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[SONIQUE PARLEMENTAIRS
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Samedi 30 Avril 1898.
10 centimes le
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REVUE POLITIQUE.
La guerre.
Poids et mesures.
Bombardement de Matanzas
lis sont complices.
La protection de I'enfance.
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I
Annee.
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Dimanche 1 Mai
A MIDI,
sur le kiosque de la Grand'Place,
L'HARMONIE COMMUNALE
a tous ies bureaux de paste du royaurne.
Programme
1. LaVivandièrepas-redoublé, Goquelet.
2. Marche et ballet de l'opéra
Hamlet, d'AMBRoisE Thomas.
3. Démons et Fees, danse carac-
téristique, J. Heymans.
4. Fantaisie sur i'opéra Die
Fledermaus J. Strauss.
5. Valse des Blondes, par Ganne.
arr. par Wittebroodt
On constate aujourd'hui que la cam
pagne s'est ouverte des deux cótéssans
preparation suffisante au lever du
rideau, les Américains ne pouvaient
faire autre chose que le blocus de
quelques ports cubains. On ne sait
même pas s'ils out des navires devant
San-Juan de Porte-Rico. C'est qu'ils
ne sont pas outillés pour tenter une
attaque de vive force contre la Havane
et qu'ils n'ont pas assez de navires de
combat pour faire des diversions loin-
taines. Le fossé qui sépare les deux
pays est si large, que c'est pure for-
fanterie que de nous raconter, comme
quelques-uns le font dans les deux
camps, qu'il faut s'attendre d'un mo
ment k lautre a lapparition de na
vires américains sur les cötes d'Esp i-
gne, ou a l'attaque de New-York, de
Boston, de Charleston, etc., par la
flotte espagnoie.
Nous connaissons par le menu la
composition des deux flottes, et, si
elles ont acquis récemment un certain
nombre de batiments, nous pouvons
affirmer qu'ils sont de ceux qui ne
sauraient figurer dans une ligne de
bataille. Les belligerents savent a
quels dangers seraient exposées leurs
meilleures unites de combat dans une
lutte en pleine mer ou contre des
ouvrages fortifies et ce ne sont pas les
navires de commerce qu'ils ont ache-
tés qui pourront les affronter.
D autre part, les déclarations de
neutralité modifient leur situation
ils n ont plus rien attendre des neu-
tres, et déja l'embargo a été mis sur
quelques batiments, entre autres sur
le torpilleur américain le Somers qui
était en reparation a Falmouth. Le
Somers avait pris la mer, il y a une
quinzaine de jours, avec le croiseur
le Topéka, médiocre acquisition faite
ff
lii
Ua membre de la seclion centrale du bud
get du travail vient d'attirer l'atiention du
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récemment par les Etats-Unis, et avait
été forcé de se réfugier a Falmouth
après uue traversée désastreuse. Sur
le point de couler, il avait fait de
grosses avaries. Les Américains n'in-
sisteront pas pour qn'on relache ce
petit batiment; qu'en fcraient-ils,
dailleurs 11 faudrait lui donner une
escorte pour la traversée de l'Atlan-
tique, et vraiment ils peuvent s'en
passer, llsonl fait une mauvaiseaffaire,
voiia toutEt, sous ce rapport, les
adversaires n'ont rien a s'envier ils
ont vide a prix d'or les manufactures
d'éngins de guerre de l'Europe, et
tont ce qu'ils ontacheté est loin d'etre
de qualité supérieure.
Les Américains ont encore fait une
belle prise le Matigrove, batiment de
servitude atfecté au service des phares
et portant une petite artillerie, a
amariné le paquebot le Panama, parti
je L'O Avril, e'est-a-dire la veille de
i'ouverture des hostkités, de New-
York pour la Havane avec un charge-
ment destine a l'armée espagnoie.
üu se demande vraiment a quoi pen
sen! les Espagnolsexpédier de New-
York a la Havane un riavire isolé,
sans defenses, au moment oü la rup
ture de la paix était certaine, n etait-
ce pas un acte pen raisouaé
On naaucune nouvelle precise de
1 escadre des Canaries d après un
télégramme de Saint-Viriceht au Ti
mes, cette force riavale était hier sous
vapeur. Les autorités portugaises
auraient prié son commandant de
quitter les eaux de i'archipel du Cap-
Vert, conformément aux lois de la
neutralité.
11 parait que trois navires ont bom
barde les forts de Matanza, dans l'ïle
de Cuba, afin d'empêcher l'acbève-
ment des ouvrages en terre de Penta-
gorota. On dit que Pouvrage a été
détruit de fond en comble. Les navires i
américains out quitté Matanzas.
|1 nous semble que cette nouvelle
merite confirmation.
Les américains vieunent de bisser j
leur drapeau sur les les Hawaï. II est i
done certain que les troubles de Cuba
n etaient qu'un prétexte pour faire la
guerre. L'inteption des Etats-Unis est I
de se rendre inaitre aussi bieu des ïles I
Philippins que de celles de Cuba. j
ministre sur les critiques que des assujetiis
dirigent contre le service de vérification des
poids, des mesures de capacité et des instru
raents de pesage.
Ils prétendent que ces poids, mesures et
instruments de pesage sont parfois refusés
ou rebutés sans raisons suffisamment sé-
lieuses par exemple, les mesures de capa
cité, paree qu'elle n'auraient pas une forme
déterminée ou encore k cause de la matière
'lont elles seraient taites et bien qu'elles
puissent servir k la vente de liquides étran-
gers 1 alimentation les bascules, paree
(ju elles seraient de tel bois plutöt que tel
autre, paree qu'elles seraient peintes ou en
répondraient pas k tel type arrêté par ['ad
ministration, etc etc.
La section centrale a cru indispensable
d'attirer la plus sérieuse attention de M. le
ministre de l'industrie et du travail sur les
plaintes dontil s'agit, pour que, apiès avoir
recherché dans quelles limites eiles sont
föndées, tl prenne telles iniatives nouvelles
que de besoin.
La section centrale ex prime le voeu de
voir toujours les agents que la chose con-
cerne procéder k la réception et surlout k la
vérification périodique, parliculièrement, des
mesures de capacité'et des instruments de
pesage dans un esprit de toléraoce ration-
nelle.
Nous avons repu 1e rapport de M. Golaert
qui, au noin de la section centrale, conclut
k l'adoption du projet.
Disons, pour mémoire, que le projet de
loi propose quatre séries de mesures qui out j
pour but d'organiser la protection légale des
enfants
La première tend k protéger l'enfant con
tre les a bus de l'autorité paternelle La se
conde concerne l'éduoation des enfants dé-
1 tissés et de ceux qut ont déjk manifesté des
penchants vicieux. La troisième se rapporie
k des mesures judiciaires k l'égard des en- j
fants délaissés, maltraités ou coupables. La j
quatrième punit les crimes et les délits qui 1
portent atteinte k la moralitéde l'enfant.
Nous ne résistons pas au désir de faire i
connaitre k nos lecteurs une page du rapport
da notre honorable représentant,
Voict comment M. Golaert justifie l'aggra-
vation projetée de certaines dispositions du
code pénal.
En examinant, dans le chapitre premier,
les causes qui doivent entrainer la déchéance
de la puissance paternelle, nous avons dénaon-
t re combi en certaines dispositions pénales, qui
ont pour but de réprimer les infractions contre
Ia moraute des enfants, sont dófectueuses et
ïnsuflisantes.
On ne nous en voudra pas de répéter ici
que, dans notre législation, I'enfance ne recoit
aucune protection contre certains actes de la
plus honteuse immoralité. Ceux qui ne sont
pas iuitiés an droit criminel, pourraient-ils
croire que Ie crime le plus révoltant qui se
puisse imaginer, l'excitation de mineurs a la
débauche pratiquée même par des parents vis-
sil
Rome,
a-vis de leurs enfants, n est punissable que
constitue une habitude? Dans l'ancienne Rc
le père de familie avait le droit de vie et de
mort sur ses enfants. Sous i'empire il possédait
encore celui de vendre ses enfants nouveau-nés.
On s'est élevé avec raison contre ce droit bar
bare, qui, disons-le a la louange de nos ancê-
tres, n'existait guère chez les Germains.
Dans notre siècle civilisé, l'enfant a le droit
de vivre il n'est plus la propriété de ses pa
rents; mais le père peut impunément dresser
son enfant k la débauche, la mère prostituee sa
fille Le mineur n'est plus une marchandise
mais sa vertu peut être l'objet d'un commerce
j honteux.
D'autre part, le Code pénal ne punit l'at-
tentat a la pudeur, commis sans violence ni
menace, que pour aulantque la victime n'ait
pas atteint l'age de quatorze ans Une fille de
moins de quinze ans accomplis ne peut se ma-
rier, mais el Je peut donner un consentement
valabie k un acte immoral sur sa personne, a
un crime contre son honneur
Et quelle indulgence dans Ia repression
quand il s'agit d'atteindre les coupables de
crimes contre la moralité de I'enfance L'atten-
tat a la pudeur commis saus circonstances ag-
gravantes sur un enfant de moins de quatorze
ans n'est qu'un délitle fait n'est pas punis
sable au dela de eet age. Le viol lui-même,
commis sur une fille de plus que quatorze ans,
n'est pas un délit; il devient un crime, punis
sable de laréclusion, vis-a-vis de to ute per
sonne, lorsqu'il est commis a l'aide de vio
lences graves ou dans certaines autres cir
constances prévues par l'article 375 du Code
pénal. On sait d'ailleurs que presque touiours
ce crime est eorrectionnalisé, et que, grace a ce
moyen d'enlever au fait son caractère criminel,
le coupable n'est punissable que d'un empri-
sonnementde cinq ans au plus. Notons, enfin,
que la présence d'un enfant a un outrage public
aux moeurs ne constitue pas, dans le Code
pénal, une circonstance aggravante du délit.
On serait tenté d'accuser de mollesse les
auteurs du Code pénal de 1867, si l'on ne
tenait compte de ce que, depuis cette époque,
l'immoralité a fait des progrès constants. Les
dispositions que nous venons de critiquer pou
vaient, il y a trente ans, paraitre protéger suf
fisamment les moeurs de I'enfance contre des
attaques et des entreprises infames. En est-il
encore de même aujourd'hui
On n'a qu'k consulter les statistiques pour
seconvaincre que les crimes d'attentat a la pu
deur et de viol deviennent d'année en année
plus nombreux. Cette recrudescence se mani
feste surtout dans les grandes villes et dans les
centres populeux, et toujours, ou presque tou
jours, au détriment de I'enfance.
j> Des criminalistes, justement émus de celle
situation qui devient presque un état social,
cherchent des solutions ailleurs que dans les
lois pénales et dans notre système penitentiaire,
qui leur semblent n'avoir pas produit l'effet
qu'on en attendait. Sans doute, l'énergie de la
loi et la sévérité de la répression ne suffiisent
pas seules pour arrêter les progrès de la crimi-
nalité. Sans doute aussi, la loi doit être autant
que possible l'expression des moeurs, et son
action a pour limites les nécessités de l'ordre
social. Mais peul-on con te ster sérieusement
l'influence bienfaisante dela loi pénale sur les
moeurs Que deviendrait l'humanitési com
me quelques-uns semblent le demander on
attendait exclusivement de certaines réformes
sociaies la soumission de l'bomme aux régies
du devoir
II y a dans les moeurs actuelles un laisscr-
aller, un relkchement qui frappe les esprits ies
moins pessimistes. Le respect de la femme est
devenu unpréjugé: la jeune fille, i'épouse, la
mère ne sont plus a I'abri de certaines entre
prises que l'on qualifie degalantes. Est-ce cette
situation que la loi doit refléter Nous ne le
pensons pas. Que chacun soit libre de ses idéés
et de ses convictions inlimes; que, d'autre part
on travaille a corriger les moeurs, k les rendre
parfaijes, si l'on peut, par tous les moyens de
persuasion et surtout par l'exemple, nous le
voulons bien. Meis en attendant que cette régë-
nération se preduise ou que les moevrs devien
nent simplement meilleures, empêchons ceux
pui semblent ne plus avoir même l'idée de la
morale, de nuire a leurs sembiables et surtout a
L'enfaiice, qui est la base et l'avenir mémede la
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