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Samedi 25 Juin 1898.
10 centimes ie N°.
339 Année. N° 3352.
LA GUERRE
Les débarquements
américains a Cuba
Italië.
France.
Les catholiques votent
pour les socialistes
^sizzanak.
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I )imuueh<' 36 Juin
A MIDI,
sur Ie kiosque de la Grand'Place,
H 1
LA GRANDE FANFARE
PROGRAMME
1. Jeanne, Jeannette et Jeanneton,
pas-redoublé, Lacome.
2. Sous la Feuillée, ouverture de
concours, Steaüwen.
3. La Czarine, mazurka russe, Ganse.
4 Les Dragons de Viliars, fantaisie, Maillaed.
5. Fashion, polka, Stkauwen.
6. Voix Roumaines, valse de
concert, Kessels.
Les dépêches de New-York nous au-
noncent que le débarquement des
Amérioains a enfin commence, a lest
de Santiago.
On convient en même temps que
c'est au dernier moment que ce point
de la cóte a été clioisi. Et c'est la un
symptóme palpable de l'incohérence
qui a présidé, en Amérique, a la con
duite de la guerre. Envahir Cuba,
prendre Santiago, capturer la flotte de
l'amiral Cervera, tout cela est bientót
dit. Mais quand il s'agit de passer des
paroles a Texécution on hésite et on
tatonne.
Calixto Garcia, lechef des rebelles,
qui s'est rendu a bord du navire de
lamirai Sampson, pour y conférer
avec le general Shatter, penchait pour
tenter le débarquement a Guantana-
mo. Le général des insurgés, trés souf-
frant du mal de roer, n'a pas pu dé-
velopper son plan avec toute la liberté
d'esprit nécessaire. On lui a objecté, et
non sans raison, qu'il y avait 80 kilo-
mètres de Guanlanamo a Santiago,
qu'il était inutile d'imposer unemarche
de plusieurs jours aux troupes améri-
caines et que, par suite, il était prefe
rable de mettre les troupes a terre a
Baiquiri ou a Aguadores, qui sont plus
rapprochés du but final de l'expédi-
tion.
Les dépêches de New-York donnent
a penser que le débarquement se fera
sur plusieurs points a la fois, a l'est
et a. 1 ouest, de la baie de Santiago, afin
de tromper les Espagnols et de diviser
leurs forces. Bref, les Américains nous
donnent présentement le spectacle de
gens embarrassés, qui n'ont pas prévu
tout ce qu'il y avait a prévoir, et qui
en sont encore a l'appreutissage de la
guerre.
La crise ministérielle en Italië
Rome, 23 Juin. On annonce que
le sénateur Finali a reen définitive-
ment le mandat de composer un nou
veau cabinet. M. Finali est originaire
de la province des Marches il est ac-
tuellement président de la Cour des
comptes et a toujours appartenu a la
droite et au centre droit.
On donne en même temps la liste
suivante des principaux candidats
probables aux différents portefeuilles:
M. Finali, a la présideuce et au trésor-
A Madrid, on se repose avec une
grande confiance sur Tissue desopéra-
tions menées contre Santiago par le
général Shafter. Le gouvernement
comote beaucoup sur les généraux Li-
narés et Paréja, et sur la valeur des
troupes qu'ils commandent, pour in-
fliger aux assaillants une déroute
compléte. II est vrai que, sous le rap
port de Timprévoyance, les Espagnols
n'ont rien a en vier aux Etats-Unis.
Aux Philippines.
Kien de nouveau ne nous est parve
nu des Philippines. L'Impartial, exa-
minani la situation de l'archipel, s'ex-
prime ainsi11 est possible que, si les
choses s'aggravent au point que la
résistance devienne impossible, ie gé
néral Augusti, avant de capituler, se
mette d'accord avec les amiraux des
escadres étrangères, pour que leurs
équipages débarquent a Manilie et
évitent les scènes qui se produiraient
si les hordes d'Aguiuaido faisaient
irruption dans la ville en se livranta
loutes sortes de violences. Les intéréts
commerciaux des puissances étran
gères sont d'une telle importance, que
1 Allemagne aussi bien que la France,
TAngleterre et la Russie auront re-
cours pour éviter des désordres de ce
genre, a des débarquements de trou
pes.
L'escadre Camara
Silence complet, au sujet de l'esca-
cadre de l'amiral Camara. Avant-hier
on disait quelle setait rendue a Car-
thagène. Hier, c'est le seal Pplayo qui
a touché a ce port. Qu'avait-il été y
faire? A moins qu'il n'ait subi des
avaries graves ayant uécessité son re
tour, je ne vois pas comment il a pu
se séparer du reste de l'escadre. II est
probable que tous les télégrammes qui
out sigualé le passage de cette escadre,
ici ou la, sont inventés de toufes
pièces. L'Espagne cache son jeu pour
lesnavir es de l'amiral Camara, comrae
eile Tavait fait pour la flotte de l'ami
ral Cervera. En quoi elle a raison.
le général Pelloux a l'intérieur MM.
Yisconti-Venostaou Capelli, aux affai
res étrangères le général San-Mar-
zano resterait a la guerre, ainsi que
l'amiral Canevaro a la marine M.
Cremona, a l'instruction publique, et
M. Bonacci, a ia justice.
Toutefois, les ditïïcultésa trouver
les titularies des quatre autres porte
feuilles pourraient bieu, au dernier
moment, bouleverser et faire écbouer
la combinaison, Dans la matinée,
MM. "Visconti-Venosta et Finali ont eu
deux longs entretiens.
La Cbambre est convoquée pour
demain afin de discuter les douzièmes
provisoires.
La commission du budget n'a accor-
dé qu'un douzième provisoire. Le
gouvernement en demaudait six.
Après les troubles
Milan, 23 juin.
Le tribunal militaire a rendu, ce
matin, son jugement contre les vingt-
quatre personnes poursuivies. Cinq
sont acquittées, parmi lesquelles l'ex-
député Zavattari.
Le publiciste Chiesi est condamné
six ans de réclusion; M. Romnssi, a
quatre ans et deux moisdom Alber-
tario, a trois ansMme Kuliciolf a deux
ans.
Les autres condamnés le sont a
des peines variant entre trois ans et
un mois de détention.
La crise ministérielle.
La combinaison Peytral
Un ministre imposé.
Après leehec de MM. Sarrien et
Ribot, M. Peytral n'aaccepté la mis
sion de former un cabinet qua la
condition de pouvoir choisir des col
laborateurs radicaux dans le cas ou
les modérés lui rendraient impossible
la formation dun ministère de conci
liation.
M. Peytral se serait a Theure ac-
taelle assure la collaboration de MM.
de Freycinet, Dupuy, Delcassé, Sar
rien, Jonnart, Leygues, Maruéjoul et
Viger.
M. Cavaignac irait a la guerre.
M. Cavaignac serait imposé par
l'Eiysée.
Jeudi, 5 heures. M. Peytral ac-
cepte la mission de former le mini
stère.
On donne comme possible la com
position suivante du cabinet Peytral.
Présideuce du conseil et interim,
M. Peytral finances, M. Delombre
guerre, M. Cavaignac marine, M.
Delcasséaffaire étrangères, M. de
Freycinet; instruction publique, M.
Dupuy travaux publics, M. G. Ley
gues colonies, M. Gaurand com
merce, M. Maruéjoulagriculture,
M. Viger.
On a prétendu que les catholiques
de certains cantons wallons ont voté
pour les socialistes, bien plus, que les
catholiques ont engagé leurs amis a
voter pour les socialistes qui étaient
en ballottage avec les libéraux.
Comme preuve, on a produit une
circulaire adressée aux électeurs catho
liques du canton de Seneffe.
Or la circulaire est l'ceuvre d'un
faussaire.
La Gazette de Charleroi dit que ces
circulaires ont été envoyées par M.
Léonard, député socialiste, a des
agents de son parti chargés de les
distribuer avec ia lettre d'accompa-
gnement qui suit
Compagnon,
Par le même courrier, je vous expédie,
par express, une nouvelle circulaire di-
stribuer, cette nuit, aux él ecteurs reeon-
nus catholiques.
Cette distribution doit se faire secrè-
tement par (les camaradea
de confiance, nos adversai-
res ne pouvant savoir que
cette circulaire émane de
nous.
Fraternellement,
H. Lèonard.
N'est ce pas que c'est édifiant Et
comme les eléricaux sont alliés aux
socialistes Yoici du reste la fameuse
circulaire apocryphe
Au moment oü les libéraux et les sociali
stes luttent pour les 3 places de conseillers
provinciaux, notre devoir est de mettre en
garde les etirétiens contre l'ancien parti des
gueux, la parti des libéraux. Rappelez-vous,
électeurs catholiques, comment ces libéraux
nous out toujours traitésits ont accordé
toutes les faveurs et les places h leurs hom
mes. Les libéraux, qui sont trés malades,
viennent nous supplier aujourd'bui de les
sauver du naufrage.
Souvenez-vous, électeurs catholiques, de
la vieiile guerre qui dure depuis plus de 60
ans.
Électeurs catholiques, rappelez-vous aussi
ia journée sanglante du 7 Septembre h Bru
xelles. Ge sont les libéraux qui nous ont
battus comme platre, qui ont troué nos
grosses caisses et frappé indignement nos
vaiüants musiciens.
En bien! aujourd'hui nous disons, nous
sineères et militants catholiques, que nous
ne donnerons pas nos voix aux libéraux
pour rabistoquer la vieiile machine libérale
qui marche vapeur en arrière.
Non jamais, Dieu nous soit téraoin, nous
PAR