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A LA CHAMBRE.
OB^AJVe
Samedi 12 Mars 1898.
10 centimes le N°.
33e Année. !V° 3326.
REVUE DE LA SEMAINE.
Russie.
St Siège et Cuba.
Italic.
France.
Grande Fanfare.
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Saint-Péterbourg, 40 Mars.
Un uskase impérial ordonne de consacrer
90 millions de roubles k la construction de
navires de guerre comme dépense extraor
dinaire,
Cette dépenee ne motivera aucun emprunt.
Rome, 10 Mars.
On annonce que pendant la réception du
pélerinage mexicain par le Pape, le prélat
qui dirige ce pélerinage a dit qu'il serait
peut être convenable que le Vatican intervint
dans la question cubaine.
Le Pape a répondu que son intervention
serait impossible, car, les droits de souve-
raineté de l'Espagne sur Cuba étant indiscu-
tables, il n'y a pas de base pour un arrange
ment.
Léon XIII a ajouté que l'Espagne fait tel-
lemeut de sacrifices pour obtenir la paix k
Cuba que lui proposer de nouvelles conces
sions serait oeuvre de mauvaise foi.
De facheuses manifestations se sont pro
duces, hier, contre le député Macola, qui a
tué en duel le raalheureux Cavallotti.
Vers 41 heures, plusieurs certaines d'étu-
diants et socialistes, après s'être réunis sur
la place San Marco, dans le but de faire une
démonstratson de regrets k la mémoire de
Cavallotti,se rendirent au municibio (marie),
demandant que le drapeau fut recouvert d'un
crêpe. Le syndic rc-cut une députation des
manifestants, mais comme l'exposition du
drapeau se faisait trop attendre, la foule
cassa les vitres des fenêtres de l'entresol de
la mairieet les réverbères de la rue. De
nombreux eurieux se joignant aux manifes
tants, on se rendit k San Angelo oil se trou-
vent les bureaux de la Gazclta di Venezia en
criantA bas Macola Mort Macola
etc. Après les sommations, la place fut
occupée militairement. Heureusement, une
forte pluie est venue k lomber et elle aida
beacoup la troupe k disperser les manifes
tants. Plusieurs arrestations ont été faites.
Le comte Feruccio Macola, député de
Castel franco-Veneto, est né k Campo San
piero (Padoue) le 17 Mai 1861. II fut élu le
26 mai 1893.
Après avoir dirigé quelque temps le Secoio
XIX de Gênes, il acheta, il y a quelques
années, la Gaxetta di Venezia, dont il est
directeur-prepriétaire.II y a peu de semaines,
le député Macola eut un autre duel, k Rome,
avee Ie député Bissolati, directeur du jour
nal Avanti, et il reput une blessure k la
figure.
Paris, 11 Mars.
A la Chambre. Durant la discussion du
projet de réforme de la patente, M. Georges
Berry dépose un amendement concernant les
grands magasins. II demande que le paten
table qui, dans le même établissement, exerce
plusieurs commerces soit assujetti k autant
de patentes fixes et k autant de palentes pro-
portionnelles. La patente proportionnelle
sera calculée d'après la valeur locative du
magasin.
Le gouvernement et la Commission re-
poussent l'amendement, qui élèverait la pa
tente des grands magasins de 138 p. c. k
437 p. c.
M. Boucher estime que l'impót proposé
prendrait le caractère d'une amende, d'une
pénalité. Or, la Chambre n'a pas le droit
d'édicter une sanction contre les magasins
faisant de gros bénéfices.
M. Boucher démontre que la majoration
des patentes frappant les grands magasins
est de 40 p. c,
Le ministre du commerce ne pourrait
accepter un droit supérieur k cela.
M. Mesureur ne croit pas que les propo
sitions de la Commission rétabliront la pro
portion fiscale entre les grands et les petits
magasins. Si la Chambre veut faire oeuvre
de justice, qu'elle adopte l'amendement
Berry.
M. Cochery öéclare que eet amendement
portera de 3 a 33 millions le total des pa
tentes payées par les grands magasins de
Paris.
L'augmentation pour les grands magasins
de province sera de 67 p. c.
M. Georges Berry insiste en faveur de son
amendement et invite la Chambre k défendre
les petits magasins contre les sociétés ca pi
talistes que représentent les grands maga
sins.
L'amendement est adopté par 293 contre
225.
M. Iweins d'Eeckhoutte, se plapant au
point de vue de plusieurs de nos communes
frontières, s'est occupé a son tour de la
question du domicile de secours.
Nous reproduisons ses observations d'après
les annales.
M. Iweins d'Eeckhoutte. Messieurs, l'hono-
rable M. Tack, avec la compétence que vous lui
counaissez, dans la séance du 23 Février der
nier, et M. Liebaert, dans la séance du 24, ont
appelé k tour de róle l'attention de l'honorable
ministre de Ia justice sur les eftets désastreux
de la loi du 27 Novembre 1891 sur l'assistance
publique pour plusieurs localités limitrophes
de la frontière de leur arrondissement.
Pas plus que l'arrondissement de Courtrai,
celui d'Ypres n'échappe k cette facheuse situa
tion les arrondissements d'Ypres et de Cour
trai continent a la partie la plus industrielle du
nord de la France. Peut-être l'arrondissement
de Tournai possède-t-il quelques localités qui
pourraient souffrir également de la situation
dont nous nous occupons mais k part notre
zone, les mêmes inconvénients n'exislent pas
pour les autres arrondissements dans les pro-
vinces de Hainaut, de Namur et de Luxem
bourg, par le motif qu'ils touchenta des parties
des départements du Nord et des Ardennes qui
sont essentiellement agricoles.
M. Tack s'est particulièrement occupé des
villes de Mouscron el de Menin. A mon tour, je
me permettrai de signaler a l'attention de l'ho
norable ministre quelques localités de notre
arrondissement pour lesquelles de loi du 27
Novembre 1891 constitue une situation into-
lérable.
Pour la ville de Comines, qui compte 5,059
habitants, la population ouvrière s'est accrue
depuis 1891 dans Ia proportion de neuf di-
xièmes.
En 1892, les secours aux indigents s'élevaient
a 17,124 fr. 13 c. pour l'année 1897, ils se
sont élevés k 25,983 fr. 83 c. soit une aug
mentation de 8,859 fr. 70 c.
Pour la ville de Wervicq, qui compte 7,881
habitants, la population ouvrière s'est accrue
dans les mêmes proportions qu'k Comines.
Pour les charges de la bienfaisance, elles ont
augmenté de plus de 30,000 francs au cours des
cinq dernières années.
Pour Ia ville de Warnêton, qui compte 3,543
habitants, les augmentations des charges pour
la bienfaisance constituent une situation qui
prend des proportions effrayantes eu égard au
chiffre de sa population et de ses ressources.
C'est ainsi que, pour les cinq années qui ont
précédé la loi du 27 Novembre 1891, les charges
de la bienfaisance ne s'élevaient qu'k 87,219 fr.2 c.
pour les cinq années qui suivent, elles se mon-
tent a 106,097 fr. 64 c. Quant aux charges de
l'hospice des vieillards pour l'entretien des
hospitalisés, il y a, depuis 1891, une augmen
tation trés forte les charges élaient, pour la
période 1886-1890, de 22,950 fr. 59 cpour les
cinq années qui suivent la loi du 2 Novembre
1891, les charges pour le même objet s'élèvent
a 34,086 fr. 62 c. Cette situation ne devient-elle
pas effrayante pour nos localités frontières? Je
suis convaincu que, signalée a l'attention de
l'honorable ministre de la justice, il étudiera le
remöde qu'il y a lieu d'apporter kun état de
choses qui va en s'aggravant de jour en jour.
II y a deux catégories d'ouvriers qui, en ve-
nant se fixer dans les localités voisines de la
frontière, créent cette situation. La première
catégorie se compose de families dont le père
ou le fils vont travailler dans l'une ou l'autre
localité industrielle du Nord. Ces ouvriersne
rentrent qu'k la fin de la semaine. Obligés de
se nourrir et de se loger en France, ils ne rap
portent qu'une minime partie de leursalaire;
aussi ces families tombent-elles au bout de fort
peu de temps a la charge de la bienfaisance, la
mère n'ayant pas dequoi pourvoir au loyer et
a l'entretien de ses enfants.
La seconde catégorie se compose des ouvriers
ayant habité un certain nombre d'années en
France et qui, épuisés par le travail ou la mala-
die, regagnent la Belgique, ne recevant aucun
secours en France. Ces families s'arrêtent dans
la première localité venue sur leur route, ayant
hkte de recevoir quelques secours et vont se
présenter au bureau de bienfaisance, qui, en
vertu de la loi du 27 Novembre 1891, doit, du
jour au lendemain, se trouver'dans la situation
de les secourir, alors même que les intéressés
ne sont pas nés dans la localité oü ils s'arrêtent
et n'y ont pas la moindre attache. Est-ce a dire
que la loi du 27 Novembre 1891, sur l'assistance
publique soit mauvaise dans son ensemble? Pour
ma part je crois pouvoir dire qu'elle a du bon.
Elle assure aux indigents un secours immédiat,
elle écarté bon nombre de contestations de
domicile de secours, domicile souvent fort
difficile a établir, et les communes ne sont plus,
comme sous l'ancienne législation, l'objet d'une
exploitation de la part de certaines administra
tions locales qui ne cherchaient, par des secours
souvent exagérés accordés aux indigents étran-
gers, qu'a les conserver le plus longtemps pos
sible a charge deleur ancienne commune.
Parmi les modifications qu'il y aurait lieu
d'apporter a la législation de 1891, je me per
mets d'en signaler une la journée d'entretien
ne devrait plus venir en ligne de compte, en
déduction du temps passé dans la nouvelle loca
lité le nombre d'années fixé par la loi une fois
alteint, qu'il y ait eu assistance ou non, il de
vrait pouvoir être compié pour déterminer le
nouveaudomicile de secours.
Quant au remède a apporter a la situation
que crée la loi actuelle aux communes fron
tières, il me semble que le gouvernement pour
rait, par voie de subsides, leur venir en aide:
faction gouvernementale s'impose. Qu'il nous
suffise d'avoir signalé le mal pour que le gou
vernement s'en préoccupe et agisse
En terminant, je fais de nouveau appel a la
bienveillance si connue et si appréciée de M. le
ministre de la justice pour voir intervenir une
solution conforme a l'équité.
Yujourd'hui 8 1/2 heures,
SOIRÉE TABAGIE en la Salie
Iweins. Voici le programme
par la Grande Fanfare, L. GANNE
QUE, par M. Phil.
Marien,
3 a) RÊVERIE, FAUCONNIER
b) LE CHANT DES BEN
GALIS, polka pour pe
tite et grande flütes,
par MM. G. Delahaye
et G. Desramault, CH. VOLCKE
4 LE CRUCIFIX, chant re-
ligieux avec accom
pagnement de piano
et harmonium, par
MM. J. Dondeyne et
Gh. Wenes, FaüRE
m
1 MARCHE PARISIENNE,
2 CHANS0NNETTE C0MI