La date des élections législatives. CONSEIL COMMUNAL maternelle que nos maitres nous enseignaient la langue francais. Cette pratique est encore suivie dans nos écoles primaires llamandes. L'honorable M. Jeanne trouve qu'il est inutile qu'il y ait des testes flamands, les mandataires de la nation comprenant tous le francais. Mais qui peut vous garantir que nous ne verrons pas arriver dans cette enceinte des dé putés ne parlant que le fiamand? C'est, en effet, un droit constitutionnel du peuple fiamand d'envoyer ici des députés ne parlant que sa langue. Lorsque nous aurons des ouvriers en plus grand nombre qui ne parleront que le fiamand, il faudra bien qu'il y ait un texte offi- ciel pour eux! Et n'avons nous pas le droit de dire: Comprends pas francais!» comme, naguère, M. Frère-Orban nous disait, en fort mauvais fiamand: Ik wil niet Vlaamsch spre ken! Jesoubaite qu'il n'en soit jamais ainsi. Tout député fiamand devrait, a monavis,savoir les deux langues pour, k l'occasion, discuter les deux textes; mais le contraire peut arriver et arriverra infailliblement, surtout si l'on continue k ne pas faire droit k nos justes récla- mations. Le texte de la commission m; semble répondre a toutes les objections de l'honorable M. de Montpellier et k toutes celles qui seront peut- être encore faites dans cette discussion. C'est ainsi que la commission dit que, en cas de doute, les contestations basées sur la diver gence des textes seront décidées d'aprèslavo- lonté dn législateur, déterminée suivant les régies ordinaires d'interprétation, sans préé- minence de l'un des textes sur l'autre, Ce sont ces derniers termes qui effarouchent les honorables MM. de Montpellier et Ileyneu. Ils proposent d'y s'ubstituer leur amendement. Ne voient-ils pas que c'est toute la loi M. Coremans. L'amendement briserail l'unité de la loi! M. Colaert. 11 briserait surtout l'égalité. L'honorable M. de Montpellier disait hier, dans une interruption, que nous ne faisions aucune concession. Je lui en demande pardon La plus grosse objection qui ait étéfaiteau Sénat contre le projet, et enapparence la mieux fondée, consistea dire que, a la faveur de la loi projetée, les justiciables pourraient demander l'application du texte fiamand dans les tribu- naux wallons. Je sais bien que eet argument ne sera pas produit dans cette discussion. Les honorables adversaires du projet doivent être convaincus qu'il n'y a ici aucuu député fiamand qui vou- drait exiger que les justiciables soient jugés en pays vvallon dans une langue que les juges ne comprennent pas. Je demande a més eollègues de ne pas nous attribuer des idéés pareilles. C'est l'honorable M. Bara qui a fait valoir eet argument au Sénat. M. Coremans. M. Baraaime la plaisanterie, nsus le savons de vieille date M. Colaert. Peut-être, en effet, était-ce une plaisanterie. Toujours est-il que ni les auteurs de la proposition, ni les députés qui l'ont votée n'ont rien voulu de pareii. Nous avons vécu de concessions depuis 1830. Mais voici que le texte de la commission en- lève toute illusion a ceux qui voudraient encore se servir de eet argument. L'article 1", 4°, porte, en effet «Lorsque la loi exige l'insertion, dansles arrets ou jugements, des termes de la loi appli- quée, le texte francais ou le texte fiamand sera seul inséré, suivant que l'arrêt on le jugement est rédigé en francais ou en flamand. En faut-il davanlage Faudra-t-il, comme on l'a prétendu, rendre applicable le texte fiamand au pays fiamand etle texte wallon au pays wal- lon, par une loi postérieure Je soutiens que cela ne sera plus nécessaire et que même ce se rail dangereux, paree que nous n'aurions plus dans la loi l'unité, ce caractère qu'il faut dans toute législation. On ne légifère pas pour les Flamands ou pour les Wallons, mais pour le pays entier. Sous ce rapport, une vraie concession a été faite au peuple wallon, ou tout au moins la commission spéciale dissipe cette crainte qu'a- vaient certains sénateurs que le texte fiamand serait obligatoire même pour les Wallons et que, dorénavant, on pourrait plaider en flamand devant les tribunaux wallons. Le texte proposé par la commission doit donner satisfaction sur ce point... M. Heynen. Non M. Colaert. Non, dit M. Heynen. Si, il donne satisfaction d'une fagon absolue. J'avoue que, dans le premier système, il n'en était pas de mêmeon n'avait peut-être pas songé k l'objection. Mais j'ajoute qu'en fait il n'y aurait eu.sous ce rapport,aucune difficulté. M. Coremans. Depuis 1831, nous avons le droit de plaider en fiamand devant les tribu naux wallons. L'avons-nous jamais fait? M. Colaert. PrécisémentNous avons tou- jours eu ce droit, comme les Wallons ont et auront toujours le droit de venir plaider en francais devant les tribunaux flamands. Ce droit n'est pas contestable et je suis heureux que ce soit M. Coremans, qui si souvent a été taxé d'extravagant en matière flamande... M. Coremans. Pas souvent mais «tou jours par les adversaires du flamand. Cepen- dant toutes mes propositions ont fini par deve- nir des lois que plus personne ne combat. M. Colaert. Toujours, en effet Cette interruption et nne veritable déclara- tion qui ne sera contredite par personne. Je erois que le projet, tel qu'il est sorti des délibératioris de la commission spéciale, ne pourra plus être combattusérieusement etqu'on ne verra plus faire aucune tentative pour dimi- nuer les droits des Flamands. Ce serait d'ail- leurs, comme le disait l'honorable M. Coremans dans une interruption, sans aucune chance de succès J'espère que, lorsque la haute assemblée se trouvera devant notre texte, qui conslitue une véritable transaction ou qui, tout au moins, n'inflige aucun grief aux Wallons, j'espère, dis- je, que le Sénat se ralliera au projet de la com mission spéciale. M. Daens. II s'agit de convertir votre séna- teur d'Ypres. M. Coremans. Je ne pense pas qu'il ait encore besoin d'être convertisa sagesse ac- tuelle est plus grande que celle de 1'an dernier M. le président. Pas d'interruptions, mes sieurs M. Colaert. Je remercie l'honorable M. Daens de son interruption. Elle me donne l'oc casion de répondre k l'honorable M. Vander- velde, qui a mis en cause l'honorable baron Surmont de Volsberghe. Beaucoup de nos sénateurs flamands, en présenee du texte de la commission, n'hésite- rontpas, j'en suis convaincu, k 1'adopter. M. Coremans. Le Sénat aura plus de sa gesse M. Furnémont. Vous n'aurez plus rien a dire dans votre discours, monsieur Coremans M. le président. Pas d'interruptions, mes sieurs M. Colaert. -• Un Fiamand a toujours quelque chose k dire. Quand tout est dit, il lui reste encore quelque chose k dire. R i r e s Je reviens k M. Surmont de Volsberghe. M. Vandervelde i'a mis en cause tout k 1'heure d'une fa?on que je ne puis admettre.il a dit que l'honorable sénateur d'Ypres avait combattu la loi en haine de la démocratie. Je connais M. Surmont de Volsberghe depuis longtemps que vous ne le connaissez... M. Vandervelde. Contestez-vous la réalité de son discours?II a dit au Sénat que la plupart des flamingants étaient des démocrates chré- tiens M. Colaert. II n'a pas ditla plupart il a parlé de certains meneurs, et il a cru voir des loups la oü il n'y en avait peut-être pas. 11 a hésité devant certaines menaces et il craint les exagérations. M. Cavrot. II n'y a pas de meneurs dans le parti catholique M. Colaert. Fiamand de vieille date, M. Surmont de Volsberghe n'a pas besoin d'aller k Canossa, car il s'est toujours trouvé dans la voie flamande. M. Coremans, qui connait notre bistoire par lementaire, peut dire s'il n'est pas vrai que M. Surmont de Volsberghe a été un des premiers k défendre les droits des Flamands au Sénat. Ce qu'il ignore peut-être, c'est que M. Surmont de Volsberghe, bourgmestre de la ville d'Ypres, parle le flamand au conseil communal de cette ville. (Signe.d'aflirmation de M. Iweins d'Eeck- houtte) M. Iweins d'Eeckhoutte fait un signe afïirmatif: il ne fait que contirmer mes paroles. Pendant einquante ans, le francais a seul été en usage au conseil communal. Depuis que nous y sommes, chaque fois que le collége est interpellé, M. Surmont de Volsberghe répond dans la langue dont se sert l'interpellateur. J'ajoute que, pour la première fois aussi de puis 1830, nous avons, grkce a l'initiative de M. le bourgmestre, voté, au conseil communal d'Ypres, un budget rédigé en flamand. Voila comment M. Surmont de Volsberghe est hostile au flamand! (Trés bien!) 11 a suflisamment prouvé, j'espère, qu'il est Flamand de cceur et d'ame et qu'il veut'satis- faire k toutes les exigences légitimes des Fla mands. M. Snoy. Sa parole a d'autant plus de poids M. Colaert. M. Surmont de Volsberghe entend, comme nous, user desa liberté c'est son droit II n'entend pas subir des menaces; moi non plus, ni de la part de certains Flamands, ni de la part des Wallons de Liége, qui vont, parait-il, s'il faut. en croire eertaine Ame wal- lonne, venir k Bruxelles au cri de A bas la loi flamingante, cette loi de races M. Vandervelde. Vous croyez done qu'une bande de Liège est décidée k envahir la Cham- bre? (Rires. M. Colaert. Ce journal dit encore La Chambre n'oubliera pas que les Wallons sont allés k Bruxelles, en 1830, pour réclamer leurs droits... Attendons-nous a voir arriver certains Wal lons mais ils ne seront pas nombreux, et l'ho norable M. Vandervelde se mettra k la têtedes Flamands. (Rires.) M. Furnémont. Cesera pour des choses plus sérieuses que cela M. Destrée. Un combat de sénateurs M. Colaert. Je sais que cela n'est pas sé- rieux. M. Vandervelde. Je crois que cette émeute de sénateurs n'est pas fort k craindre M. Colaert. - C'est vrai, et je ne crains aucune émeute. Je le répète, lorsque la Chambre aura voté la loi k la trés grande majorité de ses membres, Wallons et Fiamands, comme nous l'avons fait la première fois, elle aura voté une loi qui don- nera satisfaction k notre amour-propre flamand et a notre amour-propre national, et lorsque cette loi reviendra devant le Sénat, je suis con vaincu que tous les sénateurs flamands se ral- lieront au projet tel qu'il a été voté par la com mission spéciale. M. Vandervelde- Ceci est l'annonce d'une conversion M. Colaert. Je suis convaincu que le bon sens l'emportera sur toutes iesautres considéra- tions. (Trés bien! sur divers bancs.) M. Daens. Voilk une bonne parole M. Vandervelde. Nous en aceeptons l'au- gure. M. Surmont va se réconcilier avecses électeurs Comme M. Snoy, un adversaire de la loi, l'a constaté, le discours de notre honorable représentant est fort intéressant et tout-k- fait au point. En eftet, M. Colaert, k part qu'il a répondu kM Vandervelde au sujet des pretentions des socialistes, qui seraient les vrais auteurs du mouvement flamand, est resté dans l'ob- jet de la discussion et n'a parlé que de la loi if éme, contrairement k la plupart des orateurs qui ont constamment discuté k cóté do la question. La Chambre discutera Mardi prochain le projet Daens et consorts. Nous croyons savoir que le gouvernement proposera le second ou le troisième Diman- che de Mai. Cette proposition sera, parait il, accueillie par tout le monde. Les ouvriers qui vont travailler en France ne quittent qu'après cette époque. du Samedi 12 Mars 1898. La séance est ouverte k 5 b. 40 m. Sont présents: MM. Surmont de Volsber ghe, Bourgmestre-Président; Colaert et Berghman,ÉchevinsStruye, Iweins, Boone, Begerem, Fraeys, Fiers, Decaestecker, Van- denboogaerde, Vanderghote, DHuveltere, Conseillers; M. Gorrissen, Secrétaire. Le procés-verbal de la séance du 15 Jan vier 1898 est approuvé; celui de la séance du 5 Février est déposé sur le bureau k l'inspection des membres. Communications. M. le Président. - Parmi les pièces par- venues k l'Administration communale figure une lettre de la fabrique de l'église St Martin faisant savoir qu'elle retire sa demandeaasu- jetde l'acbat de !a maison devam servir p0Ur doyenné. Un généreux anonym* s'en est f:,jt l'acquéreur. M l'ingénieur Froidure, a ndressé Ie Février. une lettre k l'Administration com munale au sujet de la Place de la Gare. L'État se charge de faire le travail pour la paitie qui le concerne; de son cöié. I'admi nistration des chemins de fer de la Flandre Occidentale repavera les parties de la Place de la Station qui sont k sa charge. Le travail se fera en même ternpsque celui qui incorabe k l'Etat. Vous voyez, dit M. le Bourgmestre, que nous sommes arrivés k nos flus. Un membre demande quand l'adjudication se fera; M. le Bourgmestre répond qu'elle aura lieu sous peu. Pour l'éclairage, on mettra deux réverbè- res en plus avec des becs Auer. M le Président. J'ai pris dernièreraent un arrêté de police; (il en donne lecture).Le carnaval étant p:ssé, j'ai cru devoir rappor- ter eet arrêté. J'espère que le Conseil m'ac- cordera uo bill d'indemnité. Aucun membre ne s'y opposant la deman de est adoptée. Le Collége échevinal a repu une péntion des habitants du Marché au Bétai! demandant que la fête du Mercrcdi des Cendres ait lieu sur ce Marché. On leur a donné deux con cours et ils ont été satisfaits. M. Vanderghote, se faisant l'organe des habitants du Marché au Bétail, lemercie le Collége échevinal. Le Collége demande l'autorisation au Con seil dedémolir trois maisons situées au Marché aux Volailles. Ce sont les trois mai sons se trouvant au fond du Marché et dont le coin est occupé par Gillis. Le bail expire Ie 31 Décembre 1898; les Iocataires seront prévenus. M DHuveltere. Ils pourront rester jusqu'au 81 Décembre M. le Bourgmestre. Evidemmerit. Le Conseil émet un avis favorable. Ces maisons seront abaltueset le marché agrandi. La discussion au sujet d'une demande,faite par la société De Nederduitschen Bond van Antwerpen, que le Conseil communal appuie la loi Devriendt-Coremans n'a plus de raison d être, la loi étant discutée en ce moment k la chambre. Demande de divers credits k régulariser au budget de 1899. Mle Président. Différente* notes rela tives k la féte communale, nous ayantété adressées tardivement, n'ont pu être inscri- tes au budget de 1898. Le montant de ces notes est de 49 francs. Le Collége demande au Conseil l'aulorisa- tion d inscrire cette somme au budget de 1899. Adopté. M. te Président demande au Conseil de pouveir inscrire au budget de 1899, une somme de fr. 4,021-46 c. pour publications faites en 1897, entre autresle rapport sur la situation des affaires de la ville en 1896. Adopté. Les travaux d'entretien aux bktim?nls communttux en 1897 ontcoüté fr. 965-30; le Collége demande k pouvoir porter eed® somme au budget de 1899. Adopté. 8ÉAXICE PUBLIQUE

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2