mm.
e
mm
«iisaissas
ïpn
ifï
W
t
Mercredi 8 Décembre 1897
10 centimes le N°.
Annék. - N° 3302.
Qp.aAiV£-
La paix greco-turque signée.
Crise en Italië.
Bruits dc guerre dans
l'Amérique du Sud.
Le scandale Dreyfus.
t.i
1
sss'm
rn^rn
,^,.b
Jfe
On s'abonne rue au
;urre
uu, \pres,
Le JOURNAL. D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de 1 abonnementpayable par anticipation est de 5 fj*. 50 o. osir s.^j pour tout
1q pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre.
Les articles et communications doivent être adrossós franc de port a 1'adresse ei-dessus.
k tons ies bureaus: de poste du royaurae.
j Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent
S' ceniimes la ligne. Les insertions Lidiciaires, 1 franc ■aiigno Lesn iméros supplé-
jmentaires coütent 10 francs les cent exempia-irès,
1 Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 1 'Agence
IEavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Le protocol; armexft du traité de
paix défmitif a été signé Samedi. En
voici les grandes lignes
Maintien du régime en vigueur
avant la guerre, notamment en ce qui
concernc le tarif douanier, la pêche
des e'ponges et le cabotage.
Un délai de deux ans pour conclure
le traité de commerce.
Passé ce délai, on reviendrait au
régime slipulé dans Partiele 7 des
préliminaires.
Le Ministre de la Guerre italien a
donné sa demission et l'on croit qu'il
enti aiuera dans sa retraite le Cabinet
di Kudini tout entier.
I! est certain que Ie Ministère man
que d'assiette et que sa majorit elle
vierit de le prouver en mettant en mi-
norité le general. Pelloux est des
plus instable. 11 était né, pour ainsi
dire, par la force mêrne des choses au
lendemain de la chute de M. Crispi, a
l'heurc oü il fallait avant tout liqui-
der la. désastreuse affaire de l'Erytbrée
et clore la guerre avec l Abyssinie. 11
avait pu satisfaire a cette nécessité
primordiale, grace a une conspiration
a peu prés unanime, en sa faveur, des
groupes qui combattaient M. Crispi.
M. Cavalotti et l'Extrême-Gauche,
dont la campagne avait été si active, si
violente contre l'ex-dictateursicilien,
setaient renfermés dans le silence le
plusabsolu pour permettra a M. Ru-
dini de remplir sa lache.
Mais cette tache consommée, la di
vision se mit naturellement dans le
par li ministeriel, si disparate. Entrai-
né par ses affinités, par ses opinions
vers la droite, M.di Rudini mécon-
tenta la Gauche qui comrnenca a le
battre en brèche.
Ee voici maintenant au pied dc
öiur le vote de 1a, Chambre contre le
Ministre de la Guerre ie contraient a
reinettre, lui aussi, sa démission au
R°i- Comme il est probable, sinon
sflr, qu'il sera chargé de la constitu
tion du nouveau gouvernement, il va
tornier un Ministère de Droite pure
^ui engagera résolument la lutte con-
tpe les Gauches, surtout contre les
vépublicaius. L'ltalie entrerait dans
Ulle phase de luttes politiques inte-
rieures des plus vives.
II ne serail pas étonnant, de plus,
que Ia politique extérieure delaPé-
ninsule fut sensiblemeut modiliée. On
dit que M. Visconti Venosta, le Mini
stre actuel des Affaires étrangèrcs, ne
figurerait en aucun cas dans la com-
bipaison de demain. Ou lui reproche
les velléités fort nettes qu'il a mar
quees d'un rapprochement avec la
France, les études qu'il a poursuivies
en vue d'un accord commercial éven-
tuelon l'accuse surtout, de froideur
pour la Triplice. Son exclusion aurait
aussi une signification des plus mar
quees, et pourrait inaugurer une nou
velle tension des rapporfs eutre l'ltalie
et la France.
S'il fautcroire des informations ar-
rivant de Valparaiso et de Rio, une
guerre serait imminente entre le Chili
et le Pérou d'une part et et Ia Rolivie
d'autre part. Des deux premiers veu-
lent se partager la seconde, lis se sont
assuré le concours de la Répuhlique
argentine, tandis que la Rolivie se se
rait alliéea l'Urugnay, a la Colombie,
au Guatémala el a d'autres républi-
ques.
L'affiire Dreyfus, malgré tous les efforts
de la bande juive, commence h s'éclaircir.
La séance, qui a eu lieu h la Chambre
franpaise Samedi, qui s'est terminée li 9
heures du soir, par le vote de l'ordre <lu
jour Lavertujon, a jelé un peu de lumière
sur les merées sémitiques, assez du moins
pour rassurer les horinêtes geus.
L'interpellation de M. de Mun, et les dis
cours du général Billot,ministre de la guerre,
que nous n'avons pu qu'annonoer dans notro
précédent numéro, méritent qu'on s'y arrête.
M. de Mun a fait un discours trés href,
mais trés vibrant, et qui a recueilli des ap-
plaudissements unanimes, Il a insisté pour
que le ministre de la guerre fCit présenté la
discussion qu'il fallait ouvrir. II a riemandé
que le général Billot vienne par une paroie
solennelle venger les chefs de l'armée et,
en particulier, le chet de l'état-m jor géné
ral.
II faut qu'oi sache, s'est il écrie, s'ii est
vrai qu'il y ait dans ce pays une puissance
mystérieuse et occulte assez forte pour pou-
voir a son gré jeter le souppoo sur ceux qui
commandeut it otre armée, sur ceux qui,
le jour oil de grands devoirs s'imposeront h
elle, auront mission de la conduire l'enrie-
mi et de diriger la guerre. Not,, il n'y a pas
pas ici de question politique. 11 n'y a ni mi-
nistériels ni onnemis du cabineti! y a des
représentants du pays, il y a des Franpais
soucieux de conserver intact ce qu'ilsont de
plus précieux, ce qui reste au millieu de nos
luttes et de nos discussions de parti, le ter
rain commun de nos invincibles espérances,
l'bonneur do l'armée.
Tout le discours de M. de Mun a été sur
ce ton. Aussi, lersqu'il a eu terminé, M.
Méline, s'inclinant devant la volonté mani
feste de la Chambre, a-t-ii annoncé qu'il
faisait préver.ir le général Billot.
On a suspendu la séance pendant un quart
d'üeure. A la reprise, le ministre de la guerre
est. monté tout aussilót h la tribune. Le é-
néral Billot était trés ému 11 a prononcé los
paroles que voici dans leur texte même
«Je viens, dit-il, d'être prévenu que
trois interpellations out été déposées, sur le
bureau de la Chambre a 1'adresse du ministre
de Ia guerre au sujet de l'affaire Dreyfus.
Monsieur le président du Conseil vous a
déjé dit que dans la circonstance, il n'y a
pas d'affaire Dreyfus. II y a un an, sur une
interpellation de l'honorable M. Castelin, le
ministre de la guerre a eu l'occasion de dire
queM. Dreyfus avait été jugé, bien ju. et
condamné l'unariimité par sept de ses pairs
sur le témoignage de vingï-sept officiers.
Questionné de nouveau, il y a peu de
jours, le gouvernement, par l'orgaoe du
ministre do Ia guerre, déclara qu'il considé-
rait l'affaire Dreyfus comme régulièrernent et
justement jugée. Pour moi, en mon ame et
conscience, comme soldat, comme chef de
l'armée,je considère le jugement comme bien
rendu et M. Dreyfus comme eoupable.
J'arrivo h l'affaire Esterhazy. Un officier
a été l'objet d'un plainte, d'uue dénonciaiion.
Le chef de l'armée a prescrit immédiatcroeut
l'énquête extra judiciaire qui est réglemen
taire.
Cette enquête a été poursuivie avec
loyauté, avec rapidité, avec conscience par
le général de Pellieux, commandant la place
de Paris, sous la haute direction du gouver
neur militaire de Paris. A la suite de cette
enquête un ordre d'informer a été rendu ce
matin par le gouverneur de Paris.
Vous cornprendrez quele ministre de la
guerre,que le gouvernement,que la Chambre
elle même excéderaient leur droit et man-
queraient h leur devoir s'iis venaient en une
manière queleonqu influeiicer faction de la
justice, suriout quand elle se poursuitsous la
haute direction d'un homme comme le géné
ral Saussier, le général en chef de vos ar-
mées, come rt d'ans et de loin dont le
caractère n'a jamais été contesté par per-
st ïine et dont l'autorité s'étend non seule-
ment sur notre armée, mais au delh de nos
frontières,
J'arrive auxodieuses accusations depuis
trop longternps dirigées contre les chefs de
notre armée et contre son éminent chef
d'état major général. J'ai profondément re-
gretlé d'être désarmé par les lois et de ne pas
pouvoir poursuivre des insinuations, aussi
perfides et aussi eoupables.
Vous permettrez au doyen de l'armée
frunpaise, qui a l'honneur d'être aujourd'hui
son chef, qui depuis dix-neuf mois travaille
silencieusesaent avec son éminent collabora
teur, le général de Boisdeffre, h mettre la
France h la hauteur de toutes les éventuali-
tés, de vous dire combien il lui est doulou
reux de voir une campagne qua je ne saurais
qualifier poursuivie ainsi contre l'honneur
national, contre l'honneur de l'armée. Au
nom de l'armée, je supplie la Chambre d'é-
carter cette campagne odieuse pour qu'elle
soit close le plus tót possible;
De longues acclamations ont accueilii ces
paroles.
M. Millerand, socialiste, a pris ensuite ia
parole.
M. Millerand s'est plaint que le gouver
nement ne se soit pas pressé de clore cette
campagne odieuse. Vos amis, dit-il,
ceux qui mènent la campagne...
Le président du conseil. Je proteste
avec la dernière indignation contre ces pa
roles. Comment, vous osez dire que e'est
n >us qui menons cette campagneC'est
odieux...
M. Millerand. Je n'ai pas dit cela. J'ai
dit et je le répèle Ce sont des amis du gou
vernement.
M. Barthou Est ce que le journal
l'Aurore est un journal du gouvernement
M. Millerand. J'ignorais que M. Scheu-
rer-Kèstner et M. Joseph Reinach fussent de
nos amis.
M. Millerand a terminé en faisant allusion
h ceux qui auraient h faire, dans la familie,
la réhfpilitation de nouveaux Galas.
Cette injure adressée pat' M. Millerand h
M. Reinach seterminera par un duel. Les
témoins de M Reinach et ceux de M. Mille
rand se sont réunis hier. Le duel aura lieu
aujourd'hui au pistolet.
M. Méline est remonté h la tribune.
M. Scheurer-Kestner, a-t il dit, pouvait
porter directement dëvant, le garde des
sceaux, une demande de la ré vision du pro
cés. line lui a pas plu de suivre cette pro
cédure et il n'a pas dépendu de nous de lui
refuser.
L'honorable M. Scheurec-Kestner a pré-
féré une autre procédure, celle d'une plainte
li 1
|i
Lii
•i
riül
lik
™l
li
"««p
V' ^r'v-'jvv'^K
i®Sï2Bwaïfó
1
i
a a
O