Nos Monuments.
Samedi VI Janvier 1898.
10 centimes le N°.
33e Année. N° 3313.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
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Les deux articles séance du conseil com
munal, et nos monuments occuperont
tout notre numéro d'aujourd'hui.
Les questions, qui ont été traitées dans la
séance du conseil communal, sont d'ailleurs
assez nombreuses et assez intéressantes pour
qu'elles puissent remplacer notre chronique
locale.
Force nous est done de ne donner aujour-
d'bui que ces deux articles.
Compte-rendu de la séance du 15 Janvier 189J.
La séance s'ouvre k 5 heures 10 min, sous
la présidence de M. le baron Surmont de
Volsberghe, bourgmestre et en présence de
tous les conseillers. k l'exception de MM.
Berghman et Decaesteckcr, empêcbés.
Le procés-verbal de l'avant-dernièreséan
ce est adopté et celui de la séance du 27 Dé
cembre soumis li l'inspection des membres.
Tramway.
M. le Président. Une pétition a été
adressée au Collége Echevinal pour deman-
der que le tram s'arrê'üt le Samedi k la place
de la gare au lieu d'aller jusqu'k la place
Vandenpeereboom, aussi bien a l'arrivée
qu'au d'épart.
Les signataires prétendent que c'est
une perte pour eux.quand les voyageurs ne
passent pas par la rue des Bouchers.
Quand les porteurs de la pétition vinrent
me la remettre, ils me demandèrent si je
{suite)
Nos autres edifices publics.
Je range, dans cette categorie,la Bouche-
rie, le couvent des Sceurs Colettines, dites
Pauvres claires. le Lombard, la tourelle de
l'Abbayé de St-Jean du Mont, l'église de
St-Jacques, dont M. Merghelynck a parlé
dans sou rapport, et que j'appelle des édi-
fices publics, parcequ'ils appartiennent a la
Ville ou a des administrations pabliques.
La Boucherie.
De l'aveu de M. Merghelynck, la Bouche
rie est en bon étatsans doute pareeque le
batiment n'a pas suhi les restaurations en
{►ierre d'Avesnes que Ton a faites aux Hal-
es et a l'église St-Martin. Seules les dammes
ou pommes des pins ont disparu des pinacles.
Malheureusemeut, les débris de ces orne-
ments n'ont pas été conservés. Mais Schayes
donne le dessin de l'édihce, a la première
page de sou 3mB volume -- place d honneur
bien méritée sans toutefois décrire pius
amplement le batiment. On pourra done
restaurer les parties enlevées, en suivant le
dessin de Schayes.
M. Merghelynck signale comme malen-
<ontreux le placement, sur l'édifice, d'un
voulais l'accepter. Jerépondisqueje la pre-
nais volontiers, mais que tout d'abord je
devais leur déclarer qu'ils se trompaient
d'adresse, vu que les dispositions prendre
pour le tram ne regardent pas l'administra-
tion communale. II y a de plus que leur
plaitite n'a pas pour mobile, une perte faite
mais bien plulöt un profit moindre car ii
est certain que les personnes qui arrivent a
présent par le tram de Neuve Eglise venaient
avant par voiture ou k pied en ville, en pas
sant par la rue de Lille. Ce ne sont done
nullement les habitants du quartier de la
station qui subissent des pertes par suite de
la nouvelle ligne, bien au contraire.
Je dois faire observer aussiqu'il est
dangereux d'envoyer de pareilles pétitions
qui portent d'ailleurs la signature de ren
tiers, bourgeois et employés qui n'ont aucun
avantage au passage plus ou moins grand
de la foule.
11 m'est impossible, pour ces motifs,
d'appuyer la pétition, vu quelle nest justi-
fiée sous aucun rapport. Je la soumets au
conseil communal, qui décidera s'il faut la
recommanderk l'administration de la ligne
vicinale.ou non.
M Begerem. Ce seraient plutót les ha
bitants de la rue de Lille qui devraient se
plaindre.
M. le Président. Dans n'importe quel
chaugement.il y aura toujours des intéréts
lésés mais nous ne devons pas nous en
inquiéier et n'avoir en vue que l'intérêt
général.
M. Iweins d'Eeckhoutte. Puisque les
trams arrivent le Samedi si tóten ville, les
grand chevalet destiné a soutenir les fils du
Téléphone.
M. le Bourgmestre semble ne pas parta-
ger eet avis. Les gothiques ne connais-
saient pas, dit-il, le téléphone, ils n'ont
done pas eu a placer les üls de commu-
nication et n'ont pu créer, dans la forme
gothique, des supports pour les porter.
Mais pour cela, faut-il s'abstemr de pla-
eer les chevalets sur cl anciens batiments,
lorsque ceux-ci offrent plus de convenance
pour les recevoir C'est aller uu peu luin,
nous semble-t-il.
N'en déplai, e a M.le Bourgmest 'est: -
me avec M. Merghelynck, que le j. icemen
du chevalet sur la Boucherie est malencon-
treux. II dépare le monument.
J'ai cru, d'abord, que le support avait été
placé a l'insu ou inalgré Badministration
communale, Mieux renseigné, je dois a, la
yérité de dire que M le Bourgmestre seul a
été consuité et qu'il a autorisé ce placement,
a ia dein inde du touctionnaire envoyé par
Badministration des Chemins de Fer, qui
jugeait que l'appareil ne pouvait être placé
commodémeut ailleurs. llparait même que
je dois ajouter que les toits voisins de ia
Boucherie étaient, les uus trop peu éievés,
les autres trop peu solides pour recevoir le
chevalet.
Question done de convenance. Mais, cela
ne suffit pas. On ne serait excusable, h mes
yeux, qu'eu cas d'absolue nécessitéet,
campagnards ont tous le temps de faire leurs
emplettesk leuraise entre l'arrivée et le dé-
part. Le tram de Neuve-Egliseest ici k 6 h.
30 et celui de Furnes k 6 h. 45, done ilreste
un laps de temps de 3 heures.
M. le Président. On se plaignait d'abord
que le tram arrivat de trop bonne heure en
ville, mais maintenanton est habitué et les
plaintesont cessé. D'aprèsce que j'ai appris,
il y avait le premier Samedi 15 paniers de
beurre, le second 30 et le troisième 48.
M. Colaert.J'ai refu, de mon cóté,
des réclamations en sens contraire k celui de
la pétition dont M. le Président vient de
donner lecture.
Je crois devoir faire observer que si les
habitants du quartier avoisinant la gare
ont k se plaindre de ce que le tram vienne,
le Samedi jusqu'au centre de la ville, ils
ont, par contre, l'avantage de le voir, les
autres jours, s'arrêter k la gare.
Mais, il y a une autre considération plus
importante si je ne me trompe, l'ancienne
administration a demandé et obtenu de la
société que le tram vint jusqu'aux Halles,
pour favoriser le marché au beurre. II est
évident que si les fermiers et fermières rie
jouissent plus de cette faveur, ils devront re-
courir k des commissionnaires pour faire
porter leurs paniers, et notre marché pour-
rait en souffrir. II y a k considérer aussi l'in
térêt des communes intéressées, comme
actionnaires et nous en sommes.
M. Vanderghote. Les pétitionnaires
ne demandent la chose que pour l'arrivée.
M. le Président. Pardon, ils réclament
pour le départ comme pour l'arrivée.
même alors, n'aurait-on pas pu dissimuler
l'appareil, comme on l'a fait, avec raison,
pour les Halles
Au fond, je ne partage pas davantage
l'avis de M. le Bourgmestre. Si le télégraphe
et le téléphone avaieu t existé de leur temps,
les gothiques eussent sans doute trouvé un
ornement queleonque uue crête par
exemple destiné a servir de support,
comme on le fait aujourd'hui pour certaines
gares de chemins de fer et queique Quin-
ten Metzys se füt, chargé d'exécuter,en fer,
un chef-d'oeuvre de plus.
Ce que je demande, c'est que l'on ne dé
pare pas les monuments anciens en y ajou-
tant des objets absolument modernes et qui
sont, après tout, un mensonge ou un ana.
chronisme.
Ici les archéologues et les esthètes ont
absolument raison. Je les approuve; c'est
une question d'art et de goüt.
Heureusement le mal n'est pas sans re-
rnède. Que M. le Bourgmestre demande
l'enlèvement du chevalet, M. le ministre
Vandenpeereboom, qui est un archéologue
distingué, ne s'y refusera pas; et les esthètes
seront satisfaits. Ou peut bien leur accorder
queique chose.
Le couvent des Pauvres claires.
Me voici au couvent des Pauvres claires.
Je dirai peu de chose du magnifique cloi-
tre St-Martin, qui fait partie du couvent, et
M. Colaert. En efïet. Quant au départ,
on pourrait peut-être obtenir que le train
spécial partit plus tard.et concilier ainsi tous
les intéréts.
M. le Président. II n'y a pas de train
spécial.
M. Colaert. Soit, le train pourrait
partir plus tard. Mais je prie les pétition
naires de considérer l'intérêt général, qui
ne semble pas contraire ici k leur propre
intérêt. C'est une question de justice. Je
propose d'examiner la question de plus prés
encore, et d'entendre tous les intéressés,
pourque personne ne soit lésé.
Après quelques observations nouvelles de
MM.Vanderghote, Vandenboogaerde, Colaert
et d'Huvettere.le conseil décide de renvoyer
la question au collége, qui fera un rapport
sur la question.
Droits de quai.
Comme les chemins du quai sont cédés k
la ville, il lui est adjoint par lk de ne plus
mettre de droits de quai. C'est pour la ville
une perte d'environ 300 fr. Mais c'est la loi.
II n'y a rien k y faire.
Cette reprise est approuvée d'urgence k
l'unanimité.
La fabrique d'église de St Martin est auto-
riséek placer, dans la chapelle desames du
purgatoire, des vitraux peints, aux frais d'un
particulier.
que M. Merghelynck, après Schaeys,appelle
charmant, terme peu archéologique.
SiM. le Bourgmestre ne parle pas du
cloitre, c'est saus doute pareeque l'ambula-
cre, du plus beau style ogival tertiaire,
n'était pas en cause, personne au monde
n'ayant pu concevoir le projet criminel de
le démoiir.
Mais M. Merghelynck prétend que le
couvent lui-même est menacé de démoiition,
et ii soupconne M. le Bourgmestre d'en être
un chaud partisan. (Réponse, page 42.)
Ii faut être juste, même a l'égard de M.
Surmont de Volsberghe. J'aurais contre lui
tous les griefs personnels imaginables,
la plus vulgaire justice exigerait encore que
je ne l'accuse que de ses péchés, et non de
ceux des autres.
J'affirme que jamais M. le Bourgmestre
n'a songé a démoiir le couvent des pauvres
claiies. Mais je connais un personnage,
un ami de M. Merghelynck, a qui l'hono-
rable polémiste,dans son vade-mecum, attri-
bue du goüt, et dont je ne songe nullement
a contester le mérite... C'est lui qui est l'au
teur, nun pas du projet, mais de fidée de
dégager l'église St-Martin.
J'ai été suffisamment en relations, a pro
pos de cette question, avec M. Colaert,
Éehevin des Beaux-arts puis-je le nom-
mer par son nom 1 et avec M. le Bourg
mestre lui-même, pour pouvoir affirmer que
M. Surmont n'a pas partagé ici les idéés de
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