JMj üG: ËSüBnr^ M Samedi 18 Juin 1898. 10 centimes le IV0. 339 Année. IV0 3350. sasS'-xjJ /I' France Italië La guerre Hispano-Américaine Chez nos voisins Billets d'aller et retour IÉ i® fl IP UHp? On s'aboune rue au Beurre, 3ft, k Ypres, et Le JOURNAL. D'YPRES paraït Ie Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonuements sont d'un an et se régularisent lin Décerabre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port a t'adresse ci-dessus. tous les bureaux tie poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. - Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesi franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les 2 Flan tras) s'adresser a l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8. Place de la Bourse. I >iin;niolie 19 J uiu a. 8 1/2 heures du soir sur le kiosque de ia Grand'Place, L'HARMONIE COMMUNALE. PROGRAMME 4. Le prix d'honneur, allegro militaire, Canivez. 2. Cortege de Bacchus, L. Delibes 3. Sous le balon, aubade, J. De Brandt. 4. Lecoeurd la main,fantaisie, Lecocq o. Le forgeron dans le forêt, idylle, Michaelis. Grise mioistérielle La crise gouvernemenfale ouverte en France menace detre longue et laborieuse. Ou n'est pas seulement a la recherche d'un cabine! disposé a recueillir la succession douteuse et obéréede MM. Méline-Barfhou-Hano- taux, mais a celle d'une majorité par lementaire, le pivot indispensable de toute administration constitutionnelle viable. Pour résoudre ces deux pro- blêmes aussi inseparables que les trois propositions d'un syllogisme, il parait avoir été reconnu dans les premières conférences que M. Félix Faure a eues tour a tour avec les deux présidents du Sénat et de la Chambre, que sen 1 un cabinet de conciliation, d'apaise ment et de concentration pourrait rallier urie majorité de 40 voix exclu- sivemenf républicaines sans amalgame ni alliage de droitiers. L'exclusion de la droite du pouvoir est, en efi'et.Ia seule indication précise et nette qui se dégage du débat de la nouvelle Chambre, laquelle pour sa rentrée en scène a commencé par reu- verser le cabinet. La Temps fait observer hier soir que la crise ministérielle ne peut être dé- noncé que par un appel fait par le président de la République au parti des républicains progressistes, le battu de la séance de Mardi dernier n'était pas M. Méline, mais M. Léon Bour geois, qui, avant le vote sur l'ensem- ble de l'ordre du jour, est venu déch, rer que le fait qui dominait tout le débat c'était 1 approbation donnée aux déclarations du gouvernement. Or ces déclarations ont été approu- vées a 12 voix de majorité, et préteu- dre dans ces conditions que le chef de 1 Etat devrait s'adresser au parti radi cal serait un véritable défi a l'arithmé- tique et au bon sens. Le projet de loi de St. di Rudini Rome, 10 Juin. Chambre. M. di Rudini annonce que le nouveau cabinet est conslitué et ajoute qu'il est luiauime a trouver qu'il est nécessaire de déposer au Par lement plusieurs projets tendant a mieux assurer la défense de la société et a améliorer les conditions économi- ques. Par tan t, le président du couseil dé- pose un projet sur les mesures urgen- tes et temporaires a prendre pour le maintien de l'ordre public et tendant: 1° A légiliser la faculte d'appliquer l'état de siége jusqu'a lapplication d'une loi sociale; 2° A remettre en vigueur la loi de 1894 sur le domicile foreé; 3° A eonfier au gouvernement des facultés spécialesen matière de police; 4° A interdire la reconstitution des sociétés dissoutes S° A renvoyer a 1900 les élections partielles administralives; 6° A laisser au gouvernement la faculté de rappeler sous les armes les militaires employés de chemins de fer et des postes et télégraphes, ainsi que de les militariser dans leurs foac- tions ordinaires. M. di Rudini dépose en outre l° Un projet concernant la tutelle des services publics 2° Des modifications a la loi sur ia presse comprenant des pénalités, la suspension desjournaux pouvant aller jusqu'a un délai de six mois; 3° Un projet sur les associations, qui devront déposer a ia police leurs statutset laliste de leurs membres. Les sociétés dangereuses pour l'ordre pu blic sont interdites. 4° Des modifications a la loi sur l'in- struction publique tendant a discipli- ner les institutions scolaires 5° Des conditions sur les obligations des militaires appartenant au person nel des chemins de fer et des postes et télégraphes M. di Rudini demaude que tous ces projets soient examinés par une com mission composée de 9 dépntés nom- més par le président de la Chambre. Le président du conseil dépose en outre plusieurs projels économiques et financiers,parmi lesquels l'abolition de l'octroi remplacé par nu système de fermeture dans les communes de 3e et 4e classe. A la reprise de la séance, le renvoi des projets en commission est voté. La discussion générale sur les communi cations du gouvernement est ouverte. MM. Sonnino et Bacceili, parient con- tre le ministère. La suite de la discus sion est renvoyée a demain. L'attaque du camp espagnol On télégraphie de Guautanamoque, Mardi, a six heures du soir, l'attaque du camp espagnol, situé a cinq milles des retranchements américains, a été effectuée avec la cooperation des iu- surgés cubains. D'après la dépêche, qui est de source américaine et que rien n'est venu con- firmer, les américains auraient détruit le camp ainsi que le puits qui four- nissait l'eau aux Espagnols. On répête qu'un Américain aurait été blessé et on ajoute que deux Cu bains auraient été tués et quatre bles- sés. On croit que quarante-cinq Espa gnols auraient péri, et quinze de leurs cadavres auraient été découverts. La même dépêche mentionne que les canons dn Fesuoius lancèrent, Lundi soir, trois obus sur les fortifi cations de Santiago, causant des dé- gats. Le New-Orléans aurait bombardé Mardi et partiellement détruit de nou- veaux retranchements a l'est du fort Morro. Un officier espagnol, fait prisonnier a Caimanera, aurait dit que, pendant le combat qui aeu lieu Dimanche et Lundi, la fusillade des Américains et leur canonnade ont tué cent Espagnols et blessé deux cents Sous ce titre, Le Bien Public fait, au sujet de la crise ministérielle en France les réflexious suivantes aux- quelles nous nousrallions absolu aent: La libre pensée est la même dans tous les pays. El le prétend affranchir l'esprit bumain des lisières du despotisme. Elle fait une consommation copieuse de vocables empha- tiques sur la tolérance, la moderation, le respect des convictions sincères En réaliié, olie ne vise qu'k instaurei la plus irisuppor- taüle et. la plus ridicule des tyrannies Elle vient, en France, de donner une fois de plus sa mesure. II ne semblait pas qu'elle eüt se plaindre du cabinet Méline. Pour n'être pas collec- tivistes, M. Méline et ses collègues ri'en avaient pas moins suivi, k l egard de l'Eglise, la politique tracassière du ministère Bour geois. Its exécutaient k la lettre et avec rigueur la législation scolaire et fiscale dic- tée k la République par les Loges Sous leur gouvernement, l'oeuvre de laïcisation et de spoliation n'a pas été interrompue un seul jour. Qui lui reprochait-on Uniqut ment ceci Les cathoiiques ralliés au régime républicain, le considérant comme un pisaller, le soutenaient contre l'assaut des socialistes et des radicaux. En aucune cir- constance, M. Méline n'avait donné de gages k la Droite bien au contraire, dans toutes les occasions, afin de désarmer l'extrême gauche, il avait afiirmé son intention for- melle de maintenir les lois intangibles de la République athée. Malgré cela, les cathoiiques, faute de mieux et crainte de pis, le seeondaient de leurs votes. G'était ik son crime Etre appuyé par des cathoiiques, si mollement que ce tut, et quoiqu'il n'eüt rien fait pour mériter ce con cours, voilk ce que les libres-penseurs répu- blic ins ne pouvaient admettre! Peu importe que ces cathoiiques soient eux-mêmes des républicains, peu importe qu'ils aient été abandonnés par les monarchistes. On ne peut plus, sansdoute, les dénoncer comme les ennemis de la Républiques mais ils n'en sont pas moins l'Eanami Tout gouver nement qu'ils ménagent devient aussitót suspect Telle est la portee de l'ordre du jour par lequel, Mardi passé, la majorité de la Cham bre franpaise a invité le gouvernement k n'accepter pas les appuis qui lui viendraient do droite. Depuis deux ans, le radicalisme guettait une conjoncture propice pour renserver le cabinet Méline. II avait échoué sur tous les terrains. Tout de même, il a fini par déeou- vrir le défaut de la cuirasse il a agité le spectre clérieal, et cela a suffi pour affoler les imbéciles, c'est-k dire la majorité. II y a une le^on k lirer de ces incidents En Belgique aussi, dans certaines régions, on croit qu'il pourrait être opportun de combattre Ie péril révolutionnaire par une concentration dite conservatrice. Les catho iiques beiges, fort heureusement, n'en sont pas réduits k une situation aussi lamentable que leurs coreligionnaires francais. Ils fer ment la grande masse dans le pays, et tout régime électoral sincère leur garantit, au moins pour de longues années la majorité au Parlement. Us n'ont pas besoin, pour se maintenir au pouvoir, de l'appui des antica- tholiques biens moins encore sont-ils obli- gés de maintenir les anticathoïiques au pou voir. Mais qu'ils apprennent de plus en plus k ne c ampler que sur eux seuls, car ils n'ont rien k attend re que d'eux-mêmes C'est lel5 courant qu'entre en vigueur, sur nos chemins de fer, le nouveau régime des billets d'aller et retour. La mesure est excellente. «JSw PAR

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1