CHROMQUE LOCALE Bienfaits de la loi Le Progrès et les cloches. Fête de Ste Barbe. CHROMQUE LITTÉRAIRE. Lc centre catholique, qui est le parti le plus homogène du Reichstag et le plus fort numériquement est évidemment prêt h un accomodement. Selon le Berliner Tageblatt, le compromis consisterait dans un engagement formel du gouvernement de ne pas dépasser le maxi mum des dépenses qu'il a fixé dans le projet en échange le centre catbolique voterait la loi et un impót spécial sur le commerce et l'industrie fournirait les ressources néces saires. sur la liberation et la eondonnation conditconnelles. Du rapport que M. Begerem. ministre de la justice, vient de soumettre la Chambre, il résulte qu'au cours de l'année 1896, 427 demandes ont donné lieu h 216 libérations conditionnelles, 11 réductions depeines, 200 décisions de rejet. Pour les condamnations conditionnelles Sur un total de 47,013 condamnations correctionnelles, il y a eu 16,161 condamna tions conditionnelles sur lesquelles 1,765 rechutes ont été constatées sur 156,681 condamnations de simple police, il y en eu 45, 147 conditionnelles 965 rechutes. LeProgrèt, renouvelant un vceu qu'il a exprimé, il y a un an, au sujet de la sonnerie des cloches, écrit dans son dernier numéro On a supprimé les orgues, parce qu'elles empêchaient les gens de dor- miril en est de même des cloches, qui vous éveillent a six heures du ma tin nous demandons que ces sonne- ries aient lieu plus tard, il ne faut pas deux poids et deux mesures nous parions que nos édiles n'en feront rien et qu'ils laisseront sonner comme avantle clergé est la. Une seule phrase pour dire tant et de si belles choses Analysons Lt clergé est la. Mais oui, le clergé est la, et il pro- testerait hautement et avee raison, si aos édiles s'imaginaient de supprimer la sonnerie des cloches. II ne serait du reste pas seul a protester Tous les catholiques, tous les chrétiens élève- raient la voixcontre cette suppression. Eh quel mal vous font done les cloches Elles empêchent les gens de dormir I Elles vous éveillent a six heures du matin Quel malheur Voila les rédacteurs du Progrès éveillés a six heures du matin L'ouvrier, l'homme actif, letudiant, les mères de familie sont au travail, et le Progrès dort encore, comme l'en- fant en bas age ou le vieillard caco- chyme, auxquels seuls les médecins ordonnent de dormir jusqua huit heures du matin. C'est que, voyez-vous, le Progrès travaille, la nuit, ses articles de cliro- nique locale, si profonds, si littéraires, si persuatifs. Quand il a élucubré de- puis dix heures du soir jusque vers deux heures du matin, n'a-t-il pas le droit, vraiment, après une si longue veillée, de prolonger son sommeil au- dela de six heures Nous ne le contestons pas. VIais les cloches sonnent pour la généralité des chrétiens, pour ceux qui se couchent tót et se léven t tót aussi. II ne faut pas deux poids et denx mesures. Nous sommes d accord. Mais il faut faire des règlements pour la généralité, et c est pour cela que nos édiles ont bien fait de supprimer les jeux d'orgue qui ne se faisaient guère entendre le matin, mais le soir, la nuit, alors que la plupart des gens paisibles, travailleurs, moraux, de- mandent de pouvoir dormir. Le Progrès n'a done pas besoin de parier que nos édiles laisseront sonner comme aoant. Avantc'est-a-dire comme sous l'ancienne administration. Nos édiles n'imiteront sans doute pas l'exemple de ceux d Ostende, qui se sont imaginé un jour de règlementer la sonnerie des cloches? Le pari est gagnéd'avance. Si le Progrès insiste, nous le prie- rons de faire circuler une pétition pour la suppression de la sonnerie des cloches. Nous verrons alors combien d'Yprois sont de son avis. Cela s'est fait pour les orgues, ou plutöt nos concitoyens, tant libéraux que catho liques, ont réclamé spontanément et longtemps la règlementation des jeux d'orgues. C'est en partie pour cela que nos édiles ont agi. Mais nos concitoyens sont avertis le jour oü les amis du Progrès revien- dront au pouvoir, nous verrons réta- blir les jeux d'orgues et les bals pu blics, pourque les gens ne sachent plus dormir la nuit, et supprimer la sonnerie des cloches pour qu'ils puis sent dormir a six heures du matin. Nous ne vous lavons pas fait dire, Confrère. Mais nous vous remercions de votre franchise. Est-ce enfance Est-ce sénilité C est peut-être un peu l'un et beaucoup l'autre, ou même tous les deux. A moins que ce ne soit gatisme. Dimanche passé, le corps des pompiers célébrait sa fête patronale de Ste Barbe. Profitant de cette occasion, l'Harmonie com munale exécuta pendant la messe de 111/2 heures h S'Martin, les deux morceaux tradi- tionnels dits de Ste Cécile A onze heures précises, les pompiers en grande tenue, précédés de l'Harmonie com munale se massaient devant la demeure de leur commandant M. Charles Baus, pour y recevoir le drapeau, qui fut salué par les sonneries de clairons et les accents de la brabangonne puis, au son de joyeux pas- redoublés, notre corps d'élite se rendit k l'église, oü les pompiers se rangèrent dans le choeur pendant la célébration du S' Sacri fice. Exècution de l'Harmonie communale. L'Harmonie communale joua deux mor ceaux choisis de son répertoire: La Marchc et choeur d'introduction de l'opéra Ham let d'Amborisc Thomas et une belle oeuvre de Leo Delibes. Hamlet, avec Mignon un des cbefs d'oeuvre de l'ancien directeur du Conservatoire de Paris, est un opéra connu de l'éminent com positeur frangois, dont l'inspiration méio- dique parait avoir été inépuisable. Cette mustque fratche, agréable et d'ail- leurs savamment faue a été interprétée supérieurement par l'Harmonieil n'y a qu'une voix Ik dessus. Cette oeuvre jouée ainsi fera toujours plaisir k ses arditeurs, tant les fins connaisseurs que ceux moins raffinés dans l'art musical. Le second morceau était beaucoup moins connu. II est d'un de ces compositeurs fran- gais de la jeune école, d'un des membres de cette pléiade de grands artistes que la France possède de nos jours, qui ont appliqué les principes de Wagner et de Berlioz dans la construction de leurs phrases musicales et ont fait en sorte que la prophétie de Wagner qua sa musique serait celle de l'avenir est devenue une réalité. Des oeuvres d art comme celle-lk, ne peuvent provenirde l'in spiration seule pour les créer, il faut la réunion de ces deux puissances dans l'art, que citait Reicha Le génie et le talent. Le génie, don du Créateur, le talent, le fruit de l'étude constante et assidue de la science har- monique. C'est pourpuoi la musique, qui sort de ces deux sources n'est pas toujours k la portée de tous pour la goüter, il faut déjk des con naissances spéciales acquises par l'étude et l'audition répétée des ceuvres des grands maitres. Ceux dont l'éducation musicale n'est pas compléte sont souvent déroutésen entendant cette musique qui leur parait k premier audi tion étrange paree qu'ils ne la comprennent pas encore. C'est pourquoi ceux qui font des efforts pour faire percer dans les masses le goüt de l'art vrai, méritent les élogesde tous ceux qui s'intéressent au perfectionne- ment du sentiment public. Nous félicitons done chaleurement la com mission administative de l'Harmonie com munale et M. Wittebroodt, son excellent chef, de l'initiative prise en jouant, dans ce but, du Wagner l'an dernier, et cette année, l'oeuvre de Leo Delibes. Nos félicitations également aux exécutants de l'Harmonie pour avoir rendu cette musi que si difficile avec tant de netieté et de sentiment. Nul doute que notre excellente phalange musicale, dont nous avons constaté, avec infiniment de satisfaction, les énormes pro grès réalisés depuis quelques mois, comme nous l'avions fait également le Dimanche précédent pour la Grande Fanfare, ne de- vienne, si elle continue de ce train et tout le fait espérer une des premières harmo nies de notre si musical et même si artistique pays. La Revue des pompiers. Après ia messe, nos pompiers, tambours battants, clairons sonnants et drapeau dé- ployé, se rendirent k la grand'place oü MM. les Bourgmestre, Echevins et Conseillers Communaux le passèrent en revue. Plusieurs distinctions honorifiques furent décerriées k quelques hommes pour leurs années de bons et loyaux services. Une ovation enthousiaste accueillit It sa rentrée dans les rangs, de la part de ses amis de l'harmonie communale M. Théodore Degroote qui regut une médaille en vermeil pour 50 années de service dans la musique. Un jubilé de 50 ans comme musicien, voilk un fait qui n'est pas commun, surtout quand on pense qne M. Degroote reste en core dans la musique, oü il joue même la partie de 1" clarinette Après la revue, les pompiers firent une tournée en ville accompagnés par une foule nombreuse et sympathiquepuis k deux heu res eut lieu en la Salle Iweins un banquet fraternel pour les pompiers et les musiciens. Le Banquet. Le Banquet a été servi dans la salie Iweins. Les deux corps y assistaient au complet. A la table d'honneur, présidée par M. le Commandant Baus, se trouvaient MM. les Bourgmestre et Echevins, les Conseillers communaux, les officiers du corps des Pom piers et M. Louis Lagrange, vice président de la Grande Fanfare. Des toasts ont été portés par le Comman dant au Roi, k l'administration communale, k l'Harmonie, k la Fanfare et aux décorés du jour MM. De Groote, Pinte, père, Ver- straete, Vermeulen, Souxdorf. M. le Bourgmestre a répondu pour la ville, mêlant k son speech la question du jour l'eau de la ville. M. l'Echevin Colaert, au nom de l'Harmo nie a bu au corps des Pompiers et k la Fan fare. A son tour tl a fait l'élogue des hommes qui venaienl d'être décorés, II a pris acte des éloges décernés k l'Harmonie communale et k son chef M. Wittebroodt. Profitant de ce que M. Balmaeckers venait de faire exécuter, pendant le Banquet, plusieurs morceaux de musique par les élèves qu'il a formés, il a rendu un juste hommage k ce vétéran de l'art musical. M. Iweins d'Eeckhoutte a remercié MM. Baus et Colaert de leurs bonnes paroles. II est heureux de pouvoir mettre sa grande salie k la disposition des pompiers et des musiciens. En finissant il boit spécialement k la santé de M. le Bourgmestre. La fête s'est terminée vers cinq heures au milieu de l'enthousiasme de tous les assistants. A l'Académie Frar^aise. Jeudi après-midi, a eu lieu k l'Académie frangaise la réception solennelle de M.André Theuriet qui a été élu k la place laissée va cante par la mort d'Alexandre Dumas. II a rappelé d'abord les exploits du grand père de son prédécesseur, le général Dumas et l'oeuvre colossale du père, l'auteur des Trots Mousquetaires. Le récipiendaire parle ensuite longuement de l'oeuvre dramatique d'Alexandre Dumas fils qui a créé des types, lesquels resleront profondément gravés dans la mémoire, tant ils sont vivants. M. André Theuriet parle également des ouvrages eü Alexandre Dumas a excellé comme écrivain et comme polémiste. Personne de vous dit il, n'a oublié ces pages brülantes, hardies, pleines d'une kpre dialectique, oü Dumas a successivement ré clamé le rétablissement du divorce, la re cherche de la paternité, la parfaite union des kmes dans le mariage, fondée sur le fibre choix des époux. Sur le premier point, il a eu gain de cause. Le divorce a été rétabli, mais malheu- reusement, nous sommes forcés de recon- naltre que si la rupture du lien conjugal est devenue plus facile, le nombre de mauvais ménages n'a pas sensiblement diminué. L'admission de la recherche de la pater nité, toute rationnelle et légilime qu'elle paraisse, nous apporterait peut êtro les mémes déceptions. Quant au troisième point, le mariage d'amour substitué au mariage de convention, c'est une de ces réformes indépendantes des lois, qu'un changement dans les kmes et les moeurs rend seul possible. Mais tous ceux qui se soucient de notre relèvement moral applaudiront k ce déside- ratum que l'auteur du Fils naturel résumé en ces termes par la bouche d'Aristide Frésard. n Se marier quand on est jeune et sain, choisir une bonne fille honnête et saine, 1ai" mer de toute soa ame et detoutes ses forces, ft

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1897 | | pagina 2