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Samedi 11 Juin 1898.
10 centimes Ie N°.
N° 3348.
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La guerre
H ispan o- Amér icai ne.
France
Lecons... d'élections.
Les ballottages de demain.
Sub-oflices
33 Année.
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HPS
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II y a tous les jours bataille les
Américairjs jae se lassent pas de lancer
des obus sur les forts, les batteries du
goulet de Santiago et les points du lit
toral oü its tentent de débarquer, tout
cela saus résultat appreciable.
Les américains n'ont pas de ti-ou-
pes assez solides pour prendre pied
sur lacöte de Cuba, malgré i'iuter-
vention de leurs vaisseaux on dé-
ment, en effet, de New-York mêine, le
prétendu débarquement de 5,000
hommes que lesdépêohes nous avaient
annoncé.
Sites Espagnois paraissent mal tres
du terrain aux environs de Santiago,
iis restent trop pruaemment sur la
defensive, d'après ce que disent les
mar ins.
Onexplique l'iaaction de l'escadre
Cervera par ce fait que l'un des croi-
seurs cuirassés uous ne donnerons
pas sou nom ne possède pas les
gros canons de 28 cent, qui font sa
plus grande force oifeusive.
11 u'aurait a sou bord que l'artiilerie
a tir rapide, les pièces de 14 et celles
de moindre calibre.
Les Espagnois seraient done réduits
a la defensive, etjusque maintenant
ils out réussi a repousser tontes les
attaques des Américains.
Ces derniers croyaient triompher
aussi f'acilement qu'a Manille ils
s apercoivent qu ils se sont trompés.
Tous leurs efforts pour i'mstaut sout
dirigés sur Santiago.
Maitres de cette place, ils s'empa-
rent du même coup de la belle escadre
de Cervera dont les marins sout appe-
lés aujourd'hui a concourir a la défense
des fortifications de la place du cóté
des insurgés.
Les Américains feront bien de brus-
quer les évènements, car la saison des
pluies va rendre toutes les operations
diüiciles.
lis sentent si bien que la lutte sera
longue qu ils parient dëja de la paix.
Leurs conditions sont tellement ex-
horbitantes que les Espagnois ne vou-
dront jamais traiter sur ces bases.
Le président des Etats-Unis deman-
de Cuba, Porlo-Rico, une partie du
lerritoire des Philippines et un port
des iies Carolines. A ce prix, nous le
I
répétons, les Espagnois ne traiteront
que lorsque la partie sera irrémédia-
blemant perdue, lis neut sont pas
encore la.
Le cabinet Méline.
Le Cabinet a résolu de se présenter
de van t la Chambre tel qu'il est com
pose actuellement, pour prendre part
aux débats qui doivent être eugagés
a partir de Samedi ou de Lundi sur
toute sa politique.
Ainsi tombent certains bruits d'a
près lesquels M. Méline, avant d in-
tervenir dans ce débat, aurait annon
cé la demission collective du mini
stère, dans les conditions oü M. Jules
Ferry avait annoncé, en i881, après
les elections, la demission collective
du cabinet qu'il présidait.
Ou porsiste a prévoir cepeudant,
que les membres du Cabinet actuei,
dans le cas oü le débat serait clos par
le vote d'un ordre du jour de eoa-
fiance offriraieut a M. Méline leur de
mission pour lui permettre, s'il le
voulait, de remanier le Ministère.
U parait, en effet, de plus en plus
certain que si M. Méline obtenait la
majorité, ii mettrait a profit la demis
sion, de MM. André Lebon et Delpouck
pour rema ier le Cabinet daas le sens
des idéés que M. Ribota exprimées
cointne président du groupe des répu-
biicaius progessistes.
C'est probablerneut M. Méline seul
qui, dans le débat sur ia politique gé
nérale, pariera au uom du gouverue-
meut. II est vrai que ie président du
Conseil fera des declarations qui out
déja été arrêtées, dans leurs termes
essentiels, par tous les membres du
Cabinet, après un échauge de vues
auquel out peis part tousles Ministres,
et daus lequcl out été compris tous les
points qui peuvent être visés par les
interpellateurs.
Le bureau de Ia
Chambre Iran^aise.
C'est aujourd'hui Jeudi que sera
constitué ie bureau définitil' de la
Chambre.
Le président et les deux vice-prési-
dents provisoires, MM. Paul Descba-
nel, Sarrieu et Georges Leygues,
restent, natureüernent, candidate pour
ie bureau définitif.
Pour les deux autres sièges de
vice-présideut, l'aucien groupe de
lTinion progressiste posera saus
doute la candidature de M. Isambërt,
viee-président sortant, et deux autres
candidate, l'un des républicains pro-
gressistes, 1 autre dn groupe radical-
socialiste, seront également présentés.
Ce dernier groupe a désigné comtne
candidat M. Mesureur, ancien mini-
stre du Commerce.
Le Bien Public et La Pairie font, au
sujet des dernières élections legislati
ves, des reflexions qu'il est bon de
notcr. Voiei ce que dit L i Pairie, et
ses idees concordent avec celles du
Bien Public:
Les dernières élections contiennent des
le<?ons dont nous espérons qu'il sera tenu
compte. Non que nous exagérions la portée
de certaines vietoires isolées. Nous croyons
qu'il en est, et des plus bruyantes, qui sur le
terrain éleetoral. n'auront pas de lendemain,
paree que les yeux des électeurs s'ouvriront
en jugeant l'ouvrier k l'ceuyre. Mais ces ma
nifestations auront été unies paree qu'elles
auront rappelé, k tous, que nous sommes
sous le régime du suffrage universel et non
plus sousla ioi censitaire. Vouloir conduire
le travail éleetoral, et désigner exclusive-
m jit les candidats dans le cercle restreint
des anciennes influences, comma sous fan
cier! régime, n'est plus possible.
Les socialistes donueronl demain
partou1 leut' appui aux libéraux, et
ceux-ci réclproquemeut, presque par-
tout. Voici. pourquoi. Nous copious un
article du Peuple:
Ceux qui marcheront avec nous, com re
la réaction au pouvoir, ne feront, consciem-
ment ou nou, da besogne utile que pour nous.
La 'msjonté ultra-conservatrice d'au-
jburd'bui ne pourra plus être remplacée que
par une ui; jorité démocratique qui aurait
s'inspir.er d;s reveudications socialistes.
Dès lorstout ce qui affaiblit le
gouvernement, nous renforce, sans
pouvoir raviver aucun autre parti
cl'opposition.
Car, en pré^onisan! ia politique du ral
liement k gauche, au Dallottage, nous n'en-
tendions ni flater le moins du monde les
stériles co.nbiaaisons des taiseurs de tripli-
ce, ni retomber la suraunée politicaille de
l'auticlérical isrne
Nous n'avons pas plus de sympathie pour
le conservatisme sectaire du doctrinansme
que pour 1'oeuvre fanati.que du cléricaiisme.
A la vérité, ce sont lk deux têtes sous le mê
me bonnet réactionnaire
«li est,dans le corps éleetoral, un Contin
gent d'indécis que nous ne sommes pas en
core en état d'enröler, mais que nous ne
manquerons pas de gagner, si nous savons
faire face k nos responsabilités politiques.
II ne faut dédaigner aucun appoint; nous
ne croyons guère aux conversions instan-
tanées, qui évoquent le coup de foudre des
romans d'amour. Ce n'est pas ainsi que les
consciences évoluent. II en est qui nous ap-
prouverout aujourd'hui de voter avec eux,
coritre les candidats ministériels, qui demain,
k un ballottage, nous rendront la pareille,
qui en arriveront ensuite k nous aecorder
leur sutfi'age au premier tour et qui fluiront
par s'affiiier k nos groupes et k se donner k
notre cause; nous n'avons pis le droit deles
repousser ni de les décourager, puisque la
classe ouvrière a besoin de leur renfort pour
instaurer un gouvernement démocratique
qui inaugure enfin une effleace légisiation du
travail. Nous ne pouvons pas faire atteudre
la classe ouvrière.
C'est dans ce sens Ik que, parti de classe
et en même temps parti de l'opposilion, le
parti ouvrier doit rester ouvert k toutes les
bonnes voiontés.
Et c'est aussi pourquoi, en conseillant
de voter Dimaaoiie procnain pour les can
didats d'oppi sition, quels qu'i-ls soient, nous
ne cédons h ancune animosité amiclé; icale,
pas plus qu k aucune sympathie libérale
nous n'obéissons qu'a ce qui nous ap-
parait être l'intérêt sodalis te.
Le ministre des chemi'ns de fer a l'imen
tion de créer en Belgique des Bureaux auxi-
liaires des postes, semblables k ceux qui
existent en Aogleterre. Ces bureaux, dénom-
més Sub O/fiixs, sont établis chez des bouti-
quiers (épiciers, papetiers, marebauds de
tabac, etc.); ils sont chargés du débit des
timbres-poste, dépot et expédition de cor-
respondances, émission et payementj dè
mandats, caisse d'épkrgne et, én général,
des diverges opérations postales que peuvent
accomplir 'saus difliculté des persorines qui
ne sont, pas spécialement initiées au service
de la poste.
Ces bureaux 'rendent de trés grands ser
vices au public aussi, la France, appréciant
leur utilité, a décidé d'eu doter provisoire-
ment la ville de Paris, quitte k étendre 1 in
novation k d'auirès localités dans Ia suite.
M. Van den Peereboom, qui avait déjk
témoigné, k plusieurs reprises, l'intention
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