ouverture, seront publiés. Une con
versation, que j'ai eue personnellement avec
eet architeóle, me donne la convidtion que
les conclusions, auxquelles le congrès s'est
rallié, sont vraies et fondées.
Interrogé par votre honorée lettre du 29 Mars
dr, au sujet de la conservation actuelle de cer-
taines parties de l'Eglise S. Martin, sur les points
suivants
A Le ebeeur est-il bien conserve'
B Les arcs boutants, contreforts et pinacles des
nefs ne se trouvent-ils pas en piteux état
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