Actes officiels
Chronique musicale
Nouvel les di verses
Discours Latin. 4' accessit M. Joseph
Vuylsteke 5" accessii, M. Albert Boedis.
Discours Flamand. 2e accessit: M.Joseph
Vuylsteke.
CLASSE DE CINQUIÈME.
185 concurrents.
M. Charles Van Merris, de Poperinghe,
6' accessit en thême, le 17" accessit en ver
sion
M. Camille Leuridan, de Reninghe, le
10' accessit en version; M. Jeröme Bruneel,
de Poperinghe, le '12a accessit en version.
Concours général de l'Enseignement
Moyen du ler degré entre les Institutions de
l'Etat et les Colléges patronnés.
Les résultats d'un seul Concours ont paru
au Moniteur du 29 30 Aoüt.
2d' DES HUMANITÉS ANCIENNES.
166 concurrents.
Histoire et Géogiuphie. Héribert Muylle,
de Gits, la 14' nomination M. Albert Gom-
beir, de Poperinghe, la 23* nomination.
M. C. Boone, conseiller communal et
membre de la Fabrique d'Eglise St Pierre k
Ypres, vient d'etre décoré de la médaille
civique de 1" classe, en récompense des
services qu'il a rendus pendant plus de
vingt-cinq ans.
La musique et les rausiciens beiges
depuis les temps les plus reculés
jusqu'& ïios jours.
(suite)
Presqu'en même temps que Roland de
Lattre, k peine k deux anriées de distance,
naissait dans cette même ville de Mons, un
autre artiste, qui, s'il n'atteint pas au talent et
k la renommée de son illustre coneitoyen,
n'en a pas moins laissé un nom glorieux dans
l'histoire de la musique beige. Son prénom
et celui de sa ville natale ont servi k com
poser le nom sous lequel il est connu.
C'est Philippe de Mons. Né en 1522, il eüt
des legons de Roland de Lattre pendant que
ce dernier habitait Anvers, et devint maitre
de chapellc de Maximilien II, roi des Ro-
mains et empereur, après l'abdication de
Charles Quint. Ce prince avait une estime
particulière pour son musicien et lui conféra
nombre de dignités, entr'autres celles de
chanoine et trésorier du ehapitre de Cam-
brai.
Philippe de Mons composa plusieurs
oeuvres de grand mérite; son style a de l'é-
légance et de la pureté; il n'eut sans doute
pas su composer les psaumes de la Pénitence
de Lassus, mais il égala presque son maitre
dans les madrigaux, les mottets et autres
petites pièces.
Les artistes beiges prenaient k cette épo-
la route de l'Allemagne après avoir pris d'a-
bord celle de l'Italie et ils n'y étaient pas
moins bien accueillis, comme on voit.
A la retraite de Philippe de Mons comme
maitre de chapelle, retraite motivée par son
age avancé il dépassait 80 ans un
Yprois fut nommé k sa place: Jacques de
Kerle.
Notre coneitoyen fut comme son prédé-
cesseur nommé chanoine de Cambrai. Ce
fut de Kerle, qui lors d'un voyage qu'il fit
en Italië k l'époque du Concile de Trente,
composa la musique des prières qui furent
chantées pour appeler les bénédictions du
Ciel sur cette auguste assemblèe.
Pendant les deux siècles qui suivirent, les
troubles, les discordes civiles et surtout les
guerres qui désolèreot l'Europe, ne furent
pas favorables au développement de l'art.
On ne connait aucun artiste de trés grande
valeur pendant cette période qui commenqa
avec les troubles réligieux, suivisdeslorigues
et sanglantes guerres qui dévastèrent plu
sieurs fois riotre pays.
Après la mort de Louis XIV, la Belgique
respira et les beaux-arts prirent un nouvel
essor.
Le 11 Février 1741naquit a Liégeun enfant
destiné k glorifier son pays et sa ville natale.
II fut baptisé sous les nomsd'André Modeste
Grétry. La familie de Grétry est originaire
d'un hameau des environs de Herve. Le
père et Ie grand-père de Grétry étaient des
musiciens. Son père était premier violon
de l'église Saint-Martin, donnait des le-
pons aux jeunesgens de la ville et dirigeait
au besoin un orchestre dedanseaux ker-
messes des faubourgs. Mon grand'père, écrit
Grétry lui-même, jouait le violon pour faire
danser les paysans qui venaient boire sa
bière et son aau de vie, que des disgraces
répétées l'avaienl réduit k vendre. Mon
frère, agé de 7 ans raclait k ses cötés.
Le jeune Gretry fut d'abord enfant de
choeur k la collégiale de St-Denisbrutalisé
par le maitre de chapelle il quitta eet emploi
et reput des lepons de Rennekin, organiste
de St-Pierre, pour le clavecin et l'harmonie,
et finalement de Moreau, maitre de musique
de St-Paul pour le contre- point et la fugue.
Malheureusement, le jeune Gretry, doué
dune imagination viveet féconde, n'eüt pas
la patience et l'énergie d'étudier k fond ces
sciences, II voulut composer tróp vite et
toutes les oeuvres qu'il fit pendant sa longue
carrière se ressentirent de cette grande la
cune. A la fin de sa vie, pressé par l'éviden-
ce de son infériorité, il voulut reprendre ses
étudeset lutter contre Méhul et Cherubini,
mais ce fut tróp tard.
C'est que ce sont deux qualilés bien diffé-
rentes et pourtant qui doivent être réunies
pour faire un véritable grand compositeur
legénieet le talent! Le génie, don de Dieu
et de la nature, le talent, fruit de l'étnde
aride et laborieuse. Sans le talent, le génie
nest rien, dit Reicha, il court les rues. Le
génie réuni au talent est tout.
On l'a vu, avec Rossini, qui, doué de tant
de génie pour la mélodie, étudia k fond
l'harmonie après avoir déjk fait représenter
plusieurs opéras, criblés de fautes, mais
corrigés par d'habiles harmonistes, ses
amis.
C'est après ces études qu'il composa
Guillaurae-Tell et Moïse.
Verdi, qui existe encore, a étudié égale-
meut l'harmonie plus profondément de nos
jours qu'il ne l'avait fait dans sa jeunesse.
Quelle différence entre ses dernières oeuvres
et celles qu'il composa dans sa jeunesse
A'ida, Falstaff et autres en présence du
Trouvèrc
Mais reverions k Gretry.
Ii existe un usage dans le pays de Liége,
de dire aux enfants, que Dieu ne leur refuse
jamais ce qu'ils lui demandent le jour de leur
première communion.
Je demandai k Dieu, dit Gretry, en ce
jour, d'etre un honnête homme et un bon
musicien, ou de me laisser mourir.
Le même jour en visitant la tour une soli-
ve de 3 k 400 kilos me tomba sur la tèle.
J'aurais dü être écrasé, mais j'eus seulement
le crane fracturé. Je tombai sans connais-
sance mais revins k moi. Quand j'eus repris
mes sens, je m'écriai en voyant que je n'é-
tait pas mort du coup Je serai done un
honnête homme et un bon musicienCeux
qui m'entouraient crurent que mes paroles
étaient le résultat de ma blessure, ignorant
ce que j'avais demandé i Dieu en ce jour.
Depuis, fut-ce le résultat de l'accident qui
m'avait défoncé le erkne ou non, je devins
rêveur et mes dispositions pour la musique
s'accrurenl rapidement.
Je suivrai succintement Gretry dans sa
longue et glorieuse carrière.
Après avoir fait un voyage en Italië,Gretry
se prit d'enthousiasme pour la musique dra-
matique et composa un opéra comique sur
i un livret de Du Rozoy, poête aussi obscui
que le musicien Les mariages samniles.
Cet opéra échoua. Plnstard Marmontel lui
donna la petite comédie du Huron. Ce fut
mieux puis Gretry fit Lucile oü se trouie
ce famenx quatuor, encore si populaire et si
connu de nos jours: Oü peut-on être mieux
qu'au sein de sa familie. Lucile fut un vrai
succèsquirendit son auteur céièbre,puis Gre
try poursuivit sa carrière artistique de 1768 k
1813, k travers l'époque troublée de la révo-
lution et de l'empire et composa un nombre
énorme d'opéras.
Sa renommée devint universelle et sa
gloire sans conteste; k la fin de sa vie pour
tant, il eüt le chagrin de voir le goüt du
public se détacher de sa musique pour s'at-
tacher aux genresde composition pins savants
de Méhul, Cherubini et autres compositeurs
de son époque. II voulut lutter et dans ce
bnt il co mposa Pierre le grand, Lisbeth,
Guillaume Tell et Elisca. Mais ces oeuvres,
qui décèlent le tourment qu'il se donne pour
être autre que la nature ne Fa fait, n'eurent
qu'un succès d'estime. II n'y est plus qu'imi-
tateur timide au lieu d'inventenr qu'il était
auparavant. C'est alors qu'il regretta que des
études plus fortes ne l'eussent pas mis en
état de lutter contre ses savants concurrents,
contre Méhul surtout, l'auteur de ce chef-
d'oeuvre qui s'apelle Joseph en Egypte.
On a dit spirituellement k propos de
Gretry et de sa musique c'est un homme
qui fait les portraits ressemblants mais qui
ne sait pas peindre.
Des honneurs de tous genres ont été dé-
cernés k Gretry de son vivant déjk,
En 1785 la ville de Paris donna son nom
k l'une des rues qui avoisinnent le Théatre
Italien. Son buste fut placé k la même épo
que au grand foyer de l'opéra.
A la fin de sa vie il acquit l'ermitage de
J. J. Rousseau k Montmoreney et y mou-
rut le 24 Septembre 1813.
Le 6 Octobre, au milieu de l'affluence de
tout ce qui Paris contenait d'homcues iliu-
stres, de personnages officiels,de savants et
d'artistes, sa messe de Requiem fut célébrée
k grand orchestre k St-Roch. Le convoi par-
eourut une partie des rues de Paris et s'ar-
rêta devant les deux premiers théatres lyri-
ques, avant de se rendre au cimetiêre de
l'Est. Plnsieurs discours furent prononcés
sur sa tombe; son éloge par Méhul ne fut
pas le moins remarquables de tous ces
morceaux.
Le soir même on exécuta k l'opera comique
une sorte d'apothéose qui excita une vive
émotion parmi les spectateurs. Pendant plu
sieurs jours on ne joua k l'opera et k l'opera-
comique quo des ouvrages composés par
Gretryenfin rien ne manqua aux honneurs
qui lui furent accordés.
Le principal opera de Grétry, son chef
d'ceuvre est Richard-coeur-de-lion, dont il y
a quelques mois on a donné une reprise au
grand opera de Paris, avec succès.
Le prochain ehapitre s'occupera de
Gossec, un nom peu connu de nos jours,
chose étonnante, chez la plupart de ceux qui
s'occupentde musique,soit comme amateurs
ou professionnels, et qui est pourtant le
nom du plus grand compositeur, du plus
savant certainement, auquel notre pays ait
donné le jour dans les temps passés.
Remi Fasol.
continuer)
Un prêlre assassiné. Un drarae raysté.
rieux s'est déroulé Samedi soir, rue Boden-
broeck, 39.
A cette adresse habite un prêtre septuagé-
naire, l'abbé Lover, qui dit quotidiennemeut
sa messe k l'église Saint-Jacques-sur-Cau-
denherg,
M. l'abbé Loyer donnait l'hospitalité au
jeune fils d'un sacristain de cette église. Ce
jeune homme, kgé d'une virigtaine d'années
s'est présenté Samedi vers mmuit au bureau
de police voisin et a déclaré k l'officier de
service
Je viens de tuer un homme.
En efiet, le commissaire de police, qui se
transports en bkte rue Bodenbroeek, 38,
trouva M. l'abbé Loyer le coeur percé d'une
balie de revolver.
On ignore encore, les détails de ce drame
mystérieux.
Le drame de Dettignies. On se rappella
le pénible accident qui s'est produit la se-
maine dernière k Dottignies M. L Delcueil-
lerie rentrait d'une promenade avec des
amis: comme il marchait en avant avec M.
S... tous deux décidèrent de revenir sur leurs
pas effrayer leurs camarades et leur jouer
une farce :l'un des retardataires, M. Loiseau,
secroyant attaqué, sortit un revolver des»
poche et tira: la balie atteignit M. Delcueil-
lerie qui eut un poumon perforé.
Le blessé a succombé dans la nuit de veu-
dredi k samedi, après avoir enduré de ter-
ribles soufïrances.
Jusqu'k sr s derniers moments, le blessé a
déclaré que son raeurtrier involontaire n'élait
uullement responsable, mais que lui seul
était la cause de l'accident.
Quant k M. Loiseau, il n'est pas encore
remis de la terrible émotion éprouvée k la
suite de ce malheursa douleur fait peine
k voir.
Les fêtes de Thielt. On nous écrit
Des fêtes commémoratives du Boeren
krijg seront célébrées k Thielt le 8 Septem
bre. Depuis plusieurs semaines les prépara-
tifs mettant en fièvre toute la population de
la petite ville, heureuse et sans doute un
peu fiére aussi, ce qui ne gkte rien d'étre
le théktre de la grande démonstration|west-
flamande.
Le comité organisateur a reeu les adhé-
sions les plus flatteuses et les plus précieu-
ses, notamment celles de S. G. Monseigneur
l'Evêque Bruges et de M. le baron Ruzette,
gouverneur de la Flandre occidentale. Plus
de cent sociétés flamandes. dont plusieurs
sociétés de musique, se sont fait inscrire et
leur défité seul fera un cortège d'une lon
gueur et d'une splendeur invraisemblables.
Le programme des festivités, affiché
partout est le même, ou peu s'en faut, que
dans les grandes fêtes similaires célébrées
ailleurs messe solennelle avec sermon pa-
triotique.S cantate, cortége nistorique, feu
d'artifice.La cantate, du compositeur Palmer
Putman, sera chantée k l'inauguration d'une
pierre monumentale dóe au ciseau de M. De
Beule, de Gand. Nous avons vu l'ceuvrede
M. De Beule. Elle porte un cachet vraiment
artistique. On est en train de lecaster dans
la facade principal du joli beffroi gotbiqu®
qui décore la grand'plsce de Thielt.
Les fêtes Thieltoises seront honoréesde'a
présence de M. leBaron Ruzette, gouverneur
de la province. On peut être assuré qu'elles
auront un éclat retentissant. Ceux qui ont
vu le cortège du Bienheureux Idesbalde,
Bruges, se rappelleront peut-être les déü-
cieux groupes d'anges, envoyés paria ville
de Thielt. Les groupes et les cbars du cor
tège du 8 Septembre ne seront ni moins
riches, ni moins variés ni moins artistiques-
Ce sont les mêmes mains qui les prépare0''