La même fabrique d'église est également
autorisée k acheter la maison habilée par le
R. Doyen.
Canalisation des eaux.
M. D'Huvettere Puisque nous n'avons
pas encore entamé l'ordró du jour, je vou-
drais demarider quand les habitants de la
porte dn Dixmude pourront enfin jouir de la
canalisation des eaux. Les grands tuyaux y
sont, tl n'y a qu'k les reiier au système géné-
ral.
M. le Président Qu'ils fassent une de-
mande d'etre reliés et on prendra immédia-
tement une décision.
Mais aussi longlemps que nous n'aurons
pas la certitude de pouvoir donner suffisam-
ment d'eau, nous pourrons promettre d'en
accorder k un plus grand nombre de rues.
M. D'Huvettere Ces personnes paient
cependant des impöts comme les autres. Les
grands frais de la canalisation sont laits et il
ne serail que raisonnable de leur en faire
profiter.
M. le Président Tout cela est bel et bon
it dire, tnais nous nous trouvons devanl la
vérité qu'il y a tröp peu d'eau pour la con-
sommation de ceux qui en jouissent présent,
et vous voudriez en donner k plus de person
nes.
Le temps viendra que les habitants du
quai auront de l'eau aussi bien que ceux des
environs de l'Etoile, du kalfvaert et du kruis-
strate, mais aussi longtemps que la pénurie
dure nous devons l'économiser.
M. Colaert Je sais que la ville a le droit
d'accorder ou de refuser de l'eau aux habi
tants que vous pourriez même l'enlever dès
demain k n'importe qui. Mais pourtant, k
moins de motifs extraordinaires, je ne refu-
serais pas de l'eau k ce quartier. Puisque la
canalisation est faite, pourquoi ne pas per-
mettre que ces personnes en jouissent égale-
ment, puis que, comme M. D'Huvettere le
dit, ces personnes sont imposées comme les
autres.
M. le Président Oui, elles paient com
me les autres, mais les campagnards paient
aussi comme les autres et ils ne jouissent
cependant pas de l'eau.
Est ce juste cela
Quand, en 1881-4882, les centimes additi-
onnels furent votés, servant k courir les
frais de la canalisation, il y a des personnes
habitant la campagne qui eurent k payer une
augmentation de contributions s'élevant k
HOfr. par an. Et elles n'y avaient pour-
tant aucun avantage.
Le but de l'administration de cette époque
était de faire payer tout le monde pour le
profit des citadins seuls.
M. de Stuers s'y est opposé et d'après moi
il avait raison. C'est dans un impöt sur la
consommation de l'eau qu'on aurait dü cher-
cher les ressources nécessaires. Celui qui
jouit doit payer les frais, disait M. de
Stuers.
M. Vanheule ne voulait pas en entendre
parler et il donna pour motif que le système
des compteurs était défectueux, mais la vé-
ritable raison, c'était comme M. de Siueis le
disait, que les citadins employant seuls l'eau
j auraient dü seuls la payer. Les centimes
I additionnels furent votés par tous k fexcep-
I tion de M. de Stuers.
M. Colaert. Je suis absolument opposé
k ce qu'on fasse payer l'eau. C'est vrai les
habitants de la campagne n'ont pas l'eau de
la canalisation, mais Ik il y a des citernrs,
des fossés, des ruisseaux, tandisque la ville
n'a pas ces ressources.
Quand une séciieresse survient et persiste,
il faut naturellement épargner l'eau, mais
en tetnps ordinaire, on ne doit mettre
aucune parcimonie dans l'ernploi de l'eau
car l'hygiène publique en souffnrait M.
Vanheule avait pour principe de donner aux
habitants le plus d'eau possible et sans la
faire payer. C'est aussi mon opinion.
M. le Président. Vous ne me convain-
crez jamais qu'il est juste de faire payer les
campagnards pour une chose dont ils ne
jouissent pas.
M. Colaert. La discussion devient
oiseuse, puisque vous dites que je ne pour-
rai vous corivaincre (rires.)
M* le Président. Ceci est un argument
d'avocat nouvelle hilarité).
Du moment que nous aurons suffisamment
d'eau nous commencerons par en donner un
jour entier par semaine. Nous avons déjk
commencé par en donner le matin une heure
plus tót, pour permettre aux ouvriers de
boire au moins une tasse de café avant
de se rendre k leur besogne.
On n'emploie nulle part plus d'eau qu'k
Ypres. Nous évaluons qu'on donne actuelle-
ment un hectolitre d'eau par jour et par ha
bitant. Comme il y a environ 6000 personnes
k l'extra-mures, qui par conséquent ne jouis
sent pas de la canalisation, cela revient
environ k un hectolitre et demi par tête et
par jour.
Comme j'ai la responsabilité de l'admini-
stratioD, je continuerai avec prudencek ac
corder plus d'eau quand je pourrai être abso
lument tranquillisé.
M. Colaert II est certain que beaucoup
d'eau s'en va en pure pene, d'abord par
suite de la défectuosité de certains tuyaux,
et puis encore par la négligence ou le rnau-
vais vouloir de certains habitants.
Uue chose étonnante, c'est que les tuyaux
de la canalisation en ville ne furent pas
éprouvés avant leur placement, alors que
ceux hors ville furent éprouvés k sept ath-
mosphères. Et ceux en ville furent placés
par des étrangers taodis que ceux hors ville
l'étaient par des Yprois
M. Vanderghote N'eut il pas mieux
valu d'avertir le public que les robinets
seraient ouverts une heure plus tót. Plusieurs
maisons ont été inondées le matin.
son collégue du college échevinal et de la
Députation.
Voici des faitsil a été question, il y a
prés de deux ans de comprendre le couvent
des Pauvres claires dans une installation
des Postes et Messageries. Le gouvernement
eut acheté ou exproprié le Parnassus et
,es batiments adjacents,et,sur leur emplace
ment, il eut construit pour le service des
Postes et Messageries, un monument digne
de nosgrands édifices publics. II n'entrait,
dans les idéés de l'Etat, de démolir ni le
couvent des Pauvres claires, ni le batiment
ancien oii le théatre estinstallé, ni le ma-
gnifique cloitre St-Martin.
L'idée souriait on le comprend a
tous nos édiles. Le projet échoua, je ne
saistrop pourquoi; mais cette circonstance
n'a ici aucune importance.
M. Péchevin Colaert désirait voir étendre
le projet du gouvernement. C'est l'occasion,
disait-il, d'obtenir le dégagement de notre
magnifique collégiale.II avait toujours rêvé,
et il ne s'en cachait nullement, l'église St-
Martin débarrassée de la chapelle du doyen,
et du couvent des Pauvres claires, sauf le
cloitre et la sacristie qui devaient êtremain-
tenus. Le monument religieus eut occupé
ainsi le centre d'une place ayant, a droite,
les Halles et l'Hötel de ville; a gauche, l'Hö-
tel des Postes faisant pendant aux Halles et
construit dans le style de celle-ci; plus loin le
Palais de J ustice reconstruit dans le genre
de celui de Malines ou de Nivelles et au
fond la conciergerie et les maisons Angillis.
Itestaient quelques constructions modernes
sans goüt qui,avec le temps,auraient pu être
remplacées.
Le projet était hardi, je le reconnais,
mais non sans grandeur. II y aurait eu la
un ensemble de monuments et de construc
tions, unique dans notre pays, et peut-être
ën Europe de quoi réaliser un vieil-Ypres,
qui aurait fait l'admiration de tous les
hommes d'art et de goüt.
Deux objections
D'abord, c'eut été une faute au point de
vue archéologique. Ensuite, la dépense
La dépense n'eut pas été plus grande
pour la Commune que celle qu'entraine-
raient l'acquisition et la restauration du
couvent.
L'Hötel des Postes, c'était l'Etat qui le
construisait, sans l'intervention de la ville
le Palais de Justice incombait a la Province
qui eut obtenu des subsides du gouverne
ment.
Au point (le vue archéologique, voyons
Eut-ce été un si grand crime de démolir
la chapelle du Doymn? D'après Schaeys,
cette construction n'a de remarquable que sa
voute en berceau, qui produit un effet plus
biqarre qu'agréableet l'extérieur, selon les
auteurs du Guide illustré, produit un dis-
gracieux effet
Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'un
édifice est beau parcequ'il est ancien, et je
m'en expliquerai plus loin.
M. le Président C'est trés bier» fait
Gein apprendra k leurs occupants de mieux
soigner k ce que les robinets soient fermés.
Cela prouve uue fois de plus la négligence
de certains habitants.
M. Colaert Cette négligence dépasse
quelquesfois toute imagination. Une femme
vint un jour se plaindre chez moi de ce que
sa maison était inondée Les tuyaux sont.
sansdoute cassés, me dit-elle. Je lui ré
pondis Votre robinet est il fermé Sans
doute qu'oui, Monsieur, je le crois toujours!
Nous al Ions voirle robinet etait compléte-
ment ouvert Hilarité générale).
De toutce que nous voyons et entendons,
il résulte clairement que rious seroris finale-
ment obligés de plaeer des compteurs. De
cette fapon, nous parviendrons k savoir qui
gaspille l'eau p tr malveillance ou par négli
gence. J'appuye sur ce point, nous serons
forcés d'établir des compteurs.
M. le Président Pour finir, nous con
tinuerons k donner plus d'eau, si c'est pos
sible, et sous peu, s'il pleut, nous laisserons
couleur l'eau k 5 heures du matin.
M. D'HuvettereDe toute cette discussion
je dois conclure et constater que l'admini
stration actuelle rie demande pas mieux que
de pouvoir agir k l'égard de chacun avec jus
tice. Vu que les gens de la campagne paient
tant et l'ont faitdepuis silongtemps pour l'eau
dont ils n'ont aucune jouissarice, il n est, il
me semble, que raisonnable, de leur donner
une compensation d'une autre fapon, surtout
en leur donnant de bons chemins. (Assenti-
ment général).
Pour cette raison, je me suis rendu, mar-
chant sur les brisées de feu le regretié M.
Breyne, k la campagne, et j'ai constaté que
le chemin qui mène au Paddegat est en trés
mauvaisétat et exige des réparations urgen-
tes.
M. le Président. La semaine prochaine
it sera fait droit k votre demande.
M. D'Huvettere Je vous remercie.
Ecole d'Equitation.
M. Boone. Avant d'oborder l'ordre du
jour, je désire, M. le Bourgmestre, vous
demander un renseignement au sujet d'un
changement qui pourrait se produire dans
notre garnison.
Tout le monde a pu lire dans la plupart
des journaux de la capiiale l'annonce du
trarisfert k Tervueren de l'Ecole d'équitation,
établie dans nos murs depuis de trés tongues
années. Un journal local, tout en s'enaparam
de cetie nouvelle, en profile pour jeter Ie
disciédit sur notre administration commu
nale, qu'il accuse en cette circonstance de
l'inaction la plus compléte l'administration,
d'apiès-lui,aurait k assumer toute la respon
sabilité du départ de l'école; eet organe at-
firme même que notre administration aurait
été informée de ce départ.
Nous avons tous un intérêt direct k eon-
server l'Ecole d'équitation; nous avons dès
lors Ie droit de nous émouvoir de
Psreill,
Et, puisquïl faut restaurer notre magni-
fique église, ne peut-on la remettre dans j
son tout priniitif état? Qui oserait prétendre j
qu'il soit archéologue ou simple homme j
de sens commun—que la chapelle ne dépai e
pas le monument
Victor Hugo a dit, avec raison, que la j
sacristie de Ste Gudule, a Bruxelles, est un I
polype sur le chceur de l'église. La chapelle
de M. le Doyen n'est-elle pas une ajoute mal- j
heureuse et choquante par son style
Imaginez le monument sans ce hors
d'eeuvre. 11 serait superbe.
Ici, comme pour le couvent, j'aurai peut-
j être contre moi la plupart des archéologues
mais cela y est
qui se bornent a dire; ce n'est pas beau, je sens l'envie de me rallier a l'idée
affirmation et des conséquences quelle en.
trainerait. Je me fais l'écho de tous ®ej
concitoyens pour vous prier, M. le Bour*.
mestre.de nous donner un mot d'explication
k ce sujet.
M. le Président. De toute cette affaire
je rie sais absolument rien et, ni moi ni le
collége Echevinal, nous n'avons été avertis
officiellement ni officieusement.
Dans tous les cas, je crois que ce déplace-
ment serait une faute grave. Ypres se trou-
ve bien situé pour les élèves de l'école d'é
quitation et mieux que Bruxelles et ses en.
virons, attendu qu'il y a ici moins d'occasion
de dissipation et de distraction et par suite
plus.de temps k consacrer k l'étude.
Je sais pourtant que depuis longtemps 0n
parle de cela et qu'on en s'occupe mais au
besoin nous combattrons ce déplacement
de tout notre pouvoir,
Ypres possède tous les batiments néces
saires, quidevraient être construits ailleurs J
grands frais. II ne serait du reste pas com-
préhensible que le gouvernement fasse cela,
Pourquoi faut il que toutes les installations
militaires soient concentrées sur un seulet
unique point? Pour cela il n'existe pas Ij
moindre raison, et comme les dépenses mi
litaires, sont en grande partie de l'argent
perdu, il est équitable que cel argent soil
dépensé de divers cótés.
li y a quinze ans que cette question est
débattue mais je ne crois pas qu'elle aitl
présent plus de chances d'aboutir qu'autre-
fois. Je n'en conclus pourtant pas que le
déplacement ne pourra ou ne pourrait pas
se faire car je sais qu'en haut lieu on est
d'avis de réunir toutes les installations mi
litaires autour de la capitale. Mais nous
veillerons k défer.dre puissamment les in
téréts de nos concitoyens.
Ypres est une ville peu industriellele
commerce n'y est pas fort étendu et une
partie des revenus git dans la location des
quartiers c'est pourpuoi il y a grand in
térêt k conserver l'Ecole.
On dit bien qu'Ypres recevrait d'une autre,
fagon une compensation, mais je cherche
inutilemeut laquelle on pourrait nous don
ner. Ypres n'est pas un point important som
Ie rapport militaire, nous ne devrons pa!
compter sur une garnison nombreuse.
Ce serait une faute pour le gouvernement
de ne pas faire usage de la situation de
notre ville pour l'école d'Equitation et pui!
ce serait une injustice faite aux Yprois,si
on devait retirer l'Ecole.
A propos de l'Ecole, on nous met sur If
dos également la diminution de la garni
son, la suppression dei'Athénée et du col
lége communal. Les Yprois savent que li
diminution de la garnison ne peut être im-
puiée k l'Administration actuelle; quant 1
l'Athénée, cette suppression a été nécessitée
par le trop petit nombre d'élèves et la seuls
chose pour laquelle nous soyons responsa-
Du reste, le bon sens a son mot a dirt
ici comme ailleurs, et, ainsi que Boil®'
l'enseigne
Tout doit tendre au bon sens
mais pour y arriver,
Le chemin est glissant
et pénible k tenir
Pour peu qu'on s'en écarté,
aussitót on se noie-
La raison, pour marcher,
n'a souvent qu'une voie.
Cela est vrai pour tous les genre d'art-
I Mais, je m'aper^ois que je m'écarte
mon sujet. Je reviens aux Pauvres Claire;
Plus je tourne autour de St-Martin, p j'
ée de ti
le Bourg
Colaert, qui n'est ni celle de M.
Que m'importe leur avis, s'il est mauvais, j
faux, antiesthétique et même anti-archéolo-
gique, si je puis m'exprimer ainsi.
Au demeurant, je ne suis, moi, je l'ai
déja, dit qu'un amateur de belles choses,
A ceux qui diront que je n'ai pas de conuais-
sances archéologiques, je serai loin d'en
vouloir. J'ai beaucoup lu, observé, écouté,
compare et je constate qu'en matière d'ar-
chéologie, comme en d'autres matières que
je connais peut-être mieux, on apprend tous
les jours quelque chose. Plus j'apprends, en
toute matière, plusje constate qne je sais
peu.
D'autres sont d'un avis contraire je le
leur laisse. Ils ont, eux, la science infuse.
i mestre ni celle de M. Merghelynck.
Que le batiment remonte a la construed0'
de St-Martin même ce (qui n'est pas P°
sib e ouauXIV siècle, elle est a®-'®11!,,
quoique vieille. Si un arcbiteete mod®1,
construisait quelque chose de paredi
serait batouó, berné, sifiié.
La restaurer? C'est vite dit.
M. le Bourgmestre, tout en
maintenir le batiment, ne se prononcs P
sur la restauration a y faire. C'est prudeJ:
M. Merghelynck propose, dans sa r®POIL
de mettre les briques d nu et il SoupS0"1'
que, sous le platras, on découvrirait
mélange de brtques rouges et blanches,
quelles, nettoyées, feraient le meilleuf ejl
C est une hypothese.
j qui Se bornent a, dirp - p.a n'p-it nae Kaon
i