W AT«BI2J GUE Chronique musicale Nouvelles diverses Actes Öfficiels DU NORD DE FURNES Queceux-lk se bornent jk l'étude des lan gues modernes, nous ne deaiandons pas au tre chose sauf, bien, entendu, la faculté pour ceuxqui, sans se destiner aux hautes études, désirent se perfectionner dans la littérature, d'étudier les auteurs de l'antiquité, dans la langue même de ces auteurs. Maisest-ce bien Ik le but de M. Blyau Toute sa harangue est dirigée contre 1 étu de du grec et du latin. Lk nous différons ab- solument avec lui. Quoi quil en dise, cette étude constitue une gymnastique intellectuelle meilleure que l'étude de 1'allemand, etcelle-ci ne rempla- C8rait pas avantageusement l'étude des lan- gues rnortes. Si l'on se place au point de vue purement utilitaire, M Blyan a raison, et toute son ar gumentation prouve qu'il ne s'est préoccupé que de ce seul point de vue. Nous soutenons avec de? autorités non moins compétentes, que le système d'in- struction qui a pour base l'étude gramma- ticale et littéraire des auteurs grecs et la te tins est encore de nos jours, le moyen incomparablement le plus efficace pour donner aux jeur.es intelligences leur com s plèie formation. Nos idéés ont été exposées récemment par un homraedu métier, M. 1'abbéVervaecke, principal du collége St-Lpuis, k Bruges. Voi- ci comment il s'exprimait Les adversaires les plus acharnés des études classiques sont ceux que l'on appelle d'un mot barbare les utilitaires» gens soi-disant pratiques qui ne font aucun cas de la formation générale de l'esprit et qui rejet- tent comme superflu l'enseignement de toute science qui n'a pas une utilité pratique im- médiate. Je n'insiste passur l'observation quo l'étu de des langues classiques n'exclut pas l'étude des sciences ni celle des langues modernes et que nos programmes prévoient la prépa ration k toutes les écoles spéciales. Mais un fail qui mérite d'être signalé k l'attention des prétendus utilitaires, moins utilitaires que nous, c'est qu'au moment oil ils décrient si fort les études classiques au nom de l'utili té pratique, la nation la plus pratique et la plus utilitaire du globe, les Etats-Unis, réclame pour ses écoles un peu plus de caté- chisme d'abord, un peu plus de latin en- suite. Dans une brochure trés récente qui a pour litre Philosophie des Humanités et pour auieur un professeur de l'Université de Texas il est dit que les Américains considèrent l'enseignement du latin comme indispessable non seulement pour former des humanistes, mais des hommes, c'est k dire des soldats et des marins, des boursiers el des indus tries, voire des colons et des explorateuis. ojeunes gens, dit-il k ses corapati iotes, eultivez les études latines et votre succès sera certain, k quelque travail que vous vol s appliquiez Mais surtout si vous avez en vue le succès pratique, si vous voulez devenir des hommes d'action, c'est dans cecas sur tout que je vous engage k vous perfectionner dans le commerce des études latines. Sans aller aussi loin que le professeur a- méricain, nous oommes d'avis que l'étude des lan. ues anciennes n'est un bagage inu- tilo pour personne. II est incontestable que les humanités forment l'homme, son caractè- re, ses sentiments, le meilleur de son être. Elles donnent k ['expression de ses idéés, de ses conceptions, de ses projets, quelque chose de supérieur, qui ne se rencontre pas ehez ceuxfussent ils des savants qui n'ont pas fait des études humanistes. Tou- jours on distinguerallespremiers des seconds. Mettez-les en présence leur manière de raisonner, la forme qu'ils donnent k leurs pensées, leurs allures même sont absolu- ment diflférentes, Nous ne pouvons done nous rallier k la manière de voir de M. Blyau. Comme Ie dit fort bien l'honorable abbé Vervaecke, l'étude des langues classiques n'exclut pas l'étude des sciences ni celle des langues modernes. Les programmes d'étude doivent prévoir la préparation k toutes les écoles spéciales. Dans eet ordre d'idées, il y a saris douie des réformes k introduire. Ces réforroes sont k l'étude et sont déjk en grande partje réali sées dans les établissements destruction religieuse. Mais de ik k supprimer ie latin et le grec, il y a un ablme et nous espérons qu'il ne sera jamais franchi La musique et les musiciens beiges depuis les temps les plus reculés jusqu'i nos jours (Suite) On nous signale d'Anvers un acte de courage k l'actlf de M. Gustuve Molhant, né k Warnêton et habitant la méiropole com- merciale depuis 18 ar s. Lors de l'incendie récent des bureaux de l'importante maison Franz Müllerle gérant M. Molhant, faisant sa tournée jour- naüère, apperput le premier feu. N'écoutant que son courage, il s'élanca dans les flain- mes et sauva la femme ei ia fille de M. Müller qui couraient le plus grand danger. M. Molhant allait payer de sa vie son acte de courage lorsque des voisins accourus le sauvèrent k demi asphyxié, des flammes qui l'entouraient. A l'arrivée des pompiers, M. Molhant reput les félicitations du capitaine. Nous signalons d'aulant plus volontiers cet acte de courage que c'est le même M. Molhant qui, lors de la dernière exposition, remit k son propriétaire un porte feuille perdu, renfermant 4000 fr. de valeurs. Dimancbe soir, une jeune fille de IS ans, la nom mee Boudiy, jouant avec deux petites compagnes de 8 et de 10 ans, sur les rem- parts prés du bassin de natation k Ypres, est tombée dans )e fossé. Lrs compagnes sont parties sans rien dire k personne. Le cadavre de la malheu reuse Boudry n'a été retiré de l'eau que le lendetnain matin. Par arrêté royale du 22 Aoüt 1898, la médaille civique de 3™ classe est accordée au sieur L. Wyckaert, cantonnier k Voorme- zeele. Pourquoi voulez-vous continuer k tousser alors qu'il vous est donné un re- mède certain qui guérit en deux jours, Rhume.bronchite, influenza, grippe. II est détnontré par l'expérience que le sirop De- pratere est Ie méilleur remède conire toutes les maladies des voies respiratoires. Essayez lesirop Depratere et vous serez émerveillé de ses effets curatifs qui sont aussi pomptesque sCues Une seule recommandation:exigez tou jours le véritable sirop Depratere k 2 fr. le flacon. YpresPharmacie SocquetRoulers: Pbcrmacie Veys CourtraiHulpiau et Deboey. En vente chez CALLEWAERT-DE MEU- LENAERE, rue au Beurre, 36, k Ypres LA VITRAUPHANIE imitation parfaite des vitraux destinée k 1'ornernentation des surfaces vi- t.ées des Jardins d'hiver, Fenètres d'églises et d'escaliers, Verandas, Lanterneaux, Serres etc. etc. Son prix peu élevé permet de supprimer partout les rideaux, ainsi que le n attage si disgracieux des carreaux. Choix varié de dessins! La Régie de la Wateringue du Nord de Furnes a l'honneur de convoquer les pro- priétaires possédant trente hectares de terrain dans la dite Wateringue pour l'assemblée générale qui aura lieu k l'hotel de ville de Furnes, le Mardc Neplembre 1898, k 10 heu res du matin. Furnes, le 17 Aoü! 1898. La regie de Waleringue du Nord de Furnes. CASTELEIN VAN HILLE, Président, D. De HAENE, L. ALLEWAERT, A. HOUTSAEGER et R. de SPOT, Membres. Je me suis arrêté dans mon dernier chapitre sur le grand nom de Roland de Lattre de Mons, un des deux phares qui ont éclairé le monde musical au XVIs siècle et l'ont flnalement mené a bon port. Le présent chapitre s'occupera de eet illustre compositeur. Lassus (Orland on Roland de) naquit a Mons en 1520, dans la rue dite Gerlande a l'issue de la maison portant l'enseigne de la Teste noire. II est appelé par les italiens Orlandi dl Lasso et par les Frangais Roland Lassé, mais son vérita- ble nom de familie est Roland de Lattre. II chan- gea de nom et s'appela Orland de Lassus, après que son père eüt subi una peine infamante com me faux monnayeur; protégé par Ferdinand de Gonzague, gónéral au service de Charles Quint et Viee-roi de Sicile, il suivit ce prince en Italië. Lk, de Lattre achevade s'instruire dans son art, et a 18ans, il alia a Naples oü ilresta pen dant trois années. En 1541 il obtint la place de maitre de chapelle a l'église St-Jean de Latran de Rome. II faut que le mérite du musicien beige fut déja bienremarquable.pour qu'une placede cette importance futconfiée a un jeune homme de21ans a peine. Depuis deux ans, Lassus, qui avait pris défini- tivement ee dernier nom, occupait cette place quand il apprit qu'une maladie grave menagait lesjoursdeses parents. A cette nouvelle il ren- tra en Belgique, mais quand il y arri va, ceux qu'il venait embrasser pour la dernière fois, n'étaient déja plus. Le séjour de sa ville natale lui pesa,puisqu'elle ne lui rappelait que de tristes souvenirs et il la quitta pour toujours. II lit alors un voyage en Angleterre et en France, puis alia a Anvers, oü il fut, parait-il, maitre de chapelle de Notre- Dame, pendant deux ans et y composa plusieurs beaux ouvrages qui étendirent sa réputation. Pendant la période qui suit son départ de Rome, e'est-a-dire pendaut 14 ans, de 1543 k 1557, on perd plus ou moins ses traces et c'est la partie de sa vie la moins connue. En 1557, Albert V, dit le géuóreux, due de Bavière, l'invita a se rendro asacour, oüil regut un accueil magniflque. II engagea quelques bons musiciens beiges pour composer la chapelle du due. Un an après son arrivée a Munich, Lassus devint l'époux de Re- gina Weckinger, fllle d'honneurde la duchesse de Bavière. En 1562, ilfutnommé directeur de la chapelle du due Albert, la meilleure qui exis. tat alors en Europe. Elle comptait seize enfants de choeur, six castrats, treize contraltos, quinze téuors, douze basses et trente instrumentistes, formant un total de 92 artistes. A l'aide de tels éléments, Orlandus Lassus sentit se développer la puissance de son géDie et ses plus grandes compositions, au nombre desquelles on remarque ses admirables psaumes de la Pénitence et ses magnificat, datent de cette belle époque de sa vie La plus grande distinction s'attacha a son nom et a tout ce qui venait de sa plume. Bien que contemporain de Palestrina, qui cependant l'em- portait encore sur lui par la richesse de son harmonisatioD, il eüt une renommée plus grande parceque les circonstances iui furent plus favo- rables^t qu'un Mécène comme Albert de Bavière le soutint, ce qui manqua a son glorieux émule. Remarquons a ce sujet, qu'alors comme aujourd'hui, on le voit par la carrière artistique de Wagner, qui sans Louis de Bavière le roi poète et artiste, n'eut peut être jamais réussi k percer les ténèbres et les obstacles que lui susci- taient ses envieux et ses ennemis, ce qui eut été une immense perte pour l'art de notre époque, on voit par 1a, dis-je qu'il suffit parfois d'un personnage éclairé et puissant, plus perspicace pour le génie inconnu d'un artiste, que la masse ignorante, et qui le tire de l'obscurité dans la- quelle il végète, pour doter son pays et le j monde artistique entier, d'un grand homme. Faute da cela, combien de talents n'ont pu réussir a se faire valoir et combien de génies, qui auraient éclairé le monde, ne sont pas res- tés inconnus Depuis cette époque la réputation de Orlandus Lassus fut telle en Allemagne, en France et en Angleterre qu'on le surnomma le prince des musiciens. Les princes et les rois lui firent les offres les plus séduisautes pour l'attirer a leur cour. L'empereur Maximilien, a la diète de Spire,le 7 Décembre 1573, accorda de son propre mouve ment k Lassus des lettres de noblesse ainsi qu'a ses enfants des deux sexes. Le 6 Avrill571, le pape grégoire XIII le fit chevalier de St Pierre k l'éperon d'or et charges les nobles chevaliers Houoré Gajetan et Ange Mazzacosta de lui chausser l'éperon et de Par mer du glaive. On voit par ce qui précède qu'a cotte époque on honorait, pour le moins autant qu'a notre époque,le génie des grands artistes A cette date Lassus fit un voyage a Paris, oü il regut a la cour de Charles IX un accueil splen- dide. Ce monarque dósira entendre les psaumes de la pénitence. Lassus les dirigea lui-même et le roi voulut l'attacher a sa maison. Lassus hési- tait a accepter ces offres brillautes, mais Albert V, quoiqu'il vit a regret le départ d'un artiste qu'il appelait la perle de sa chapelle, l'engagea a ne pas lui sacrifier sa fortune. Lassus partit en effet de Munich,mais en route il apprit la mort de Charles IX et k cette nouvelle il retourna en toute hate en Bavière oü le due l'accueiliit en grande joie. Charmé du retour de son illustre maitre de chapelle, le due composa de samain un panégyrique en son honneur. Malheureusement ce prince mourut le 24 Octo- bre 1579 et son successeur n'eüt jamais, quoiqu'il lui témoignat autant de bienvaillance, la grande affection que son prédecesseur avait pour Las sus. Parvenu a 67 ans, Lassus qui possédait une belle fortune, au contraire de Palestrina qui mourut presque pauvre, commenga a éprouver de la fatigue et a la fin de sa vie, ses facultés in- tellectuelles baissèrent tellement qu'il tomba en démenee. Le grand artiste ne vécut pas long- temps en eet ótat et sa profonde mélancolie le conduisit au tombeau. On lui érigea dans le eimetière de l'église des Franciscains a Munich, un superbe tombeau en marche rouge haut de 2 pieds 4 pouces et large de 4 pieds 8 pouces,orné de bas-reliefs représen tant d'un cóté le tombeau du Christ,de l'autre les armoiries de Lasssus. Cet illustre compositeur a laissé plus de 2000 oeuvres, toutes de grande valeur. Deux grandes renommés brillent done au XVI® siècle, deux maitres éminents se partagent les suffrages de l'Europe musicale. Un de ces deux estun compatriote, l'autre un Italien. «Palestrina et Orland de Lassus, dit Fétis, voila deux noms glorieux qui dominentdans les anuales musicales de prés d'un demi-siéole. Partout ailleurs qu'en Italië, celui du composi- teur beige est plus répandu, plus populaire. Les Italiens même le placent tout prés du pre- mier de leurs maitres et Grégoire XIII l'estime assez pour lui conférer uue dignité dont aucun musicien n'avait été revêtü avant lui. Palestrina a plus de science, mais il est doué d'un génie moins inventif ettous deux sont de grands hommes, qui ont pour ainsi dire créé la vraie musique,qui depuis eux a marché a pas de géant vers la perfection qu'elle a atteint dc nos jours. Remi Fasol (d continuer.) fïM MAIUSJinPÏÏÏJ offregratuitement de faire Uii fflUtsölJuUO. connaitre k tous ceux qui sont atteints d'une maladie de la peau, dartres eczémas, boutons, démengeaisons, bronchites chroniques, maladies de la poitrine. de l'esto- mac et de la vessie, de rhuraatismes, un moyen infaillible de se guérir promptement ainsi qu'il Fa été radicalementlui-mêmeaprèsavoirsouffert et essayé en vain tous les remèdes préconisés. Cette offre, dont on appréciera le but humani taire, est la conséquence d'un voeu. Ecrire par lettre ou carte postale k M Vincent 8. place Victor Hugo, a Grenoble, qui répondra gratis et franco par courrier et enverra les indications demandées. (34 iv En allant a Bruxelles ne manquer Das de visiter 1 'Hóteldes Ventes, 71, Boulevard nspach. On y trouve un choix considérable de meubles, tapis, objets d'art etc., neufs et d'occa- 8<oii avec prix marqué sur chaque objet. Entrée I bre. 68 132

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2