Une conférence sur le Congo. Salie Iweins. toujours le devoir plus grand contienne le moindre. Ainsi, en Dieu tout d'abord et priucipalemem se trouve une cause de devoir parce qu'il est le premier principe de tous nos biens. Ensuite et secondairemeut, en nos parents, qui sont le principe immédiat de noire existence et de notre éducation. Troisièmement, dans les personnes eonsti- tuées en dignité, doit nous viennentles bien fails générauxel communs k tous.Quatrième- ment, dans le bienfaiteur, donl nous avons regu quelques bienfaits particulieis et privés, k raison desquels nous lui sommes obligés en particulier. Puisque done lout ce que nous devons k Dieu, nos parents, aux per sonnes élevées en dignité, nous ne le devons pas aux bientaiteurs, dom nous avons iegu quelque bienfait particulier, il se fait qua- près la vertu de religion, par laquelle fious rendons k Dieu le culte qui lui estoü. el la piété filiale, que nous devons nos parents, el le respect, par lequet nous honotons les personnes supérieures en dignité. vient la gratitude, qui récompense le bin-fail»\ir pour la faveur regue; et cette vertu se distin gue de toutes les précédentes, comma oha- cuned'elles de celle qui la précéde, en tant que contenue dans la précédente et moindre que celle-ci (4) Voilé done, N. T. G F. clairemenl exposé le fondement de nos devoirs euvers le pro- cbatn, qui nous est k quelque litre supérieur. Après les devoirs enversDieu, ce sent, elisi ons Nous, les plus importants, et qui figm ent k juste litre au premier rang de la deuxième table du décalogue en eftet, e'est de l ac- complissement du quatrième précepie de cel- te loi divine que dépendent l'ordre et la sta- bilité, la paix et le bonheur de la familie et de la société. Ge commandement est en quel que sorte la sauvegarde de tous les aulres, puisque par le respect de l'autorité, par la soumission et la docilité a ia voix de nos su périeurs, par l'obéissance aux précepu s et aux lois de ceux qui out mission de nous gou- verner, nous assurons pour ainsi dire par avance I'accomplissemerii de tous nos autres devoirs et nous trouvons en même temps une garantie-el une protection conlre la tenlation et le danger de, les violer. Remarquons en passant la fori- ule même du quatrième commandement Honore ton pere et la mere. Pourquoi cette tormule, plutót qu'une formule générale Sois respec- tueux, sois soumis k toute autorité legitime Le divin légisalateur a préféré, pour incui- quer Ie piécepte general, urie tormule qui contienne ïroplicitement, en même temps que la lóile fondement et la cause du devoir, e'est-k dire la raison de principe, qui est le fondement du devoir de respect, et par voie de conséquerice, du devoir d'obéissance. Or, quel est, après Dieu, le principe de notre être et la source de tout notre bien Ce sont nos père et mère. Quelle est Ia première au torité et par ordre de temps et par ordre de nature G'est l'autorité des auteurs de nos jours. (A conlinuer). qualifié plus haut de particulier sans être remarquableet qui donne a la ville son cachet propre, son style Yprois. Quelques unes sont fort pittoresques, comme le dit M. Merghelynck. J'aurais voulu que les constructions dont j'ai parlé fussent congues, combinées, exécutées dans ce style la. Pourquoi em- prunter nos sujets a d'autres villes, quand nous avons ici même des types aussi beaux et qui, dans tous les cas, nous sont propres? lis font partie de notre patrimoine esthé- tique qu'il faut conserver et compléter. C'est ainsi que l'on agit a Bruges, et j'ai dit que c'est ce qui aide a attirer et a re- tenir la-bas l'attention de l'étranger. Je comprends ces constructions la oü il n'y a pas de style particulier je leur préfère ici les facades Yproises. Puis-je recommander mes preferences a nos con structeurs et a-nos architectes Je leur serais reconnaissant de vouloir tenir compte de mes observations. Tout ce que je viens de dire, en cette ma- tière, semble justifier l'appréciation de M. Merghelynck qaand il écrit que Ypres rié- tantpas un centre intelligent ne ressent guère cCenthousiasme pour l'art en particulier ou en général, et que l'art est Vobjet d'un encou ragement apparentmais non reel, de la part de ceux que la chose concerne. II est certain que 1 'initiative privée, tout au moins jusqu'il y a trois ou quatre ans, a Nous auroris le plaisir d'eniemlrc k Ypres le R. P. Liagre, qui a bien voulu donner récemment k Gand une conférence sur le Congo. Voici le co npte rendu de cette conférence, d'après le Bieu Public L'oeuvre de la fondalion et de la civilisation chrétienne de i'Etat indépendant du Congo, oeuvre si méconnue, si contestée, si dénigrée k ses débuts. est aujourd'hui sortie de sa periode de formation, grace a la persévérance du Roi- Souverain, k l'intrépidité de nos explorateurs, a la vaillance de nos officiers, au dévouement de nos missionnaires et de nos religieuses. Sans doule, des difficuités, des lultes, des revers peuvent encore entraver le développe- mentdu nouvel Etat, mais sa vitalité est désor- mais établie et l'avenir lui apparlient- G'est ce que les faits proclament irrécusable- mentc'est ce que des témoins oculaires attes tent avec une autorité décisive. La conférence donnée, récemment k Gand, par un vaitlant missionnaire cougolais, le R. P. Liagre, de la Compagnie de Jésus, est une nou velle page ajoutée a cette apologie. Causeur intéressant et trés instruit, le R. P. Liagre a fait faire a son nombreux audiloire un véntable voyage au Congo, et des projections lumineuses ajoutaient a ses descriptions l'eflica- cilé de la démonstration intuitive et de la pré cision photographique. Sur l'écran placé k cóté de la tribune du conférencier apparaissent successivement, tan tót ces nappes a Pétendne immense, ces et'fray- antes cascades qui constituent les rapides du Congo et de ses affluentstantut des loreis vierges aux lianes innombrablestantót des types de nègres, peu gracieux généralement, quand mème its appartiennent au beau sexe tantót les diverses residences des agents de I'Etat beige ou des Missionnaires. Le R. P. Liagre nous a Irès-bien fait eom- prendre les difficuités sans nombre que présen- taient les anciennes caravanes et auxquelles durentsesoumettre, il yacinqans, les premiers jésuites arrivant au Congo. II fallait attendre les porteurs, leur partager les charges,chacun portant sur sa tête un ballot de 33 kilos, suivre, a la file, pendant des jour- nées entières, dans les jungles, des sentiers qui n'avaient jamais plus de 0 m. 60 de largeur,tra verser des marécages, des rivières, etc. Main- tenant, peur une partie des transports et des trajets, ces questions sont merveilleusement simpliliées par le chemin de fer du Congo, dont la voie est presque complètement achevée et outillée. Les photographies nous font voir les différen- tes stations, et aussi les forêts, les montagnes, les rivières qui ont nécessité des ponts et des travaux d'art incroyables. Quant au trafic de ce chemin de fer, le R. P. Liagae nous donne les chiffres officiels des ton nes de marchandises transporlées déja en 1896, en caoutchouc, ivoire, café, etc. Ces chiffres démontrent d'une fugou éclatante l'imporlance actuelle de la ligne, et ne peuvent que croitre et embellir. Le passé nous répond de l'avenir. Le missionnaire aborde enfin la situation re- ligieuse du Congo et commence par nous don- ner la division de ce grand pays, au point de vue de l'évangélisation. Aux Pères Blancs, de Mon seigneur Lavigerie, k la demaiule de S. M. Léo- pold II, le Roi-Souverain, est échu, a l'Est, le pays du Tanganika. Les Pères Jésuites out le Kwango. L'étendue de la Mission, dit le Père, n'est que quatre fois comme la Belgique entiè- re. Excusez du peu Les missionnaires de été nulle ou presque nulle. Est-cea dire qu'Ypres n'est pas un centre intelligent Je ne le crois pas.Ce qui est vrai,c'est que l'art architectural a été longtemps négligé et qu'il n'a pas été suffisamment. encouragé par les pouvoirs publics. Je ue parle pas des autres arts, qui ont regu, ici comme ail- leurs, les subsides et les encouragements qu'ils méritent, sous les administrations communales qui se sontsuccédé. J'ajoute, pour être juste, que le sentiment artistique existeaYpres et qu'il s'est manifesté avec éclat ici et a l'étranger. II suffirait, pour le prouver, de citer quelques noms qui ont il- lustré leur ville natale, dans tous les domai- nes. Mais, jele-répète, l'esthétique des rues a été négligée a Ypres, comme presque par- tout ailieurs. Les pouvoirs publics l'ont en- couragée a rebours, surtout en édictant ce reglement inepte de 1823, qui était de na ture a assoupir notre vieil esprit esthétique cbez les constructeurs et a faire perdre a nos ouvriers le goüt du travail artistique. C'est de cette époque que date l'indiffé- rence de nos concitoyens en matière d'art architectural. Toutce quia été construit depuis lors n'a ni valeur, ni caractère, ni cachet. Le mauvais goüt s'est emparé de l'esprit public qui s'accommode facilement aux choses banales, mais propres et confor- tables. £st-il croyable que M. Merghelynck puisse affirmer,sans que j'aie le moyen de le Scheul-Lez-Bruxelles (Congregation du Coeur Immaculé de Marie) ont tout le reste. Ce lout le reste n'est pas peu de chose. Le R. P. Liagre a commencé par nous rappeler que le Congo, auquel on attribue 30 millions d'babi- tants, a une superfieie égale k 80 fois la Belgique. Voici quelques détails donnés par Ie confé rencier au point de vue religieux Les nègres se sont longtemps tenus sur la ré serve, et jamais, du reste, on ne cherche k les converlir d'emblée. On les civilise d'abord par le travail, et ce n'est pas facile. Avant la présen- ce des Européens, tous les travaux, sans excep tion, étaient faits par les femmes, Messieurs les nègres se donnant le plaisir de la pêche el de la chasse, fumant leur pipe ou buvant le malafou (vin de palme). Actuellement, cependant, il y a, k Boma et k Matadi, un mouvement assez marqué de con version. La vraie espérance du Congo, au point de vue catholique, ce sont les enfants. Dans les ré- sidences des Pères, ils arrivent voleurs. men- teurs, etc., mais ils font de grands efforts pour être admis au baptême, et les sacrements pro- duisent en eux une veritable transformation. Les centres d'évangélisation, ce sont les Fer- mes-Chapelles, point central des villages chrétiens en formation. Le negre aime une certaine initiativeon la respecle. Quand le missionnaire peut disposer d'un groupe de jeu- ih'S geus, même d'adolescents, instruits, pieux, zèlés et travailleurs, il achète auprès d'un villa- ge payen un terrain assez grand pour le futur village. Le groupe des jeunes gens, dingé par un chrétien de confiance, est a l'oeuvre sous les yeux des noirs pour la construction d'une fer me, l'outiIlage, les plantations, les sernailles, la récolte. Facilement, les jeunes gens trouvent k se choisir une compagne qui consents a accep ter la foi chrétienne. Ces jeunes filles sont recues alors a l'établis- sement des Soeurs de Notre-Dame, oü eiles séjournent six a sept mois pour apprendre a leur tour tous les travaux d'utililé domestique, en même temps qu'on les dispose k recevoir le baptême. Les missionnaires bénissent alors les mariages etattribnentkehaque couple une case, un jardin. une portion de terrain, dans le vils lage en formation. La vie régulière de ce- jeunes ménages, leurs esprit de travail, leurs habitudes pieuses font sur les nègres une pro- fonde impressions et les vapprochent graduel- lement de la religion. Chacune de ces Fermes-Chapelles demande une dépense d'environ 2,000 francs. 11 en existe 33 dans le district du Pool. Elles ont été fondées pour une bonne part grace k la génerosité des élèves des colléges de la Compagnie de Jésus en Belgique. Lorsque le village de G a n d S a i n t e-B a r- b e apparait sur l'écran, il oblient naturelle- ment les honneurs d'une longue ovation, Pendant que le conférencier nous donnait ses chiffres si convaincants et exprimait ses es- pérances niotivées sur l'avenir du Congo, chacun se demandait s'il aborderait la question dont la solution approche, car d'ici a deux ans, la Belgique aura k se prononcer sur la reprise du Congo, L'orateur a repondu en deux mots k cette question, aux aspects si variés, aux consequen ces si graves. Pour le cóté économique, dit-il, nous, rninistres des ames, nous reconnaissons et dé- clarons notre incompétence. Pour le reste, nous faisons nótres la déclaration et les nobles paroles prononcées naguère au Sénat beige par M. le sénateur Keesen. Voici ces paroles que nous retrouvons aux Annales parlementaires, séance du 28 Juin 1896 contredire, que les bois sculptés et ouvragés, provenant de la démolition des facades en boisont pris, pour la plupart, le chemin de la Grand'place oü ilsJurent adjugés... com me bois d brüler S'il en est ainsi et je le crois sur parole comment voulez-vous que 1'Yprois res- sente encore quelque enthousiasme pour l'art L'bonorable polémiste, soucieux de la conservation denos choses da-1, dontila sauvé lui-même un grand nombre d'objets dans son musée et dans son chateau de Beauvoorde, les soustrayant ainsi a l'avi- dité des brocanteurs étraugers, estime qu'on aurait pu obtenir un magnifique ensemble en remontant les plus belles facades dans les grandes salie des Hallesen lieu et place des peintures murales de MM. Pauivels et Delbeke, nullement en rapport ni comme caractère, ni commefacture,ni comme véra- cité historique et archéologique avec le vene rable monument qu'elles doivent décorer. A première vue l'idée parait bonne mais le moyen s'il vous plait, de placer ces fagades, très-élevées pour la plupart, les belles surtout, dans des salles beaucoup plus basses, sans intercepter la lumière du jour et sans cacber la vue des fenêtres qui, avec les vaisseaux, donnent a l'intérieur du monument ce caractère grandiose qu'on ne rencontre nulle part Passe pour la petite facade qui a été placée, sous I'administration de M. Van Le cóté économique de cette question, Messieurs, revet certainement une importance considerable: il n'est, toutefois, que de second ordre Les races d'élite doivent avoir un idéal aui dépasse le terre a lerre des indérêts maté- riels Quoiqu'en pense notre siècle positiviste, la richesse n'est pas le tout de l'homme elle n'est pas notre fin dernière dans ce monde, mais un simple moyen que la Providence met a notre disposition pour accomplir nos desti- nées suprêmes. Aussi je me garderai de rien vous cacher (ie ma pensée. Ce que je vois avant tout dans l'oeuvre grandiose du Congo, c'est la civilisation chrétienne et la liberté, portées k trente millions de nègres, dont les longues et horribles souffrances ont arraché k l'Europe un cri de protestation. Cequej'y vois, c'est la barbarie contrainte d'opérer sa retraite k l'approche du pavilion beige 1'Arabe aux mains ensanglantées fuyant devant nos amies saintement victorieuses une race infortunée sauvée de reitermination, bénissant le nom de la Belgique et de sou Boi l'histoire tressant unecouronne a ce petit peu- ple qui, malgró l'exiguïle de ses froutières, puisa dans sa foi et son patriot isme assez de vitalité pour afl'ranchir et eiviliser des conti nents. Voilk, Messieurs, l'immo.rtellegloire que je rêve pour ma palrie, l'auréole dont je vou- drais couvrir sou front devant Dieu et les géné- rations a venir. Une nation riche, mais égoïste, sans dévouement m vertu, n'occupera jamais une grande place dans les annales de I'huma- nité. Lorsqu'un petiple ale bonheur de jouir du bienfait de la civilisation évangélique, il doit pouvoir se consacrer aux races déchues sous peine d'étre indigne du rang qu'il occupe. Une nation qui fait l'oeuvre de Dieu ne s'appauvrira jamais Donnez et il vous sera donné Messieurs, nous som mes en face d'une grande résolution a prendre il y va de notre dignité nationale et de notre devoir de chrétien. Je ne vondrais pas que l'histoire put dire un jour que, sur la fin du XlXe siècle, grkceala vaillante intiative de son Boi, la Belgique a eu l'occasion de s'iliustrer entre toutes les nations de la terre en plantant son drapeau civilisateur dans les plaines du continent africaiu, et qu'elle s'est dérobée a cette glorieuse mission par des consi- dérants tirés du coffre-fort Samedi soir, la Salie Iweins regorgeait do monde. Un public riombreux et cboisi était accouru de tous les cötés de la ville. pour entendre et applaudir les divers artistes annoncés. Malheureusement, la première nouvelle que nous appiimes, en entrant dans la salie, causa k tous une déception. M. Piens, dont tous ses auditeurs avaient tant admiré la belle voix et la bonne diction, l'année der nière, n'avait pu venir se faire entendre, ainsi que l'annongait le programme. La soirée s'ouvrit par la Marche Indunne par Van Gaël exécutée par la Grande Fanfare qui joua plus tard également les Voix Rou- maines, une charmante valse de Kessels. Comme toujours, nos vaillants fanfaristes donnèrer.t de ces deux délicats aiorceaux, une interprétentiori parfaite. Mais dans les soirées-tabagies, l'intérêt se dirige surtout sur les auditions des divers amateurs ou artistes, qui chantent ou joueot les solos. Heule, dans une des salles des Halles. C'est un souvenir qui, isolé, ne dépare pas le monument. Mais s'imagine-t-on une suite de fagades pareilles ou plus élevées, dans un batiment, qui n'était sans doute pas destine a subir des peintures murales, mais qui l'était certes moins encore a abriter des fagades en bois Non, cela n'est pas possible. A propos des peintures murales, j'avoue que je n'en suis pas grand partisan. Je veux bien leur attribuer tous les dé- lauts que M. Merghelynck leur reproche, eu taisant observer toutefois que les pein tures Delbeke ont le mérite incontestable, mais peut-être unique, d'étre exécutées dans la gainme du batiment. M. Merghelynck demande que fonfasse achever les derniers panneaux de Delbeke par un autre artiste, ay ant le plus possible la manière de faire du premier y M. le Bourgmestre répond qu'on a décidé a bon droit de laisser les peintures Delbeke inachevéesle dernier panneau seul nétant qu ébauche et donnant suffisamment le sujet que I'artiste a voulu tralter. C est UDe question délicate qui mérite un sérieux examen. Laissons le dernier mot aux hommes compétents qui se prononce- rout sans doute quelque jour. Quoiqu'il en soit de ce détail, il est cer- t i ii iiniiwMii—nmi—MMi

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2