VILLE D'YPRES CONSEIL COMMUNAL L'expulsion de Vinchem et La Lutte. Actes officiels. Nouvelles diverses. du monde, sans même en excepter les Etats- Unis d'Amérique et l'Angleterre. Examinons et disséquons les chiffres qui nous sont fournis par rimportanl et volumi- neux document de notre département des finances. Si nous cornparons la valeur des impor tations el des exporiations réunies des exer- cices 1896 et 1897, nous trouvons une dif- férence en plus de 170 millions de francs en faveur de ce dernier. Les marchandises arrivées en Belgique, c'est-k-dire les importations pour la consom- mation pour le transit direct et pour l'entre- pót, sont comprises dans le cbiffre total pour 3 milliards 90 millions 800 mille francs. C'est une augmentation de plus de 53 mil lions de francs. Le commerce général ['exportation (marchandises beiges et marchandises étran- gères nationnalisées réunies) s'élève 2 millards 837 millions 300 mille francs soit une augmentation de 117 millions com- parativement k l'annéel896. Les produits étrangers que la Belgique a repus pour sa propre consommation et les produits provenant de son sol et de son in dustrie envoyés k l'étranger pendant l'exer- cice 1897, montent k une valeur de 3 mil liards 386 millions 400 mille francs. Ce chiffre présente une augmentation de 141 millions 400 mille francs. La valeur totale des marchandises étran- gères mises en consommation a été de 1 milliard 818 millions; c'est une augmenta tion de 41 millions 300 mille francs. La valeur des produits beiges ou nationa- lisés exportées s'est élevée k 1 milliard 568 millions 400 mille francs, soit une augmen tations de 100 millions 500 mille francs. Nous allons résumer le plus brièvement possible les transactions commerciales des principaux pays européens avec la Belgique pendant l'année 1897. Importations et exportations réunies Association commercial allemande. 597 millions 200 mille francs. Prance. 594 millions 500 mille francs. Angleterre. 522 millions 700 mille francs. Pays-Bas. 338 millions 800 mille francs. Russie. 180 millions 200 mille francs. Suivent la Suède, la Norvège et le Dane- mark avec un total de 80 millions 700 mille francspuis divers pays de l'Europe méri dionale, la Roumanie, l'Espagne, l'Italie, la Turquie, la Suède, l'Autriche, la Grèce, le Portugal, la Bulgarie, la Serbie, Gibraltar et Malle, avec un mouvement d'échanges de 300 millions 400 mille francs. Avec les divers pays de l'Amérique, nos relations commerciales se chiftrent par 506 millions de francs, dont 390 millions 600 mille francs avec les Etats-Unis; ceux-ci ont importé chez nous pour 231 millions, 700 mille francs de leurs produits et la Belgique ne leur a exporté que pour 48 mil lions 900 mille francs de ses marchandises. Les pays de l'Asie ont fait avec nous pour 138 millions ü00 mille francs d'échanges commerciaux ceux de l'Afrique pour 77 millions 300 mille francs, dont 33 millions 498 mille francs pour les relati >ns commer ciales entre l'Etat indépendant du Congo et la Belgique. Le mouvement commercial de eet Etat africain s'étant chiffré en 1897 par environ 42 millions de francs, il est facile de conslater que la Belgique tieul le premier rang dans la clientèle du Congo. Ges échan- ges augmentent considérablement chaque année sans aucune interruption et, point important k remarquer depuis deux ans les exportations de Belgique au Congo sont notablement supérieures aux importations de ce pays chez nous. ïant mieux pour nos usines et rtos manufactures On a beaucoup critiqué, il y a quelque temps, ['exportation de nos liquides alcooli- ques vers cette colonie. L'exportation la plus considérable a été faite en 1895, elle s'élevait ft 296 hectolitres. Oepuis, grace aux sages mesures prises par le gouvernement de l'Etat indépendant, les distillateurs beiges ont vu dtminuer grandement leurs expédi- tionsen 1897, elles sont tombées ft 38 hectolitres, commerce spécial. Pour la première fois les exportations de j Belgique, en France, en Angleterre, en Hollande et en Allemagne, en 1897, ont dépassé et même de beaucoup les importa tions de ces quatre pays, nos principaux clients européens, faites chez nous. Cette diffërence en notre faveur mérite detre signalée. Vuici exactement les chiffres Les importations de l'Association commer- ciale allemande en Belgique se sont élevées, en 1897, ft 234 millions, et les exportations beiges vers 1'Allemagne ft 263 millions 300 mille francs, soit une diftérence en faveur de nos exportateurs de 129 millions 300,000 francs. La valeur des produits importés d'Angle- terre en Belgique est niontée k 220 millions 600 mille francs, et celle des marchandises, beiges exportées en ce pays k 302 millions, 100 mille francs c'est une différence de 81 millions 500 mille francs en notre faveur. Les Pays-Bas ont importé chez nous pour 159 millions 300 mille francs de leurs produits et nous avons exporté chez eux pour 184 millions 100 mille francs de nos marchandises, soit done 24 millions 800 francs de différence en faveur de nos exportations. Moins grandest l'écart que nous consta- tons en France. Nous avons repu de ce pays 296 millions 600 mille francs de mar chandises, et nous lui avons expédié pour une valeur de 297 millions 900 mille francs de nos produitsdifférence en notre faveur 1 million 300 mille francs. Nos relations commerciales avec la Suisse, l'Italie, le Portugal, le Danemark, le Grand Duché de Luxembourg, en 1897, sont dans la même satisfaisante situation. du 9 Juillet 1898, a 5 heitres du soiv. Ordre du jour Fête communale. Quand M. Lorand, de la Réforme, éternue, La Lutte se mouche. Tyrannie cléricale, dit le journal Bruxel- lois k propos de certain fait qui se serait passé k Vinckem, et La Lutte répète tyran nie cléricale, oubliarit qu'un de ses chefs a usé largement de l'expulsion de ses loca taires k l'époque des luttes électorales de 1890 et 1891, sans parler de la guerre seolaire. Venons au fait. Voici ce qu'écrit Ph. de Comines dans le dernier numéro de la feuille radicale Yproise Depuis trente-sept ans, la commune de Vinchem (arrondissement de Furnes) a conser- vé une administration libérale. En 1895,malgré une annulation des élections qu'ils avaient obtenue de la députation perma nente, les cléricaux y furentde nouveau battus. Its se vengèrent de leurs échecs successifs. Quelques paysans avaient des terres k bail emphythéotique dont le litre n'avait pas été re- nouvelé. Ils avaient été menacés d'expulsion si les libéraux étaient réélus. Les menaces furent misesaexécution. Les locataires emphylhéotes furent assignés en déguerpissement et sommés de démolir leurs maisons et d'arracher leurs arbres. L'un d'eux, nomméDe Dullen, essaya d'en appeler k la justice son bail remontait 1812 ignorant qu'il déteriait son terrain a litre précaire, il croyait avoir quelques droits sur les construc tions et les plantations, il croyait que la loi protégeait le travail du paysan contre le des potisme du propriétaire. Comme si le Code civil, écrit M. G. Lorand, n'avait pas été fait par les propriétaires et pour les propriétaires, 1 contre les paysans. De Dullen fut débouté la loi est formelle. Et c'est lorsqu'il était malade, alité, qu'il a été 1 brutalement expulsé de sa maison, exproprié I des fruits d'un travail de trois quarts d'un siè- j cle. Le fait a excité une vive émotion dans la ré- j! gion. Notre vaillant confrère de Furnes, Ons Blad, a pris ['initiative d'une souscription j' pour acheter a De Du'len un autre morcean de terre et pour lui construire une maison. j O n s B 1 a d est soutenu dans sa bonne f oeuvre par plusieurs organes importants 1 a Réforme, la F land re libérale entr'autres. Nous avons déjk relevé dans les listes de souscription le nom de plusieurs de nos amis politiques yprois. Nous sommes con- vaincus que beaucoup d'autres voudront contri- buerk une bonne oeuvre en faveur d'un brave paysan victime de son attachement aux idéés libérales, victime aussi d'une loi qu'on s'étonne de voir subsister un siècle après 1789. Le Patriote a été aux informations, et voici ce qu'il a appris au sujet du cas d'in- tolérance dénoncé avee tant de tapage par M. Lorand Voici comment s'exprime un catholique de Vinchem dans une lettre en réponse a notre demande de renseignements Si l'on devait lire k Vinckem l'article de M. Lorand, on s'en moquerait il y a quelque chose de vrai, mais M. Lorand est poète. Je me perraets de vous donner quelques renseignements. La commune de Vinchem est libérale depuis longtemps, mais beaucoup de libéraux ne savent pas trés bien ce que c'est d être libéral. Ils pratiqüent. lis vont k la messe, même pendant la semaine seulementils en voulaient au précédent curé. M. Deman, de Varsemaere, a demandé (en 1895) k ses locataires de voter pour les eatho- liquesplusieurs ont refuse poliment, et M. Deman les a laissés tranquilles. Une familie se moqua de M. Deman. Puis ont paru des caricatures, on lanpa des surnoms peu convenables, et M. Deman s'adressa au tribunal de Furnes, qui lui a donné gain de cause. M. Deman après le procés, a taché d'acheter la maison occupée par cette familie k peu prés h juste valeur la familie a refusé. Cette familie tient une auberge. II n'y a done pas lieu, comme le fait M. Lorand, de parler de ferme, de terre plantée d'arbres. M. Deman fit a l'aubergisle beaucoup de propositions, entre autres celles-ci l'aubergiste quitterait la maison, mais pourrait, comme propriétaire, la louer k un autre. Toutes les propositions de M. Deman ont été refusées, non de facon eourtoise. La maison de l'aubergiste était grevée d'une dette de 700 francs. Enfin, après deux ans d'attente, l'auberge a été démoulie en présence de deux gendarmes il n'y a pas eu de troubles. On criait k haute voix c'est la faute k l'aubergiste. La familie de l'aubergiste se compose du père, ouvrier, qui n'est ni alité, ni malade (il est né en 1840), de la mère, une personne trés solide, de deux fils, kgésde 27 et de 24 ans, robustes et forts au superlatif, et d'une fille née en 1877. Le bureau de bienfaisance de Vinchem a don né une maison a la familie de l'aubergiste elle y tient auberge. Les conseillers communaux libéraux de Vinchem, s'iis ont donné quelque chose, ne le disent pas en public. Leurs dons sont ineonnus ici. Le Patriote ajoute les réflexions suivantes que nous faisons nótres Que les libéraux, contre lesquels on a dü faire la loi réprimant les abus dés bourreaux de la bienfaisance officielle, que les socialistes par qui règne dans les syndicats une véritable ter reur, que les héros de la guerre seolaire, du Vooruit, de Courcelles, etc., traitent M. Deman de Néron, c'est une comédie! M. Lorand s'est une fois de plus laissémonter un bateau... Dame il est un peu amiral suisse, notre confrère, et eet exercice-lk paraït faire partie de son liygiène... Par arrêté royal en date du 20 Jrin 1898, uue pension de 703 francs est accordée k M. Th. Ceriez, ancien directeur de l'acadé- mie. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que M. Wouters, Procureur du Roi k Ypres est nommé en la même qualité k Gourtrai et qu'il est remplacé par M. de Busschere, substitut du Procureur du Roi k Gand. Terrible accident sur l'escaut. Un nou- vel accident, plus terrible encore que les précédents, est arrivé sur l'Escaut. Dix jeunes gens et jeunes filles De Burgh et un garponnet de quatre ans, étaient allés faire une excursion en barquette k voile. Un violent coup de vent a fait chavirer la bar quette. Seul l'enfant a été sauvé. Les dix autres personnes ont trouvé la mort dans le fleuve. Coups de revolver contre deux prêtres. —On nous éi uit de Neufvilles, le 4 JuilletDiman- che, vers 2 heures. au moment oil M. le curé de Neufvilles, accompagné d'un père raissionnaire et d'un vicaire, se rendait k l'église pour chanter les vêpres, un individu nommé G..., atteint depuis plusieurs mois d'une folie intermittente et qui avait, k difïérentes reprises déjk, menacé de mort M. le curé et son vicaire, a voulu metire k txéculion son criminel projet. Dissimulé dans la foule qui entrait k l'église, il s'appro- cha de M. le curé jusqu'k la distance de deux mètres k peine, sans que personne l'aperput. Tirant de sa poche un revolver, il le braqua sur M. le curé en s'écriantil est temps, ciergé de Neufvilles, de règler nos comptes k vous, M. le curé et il déchar- gea deux coups k bout portant. M. le curé, se jetant brusquement de cÖté, ne fut heu- reuse ment pas atteintun troisième coup retenlit dans la direction du vicaire, sans blesser personne. La stupéfaction générale était telle que l'individu put s'échapper sans étre arrêté. La gendarmerie de Soignies procédé k une enquête et bat les champs voisins. Au dernier moment on apprend que le coupable a été vu k Mons, oil il a déclaré qu'il avait tué M. la cuié de Neufvilles. Nouveaux détails. L'individn quiacom- mis l'attentat est un nommé C..., agé de 38 ans, fermier k Neufvilles. II y a deux mois environ, k la suite de la mort d'une de ses nièges agé de 5 ans, il fit k deux reprises irruption dans l'église proférant des cris désespérés appelant k son secours sa mère morte quelque temps avant sa petite nièce. II se présenta ensuite au banc de commu nion dans un état de surexcitaiion indescrip- tible. 11 adressa alors cette menace k l'adresse de M. le curé de Neufvilles Malheur k vous! Je vousaurai C... partit alors pour Rome. 11 annonpa qu'il partait k I'effet d'exposer au Pape ce qu'il appelalt l'intolérance du clergé de Neuf villes. A Paris, il se livra k des exoentricités, car il fut interné un certain temps dans un asile d'aliénés, puis rapatrié. Dimanche matin, M. le vicaire de Neufvil les fut piévenu par le frère de G..., de prendre, M. le curé et lui, des précautions, 8ÉJVIVCE PEBLIQEE DU

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2