Séance publique ilu CONSEIL COMMUNAL GRANDE FANFARE. Notre bourgeoisie. Que si, dans un déiai a déterminer par le gouvernement, supposons quinze jours, il a payé le montant de cette amende au bureau du receveur compétent, aucune poursuite ne sera exercée contre luique, faule d'avoir satislait k cette invitation, il aura a répondre devant le tribunal du fait dont il s'est rendu coupable. Eneas de payement, de ramende, le receveur en informerait, sans délai, l'officier du minis tère public et, dans ce cas, le contrevenant ne serait pas autrement inquiété. Dans la négalive, les poursuites seraient entamées. Je pense que e'est ce système qui a été soumis k la section centrale et au sujet duquel l'hono- rable rapporteur, M. De Jaer, a posé au gouver nement la question suivante Le gouvernement estime-t-il qu'il puisse s'agir de concéder a l'officier de police le pou- voir de fixer lui-même Tarnende k payer en nia- tièrede simples contraventions, afin de diminuer Tencombrernentdesaudiences desimple police? C'est lesystème deM.le commissaire deGand; ce n'est pas le mien. A cette question l'honorable ministre de la justice a répondu dans les termes que voici 4 Le gouvernement estime qu'on ne peut permettre k l'officier de police de fixer lui- même et en queique sorte ab irato le montant de l'amende. La matérialité des fails mis k charge de l'inculpé et la culpabilité de celui-ci doi vent faire l'objetd'uneappréciation réfléchie. De plus, sous peine de rendre la repression purement mécanique 1 application de la peine doit être nécessairemènt approprié au délinquant. Cette double et délicate mission échappe a la compétence de l'agent verbalisant et de la partie poursuivante: ellerelève essentiellement de la fonction du juge. Le taux peu élevé des peines prononées n'enlève rien a la valeurde cette observation. Une condamnation k une amende de police peut avoir pour l'inculpé une importance con- sidérable, k cause de sa gravité relative, beau- coup plusgrandepour les humbles qui forment ia clientèle ordinaire des tribunaux de police, et k cause de l'impression plus forte produite sureux par l'appareil judiciaire. En ce qui conce-roel'impression produite par l'appareil judiciaire et mème la dignité de la magistrature, je vous avoue franchement que ces considérations me laisseut fort indifférent. Je me demande, en effet, s'il est bien néces saire de faire comparaitre des témoins et l'in culpé devant la justice pour une simple contra vention de police, qui souvent n'est pas même contestóe par le prévenu?L'intérêt social n'exige assurément pas qu'il en soit ainsi. J'estime que ce n'es.Lpas pour entendre pro-- noncer une peine de quelques francs d'amende qu'il faut mettre en mouvement tout l'appareil judiciaire Mais ce qui me parait fondé dans la réponse de l'honorable ministre c'est que la matérialité du fait et la culpabilité du prévenu doivent faire l'objet d'une appreciation réfléchie. Cette mission relève, en effet, de la fonction du juge. Mon système n'exclut pas ('intervention du juge, au contraire j'ai préconisé en 1895 et c'est encore ma manière de voir de laisser au juge dela contravention la faculté de fixer le taux de l'amende, après examen du dossier. La procédure seule serait changée, en ce sens que la citation, 1'instruction k l'audience, la signification du jugement disparaitraient. Ne pourrait-on procéder de la facon suivante. Un avertissement serait adressé au prévenu par la voie de la poste, qu'il a k comparaitre le'j jour devant le juge d.e police. S'il comparuit, le jugement serait contradictoiredans le cas contraire, il serait par défaut. Supposons done que le prévenu comparaisse. II conteste le fait ou ne le conteste pas. s'il s'avoue coupable, la peine sera prononcée sans qu'il soit besoin de témoignages. S'il conteste sa culpabilité ou l'applicabilité de la loi, le juge le renverra a une autre audience,oü les témoins seraient entendus el le fait disculé. Mais j'ai déja dit que, dans une foule de cas, l'inculpé ne contestera pas la contravention et ne eomparaitra pas. Alors le jugement serait par défaut. Le gref- fier adresserait le jugement au condamné par la voie de la poste, sous pli recommandé, com- me le prescrit l'article 5 de la loi du 31 Juillet 1889 sur la procédure gratuite. La remise de cette copie vaudrait signification du jugement au condamné etferait courir le délai d'opposi- tion. Le système que je viens d'esquisser se trouve déjk en germe dans nos lois iiscales et électora- les. L'administration des finances peut Iransiger avec Ie contrevenant. Cela est-il conlraire a la dignité du Ilse Esl-ce un marehandage En matière électorale, i'élccteur qui ne s'est pas rendu k l'urne peul faire eonnaitre ses mo- til's d'excuse au juge, qui, d'accord avec le ministère public, peut renvoyer Ie prévenu. Quanl aux citations a faire par la voie de la poste, je rappelierai a la Chambre qu'un projet de loi de 1'honorable M. Le Jeune, sigué aussi par l'honorable IVl. Vandenpeereboom, propo- sait de l'aire les citations de cette fagon. Est-ce que M. Le Jeune aurait aussi voulu porter alteinte a la dignité de la justice Entre parentheses, ce projet, qui date de 1892-1893, dort dans les cartons ministérieis. Je prie M. ie ministre de la justice de bien vouioir le réveiiler. (Sourires.) Messieurs, je ne veux pas iudiquer d'autres réformes k l'honorable ministre de ia justice. Je me permets de lui signaler celles préconisées par l'excellent recueil dont j'ai parlé tout a l'heure. L'honorable M. Begerem connait cer- tainement ie Jour uai des J uges de paix. Un mot des modifications proposées autrefois a la loi du 12 Juin 1816, relative a ia veute d'immeubies ou des ïiicapables, mineurset m- terdits, sont intéressés. Je rappeile a l'honorable ministre qu'il a in- sisté lui-même, il y quatre ans, pour que ia Chambre inscrivit a son ordre du jour ie projet modiliant cette loi. Mais ie projet n'existe plus, par suite de ia dissolution des Chambres. M.. Begerem, ministre de la justice. Le projet sera déposé dans ie courant du mois. M. Coiaert. Cela prouve que, quand on s'adresse geiitiment k M. le ministre, il vous accorde immédiatement ce que l'on deinaiide. (Sourires.) Pour linir, je cilerai cette modiücatioii que, d'accord aveoMM.Eeman et Woeste, j'ai preco- nisée, il y a troisansil s'agit de la suppression du minimum de ia peme. Actuellement, ii y a un maximum et un mi nimum et ie juge doit a.ppliquer la peine dans les limites étabiies par le code, sauf a descen- dre les degres de 1 ecnelle penale. li y a cei tains delits, des crimes mêmes) auxqueis liny a, en reaiite, qu'a appliquer une amende.- M. Destrée. 11 y a des cas ou l'on doit in* lliger au moms trois mois pour des tails saus gravile. M. Coiaert. - üuiC'est auisi, par exempie, qu'un jour un pauvre diable fut condainné pour avoir volé quelques kilogrammes de fro- menl k tra versie murd'uiiegrange en trés niadvais etat. C était un mur en torchis. 11 y avail vol avec effraction et ia condamnation ue pouvait être moindre que de trois mois de prison. 11 est evident que, dans des cas de ce genre, on de- vrait pouvoir descendre encöre l'éche^ie et ar- river a une simple amende. Cela n'est pas pos sible actueiletnent, k cause de l'existence de certains minima en dessous desquels on ne peut descendre. Quant aux autres réformes, je r.e veux pas insisler, mais je prie l'honorable ministre d'examiner spécialemeiit te syslème que j'ai t préconisé pour diminuer les frais de justice en matière le police. Je l'engage aussi ksuivre le système que j'ai indiqué et qui consiste a grouper toutes les modifications proposées dans un certain nom- bre de projets de loi. Ainsi il donuera satisfac tion k la plupart des membres qui ont proposé des modifications k certainesde noslois. (Trés biena droite.) du 12 Mars 1898, a b ti. du soir. "Ordre nu jour 1 Communications. 2 Demande de divers crédits k régulariser au budget 1899. 3 Corps des pompiers compte 1897. 4 Caisse de secuui s des pom - piers id. 5 Harmonie communale id. 6 Académie de dessin id. 7 Ecole industrielle id. 8 Ecole de musiquo id. 9 Ecole mé.iagère id. 10 Ecoles gardiennes id. 11 Garde civique id. 12 Propriétés communales vente de terrain hors la porte de Lille. 13 id. f dém rid'e d'acüat de terrain rue d'Elverdnigbe. i 14 id. demande d'achat de terrain, l Boulevard Malou. 15 Höspics civils A.iraodissement ami.so a 1 4'aliénés plans et devis. 16 id. vente d'une parcclle (le Serre kYpres. s 17 id. vente 'd'une pare lied rre k Zoiirii-beke. 18 id. demande pour ester en jus- lice contre, l'Etat beige. Samedi 12 Mars, a 8 1/2 heures, SOIKÉK 'tyBAGlE en ia Salie Iweins. .VI. Philibert Marien un chanteur de genre di primo oar- tellöj s'y fera entendre. La nouvelle ligne vicinale proje- tée de Poperingbe Wuivérin- ghem. Nous avons parlé, parait-il, d'une facon er- ronée, dans notre numéro des 26 et 27 Fëvrier dernier, de l'itinéraire d'un nouveau chemiu de fer vicinal, en projet, de Poperinghe k Wulve- ringhem. Voici les observations que nous sug- gère un correspondant bien informé, k propos de l'eutre filet que nous avons imprimé a ce sujet Vous parlez, Monsieur le rédacteur, dans votre estimable journal, de trés bonne foi natu- rellement, d'une ligne de chemin de fer vici nale projetée, de Poperinghe, Furnes et la Panne. Permettez-moi de commence!' par vous alteslei', que, jusqu'a présent, ii n'a pas été question k ee sujet de ces deux dernières loca- iités, bien que je puisse vous certifier que nulle opposition ne serait faite, je pense, de la part des communes intéressées, si i exploitation de la ligne demandée par celles-ei, empruhtait la voie ferrée de Wul.veriughem (station actuelle du chemin defer vicinal) jusqu'a Furnes et que si uu embranchement vers la mei', permeltait d'amener les voyageurs jusqu'a la plage. Ce serait a tous les points de vue, une excellente chose pour lout le monde. Mais l'itinéraire do Poperinghe, Watou, Pro ven, Rousbrugghe, Leysele, Houthem, Wulve- ringhem, Bulscamp, Furnes et la Panne, ne peut être chose arrêtée, comme vous seinblez le dire, car je pense ne pas me tromper en vous disant que puisque les études, 'conceruant la coustrueliou de notre ligne, contiées a notre éminent ingénieurprovincial, M. Bonnevie, sont a peine entamées, la soeiété nationale des chemins de fer vicinaux n'a pas encore pu se prononcer sur l'itinéraire qu'il conviendrait d'adopter délinitivement. Voici quelics sont les communes appelées a être desservies, conformémeut aux délibéra- tions prises par les conseiis communaux des loeaiilés intéressées et intervenaut pécuniaire- ment dans la construction de ia ligne Pope ringhe, VValou, Proven, Rousbrugghe, Beveren- sur-Yser, Leysele, lsenberghe, Wulveringhem village et Wulveringhem station sur la, ligne actuelle d'Ypres a Furnes. Geile ligne, ainsi libeilée dans toutes les pièees la conoernant adressées jusqu'ici aux communes, a déjk même été admbe en principe par notre depu tation permanente. La nouvelle que vous annon- cez, est en tout cas prématurée, puisque chaque commune a volé sa part d'intervenlion pour la construction de ia ligne de Poperinghe k Wulveringhem, via lsenberghe. Dans ces con ditions, si on voulait apporter k ce tracé la moindre modification, il faudrait au préalable consulter de nouveau les conseiis communaux dc toutes les iocnlités intéressées, ce dont it n'a pas élé question jusqu'ici. 11 est bien probable que ces administrations, k l'exempie de ceile de Leysele, lejetteruienl le tracé par lloutliem et Bulscamp, qui présente les ineonvénients que je ine perineural de vous faire eonuaitre D abordil faudrait frustrer les droits acquis de la commune d'Isenberghe, laquelle, contrai- rement a d'autres loeaiilés voisines, a des le commencement coopéré au projet, en vue d'arriver au hul. De plus cette localilé ayant voté sa part d'intervention comme les autres, dans ces conditions un pareil abandon, sans une nécessité absolue, constiluerait, dam l'es- pèce un fiche ux précédent. En outre, négliger lsenberghe, pour passer par Houthem, com mune qui avec le tracé en projet, aura sa halte k une distance de deux kilometres et demi de Paggloméré, serait au point de vue du rapport de notre ligne une trés grande faute. En effet qui ne connait le pèierinage d'Isenberghe qui, au mois d'Aoüt de chaque année, amène pen dant neuf jours, une affluence considerable de monde. Le passage par Bulscamp, localité trés rappro- cln'v de Furnes el qui a déja sa station sur la ligne de Furnes k Ypres, k nioiiis de deux kilo- mètres de la place, olïre de nouveau de trés sérieux désavantages. Le premier serait de dé- truire complement le service de transport par bateaux que rend le canal k toute la contrée, au populeux etcommercauthaineaudu tZwaen- tje(Wulveringhem), oü l'établissement d'une voie ferrée sur l'étroit pavé entre le canal et les maisons, deviendrait une entravu compléte au chargement et au décluirgement des marchan- dises qui s'opèrent Ik jouruellement l! est évi dent que si jamais on élablissait par Ik une ligne vicinale, ii s'agiruit de construire un pont sur ie canal et do poser la voie de l'autre cóté du cours d'eau. Ces travaux qu'on ne saurait éviier, coüteraient nalurellement heaucoupd'ar- gent. Maintenant quant au surcroil de dépenses quecauserait l'adoption de l'itinéraire dont vous avez parlé il serait considérable et se chitïrerait par plusieurs centaines de mille francs, résul- tant de l'établissement de douze kilomètres suppléinentaires et inutiles, sur l'accotemeat d'un pavé étroit et tortneux, longeant eonti- nuellement un canal. C'est vous dire, qu'au point de vue technique, l'exécution en serait trés difficile et par conséquent fort onéreuse, tout cela pour traverser un pays trés peu habilé et déja desservi par la ligne d'Ypres k Furnes, distante seuleinent de deux kilomètres dela voie ferrée en question. Par conséquent, je crois pouvoir vous dire, M. le Rédacteur en chef, que votre version n'est pas conforme a celle qui résulle du vote des conseiis communaux des différeutes loeaiilés intéressées. Celles-ci ne liendrout plus, il faut l'espérer, a se déjuger, pour s'engager dans un nouveau projet de construction d'une ligne beaucoup pluslongueetbeaueoupplus onéreuse, et pour l'établissement de laquelle il ne serait pas possible mèinede trouver les fonds. Cette ligne, du reste, comme je crois l'avoir démon- tré, présenterait de nombreux ineonvénients et je suis a me demander quels seraient les avan- tages qu'elle présenterait en retour. Tel sera sans doute également l'avis des com munes participantes, lesquelles avec leur bon sens flamand, sauront ii l'oceasion défendre leurs intéréts contre les étrangers qui veulent s'y ingérer. La Palrie) Au début, et jusqu'aux deux tiers de ce siècle les écrivains célébraient de toutes manières ia bourgeoisie, lis décrivaient ses luttes contre la noblesse, ses vicloires délinitives el incontesta- bles. Les livres d'histoire, les romans comme les oeuvres de theatre nous montraient sur tou tes ses faces la bourgeoisie montante. La bour- goisie triompha l'hérédité de la fortune, celle acquise par le travail personnel, le libre effort individuel conférèrenl seules des privilèges de fait et seules uttribuèrent a ceuxquien béné- ficiaient une soinme d'aelion et d'influence sur la masse. II y a beau temps que les romans oü la fille du richissime induslriel s'éprenail du fils du hobe- ïeau pauvre et vice versa ont cessé de nous plaire. Cette ficelle est usée, le cliché cassé. C'est de l'histoire aneienne. Nos 11 v cs, nos comedies, nosouvrages de so ciologie narrent maintenant les transes de la bourgeoisie, ses combats contre la plöbe qui i elève la tète. ils disent que le règue de la bour geoisie est a son déclin.ils marquent les coups vigoureux qui sapent son tróne, ils reflèlent les affres de la soeiété actuelle. Faut-ilciter les livres qui, depuis C erminal, ont disséqué cette Tutte jusqu'aux Mauvais bergers d'Oetave Mirbeau qui porte tes aspi rations du peuple au théktre Dernièrement, au Cercle arlistique de Bruxelles, puis, devant le Jeune-Barreau cl An vers, ens ui te dans la Revue de Belgi- que, et enfin sous forme de brochure M Paul Hymans aparlé et éerit sur l'état présent de notre bourgeoisie. Cette conférence, trés intéressante, mérite d'altirer l'attention. ninaainHUlge?!iSm' pour certains' représente la plus mdecrottable routine elle est faite d'un -V - -

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2