Procession jubilaire
de N. D. des Remparts.
Ypres la belle
Nos nouveaux pompiers
a Houplines.
CONSEIL" PROVINCIAL
MM. les Reeteurs d Académie une circulaire
ayant pour but, de les inform r que, le 13
Juillet prochain, la France entière devra cé-
lébrer la fête du premier centenaire de la
naissance de Michelet. Vous ajoutez: Le
gouvernement entend que cette fête soil celle
de la jeunesse et de l'enfance... Le gouver
nement a voulu que dans toutes nos écoles
primaires, et jusque dans la plus modeste
école du harneau, le souvenir de Michelet
fut célébré Vous ordonnez que des lec
tures de morceaux choisis de Michelet soient
faites dans toutes les écoles, que l'instiluteur
ou l'institutrice en donnent l'explication.
D'autres, et mieux que je ne saurais le
faire, s'incriront en faux contre les éloges
donnés par vous k l'écrivain, k l'historien,
auicitoyen: je m'unis k leurs réclamations,
je joins ma protestation k la leur.
Mais j'ai, comme évêqua, un devoir parti
culier k remplir en cette circonstance.
Les lectures du 13 Juillet prochain, devant
de tels auditoires, ne peuvent que faire sou
rire; aussi, la pensée du gouvernement va-t-
elle beaucoup au delk. Votre but est de
proposer k tous les membres du corps ensei-
gnant les écrits de Michelet comme modèles
k suivre, son enseignement comme règle
dont ils devront faire une application habi-
tuelle.
Or, cet enseignement, c'est le mépris de
notre sainte religion, c'est la haine de la loi
de l'Eglise.
Voici done quelle est rigoureusement la
condition faite par vos prédécesseurs et par
vous même aux maitres et aux élèves catho-
liques.
Le gouvernement défend aux professeurs
et aux instituteurs de donner en classe aucun
signe qui puisse faire supposer qu'ils appar-
tiennent au catholicisme et qu'ils pratiquent
les devoirs que leur impose cette qualité de
catholique. Les circulaires et instructions du
ministère ou des Reeteurs de l'Académie
prescrivent aux instituteurs de ne pas tolérer
que l'élève apporte dans l'école un catéchis-
nae avec ses livres de classe. Ges procédés
sont couverts depuis vingt ans, par le mot
de neutralité.
Un effet heureux de cette fête du 13 Juillet
etde votre circulaire, Monsieur le mirtistre,
sera, nous pouvons l'espérer, de décbirer
enfin la fiction sous laquelle s'est abritée ce
siège régulier de la Foi chrétienne par les
Sociétés qui se sont constituées ses enncmis.
Toute parole rappelant l'existence de la re
ligion cathoiique, ne peut être prononcée,
darts une école, que si elle doit aider k dé-
truire le respect qui lui est dü et la foi que
protessent les élèves.
Quel que soit l'avetiir, j'accomplis au-
jourd'hui un devoir de la charge épiscopale,
ec signalant k mes diocésains votre circulaire
du 16 de ce mois en leur disant que le
gouvernement, lorsqu'il entend et veut que
la fête du 13 Juillet, en l'honneur de Miche
let, soit la fête de la jeunesse et de l'école
fait du pouvoir qu'il détient, un usage con
traire k l'équité.
Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l'ex-
pression de ma haute et respectueuse consi-
dération. t i>ouis,
évêque d'Annecy.
La procession jubilaire de N D. des Rem
parts qui, Dimanche dernier, parcourut les
principales rues de la ville, a fait une sensa
tion profonde dans les rangs de l'énorme
foule, accourue de toutes parts, pour la con-
templer.
Nous disons l'énorme foule, et l'expression
n'est nullement exagérée, car il fauc se rap
porter aux jours de graudes festivités dans
notre vieille cité, et entr autres aux deux
sorties de la procession jubilaire de N. D.
de Thuyne en 1883, pour se rappeler une
cohue pareille sur tous les points oü le cor-
tège religie,ux devait passer. On ne peut
guèreévaluer qu'k plusieurs mi 1 fiers prés,
les personries venues en ville, soit par les
voies ferrées, en voiture ou de pied, malgré
les menaces de pluie qui n'ont cessé de per
sister depuis les premières heures du jour,
jusqu'après la rentrée de la procession.
Qu'eut ce été done, si quelques chauds
rayons de soleil eussent réussi k percer le
voile gris et opaque des nuages? Enfin et
c'est la chose principale, le cortège a pu
sortir et rentrer sans être prémaiurément
dissout par la pluie, comme cela n'arrive
que trop souvent, chez nous,depuis quelques
années, pour les cortèges de tous genrc-s.
Rendons en grkce k N. D. des Remparts!
Tachons k présent de donner, pour la sa
tisfaction de la petite quantité de nos lec-
teurs.qui n'ont pu en admirer les splendeurs,
un pale apergu de celte magnifique proces
sion jubilaire.
Quatre gendarmes k cheval ouvraient la
marche. Gonstatons une fois de plus que le
cosiume sévère de ces cavaliers produit
toujours grand efFet dans les cortèges
Puis venaient la plupart des riches ban-
nières des quatre églises paroissialts de la
ville. Le mot riches est bien vrai, car on
en évaluatt la valeur k plus de 40,000 francs!
Suivaient Torphelinat de gargons et sa
musique, trois groupes divers brillamment
costumés entr'autres celui des neufs choeurs
des anges tourni par l'école St Michel, el
pour clore cette partie du cortège, la glorifi
cation des reliques de N. D. des Remparts.
La Grande Fanfare précédée par la jeune
et déjk brillante société de gymnastique,
ouvrait la seconde partie de la procession.
Tout le monde est d'accord pour vanter
l'innovation faite k l'instar des processions
religieuses et cortèges historiques de Bruges:
ces lieds chantés par les gymoastes avec
accompagnement des cuivres de la Fanfare.
C'était tout-k-fail réussi et d'un effet saisis-
sant. Ufi de ces lieds, le gildelied en l'hon
neur de St Michel, dont les paroles sant du
grand poète flamand Guido Gezelle, a été
mis en musique par M. H. Vanden Abeele,
un brugeois qui fut quelques mois notre
compatriote, quand il dirigea la cha pel le de
la collégiale St Martin. G'est celui des deux
qui a été le plus goüté. II commence assez
étrangement par une sonnerie de trompettes,
puis le choeur k l'unisson attaque le chant,
dont l'harmonie, les basses surtout,
est recherchée et fait bel effet. La phrase
principale de ces strophes, phrase historique
Wie is als God aurait cependant pu être
marquée davantage, semble-t-il, par le com
positeur, auquel la distinction mélodique de
son oeuvre fait honneur.
L'idée dominante en vilie est qu'on ne
devrait pas en rester lk pour cette innovation
et que la chose devrait être répétée, ne fut-ce
que dans des circonstances solennelles
comme par exemple k la processiou solen-
nelle de N. D. de Thuyne.
Maïs il faudrait irouver pour cette fois un
lied dont la musique se baserait principale-
ment sur notre vieil air de N. I). de Thuyne,
sur l'antique air entendu dès le berceau par
les Yprois et qui leur est si cher. Notre
vieille cité n'est pas trop dépourvue de
poètes et de compositeurs, pour que cette
idéé ne puisse être réalisée.
Les 33 métiers, lescorporations, les anciens
magistrals, l'évêque d'Ypres avec son cha-
pitre, la pucelle d'Ypres et ses dames d'hon-
neur, toutes reminiscences de la grandeur
passée de notre antique cité précédaieot le
beau char, dü k la couceplion de M. Coo-
mans, un artiste dont la réputation est
faite, dans les diverses branches de son
art char dont fexécutiou est l'ceuvre de
M. Henri Fiers, le sympathique Conseiller
Communal.
II représente un coin des anciens remparts
et bastions qui entouraient la ville k l'époque
féodale, flanqués d'une tourelle. La statue
vénérée par nos pères pendant des siècles,
repose dans sa niche creusée dans les vieux
murs de nos fortifications, et est honorée par
un essaim de jeunes verges qui chantent
les louanges de la S,s Vierge sur les devants
du char, qui figurent tort heureusement une
des entrées d'Ypres. Ce char, unanimement
admiré par le public, était trainé par quatre
chevaux richement harnachés et caparapon-
I nés.
La fin du cortège destiné k glorifier le
T. S. Sacrement était composé du Corps des
Pompiers; de l'Harmonie Communale dont
les marches triomphales.la plupari nouvélles
et composées par son habile chef M. Witte-
broodt encore un artiste, di primo carlello
dont l'éloge comme compositeur n'est plus k
faire ont produit lerreilleur effet; puis deux
groupes charmants; les élèves du Colllège
Episcopal, dont les uns chantaient des hym-
nes sacrés, pendant que d'autres embau-
maient nos rues des nuages d'encens qu'ils
langaient devant le Saint Sacrementenfin
un rtombreux clergé escortant le dais, suivi
d'une foule nombreuse et recueilliede fidèles,
oü le richecótoyait !e pauvre, l'ouvrier son
patron.
Celte procession jubilaire n'était certes
pas aussi importante que celle qui sortit en
1883 et se composait de deux parties, un
coriège historique et un cortège religieux.
Celle-ci avait demandé d'ailleurs des mois
entiers de préparation et exigé des sacrifices
pécuniaires considérables.
Celle qui a si bien réussi Dimanche passé,
a été improvisée en quelque sorte et n'avait
en somme pas l'importance de celle de 1883,
qui inléressait toute la ville, alors que la fête
jubilaire de N. D. des Remparts n'était céié-
brée qu'k l'église S' Nicolas.
Le grand succès de cette magnifique solen-
nité religieuse fait d'autant plus honneur k
ses organisateurs et principalement k M.
l'abbé Ryckeboer, le dévoué pasteur de cette
paroisse.
Nous euregistrons tons les efforts,
même les plus humbles, faits par nos
coneitoyens en faveur de la prosperity
de la ville d'Ypres.
Voici un article que nous emprun-
tous au Progrès sous Ia rubrique
Nos superbes environs. II est écrit,
nous dira-t on, par un élève de
sixième ou septième moderne. Qu'est-
ce que cela peut bien nous faire,
pourvu qu'il y ait au moins une idee
Quelle que soit la forme, c'est le fonds
qui manque le moins.
Ypres la Belle est situé dans un
endroit non seulement enchanteur, mais on
peut ajouter comme charmes de cette rési-
dence les environs qui sont splendides.
Se rappelle-t-on, il y a quelques virigt
ans, alors que la foule affluant tous les jours
pendant la belle saison d'été a l'élang de
Dickebusch
Quels doux souvenirs Une véritable fra-
ternité règnait dans ce monde de toutes
classes qui aimail le grand air, le vaste
horizon, et les beaux points de vue. Le
Vendredi surtout était le jeur de prédilec-
tion étant donrié que l'uuique restaurant de
l'endroit réservait les surprises de toutes
sortes de poissons frais préparés par une
maitresse-cuisinière. Et les bains Oh oui,
qu'ils étaient bienfaisants et agréables, ces
bains k l'étang de Dickebusch. Ce ravissant
petit coin de notre belle Westflandre ne de-
vieridrait-il pas une petite station de villé-
giature? Certes, un peu d'initiative et quel
ques pstits chalets d'un coüt de 3200 francs,
attireiaient, nous en sommes persuadés, les
amateurs de la campagne.
Les environs d'Ypres sont charmants et
pittoresques et il nous est d'avis que point
n'est besoin de chercher ailleurs du plus
beau. Les nombreux excursionnistes qui par-
courent en voiture nos belles promenades,
nos excellents cavaliers et tous les éléments
d'avenir qu'on trouve k Dickebusch, Kemmel,
voire même jusqu'aux frontières frangaises,
promettent d'espérer un jour une grande
vogue pour nos communes avoisinantes.
Mais, c'est très-bien cela, trés-bien,
confrère, surtout les surprises de tou
tes sortes de poissons frais.
Les bains C'est autre chose. II y a
déja tant de microbes dans l'eau de
Dickebusch, dit La Lutte I Faut-il en
ajouter
Réservons le bassin de natation aux
baigneurs et l'eau de Dickebusch a la
consommation publique.
Le Progrès qui en veut toujours au nou
veau corps des pompiers et pour cause
fait grand état. d'une légère dispute qui a
surgi entre quelques pompiers k leur retour
d'Houplines.
M. le Bourgmestre, après avoir fait une
enquête au sujet de cette affaire, a réduit i
sa simple et réelle expression les faits signa-
lés par le Progrès.
Tout cela a été fortement exagéré, a dit
fhoriorable Bourgmestre k la séance d.u
conseil communal de Samedi dernier.
Le Progrès nous apprend même qu'k un
moment donné un pompier a tiré son sabre.
II paraitque ce tait est exact, mais ce n'était
qu'une menace.
Et, nous devons ajouter que et nouveau
pompier du reste toujours fort discipliné
apparlenait déjk au corps des pompiers
avant la réorganisation de celui-ci.
Séance du 5 Juillet
OUVERTURE DE LA SESSION
La séance est ouverte k 11 hrures sous la
présidence de M. Bernard Verhaeghe, doyen
dage, assisté de MM, BruyneeldeMonpellier
et Maurice Van Walle.
Dans son discours d'ouverture, M. le Gou
verneur traite de la loi sur les unions profes-
sionnolles, il embrasse les dispositions prin
cipales de la nouvelle loi, et examine avec
une compétence remarquable quelles sont
les unions reconnues, quelle est leur capacité
juridique, quelles sont les conditions dans
lesquelles elles se constituent, fonctionnent
et se dissolvent.
L'bonorable gouverneur estime que la dé-
fense faite aux unions de se constituer en
mutualités n'enrayera pas le progrès des
idéés mutualistes. L'union stimulera ses mem
bres k créer des mutualués soit entre eux
soit avec le concours de non-syndiqués.
L'orateur souhaite la création de uombreu-
ses unions et, en finissant son discours, con
state que les élections du 5 Juin dernier n'ont
guère modifié la composition de l'assemblée.
M. le gouverneur rend hommage k la mé-
moire desconseillers décédés et adresse quel
ques paroles de regret k ceux qui se sont
retirés.
M. le baron Ruzette mentionne spéciale-
ment l'aricien président du Conseil, M. le
docteur van den Abeele. une des figures les
plus sympaihiques de l'assemblée et l'un de
ses vélérans.
Ce discours est salué par des applaudis-
sement uuanimes.
Après la verification de pouvoirs des nou
veaux conseillers et leur prestalion de ser-
ment, le conseil procédé k l'élection de son