3 M- le Baron de Vinck, au chateau de la Hooghe, possède un assez grand nombre de pierres provenant des fenêtres des Halles tout est en grès. M. Iweins, a Zonnebeke,' également, tout^ est en grès. Nous avons trouvé une fenêtre presqu'entière chez M. Paul Vandenpeereboom, a Vlamertinghe: elle est en grès. Enfin la ville a eu la chance de pouvoir acheter trois fenêtres a la vente d'un vieux chateau a Oostvleteren l'une d'elles est complétetout est en grès. Nous l'avons reconstituée, et en avons relevé minutieusement tous les détails. Nous avons relevé également les fenêtres restau- rées. Les différences sont sensibles. Les restaurateurs de 1842 ont fait de la fantaisie. II serait trop long d'entrer ici dans tous les développements que cette étude com- porte et de faire connaitre, en ce moment, tout ce que nos recherches nous ont fourni de renseignements. Tout sera produit d'une manière compléte, dans les moindres détails, dans la note a joindre aux plans de res- tauration. Nous osons affirmer, dès maintenant, que l'auteur du rapport lui-même devra recon- naitre le bien fondé de nos propositions. Nous avons parcouru les aétes de la ville pendant les années 1815 a i83o, ainsi que les comptes, régime hollandais. II résulte des comptes qu'on a travaillé .aux fenêtres des Halles, et employé de la pierre d'Ecaussines. La quantité de pierres fournie ne peut pas être importante, eu égard au montant de la dépense. II y a une livraison de 125 pieds cubes de pierre blanche pour 94 florins et une fourniture de 93 chapi- teaux en bois. Done, hormis les murs des Halles, batis en beau grès artésien, qui se trouvent encore être aussi soli des qu'au moment oü on les a élevés, tout est presqu'a refaire. La pierre blanche des ornements, entamée par les frimas, résiste de moins en moins et, une preuve de ce que j'avance, eest la chute de trois a quatre créneaux a l'angle sud-ouest du bati ment, qui sont venus s'abattre sur le sol, arrachés par l'ouragan du 3 Mars dernier. Sans doute, la pierre blanche des orne ments, entamée par les frimas, résiste de moins en moins, elle s'effrite, se détache même par gros morceaux. Mais est-il exact d'affirmer que trois ou quatre créneaux, de l'angle sud-ouest du batiment, sont venus s'abattre sur le sol, artachés par l'ouragan du 3 Mars dernier, quand c'est le Bourgmestre qui, pour éviter les accidents, a fait enlever ces pierres et les a fait pla cer dans la tourelle voisine 011 elles se trou vent encore? En i8g3, quelques pierres de dimensions tres modestes s'étant détachéés de la facade u it mo nument et étant venues a tomber sui la voie pu blique. M. Quidedroit s'alarma du danger present et futur, qui aurait pu résulter de cette situation. Pour les passants. C'est alors que tout le monde t des ouvriers, requis dans le but de conjurer le peril au lieu d'enlever soigneusement de la main, 0 un outil approprie', les pierres vermou ues e Botes des parties mauvaises, comme 1 aui desirable de le faire, casser a coups de marieaux toutes les pierres en saillie, bonnes ou mauvaises, °rmant les ornements du couronnement Des reclamations eurent pour re'sultat que le second jour, les ouvriers mirent un peu moins d'acharne- ment a accomplir leur intelligente besogne. II y a ici une petite contradiction avec la phrase précédente. Mais quel plaisir d attaquer M. qui de droit! Hélas! C'est encore de la fantaisie. Des pierres de di mensions trés sérieuses, plus que suffisantes pour tuer un passant, s'étaient détachéés de la faqade sud-ouest, comme il s'en détachait et s'en détache de toutes les autres parties de l'édifice. Le Bourgmestre, Mr qui de droit, responsable de la sécurité publique, s'alarma a juste titre et fit scier, a ras du parement, les colonnettes, faisant saillie sous les créneaux, toutes en mau- vais état. De la, réclamations dans le public et inter pellation au Conseil Communal. Le Bourg mestre répondit étant responsable, c'est a moi d'aviser je ferai essayer au marteau toutes les pierres faisant saillie et tout ce qui sonne faux, sera abattu. A moins que ce soit un principe d'esthétique de ne pas s'inquiéter de la vie d'un homme, je me permets de demander qui pourrait, a juste titre, critiquer le magistrat responsable Ci joint vous trouverez un extrait du procés- verbal de la séance du Conseil Communal. La pierre employée aux Halles et a St Martin est si mauvaise, qu'il a fallu abattre tous les ornements du porche sud de l'église. Un morceau considérable étaitvenu s'abattre, un Dimanche matin, aux pieds d'un échevin qui se rendait a la messe. On a eu soin de prendre un dessin des mou- lures, a titre de renseignement, car ces parties datent de la dernière restauration et laissent a désirer au point de vue du style. Toutes les pièces principales ont été conser- vées et les plans de la restauration sont a l'hótel de ville. Je signalerai encore letat actuel de la salie du premier étage (plancbe pages 23 et 25 du guide), oü se trouvent les peintures Delbeke, restées inache- vées par suite de la mort de l'artiste, survenue le 21 Février 1891. Ces travaux interrompus ne seront- ils pas continues par un autre artiste, ayant le plus possible la manière de faire du premier? Ce serait fort desirable, car les derniers panneaux ne sont pas suffisamment achevés pour pouvoir en rester la. On a décidé, a bon droit, nous parait-il, de laisser les peintures Delbeke inachevées. Le dernier panneau seul n'est qu'ébauché on y voit d'une manière suffisante le sujet que l'artiste voulait traiter. Dans cette salie, décarelée en Aoüt i8qi, lors de la visite officielle de M. le Gouverneur, dans le but d etablir un jardinon marche encore touiours dans le sable jusqu'a la cheville. Quand done y mettra t-on un pavement La salie a été décarrelée en 1891, non pour faire un jardin, mais paree que le pavement ancien était absolument détaché et dans un état lamentable. Le pavement dans la salie sud-ouest, quoique placé il y a peu d'années ne tardera pas a se trouver dans le même état. Le pavement de la salie Pauwels présente déja des pierres détachéés. Pour être solides, ces pavements doivent être posés sur une couche de béton ou bien sur un pavement de briques sur champ ou bien encore sur un double pavement de bri ques sur plat, et non sur le sable, surtout le sable de mer. Le plan du nouveau pavement dans la salie Delbeke est fait. Le devis comporte 15.000 fr. Quant au sable dans lequel on marche, celui qui s'y enfonce jusqu'a la cheville, a certainement la cheville descendue jusqu'a la plante des pieds. Eglise Saint Martin. (Planches 3o et 32 du guide). Encore un édifice de premier ordre et une des plus belles églises de notre pays, ([214, 1221,1233, 1254.) La tour (1434-1465), la chapelle dite du curé (1623). Fort malheureusement encore ici, le monument a été défiguré en partie par des restaurations mala- droites et de nouveau au moyen de mauvais maté- riaux, qui ne résistent pas, en notre pays. Les murs extérieurs du choeur sont en bon état, mais lors de la restauration, on les couronna d'une toute nouvelle balustrade, dont le modèle a été emprunté a d'autres monuments (cathédrale de Co logne), alors qu'il s'y trouvait encore suffisamment de fragments de l'ancienne balustrade pour pouvoir la recomposer entièrement. On a commis un acte analogue lors des travaux exécutés au portail latéral (14™® siècle) dont la mauvaise qualité des matériaux employés a pour effet, bien que cette refection ne date que de i85o, que tout est presqu'a refaire aujourd'hui. Cest d'alors que date la suppression d'une rosace triangulaire (si je puis m'exprimer de la sorte), fort curieuse et dont on ne connaissait pas de second exemplaire dans notre pays et son remplacement par une nouvelle, dont on a emprunté le dessin a un autre monument. Le portail complété et rendu symétrique par des constructions nouvelles (fausses portes) inutiles et contraires a la manière de faire de nos ancètres eut, il y a une quinzaine d'années, a subir des degrada tions regrettables. Voici dans quelles conditions. Après un fort dégel, quelques pierres étant venues a tomber de la facade du dit portail, on se mit a élever des échafaudages et, sous prétexte de faire disparaitre le danger pour l'avenir, des ouvriers, arme's de lourds matériaux, brisèrent a coups re'pétés toutes les parties sailiantes des ornements. Ils s'atta- quèrent surtout aux fleurons, crochets des tourelies, aussi pas un ne fut respecté pas même pour en conserver le modèle. Letat de cette partie du mo nument, ainsi mutilée plus que de raison, fait peine a voir. Quant aux arcs boutants, contre forts et pinacles des nefs, on n'y a pas touché et, comme nous 1 avons déja dit, 1 état de dégradation dans lequel ils se trouvent et qui dure depuis un temps immemo rial, semble rester stationnaire par suite de l'excel- lence des matériaux qu'on a employés pour leur construction. Nous aurons a présenter des remarques analogues sur les observations faites au sujet de l'Eglise St-Martin. II y a, dans tous ces dires, certains points d'une exactitude re lative. Mais pourquoi l'auteur du rapport ne dit-il pas qui furent les auteurs des re- staurations maladroites faites avec de mau vais matériaux depuis 1843 Ce n'est pas une étude archéologique qui nous est four nie, c'est une série d'attaques a l'adresse de l'administration. II sera beaucoup plus difficile, craignons nous, de rendre au batiment de l'Eglise St-Martin son véritable caractère architec tural. Toutes les pierres moulurées et ornées, qui ont été remplacées lors de la restauration, sont perdues et rien de la restauration récente ne peut servir de modèle. r •k V He

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 7